La Sorbébé avait pris l'attaque de plein fouet et j'étais en train de la soigner du mieux que je pouvais lorsqu'elle reprit connaissance. Elle tenta de léviter tout en reculant, mais je faisais en sorte de la rassurer et de lui expliquer la situation. Lorsque Sechi entendit son nom comme étant le responsable de cet incident, il baissa la tête et tenta de se cacher derrière moi pour éviter le regard du cornet de glace vivant. Heureusement pour lui, elle ne pouvait pas encore se mouvoir sans ressentir une douleur à cause des brûlures de l'électrocution, néanmoins, cela ne l'empêcha pas de fusiller du regard le reptile qui se dissimula dans mon dos. Quelques minutes plus tard, la Sorbébé semblait aller beaucoup mieux et je décidais de la laisser tranquille sans pour autant forcer pour éviter d'avoir mal.

Toutefois, il y avait une lueur dans son regard qui en disait long sur ses pensées et je n'avais même pas eu le temps de prévoir quoi que ce soit que des pics de glace foncèrent plus ou moins dans ma direction. Je m'étais jeté sur le côté alors que Futeki s'était précipité devant moi pour contrer les pics de glace, dans tout ce remue-ménage, Sechi s'était retrouvé à découvert et il s'avérait qu'il était la cible de la Sorbébé. En même temps, je pouvais la comprendre, elle n'avait pas apprécié de recevoir une telle attaque de plein fouet alors qu'elle s'était juste approchée par curiosité. Le reptile prit la fuite tandis que je tentais avec les autres de retenir le cornet de glace qui était plutôt agile malgré ses blessures et comme je ne voulais pas la blesser davantage, je précisais à mes partenaires de ne pas utiliser d'attaques, d'essayer de la bloquer seulement. Alors qu'une autre salve de pics gelés s'abattait sur lui, Sechi courut sans regarder devant lui et finit par rentrer dans mon sac qui était ouvert. L'attaque de glace passa au-dessus de lui, mais de multiples objets s'en échappèrent, notamment des Pokéballs qui volèrent dans tous les sens.

Modération:

Mécontente d'avoir raté son coup, le cornet de glace poursuivit ses attaques pour parvenir à ses fins et s'en donna même à cœur joie. Néanmoins, ses attaques précédentes étaient parvenues à toucher un Cornèbre qui devait probablement être installé sur une branche d'un arbre aux alentours. L'oiseau d'un noir d'encre voulut se venger de cet affront et décida de charger la Sorbébé qui ne visait qu'une seule cible : Sechi. J'étais d'ailleurs parvenu à le rattraper puisqu'il avait perdu du temps en cognant mon sac au passage et je me jetais sur lui pour les protéger des attaques glacées. Zurui vit les pics me foncer droit dessus et comme Futeki était trop loin, il battit des ailes pour envoyer un fort courant dans ma direction et faire dévier les pics. Pendant ce temps, la Sorbébé et le Cornèbre s'étaient entrechoqués et l'oiseau synonyme de malheur s'enfuit en volant au loin tandis que le cornet de glace chutait inexorablement vers le sol. Plus précisément sur une des Pokéballs qui étaient sorties du sac quelques instants auparavant. Toujours recroquevillé sur Sechi, je me rendis compte que tout était revenu au calme.

	Tu n'es pas blessé ?
	Je... Non, ça a l'air d'aller... Où sont la Sorbébé et le Cornèbre ?

D'un geste, Futeki m'indiqua une direction et je vis qu'il pointait une Pokéball bien précise. Il ne voulait quand même pas dire que... Ne voyant aucune trace du Cornèbre, je me dirigeai vers la Pokéball tout en tenant Sechi dans mes bras, ce dernier était totalement terrorisé par ce qui venait de se passer. Je ramassais la Pokéball en remarquant que la Sorbébé était à l'intérieur et je pris la décision de l'amener au plus vite au centre Pokémon le plus proche. Futeki m'expliqua ensuite que Zurui m'avait protégé et je me tournai vers lui pour le remercier, ce qui semblait le perturber. Lui qui n'avait pas souvent montré des gestes affectueux à mon égard, il avait dû agir par instinct et cela me faisait le plus grand plaisir puisque cela voulait dire qu'il commençait à me considérer comme un ami. Je finissais par me pencher vers Sechi en lui murmurant d'abord doucement à l'oreille afin qu'il relève la tête, puis en lui disant de faire attention lorsqu'il utilisait des attaques dans le vide. Il fallait qu'il vérifie qu'il n'y avait personne aux alentours d'abord avant de se lancer, sans compter qu'un accident arrivait si vite comme il avait pu le remarquer. Fautif et honteux, il enfouit sa tête dans le creux de mes bras tandis que je voyais Futeki s'occuper de ranger mes affaires dans mon sac. Je le remerciai du geste avec un hochement de tête, il avait compris que Sechi était jeune et qu'il avait besoin de se faire consoler après une bêtise pareille et, comme j'étais leur coordinateur, je devais assumer ce rôle pour éviter que cela se reproduise.

Heureusement que Sechi n'était pas lourd, sinon je serais incapable de le garder dans mes bras aussi longtemps, mais d'après l'encyclopédie numérique qu'était le Pokédex, il ne pesait que six kilogrammes en moyenne, ce qui était un poids convenable pour être porté. De plus, les entraînements quotidiens et intensifs de Futeki me permettaient doucement mais sûrement d'accroître ma force et mon endurance. Je ne l'avais pas spécialement remarqué, mais je parvenais à tenir lors d'une course, ce dont j'étais incapable avant puisque je ne sortais pas souvent. Tout en caressant lentement le dos de Sechi pour qu'il se calme, j'observais Futeki ranger mes affaires avec l'aide de Kisaki qui ne pouvait pas s'empêcher de rester collé à lui. Zurui et Atsui auraient bien voulu donner un coup de main, mais ils en étaient incapables et je ne leur en voulais pas le moins du monde. Une fois mon sac refait, je le récupérais sur mon dos tandis que l'écureuil volant décida de se faire porter par le loup bleu, sans que celui-ci ne la repousse, ce qui restait étonnant. En réalité, je remarquais qu'il était dans ses pensées et je n'allais pas le déranger tant qu'il était ainsi, autant le laisser me dire lui-même ce qui le perturbait.

En voyant l'heure, je me rendis compte qu'il était temps de prendre un repas bien mérité et je m'affairais à préparer le déjeuner tout en ayant Sechi sur mon épaule qui observait le tout avec un regard empli de curiosité. Je laissais mes Pokémon piocher dans le sac des gourmandises et je m'autorisais même à en partager une avec eux, après tout, ce n'était pas que pour mes partenaires, le chocolat était un pêché mignon universel. Une fois terminé, je rangeais toutes les affaires et Sechi se sentait bien mieux, si bien qu'il rejoignit la terre ferme pour gambader tout en restant près d'Atsui qui appréciait beaucoup sa compagnie. Kisaki était également bien installé sur la tête du loup bleu qui était toujours en train de réfléchir, ce qui m'inquiétait un peu. À quoi pensait-il ? Si seulement je maîtrisais davantage mon don d'auras, je serais peut-être en mesure de comprendre la sienne et de pouvoir la lire comme il le faisait pour moi. Après tout, si Futeki pouvait lire mes pensées aussi bien, c'était grâce à mon aura qu'il lisait sans problème, en plus du fait que nous nous connaissions depuis un bon moment déjà. Il fallait que je sache ! Au moment où je me tournais pour lui demander ce qui n'allait pas, je croisai son regard pour m'apercevoir qu'il était très intense.

Il faut qu'on parle de quelque chose, mais je préfère que nous soyons seuls pour le faire.

Surpris, je fis en sorte de ralentir le rythme pour que les autres aient un peu d'avance sur nous tandis qu'il demandait à Kisaki de les rejoindre juste pour un moment. Ne pouvant rien refuser à celui qu'elle aimait, elle s'exécuta et je me rendis compte qu'il avait bien plus d'autorité que j'en avais sur eux.

	Tu ne veux pas les commander, tu es leur ami, c'est bien plus à leurs yeux.
	Si tu le dis, mais de quoi veux-tu qu'on parle ? De... de l'autre fois c'est ça ?

Modération:

En rappelant la journée qui avait suivie le bal de Talma, je sentis un frisson me parcourir tout le corps, comme si je savais que ce moment allait arriver et que je le redoutais plus que tout au monde. Futeki ne faisait rien qui pouvait me rassurer. En effet, il se contenta de rester muet et je pouvais remarquer qu'il n'était pas aussi à l'aise qu'à son habitude. Lui qui ne montrait quasiment jamais un moment de faiblesse, il me ressemblait tellement à ce moment que c'en était frappant d'irréalisme. Et pourtant, c'était vrai. Le loup bleu voulait amorcer la conversation sur un sujet sensible et j'espérais que je m'étais trompé.

C'est plus ou moins ça, c'est vrai.

Que voulait-il dire ? Il n'allait quand même pas m'avouer qu'il préférait se battre aux côtés d'un autre ! Je ne le supporterais pas une seconde fois ! Je me laissais doucement emporter par la panique, mes membres se mettaient à trembler par moments, mon cœur ne faisait qu'accélérer son rythme, me donnant l'impression qu'il jouait les tambours annonciateurs de mauvaise nouvelle. Mais il n'en était rien.

Arrête de penser à n'importe quoi ! Essaie de lire... Non, laisse tomber. Je voulais te parler de notre voyage. Tu cherches à obtenir les rubans, mais je cherche à combattre pour évaluer ma force et gagner en expérience. Qu'est-ce qui t'empêche de relever le défi des arènes ?

Je restais figé en entendant ses mots. Premièrement, mon starter avait failli revenir sur le fait que je ne pouvais pas lire pleinement son aura pour comprendre ce qu'il avait en tête alors que lui, le faisait bien. Je ne pouvais pas lui en vouloir sachant que c'était quelque chose de naturel chez lui et qu'il ne comprenait pas plus que moi le fonctionnement de mon don. Deuxièmement, il cherchait à combattre des dresseurs afin de s'améliorer encore plus dans ses combats. Il était vrai que sa force était impressionnante, mais il lui manquait beaucoup d'expérience qui pourrait lui faire défaut lors des matchs futurs. Dans un sens, ce qu'il disait était tout à fait logique, les champions d'arène étaient réputés pour être de puissants adversaires se spécialisant dans le type de leur choix. Néanmoins, un problème se posait.

	Je ne peux pas m'inscrire dans les deux Ligues. Il faut choisir entre les concours et les arènes.
	Pourtant, les concours ne sont pas fixes, les arènes le sont.

Il venait de marquer un point, mais je n'avais jamais entendu parler d'une personne qui concourrait pour récolter les rubans tout en relevant le défi des arènes. Futeki avait peut-être raison en fin de compte, qu'est-ce qui empêchait les coordinateurs de relever le défi des arènes pour vérifier leur potentiel au combat ? Il fallait que je me renseigne à ce sujet et je comptais bien le faire dès que possible afin de donner une réponse claire à Futeki.

Sachant que les concours pouvaient avoir lieu n'importe quand, il était vrai que je pouvais occuper mon temps libre entre deux compétitions autrement. Je n'avais jamais été tenté de relever le défi des arènes, ce n'était pas mon but, je ne cherchais pas à prouver que je pouvais être le meilleur, je voulais juste montrer que je maîtrisais une autre forme de combat qui me tenait à cœur. Mais ce n'était pas le cas de mon starter. Il respectait mon choix depuis le début de notre voyage, mais il n'avait pas assez combattu pour gagner en expérience et affiner son style de combat. Après tout ce qu'il avait fait pour moi, je lui devais bien cela. J'allais devoir mettre de côté ma peur de m'approcher des gens afin de pouvoir approcher les champions d'arène afin de disputer les matchs. Rien que d'y penser, j'en avais déjà des crampes d'estomac qui n'allaient pas m'aider à aller de l'avant. Inquiet, Futeki me demanda si j'allais bien et je le rassurai aussitôt d'un sourire en lui disant que j'étais juste préoccupé par quelque chose. Mais je n'étais pas parvenu à le berner, il savait pourquoi j'étais dans cet état et il allait tout faire pour me forcer à prendre une décision afin d'en finir au plus vite.

Enclenchant un petit monologue pour me montrer les avantages et les inconvénients de le suivre dans cette quête, bien qu'il trouvait bien plus de pour que de contre, il fit plus en sorte que je me plonge dans une réflexion proche de la méditation. Après tout, il n'avait pas tort, cela ne pouvait que lui être bénéfique, mais qu'est-ce que cela allait m'apporter ? Une nouvelle vision des choses ? Une plus grande confiance en soi ? Je n'en savais trop rien et ma peur me poussait à refuser cette proposition à cause des risques qu'elle encourait. Alors que je me forçais à trouver une réponse pour Futeki, un bruit attira mon attention, il y avait un Pokémon qui était en train de manger dans un buisson de baies. Il ressemblait à un lézard entièrement rouge et une flamme s'élevait au bout de sa queue, donnant l'impression qu'elle faisait partie de son corps. Ne connaissant pas ce Pokémon, même si je me doutais de son type, je sortis lentement mon Pokédex pour avoir plus d'informations.

Salamèche. Pokémon Lézard. De récentes études prouvent que la flamme qui brûle sur la queue de Salamèche indique son état de santé, mais aussi son caractère. S'il se sent faible, la flamme sera toute petite. Et si par malheur sa flamme s'éteint, il meurt, car c'est le seul moyen pour lui de se refroidir.

Le sentiment que j'avais eu était donc véridique, les flammes au bout de la queue des Salamèche étaient le reflet de leur force vitale. Plus elle était flamboyante, plus il était en forme, ce qui permettait de savoir comment ce dernier se sentait. En plus, il était de type feu, ce qui ajouterait de la diversité dans mon équipe actuelle... et me permettrait d'allumer un feu plus facilement d'ailleurs. Et le Ceribou sur le Cupcanaille, il était trop mignon !! Voyant le changement de mon aura tandis que j'avais le regard fixé sur le Salamèche, Futeki abandonna son idée de me faire prendre une décision et haussa les épaules avant de me suivre.

Modération:

Alors que je voulais avancer lentement pour ne pas l'effrayer, ni le faire fuir et amorcer calmement une discussion avec lui, Zurui eut un comportement très étrange en voyant la flamme du lézard flamboyant. Il avait l'air paniqué, son vol se fit plus chaotique et il tenta même de m'arrêter sans que j'en comprenne la raison. Voyant que je voulais tout de même passer, il n'eut pas d'autres choix que de me repousser à l'aide d'un vent violent qui m'envoya balader sur quelques mètres où je finis par atterrir sur mon postérieur. Futeki se précipita à mes côtés pour vérifier que j'allais bien tout en étant désolé de ne pas avoir pu contrer l'attaque qu'il n'avait pas pu prévoir. Puis, il se dirigea à toute allure sur le papillon pour le calmer, de force s'il le fallait. Le seul problème, c'était que Zurui était en mode panique et qu'il considérait tout être l'approchant comme une menace si bien qu'il utilisa défensivement une de ses poudres qui paralysa le loup bleu dans son élan.

Les autres étaient bien surpris pour faire quoi que ce soit dans ce combat étrange : Kisaki restait près de Futeki qui tentait tant bien que mal de bouger, en vain, Sechi et Atsui étaient tous deux à mes côtés à demi-cachés derrière moi sans rien comprendre au changement de comportement du papillon. Reportant son attention sur le lézard qui n'avait pas encore remarqué les scènes qui se déroulaient derrière lui, Zurui avait comme une aura meurtrière qui se dégageait de lui et le comportement de Futeki me signifiait qu'il ne s'agissait pas d'une impression. D'ailleurs, ses pensées n'étaient pas claires dans mon esprit, je ne comprenais pas tout ce qu'il me disait, mais j'étais sûr d'une chose, le message était limpide : il fallait arrêter Zurui à tout prix.

Modération:

Je ne comprenais pas le comportement de Zurui, pourquoi avait-il l'air d'être si terrorisé ? Il n'y avait rien ici qui puisse expliquer une telle réaction de sa part. À moins que... Et si la vision de la flamme avait ravivé des souvenirs en lui ? Ce n'était pas la première fois que j'entendais parler de ce phénomène, j'avais déjà vu des reportages dans lesquels des personnes perdaient tous leurs moyens à la vue d'un simple objet, tout simplement parce que leur mémoire travaillait et leur faisait revivre une scène choquante de leur passé lié à l'objet en question. Il devait s'agir de la même chose pour Zurui et je devais faire quelque chose pour l'aider. Le mieux serait de l'enfermer dans sa Pokéball, le problème était qu'il bougeait trop pour que je puisse viser et qu'il ne resterait jamais tranquille à l'intérieur de la sphère bicolore. Alors que je réfléchissais à un moyen de l'atteindre, je le vis charger une énergie rosâtre et je lançai mon ordre d'un ton sec :

Futeki, va chercher le Salamèche.

D'un bond, le loup bleu s'était jeté sur le lézard de feu qui n'avait pas l'air de percuter ce qui se passait dans son dos, j'avais même l'impression de voir un Ramoloss tellement il me paraissait mou. Bon sang ! Je devais arrêter mon Pokémon, Galvaran avait déjà blessé par inadvertance le Sorbébé que j'avais capturé accidentellement, je ne voulais pas d'un blessé supplémentaire. Sans compter que, vu l'état dans lequel était Zurui, il n'allait pas se contenter de lancer juste une attaque pour se calmer, je ressentais une véritable envie de tuer de sa part, c'en était effrayant. Mécontent d'avoir vu sa cible disparaître sous ses yeux, le papillon se tournait vers Futeki qui tenait encore le lézard, prêt à bondir de nouveau pour esquiver n'importe quelle attaque, je voyais également dans son aura qu'il n'hésiterait pas à lancer l'assaut si nécessaire. Je me plaçais bras écartés entre les deux et Zurui semblait ne plus vouloir avancer, comme s'il me reconnaissait.

Zurui, c'est moi ! Tu n'as pas à avoir peur, personne ne te veut du mal.

Modération:

Il ne comprenait pas grand-chose à ce qui se déroulait sous ses yeux. Cela faisait depuis un moment qu'il observait la scène dissimulé par l'environnement, si bien que l'humain n'avait pas attention à lui, ce qui n'était pas plus mal après tout. Il savait très bien que si jamais il approchait les humains, ils s'empresseraient de l'enfermer dans une sphère bicolore et il préférait rester libre. Pourtant, l'humain qu'il était en train d'espionner semblait différent, non seulement les Pokémon qui l'accompagnaient étaient en dehors de ces sphères, mais en plus, il ne s'était pas jeté sur le Salamèche qui était en train de se remplir la panse. Non, c'était son Prismillon qui avait eu une attitude bizarre et qui l'avait attaqué sans la moindre raison. Il s'en était d'abord pris à l'humain, avant de s'occuper du loup bleu qui voulait le stopper, puis il avait fini par viser la Salamèche. Heureusement pour le lézard rougeoyant, l'humain avait de très bons réflexes et il avait ordonné immédiatement de protéger l'innocent avant de s'interposer pour faire comprendre au papillon qu'il n'avait aucune raison d'attaquer. C'était tout de même curieux. Le Prismillon n'avait pas eu l'air d'être si brutal avant de voir la Salamèche, peut-être qu'il avait un problème avec les Pokémon de cette espèce ? Qu'est-ce qu'il en savait lui ? Il était peinard dans ce petit coin de réserve naturelle, à vivre sa vie au jour le jour et à vaquer à ses habitudes quotidiennes.

À ses yeux, l'humain n'était qu'un idiot. Sans ces sphères bicolores qu'ils utilisaient, les humains étaient tellement faibles par rapport aux Pokémon que chacun d'entre eux pouvait s'en débarrasser comme bon lui semblait. Pourtant, le geste qu'il venait de faire était empli d'un courage assez surprenant. Se placer devant un Pokémon en crise était à la fois stupide et courageux, il fallait l'admettre. En plus, cela avait l'air de fonctionner, le Prismillon ne bougeait plus, il n'y avait que ses ailes qui battaient pour se maintenir dans les airs. L'échange de regards qui se fait était tellement intense qu'il se demandait s'ils ne parvenaient pas à communiquer à l'aide d'un moyen qu'il ignorait totalement. Au final, le papillon recula et l'humain eut la mauvaise idée d'avancer pour garder la même distance entre eux. Grave erreur. Un vent puissant sortit des ailes du papillon mais l'humain semblait avoir prévu le coup cette fois-ci et avait gardé de bons appuis dans ses jambes pour pouvoir éviter d'être emporté par la rafale. Encore mieux, il se baissa pour réduire l'influence du vent à son encontre et s'approcha petit à petit de l'insecte volant qui ne savait plus quoi faire.

Pendant ce temps, il n'y avait que le loup bleu qui voulait s'approcher pour lui venir en aide, les autres étaient trop terrifiés pour faire quoi que ce soit. Néanmoins, l'humain lui ordonna sèchement de rester à sa place et il ne bougea pas d'un poil, se contentant d'observer tout comme lui-même le faisait en ce moment même. N'importe qui pouvait deviner que le Lucario mourrait d'envie de sauter afin de rejoindre l'humain et d'être son bouclier, d'ailleurs, il ferait mieux de le faire sinon l'humain n'allait pas rester en un seul morceau. Comme il l'avait prévu, une énergie rosâtre fusa droit vers l'humain qui croisa ses bras avant d'être touché, ce qui eut pour effet de le faire voler sur quelques mètres. Pourtant, il n'avait pas l'air de vouloir abandonner cette lutte insensée contre le Prismillon déboussolé. L'humain se releva, péniblement certes, mais il était toujours prêt à se dresser entre le lézard innocent et son papillon. Il ne bougeait pas de sa cachette et il avait envie de rester pour voir comment cette histoire allait se terminer. Cela pourrait être intéressant et cela apportait un peu d'action dans cet endroit paisible où rien ne se déroulait habituellement.

Modération:

Quelle idée j'avais eu de vouloir me mettre entre la Salamèche et Zurui ? J'aurais dû laisser Futeki le faire, comme il avait l'habitude. Dès qu'il y avait un problème avec le Prismillon, il était celui qui parvenait à le raisonner, bien mieux que moi d'ailleurs. Pourtant, je l'avais remarqué à l'instant : Futeki n'avait pas pleinement récupéré des spores paralysantes de Zurui, il était parvenu à se jeter sur le reptile afin de le sauver, mais il n'allait pas pouvoir faire plus. En fin de compte, je ne pouvais compter que sur moi-même puisque tous les autres étaient pétrifiés de voir le papillon agir de la sorte. Cela m'effrayait également, mais l'inquiétude que j'éprouvais était nettement supérieure à la peur qui m'envahissait, de plus, j'étais leur coordinateur à tous, il était de mon devoir de régler les problèmes qu'ils avaient. Toujours dans sa folie, le papillon aux ailes vertes chargea son attaque Survinsecte et la lança sur moi sans aucune hésitation. Le choc fut tel que j'en eus le souffle coupé pendant un instant et j'eus beaucoup de mal à me relever après avoir volé sur plusieurs mètres pour me replacer devant lui les bras écartés. Je ne voulais pas le blesser, il était suffisamment bouleversé comme cela sans que j'en rajoute une couche, mais il ne pouvait pas attaquer à tout bout de champ sans raison. Il n'avait rien du partenaire que j'avais eu lors du concours de Talma, pourtant c'était toujours le même Pokémon et il fallait que je lui fasse reprendre ses esprits.

Voyant que Futeki dissimulait du mieux qu'il pouvait le reptile flamboyant bien qu'il avait du mal à se mouvoir, je tentais une approche différente. J'expirais lentement avant de faire un pas dans sa direction, puis un autre. J'avais une allure tout à fait normale, je n'accélérais pas, je ne ralentissais pas non plus, j'étais juste dans une marche habituelle sans me soucier de ce qui pourrait m'arriver. J'entendais Futeki me hurler de faire demi-tour, mais je n'y prêtais pas attention, je savais, au fond de moi, que j'avais raison d'agir ainsi, que c'était le seul moyen d'approcher Zurui et de le retrouver. Je finis par être devant lui et mon regard se plongea dans ses yeux afin qu'il puisse me reconnaître et que je puisse comprendre ce qui lui arrivait. Je tendis le bras et Zurui hésita avant de se poser dessus si bien que je pus lui caresser la tête afin de le rassurer. À travers ses actes, j'avais fini par comprendre... il avait une peur bleue du feu, la moindre flamme éveillait en lui un sentiment de terreur incontrôlable et il ne pouvait plus s'empêcher d'attaquer tout ce qu'il avait autour de lui. Rassuré de voir qu'il allait mieux, je le rappelais tout de même dans sa Pokéball afin de pouvoir m'occuper de la Salamèche, ces deux-là ne pourraient pas rester ensemble sans déclencher une attaque du papillon.

Le sang-froid dont j'avais fait preuve face à Zurui m'avait étonné moi-même. J'avais peur de n'importe quel être humain qui m'approchait, mais je n'avais plus ce sentiment face aux Pokémon, néanmoins, certains étaient faits pour être évités et il fallait avouer que les Pokémon déchaînés faisaient partie du lot. Toutefois, Zurui était un de mes précieux partenaires, j'étais lié à lui d'une manière ou d'une autre et je venais de m'en rendre compte. Aussi borné qu'il soit à propos de ses sentiments pour moi, je savais qu'au fond de lui, il voulait rester à mes côtés pour produire encore de belles prestations comme la dernière fois et être félicité par la foule. Les applaudissements des spectateurs étaient quelque chose de très chaleureux et cela faisait toujours plaisir de les recevoir même après une prestation que l'on estimait moyenne. Zurui avait beaucoup apprécié ce moment, je l'avais senti et tout ce temps passé ensemble nous avait permis de nous rapprocher et de nous comprendre. Je savais qu'il était un meneur, mais il avait compris qu'il ne pouvait pas toujours être à la tête du groupe ; j'étais celui qui commandait lors des combats et des concours, Futeki était celui qui gérait les itinéraires afin que nous puissions traverser les lieux sans croiser le moindre danger et il arrivait en troisième position. Il était en droit de gérer les autres Pokémon si jamais Futeki avait besoin d'aide et que j'étais absent, je lui avais d'ailleurs laissé ce droit le soir du bal à Talma.

Revenons à nos Wattouat. Maintenant que le danger était écarté, Futeki s'éloigna du reptile flamboyant si bien que j'eus tout le loisir de le contempler et de m'approcher de lui. D'après les données du Pokédex, c'était une femelle et je restais très surpris de son absence de réaction sur ce qui venait de se passer. Elle n'avait pas cherché à se défendre, ni à fuir, elle donnait l'impression de ne pas avoir remarqué quoi que ce soit. Pourtant, elle ne semblait pas avoir de problème de vision puisque lorsque je m'étais placé devant elle, elle avait penché la tête sur le côté, comme si elle cherchait à savoir ce que je lui voulais. Soudainement, elle s'approcha de moi et s'accrocha à ma jambe. Surpris, je tentais de reculer et de lui faire lâcher gentiment prise, mais rien n'y faisait, elle restait dans cette position et ne semblait pas vouloir bouger. Ne pouvant pas bouger et voulant rassurer tous mes compagnons, je finis par demander mon sac afin de pouvoir faire une pause gourmande et retirer des esprits la scène qui s'était déroulée sous leurs yeux. J'avais fait des crêpes avant de partir et les gourmands n'avaient pas besoin d'autre chose que l'odeur pour s'approcher et se régaler avec ce que j'avais préparé. J'en tendis une à la Salamèche qui ne réagissait toujours pas, d'après Futeki, elle semblait avoir une faible aura, comme si elle avait un problème sur sa propre existence. Je m'asseyais du mieux que je pouvais sachant qu'elle ne voulait toujours pas me lâcher et je faisais un nouvel essai en lui montrant que c'était délicieux vu que j'en mangeais une aussi.

La reptile à la queue enflammée lorgna sur la gourmandise avant de renifler et de mordiller dedans, puis, elle enleva une patte de ma jambe pour la prendre et la manger lentement mais sûrement. J'étais amusé de la voir faire, on aurait dit un enfant qui venait de naître et qui ne comprenait pas tout à ce qui se passait autour de lui. Je devais la rassurer puisqu'elle tenait toujours une de mes jambes avec son autre patte. Si elle se plaisait autant à mes côtés, autant que je lui propose de venir avec moi... quoique, elle semblait m'avoir déjà adopté. Je jetais un coup d'œil vers Futeki qui hocha affirmativement la tête comme pour me dire qu'il n'avait aucune raison de me retenir. Je pris une Pokéball pour la présenter à la Salamèche en lui faisant comprendre que si elle voulait rester avec moi, elle devait toucher l'objet. Mes compagnons finirent par traduire mes paroles et la Salamèche appuya sa tête sur le bouton avant d'être aspirée par la sphère bicolore. La ball trembla, puis le bouton s'éteignit, signe qu'elle était enfin à l'intérieur. Néanmoins, elle ne semblait pas apprécier son nouveau domicile et elle ressortit automatiquement tout en pleurant et gémissant si bien que je n'eus pas d'autres choix que de la prendre dans mes bras pour la calmer. J'avais donc un nouveau compagnon et elle avait un caractère bien à elle, comme pour tous les autres. Mon équipe commençait à ressembler à quelque chose à présent. J'avais Futeki pour les combats, Kisaki et Atsui pour les concours rejointes par Zurui qui appréciait cela, Sechi n'avait pas encore de spécialité mais il s'entraînait au contrôle de ses éclairs et Salamèche qui allait sûrement être celle qui allait réclamer le plus d'attention. Dans son état, il valait mieux éviter de la faire combattre, mais elle allait observer tous les autres et elle finirait par trouver ce qui lui conviendrait le mieux. Saperlipopette ! J'en avais oublié un dans le lot ! Sorbébé faisait aussi partie de l'équipe, bien que je n'avais pas vraiment voulu sa capture. En fait, il fallait que je l'emmène dans un centre Pokémon pour la faire soigner, je la laisserai probablement là-bas et un dresseur la prendrait. À moins qu'elle décide de rester avec moi, cela me ferait un Pokémon de type glace et une diversité plus intéressante pour la suite, surtout si je voulais combattre les arènes avec Futeki.

Modération & Précision:

Alors que je réfléchissais à toutes les possibilités que m'offraient les membres de mon équipe, je fus coupé dans mon élan par Sechi qui réclamait des caresses lui aussi. Je faillis exploser de rire en voyant la tête que m'offrait le reptile foudroyant et je le laissais venir se caler dans mon autre bras puisque le premier était occupé par Salamèche. Au final, je finis par m'allonger et les autres m'avaient rejoint pour passer un petit moment tous ensemble tandis que Futeki était juste à côté de nous pour veiller à ce qu'aucun Pokémon sauvage ne s'attaque à nous pendant que notre garde était baissée. Je reconnaissais bien là mon starter, toujours à vouloir veiller sur les autres puisqu'il était le plus puissant d'entre nous. Dans un sens, il n'avait pas tort, aucun de mes partenaires ne pouvait le combattre en combat singulier, même si Zurui en mourrait d'envie par moments. Mais je ne voulais pas lui mettre toutes les responsabilités sur le dos, il fallait que je devienne plus fort pour être capable de prendre soin de mes Pokémon. Cela ne servait à rien de dire que j'étais un bon coordinateur si j'étais incapable de comprendre et m'assurer que tous mes compagnons étaient au meilleur de leur forme. En cela, l'entraînement quotidien de Futeki allait bien me servir, il fallait avouer que je gagnais déjà en endurance et mes progrès étaient nettement visibles. Avec plus de conviction, je parviendrais peut-être à faire comme Cyrille et combattre Futeki à armes égales, mais ce futur était tellement lointain qu'il me semblait insaisissable.

Alors que nous étions tous allongés au sol et que nous profitions de ce moment de détente, Futeki montait la garde et observait les alentours. Il savait que j'étais venu dans ce lieu afin de trouver des Pokémon différents de nos compagnons, j'avais déjà en ma possession Sechi qui était de type électrique, Salamèche de type feu sans oublier Sorbébé de type glace même si elle allait finir dans un centre Pokémon afin de se rétablir. Le loup bleu était amusé de constater que tous les partenaires qui nous accompagnaient n'avaient pas été capturés brutalement, ils s'étaient tous liés à moi avant de marcher à mes côtés. C'était le signe que j'étais doué pour ce genre de choses d'après lui et il fallait avouer qu'il n'avait pas tort, pour le moment, aucun d'entre eux ne se plaignait de m'avoir suivi. Il n'y avait que Zurui qui posait un petit problème, mais rien de grave heureusement, il fallait juste éviter qu'il ait une flamme dans son champ de vision et qu'il apprenne à me respecter en tant que coordinateur. En fin de compte, le loup bleu se donnait comme tâche de le soutenir dans cette épreuve, il tentait de lui faire comprendre à maintes reprises qu'il ne perdait pas son statut de chef, mais qu'au contraire, il gagnerait en confiance à écouter leur coordinateur afin de progresser d'une manière qu'ils étaient incapables de faire seuls. Futeki le sentait très bien ; la spécificité des concours différait énormément des combats qu'il menait de lui-même, il devait apprendre à feinter et rendre ses attaques plus impressionnantes qu'elles ne l'étaient déjà. N'importe qui les voyant s'entraîner pouvait deviner qu'ils étaient de parfaits complémentaires et il était heureux d'être à mes côtés pour apprendre à utiliser sa force différemment.

Modération:

Cette pause me faisait le plus grand bien. Je ne savais pas si c'était le fait que j'avais une confiance aveugle en Futeki qui veillait sur nous ou si c'était parce que les émotions qui m'avaient submergé un peu plus tôt avaient eu raison de mon endurance mentale, mais dans tous les cas, je me laissais aller au maximum. Mon corps était entièrement détendu, j'avais l'impression d'être sur un petit nuage. Les pleurs de la Salamèche s'étaient arrêtés maintenant qu'elle se sentait en sécurité, calée sur une partie de mon torse tandis que j'avais mon bras autour de sa taille en laissant sa queue enflammée un peu plus loin. De l'autre côté, Sechi était également enfoui dans le creux de mon épaule et il avait l'air d'apprécier sa place. Kisaki et Atsui s'étaient chacune posées d'un côté de ma tête et le tableau devait donner une magnifique image vue du ciel. J'imaginais Futeki nous observer avec le regard protecteur d'un père envers ses enfants et je fus de nouveau pris de culpabilité par rapport à tout ce qu'il faisait pour moi. Je me rappelais également la conversation qu'il avait voulu que nous ayons avant l'arrivée de la Salamèche et je devais avouer que l'idée était tentante. Cela servirait d'un entraînement intensif, aussi bien pour Futeki qui n'attendait que cela, que pour moi qui en avait terriblement besoin. Combattre des dresseurs expérimentés serait sans doute le meilleur moyen de trouver mon propre style de combat et d'améliorer mes compétences tout en luttant continuellement contre ma peur la plus puissante. En avais-je seulement le courage ? Mon problème était que je manquais de volonté, si bien que j'abandonnais rapidement ce que j'avais prévu de faire, néanmoins, le loup bleu était une nouvelle fois mon opposé et allait toujours au bout des choses.

Au lieu de rêvasser, tu pourrais prendre conscience du fait que je t'avertis qu'il y a un invité surprise à notre réunion.

J'ouvris les yeux en étant étonné de les avoir fermés. Je n'avais même senti que j'étais parti dans une aussi profonde méditation... Je me redressais lentement en position assise tout en gardant Salamèche dans les bras et Sechi décida qu'il avait eu sa dose et revint les pattes sur le sol. Je tombais nez à nez avec une créature pour le moins étrange et mon réflexe fut plus rapide que mes pensées si bien que je sursautais légèrement en entendant la voix électronique du Pokédex réciter ce qu'elle savait.

Magby. Pokémon Charbon. L'état de santé de Magby peut être deviné à partir des flammes qu'il crache : si celles-ci sont jaunes, c'est qu'il est en bonne santé ; quand une fumée noire s'échappe de son souffle, c'est qu'il est fatigué. Ce Pokémon vit principalement dans les cratères des volcans en activité.

De toute évidence, il s'agissait d'un Pokémon de type feu, la couleur et la description détaillée ne laissaient aucun doute à ce sujet. Néanmoins, je ne pouvais pas permettre d'en avoir un deuxième dans mon équipe et comme je ne voulais pas capturer énormément de Pokémon pour être incapables de m'en occuper derrière, je préfèrais ne pas faire de captures inutiles. Déjà que je devais m'occuper de cette Sorbébé pour faire en sorte qu'elle trouve un dresseur qui lui conviendrait. Je soupirais avant de me relever complètement et je m'adressais au petit Pokémon d'une voix très douce.

Désolé, je ne sais pas ce qui t'a amené à moi, mais je ne peux rien faire pour toi.

Je fis un signe à Futeki pour qu'il m'aide à lui faire comprendre que je ne pouvais pas la prendre avec moi et je le laissais faire pendant que je récupérais mes affaires pour me remettre en route. Le soleil était en train de se rapprocher de plus en plus de l'horizon, ce qui signifiait qu'il fallait que je rejoigne la sortie au plus vite afin d'éviter de rentrer de nuit.

Modération: