Après la beauté de la plaine Wëo traversée par la rivière d'Elwing, nous voilà à patauger dans une eau marron, boueuse et puante. Otakar et Evžen sont loin de s'en soucier, planant là haut, côtoyant la cime des arbres. Ivana ne manque pas une occasion de faire un caprice, même si je la comprends, elle est fermement perchée sur mes épaules. Plantant parfois ses griffes quand le risque de chute la guette, la traversée ne va pas être évidente. Pourtant, au loin, le chemin de goudron m'apparaît, là où je pourrais marcher sur un sol solide sans forcément ressortir couvert de boue. Une fois sur cette parcelle plus saine, Ivana saute d'un bond et retrouve avec joie la terre ferme, le sol sec, sans saleté ou presque.

L'exploration à la dur était plus intéressante, mais l'idée de patauger indéfiniment dans une eau aussi trouble ne me rassurait pas. Qui sait quel dangereux prédateur pourrait surgir de derrière, de droite ou de gauche et me sauter dessus ou pire, bouffer Ivana. Un grand Arbok n'en ferait qu'une bouchée, c'est vrai... Alors, je siffle, je me dis que la présence d'Otakar pourrait éviter quelques catastrophes. Evžen nous rejoint également, même si l'atterrissage sur le haut de mon crâne est loin d'être délicat. Il penche sa tête en avant et me pique brièvement le bout du nez. Cette saloperie. Sans ménagement, je gesticule et lui envoi ma main dans la tronche, il déguerpis et retourne virevolter plus loin, hors de ma portée. Entre lui et moi, ce n'était pas l'entente parfaite, tout simplement parce qu'il passe son temps à me faire chier moi. J'étais déjà devenu rouge tomate le jour où il a osé me chier dans les cheveux... Non, décidément, pour le moment, j'ai beaucoup de mal avec ce petit piaf. Ivana également, ne le porte pas plus que ça dans son cœur. Seul Otakar le supporte, peut-être que leurs balades aériennes aident au rapprochement.

Maintenant que tous sont réunis là, nous reprenons la route, Ivana marche quelques mètres devant moi et Otakar et Evžen plane juste au-dessus de nous. Loin d'être aux aguets, le petit groupe semble prendre ça pour une promenade de santé.

Apparition d'un pokémon sauvage.

Ivana trottine lentement, vérifiant que chacun de ses pas évite soigneusement la boue malodorante alentours. Pendant qu'elle joue la princesse, Otakar lui, s'efforce de planer au-dessus de ma tête, faisant de brefs allers-retours sur une courte distance. Quant à Evžen, ce petit piaf pompeux, il virevolte autour de nous avec beaucoup plus d'aisance qu'Otakar, sa petite taille l'avantage pour ses déplacements en lieu restreint.

Je les suis de près, gardant un œil sur chacun. On ne sait jamais, ne connaissant pas ce qui rôde dans le coin, il fallait rester prudent. Pourtant, chacun vaquait à ses occupations. Ivana sautille joyeusement, tentant d'attraper Evžen au vol. L'équipe grandissait et j'avais tendance à croire que cela apaiser Otakar, moi qui le croyais plus asocial que ça. Heureusement pour Evžen, il n'est pas rose, sinon, l'intégration a l'équipe aurait été plus... délicate. Mais les deux se comprennent sûrement mieux depuis leurs escapades aériennes, sans doute oui. Et malgré le caractère têtu et hautain du furaiglon, la présence imposante d'Otakar a très certainement calmé ses ardeurs.

Aujourd'hui, il était temps pour le jeune Evžen de me montrer de quoi il est capable, j'avais presque fait tout ce chemin rien que pour ça, mais ce serait mentir. En réalité, les créatures du marais m'intrigue, et qui sait, je pourrais y trouver de nouveaux camarades.

Et quelques mètres plus loin, voilà que débarque, comme un fleur, un petit mystherbe. Au début, j'ai cru être fou en voyant trois brin d'herbes remués comme ça, sans raison. Et finalement, le pokémon a bondit sur le passage et se dresse désormais entre nous et le reste du chemin. Parfait, il sera le cobaye idéal pour Evžen, peut-être même une cible un peu trop facile, mais qu'importe, il devait devenir plus fort. Je l'appelle et il rapplique immédiatement, planant à mes côtés et me fixant avec beaucoup d'intérêt. Je lui pointe le pokemon du doigt, l'idée d'un combat rien que pour lui semble l'emballer. Nous verrons ce que ce petit piaf a dans le ventre.

Evžen (♂) utilise Picpic. (Puiss.35) niv.05 (0/3) - normal/vol PV:35 - ATQ:41 - ATQ SPE:18 DEF:25 - DEF SPE:25 - VIT:30

Le petit furaiglon se débrouille bien, pour ne pas dire très bien. Faut dire, la plante verte d'en face semble le redouter. Et chaque coup de bec du jeune rapace paraît assommer son adversaire. Ainsi, ce petit avait du potentiel. Et Ivana à côté de moi brûlait d'envie de cramer la tignasse herbeuse du mystherbe. Mais pour le moment, c'était au tour d'Evžen de s'amuser un peu et aussi de me montrer qu'il en avait dans le ventre malgré sa taille et son poids plume. Et même si ça n'avait rien de surprenant, parce que c'était une bataille microbe contre microbe, la victoire fut surprenante. Rapide et avant même qu'il ne fasse quoi que ce soit. Néanmoins, j'avais bien conscience du faible taux de fierté qui puisse émaner d'une telle victoire. Le mystherbe n'avait aucune chance, en réalité, et elles étaient encore plus moindre dans le cas où Ivana l'aurait combattu.

Il vole jusqu'à moi, se posant sur mon bras et fier comme à son habitude, gonfle son plumage. C'est fou ce qu'il avait besoin de reconnaissance ce petit là. D'un geste bref, du bout de mon index, je lui fais deux trois semblant de caresses sur le bec, et il repart aussitôt. Il semblait attaché à moi alors que de mon côté, j'avais encore du mal avec celui-là. Seul le temps me dira, je vais lui laisser sa chance.

Le match fut bref, et nous reprenons donc le chemin, l'exploration de ces lieux infectes était loin d'être terminée. Ivana reste toujours aussi soigneuse et minutieuse quant à là où elle pose les pattes. Evžen joue les aventuriers après s'être sentis poussé d'encore plus grosses ailes et est allé explorer plus loin sur la route. Voyant son absence de mon champ de vision, je siffle Otakar et lui demande de le retrouver. On ne sait jamais, j'aurais de la peine à dire à son dresseur d'origine que son pokémon s'est fait bouffer par un arbok au fin fond des marécages. Même si, il doit bien avoir une raison pour l'avoir envoyer à un échange vers l'inconnu, sûrement une raison du même genre que pour mon lutin des bois.

Alors qu'on continuer à avancer, à un pas modéré Ivana et moi, ce n'est que dix minutes après leur départ que nos deux comparses à ailes reviennent de leur balade. De loin, je remarque quelque chose de bizarre. Le bec Evžen brille, Otakar tient quelque chose entre ses pattes. Une fois à notre hauteur, le plus petit dépose dans ma main un genre d'anneau en acier peut-être. Quant au grand ptera, il me dépose une sacoche contenant divers choses comme un porte clef, un paquet de chewing-gum, des clopes - que je prends au passage - et un petit porte feuille. Une fois que j'y ai pris ce qu'i m'intéresse, je jette la sacoche dans l'eau boueuse ; un petit plouf et on avait rien vu. En espérant que ces deux là aient été discret dans leur petit traquenard, je continue la route avec la conviction que j'y croiserais les victimes de ces deux-là. Ou alors, tout ça s'est fait discrètement, j'en serais fort étonné de la part d'Otakar. Ou alors Evžen amène un côté plus fourbe et vicieux de part sa taille et joue de subtile jeux de cache cache ?

Finalement, les potentiels victimes ne sont pas là, et aucune trace d'eux. Peut-être se sont-ils enfoncés dans les marécages en espérant retrouver les pokémons chapardeurs. Alors, rien à l'horizon, la voie est libre. Le pire, c'est que je n'ai rien commandité, ils ont fait ça d'eux même. Reste à savoir qui à entraîner qui dans l'idée.. Quoi qu'il en soit, ça me faisait toujours du pognon en plus et j'y avais gagné un anneau que je pourrais toujours revendre dans un bazar de Merya. Maintenant, l'exploration continue, curieux de voir ce qui me tomberait dessus.

Vol de la semaine (argent). Apparition d'un pokémon sauvage.

À croire que ces marais sont sans fin, l'étendue boueuse, verdâtre et nauséabonde n'en fini pas. En espérant qu'on ne s'y perdra pas non plus, nous poursuivons notre route d'un pas tranquille. Rien n'était différent d'il y a une heure, ou deux. Ce n'était qu'une simple balade, et j'ai bien tout mon temps. Et puis, ça fait des moments à partager tous ensemble, c'est plus agréable que de se marcher dessus dans mon petit appartement. Un peu plus loin sur le bord de la route, je profite du calme de chacun pour faire une pause.

Adossé contre un arbre, Ivana sur les genoux, je profite d'un moment de répit pour m'allumer une clope. Non pas dans mes habitudes, mais j'appréciais d'autant plus l'odeur de la fumée que celle de ces marais. Et puis, elles étaient volées, on savoure toujours plus quelque chose qui ne nous appartient pas. Enfin... mentalité de malfrat ça.

Je fume, tranquillement, posé contre cet arbre. Est-ce que je peux parler de karma ? Ou alors c'est simplement une question de chance ? Quand je sens cette chose flasque et chaude couler le long de ma tignasse, à moitié sur mon visage, bordant mes lèvres tout en éteignant ma cloque.. hé bien.. je suis partagé entre dégoût et colère. Les deux, sans aucun doute. D'un bond, je me relève, secoue la tête et passe vainement ma main dans mes cheveux pour retirer cette chose gluante qui colle et qui pue. Je me retrouve avec ça sur les mains, c'est carrément dégueulasse. J'essaye de me débarrasser de la chose qui traîne là, mais celle-ci me gobe une main... Avant de comprendre que c'est un tadmorv sortis du nulle part, je me suis sentis très con, comme ensevelis par de la vase. J'ai cru à une question de karma, vraiment, faut dire, je me vantais il y a peu du vol. Et après, je me retrouve submergé par.. cette chose.

Comme je gesticule dans tous les sens, Ivana dresse ses poils et saute vainement en l'air, essayant de choper un bout du tadmorv. Tant mieux pour elle, finalement, ça lui aurait laissé un goût désagréable et une haleine de poubelle ambulante. Otakar en revanche, vole - si on veut - à ma rescousse aussitôt et de ses griffes acérés, s'empare de la chose et la jette plus loin, sur la route. Comme si j'allais le laisser partir, comme s'il pouvait me salir et me recouvrir d'une odeur répugnante impunément. Bien sûr que non, et d'ailleurs, Otakar est déjà sur le coup. Il se dresse face à la tronche écrasé du tadmorv, pousse un rugissement qui résonne jusqu'à des kilomètres dans ce marais et attend le moment idéal pour se jeter dessus et, à contre-cœur, n'en faire qu'une bouchée.

Otakar (♂) utilise Morsure. (Puiss.60) niv.08 (1/3) - vol/roche PV:50 - ATQ:56 - ATQ SPE:32 DEF:45 - DEF SPE:44 - VIT:65

Quand le tadmorv termine se glissade et se laisse tomber sur le sol, Otakar en profite immédiatement. Le pokémon n'a sans doute rien vu venir et pendant que je retire à grosse couche les restes gluant et puant du tadmorv, l'odeur infecte reste malgré tout. Otakar, de son côté, s'est précipité sur la chose. Il referme avec force sa mâchoire sur la chose qui, sous la force de l'impact, se dispatche aux alentours. Il reprend forme et se laisse couler le long du chemin pour disparaître dans les marais, traumatisé par la violence de l'attaque.

Otakar secoue vivement la tête, gueule ouverte, en espérant que les morceaux restant de morve mauve en sorte. Je m'approche de lui, bouteille d'eau à la main et lui rince ainsi la gueule. J'imagine qu'il est désagréable d'avoir le goût en bouche, moi-même l'odeur ne me quitte plus et empli les narines jusqu'à me filer la nausée. Avec le reste de l'eau, je me rince le visage, les cheveux pour m'en débarrasser au mieux. L'odeur persiste tout de même. Note à moi-même, penser à faire un plongeon dans la rivière sur le chemin du retour. Difficile d'attendre de retourner à Merya pour pouvoir prendre une douche et retirer toute cette crasse. Le plus dur sera de traîner cette infection jusque là-bas. Alors, au lieu de m'enfoncer encore plus dans ces marais nauséabonde, nous faisons demi-tour immédiatement. Nous pourrons reprendre le chemin emprunté pour venir et la rivière d'Elwing me permettra de me décrasser un peu.

Nous faisons demi-tour immédiatement, et c'était reparti pour une longue traversée de ces marais, plus dangereux qu'il n'y paraît. Dangereux pour sa santé, dangereux pour son hygiène. Une chose est sûre, la prochaine fois, j'y réfléchirais à deux fois avant de m'aventurer en ce lieu sans équipement. La prochaine expédition se fera en botte et en combinaison, pour éviter tout risque, faut croire qu'on est jamais assez prudent.

Apparition d'un pokémon sauvage.

Nous retournons sur nos pas, l'odeur pestilentielle, elle, me suit de près. Ivana trottine devant moi, Otakar veille de là-haut, et le jeune Evžen reste sur mon épaule, comme si la désagréable odeur ne le dérangeait pas vraiment. Accompagné de ce trio infernal, je traverse de nouveau les marais dans l'espoir de vite en sortir. Mes seules pensées allaient vers ma douche, si confortable et spacieuse, avec ses jets d'eau tiède, chaude, brûlante qui me laverait de toute cette crasse. Je n'avais qu'une hâte, rentrer et savourer une heure de plaisir relaxant, mais aussi subir un nettoyage décrassage intense.

Pour autant, ce n'était pas encore tout près, encore fallait-il ressortir de ces marécages. Ici, il n'y avait rien à admirer, aucun douce senteur à humer avec plaisir, rien que de la saleté, de la boue, de la vase. Et divers pokémon plus ou moins dégoûtant. L'expérience du tadmorv ne laissera pas de bon souvenir dans mon esprit, bien au contraire, à l'avenir, je guiderais mes pas avec méfiance et prudence. Frustré que cette mésaventure me soit arrivé à moi, je presse le pas en direction de la sortie la plus proche, même si cela me contrait de m'aventurer dans les marais et son eau boueuse une fois encore. J'avais à peu près souvenir de l'endroit par lequel j'étais passé. Ainsi, je pourrais directement débarquer sur la plaine et ainsi, trouver dans le lit de la rivière une eau claire et pure capable de me rendre un aspect plus ou moins convenable. Et avec de l'espoir, dissiper le parfum de poubelle que je traîne malgré moi.

Un bruit inhabituel, Ivana dresse les oreilles, attentives. Evžen également, semble aux aguets, guettant ces hautes herbes qui remuent de façon anormale. Je détourne mon attention et fixe le point qui les intrigue tant, pour en voir sortir un serpent mauve qui déboule sur la route. Planté là, il nous fixe d'un air béat. Il se tortille sur le chemin, enroulant son corps et zigzagant à droite et à gauche. La plus intriguée par le spécimen, et la plus curieuse habituellement, c'est Ivana. Elle s'avance vers la chose, un abo il me semble et le titille de sa patte droite, jouant avec, ou faisant tout comme. Je ne sais pas encore pourquoi, mais ce petit être rampant m'inspire, je suis persuadé qu'il cache un certain potentiel, mais quoi?

Utilisation d'une pokéball.

Ivana (♀) utilise Flammèche. (Puiss.40) niv.07 (1,5/3) - normal/feu PV:38 - ATQ:25 - ATQ SPE:40 DEF:33 - DEF SPE:33 - VIT:40