« Une truite dans la marmite vaut plus que deux saumons dans la rivière. »
Invité
Jeu 30 Oct - 0:15
[08/10/2020]
Je voulais aller jusque Frewick, mais ce bon à rien de chauffeur de Taxi voulait deux cent pokédollars de plus, une arnaque, il est fou. En plus de ça, on a perdu une nuit de route parce que la nuit tombait et que ce con n'aime pas conduire de nuit. On a du séjourner à Tavas, mais au moins ça m'a permis de squatter chez Sven. Même si j'ai jamais vu un chauffeur de taxi pareil, j'étais plutôt gavé de ce gros lourd que je me suis farci pendant une éternité. En contre-bas de Domuraille, j'ai donc quitté ce taxi puant et son incompétent propriétaire, je me retrouve donc là, dans le coin. J'avais envie de visiter l'est de la région, mais Domuraille et sa taxe à la con, ça me disait moyen. Oui, j'aspire à autre chose avec cet argent, pas pour gambader dans la cour des coqs.
Finalement, on s'installe à côté d'une rivière, c'est plutôt sympathique. Toute la bande prend l'air et s'occupe comme il veut. Otakar prend l'initiative de pêcher, c'est vrai qu'en y pensant, j'ai plutôt la dalle. Evžen l'accompagne comme toujours à l'égal de son ombre. Ivana et Milan assiste à la scène, tout comme moi depuis notre fessier sur l'herbe dense. Le duo s'essaye à la chasse aquatique, Otakar en chope très rapidement un, mais Evžen est définitivement trop petit pour réussir à attraper et hisser la bête hors de l'eau. Milan s'étale de toute sa longueur et décide de ne plus bouger du tout. Rapidement, je remarque que je n'ai d'autre choix que d'aller chercher quelques brindilles, de quoi faire un feu descend parce que j'ai bien l'intention de manger cuit, moi. Les autres, ils s'en foutent, cru ils aiment ça quand l'occasion s'y prête. À part Ivana, princesse jusqu'au bout, qui préfère manger manger chaud. C'est pour ça qu'elle m'accompagne en quête de bois, après, c'est à elle d'allumer le feu, un semblant de travail d'équipe.
« Évite de vider la rivière quand même »
Il y en avait déjà quatre, peut-être même que ça suffisait déjà bien assez. Je construis le feu, Ivana le déclare de quelques flammèches et rapidement, le premier poisson grille sur le feu. L'odeur qui s'en dégage me donne envie de rouler. Le temps que la bête cuise patiemment, un gros magicarpe quand même, j'avais bien le temps de me détendre, de fumer. Et ce repas n'en sera que plus savoureux et apprécié. Le temps était sacrément dégueulasse, mais j'avais ce long poncho de Sven, il m'a dis qu'à l'Est il faisait plus froid. Et bah c'était bien pratique, en plus à côté du feu c'était plutôt pas mal. Je roule minutieusement à l'abri du vent, une fois fait je m'applique à chercher mon feu, parce que je ne vais pas me risquer à l'allumer avec le feu de camp - pas con non plus. J'ai bien le temps de savourer mon moment, Ivana blottie contre moi, attendant patiemment de manger. Milan qui a déjà attaqué une partie d'un poisson quand Evžen picore l'autre extrémité. Finalement, Otakar est plus en retrait avec son poisson et demi, ouais le premier était déjà presque entièrement gobé. C'était assez calme, tout le monde était occupé et moi je m'enroule un peu plus dans mon super poncho verdâtre.
Et me voilà, une fois encore, hors des murs pseudo protecteur de Domuraille, loin de mon idiote de cousine qui ne cesse de me coller et me casser les pieds, connasse … Elle n'est bonne que pour que je lui pique son fric quant elle a le dos tournée ! M'isolant, une fois encore, je ne retente pas les plaines, de toute manière, je n'ai aucune envie d'entraîner mes Pokemon, je suis bien trop lassé pour ça, j'ai besoin d'activité mais, hormis des péteux de première, il n'y a rien d'intéressant à se mettre sous la langue dans ce trou de bourgeois. Marchant le long de la route 9, les mains fourrés au fond des poches de mon sweat noir, les yeux rivés sur le ciel grisâtre, je lâche un soupire lasse. Mais qu'est-ce que je me fais chier sérieusement ! Tiens, je me demande comment va Mei ? Il faudrait que je prenne de ses nouvelles … Ça fait longtemps, après tout. J'ignore si elle a de nouveau eu un problème de personnalité mais, que ça soit pour l'une de ses parties ou pour l'autre, pour moi, ça revient au même.
Kuroi gambadait sur la route et, j'avais laissé en liberté Harau et Bakana. La Prismillon commençait peu à peu à se faire à moi et, moi aussi, je commençais à me faire à elle. Elle a sale caractère mais, je suis pire qu'elle. De toute manière, j'avais trouvé comment l’appâter, m'attirer sa sympathie. Quelques chococoeurs et le tour était jouer ! C'est mal d'être gourmande, petit papillon, tu finiras par te retrouver, piéger dans une toile d'araignée et, en l’occurrence, la mienne. Elle finira par m'obéir, me respecter et, à ce moment-là, je pourrais enfin l'offrir à Mei. Dans un sens, 'Hana me rappelait Mei, ses deux facettes. Malgré la beauté de ses ailes, ce Prismillon est une sale garce, un peu comme Mei et son autre elle. La douceur de ma sœur avec, au fond d'elle, une gamine capricieuse en soif de prouver à tous, qu'elle valait quelque chose, enfin je vois cela ainsi.
A force de me perdre dans mes pensées, voilà que j'ai perdu Kuroi de vue … Il est où encore ce maudit renard ?!
« Hoy ! Kuroi ! »
Je siffle, essayant de le faire revenir mais, il prit tout son temps. Je vis sa petite tête sombre apparaître de derrière les buissons au bout de plusieurs minutes, la queue remuant en tout sens. Il se mit à japper et sautiller sur place sans s'approcher, il veut quoi ? Je soupire, m'approche.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
Il continuait à sautiller, tournant sur lui même avant de retourner dans le buisson, ressortant de l'autre côté et, s'arrêta pour se tourner vers moi en jappant. Un nouveau soupire, je passe au-dessus du buisson en manquant de me casser la gueule et, le suivis. Longeant la rivière, une délicieuse odeur de poisson grillé vint me chatouiller les narines, ça vient d'où ? M'avançant peu à peu, je finis par entendre des piaillements que je reconnaissais fort bien … Tsubasa … Grommelant, je marche un peu plus vite en direction des piaillements, qu'est-ce qu'il fou encore cet idiot de piaf ? Je finis par le voir, là, sur le bord de la berge, en train de se chamailler avec … Ah bah il se chamaille avec un autre Furaiglon … Entre eux, un morceau de poisson … Je roule mes yeux et avance en sifflant mais, il n'en a que faire, quant à Kuroi, il se dirigeait ailleurs …
« Hey Tsubasa revient là ! »
L’aiglon tourne sa tête pleines de plumes vers moi et piaille son mécontentement avant de s'envoler pour venir se poser sur le bras que je lui présente. Je mis une pichenette dans le bec du rapace qui glapit tout en resserrant ses serres dans mon bras, quel con ! Pas le temps de le réprimander, voilà que j'entends de nouveau Kuroi couiner … Ces Pokemon vont me rendre dingue … Je tourne la tête et, remarque alors, la présence d'un type près d'un feu, le renard ténébreux en train de faire le paon devant lui, roulant dans tous les sens. Con de renard sociable … Je comprend soudainement que, l'odeur de poisson grillé provient du feu de ce type et, que les Pokemon inhabituels que je vois ici lui appartiennent. Le Furaiglon, le serpent, ainsi que le lionceau.
« Oh, désolé j'avais pas vu qu'il y avait quelqu'un ici. »
Je m'approche tout en relevant d'un coup le bras où se trouvait Tsubasa pour qu'il aille se percher sur la branche d'un arbre juste au-dessus et, attrape le renardeau par la peau du cou pour le garder sous le bras.
« Navré de déranger ton repas et … Ta fumette. »
Je souris, lui souris. Tout en m'approchant, je l'avais détailler, ses longs cheveux noir, son corps que je ne pouvais malheureusement pas voir sous le poncho de mauvais goût qu'il portait, en tout cas, si je m'attarde à son visage, il est vraiment pas mal. Enfin de compte, ma journée ne va peut-être pas être aussi pourrit que je le pensais.
« Que fait un bien bel homme si près de cette ville de bourgeois ? »
J’avais le corps chaud, à part le bout de ma main droite qui tient le pilon sacré, le plus difficile à rouler avec le vent, le froid... vraiment, une galère ! Mais j’étais bien là, au chaud, en tête à tête avec cette chère Marie Jeanne. Tout à coup, un Furaiglon venu de nulle part. Une copie quasi parfaite d’Evžen, à quelques détails près. Eclipsant Milan, bien trop passif et déjà en plein digestion, le vagabond s’attaque au poisson que picore déjà Evžen, c’est un combat de coq qui s’annonce ! À vrai dire, je suis trop bien près du feu, sous mon poncho pour le moment et puis c’est marrant de voir mon piaf se chamailler avec un autre.
Une voix sortie de nulle part, plutôt lointaine. Mais au vue de la réaction du Furaiglon, c’est sans doute son dresseur qui l’interpelle. Le piaf s’envole aussitôt le rejoindre. Mais voilà que débarque à son tour un second pokémon, appartenant certainement au même dresseur. Je ne vois ce que c’est, le pokédex est trop hors d’atteinte. Considérons-le comme le petit renardeau noir avec une crête rouge. En tout cas Ivana ne le lâche pas des yeux, comme intriguée, et je la comprends. Le pokémon en question gigote et se tortille devant moi, je ne comprends absolument pas ce qu’il fait, il roule, il se pavane. C’est assez marrant, Ivana fait ce même genre de trucs insensés parfois. En tout cas, elle fixe attentivement le jeune pokémon, mais ne bouge pas d’un cil.
« Oh, désolé j'avais pas vu qu'il y avait quelqu'un ici. »
La voix de tout à l’heure, cette fois-ci bien plus proche. Je tourne la tête et aperçoit un jeune homme blond, la première chose que je remarque ce sont ses piercings. Il s’approche finalement, son Furaiglon s’envole pour se poser ailleurs. Et au moment ou Ivana allait s’approcher du renardeau, poisson en bouche pour être gentille, son dresseur passe et se chope par le cou pour l’emporter un peu plus loin. Radical, Ivana en à lâché son poisson. Avec un sourire, il s’excuse du dérangement. Je lui rends son sourire et lui offre le pétard, qui sait, ça lui dira peut-être.
« T’en fais pas, c’est assez grand pour tout le monde. Disons que j’erre ici et là, soucis de taxi, j’aurais du être à Frewick normalement. »
Bon, il engage la discussion, c’est plutôt sympa à voir. En espérant que ce ne soit pas un psychopathe, on sait jamais ce qui rôde près des villes. Et il me complimente en plus, bel homme, c’est plutôt flatteur. Alors, pendant qu’Ivana observe de loin et furtivement le jeune renardeau, que le reste de la bande digère ou engouffre encore du poisson, je me dis que je peux bien parler à un inconnu, j’ai plus douze ans.
« Et toi tu fais quoi par ici ? »
Ouais, le plus simple c’est de lui retourner la question. Mais bon, j’avoue, il a une tête sympathique, j’ai pas l’impression qu’il plante de couteau ou de machette quelque part, ça va. Ses pokémons sont plutôt marrants, entre Evžen et Tsubasa, semblait pas y avoir de l’amour fou, mais Ivana elle semblait y tenir à son petit renardeau. Quelle plaie celle-là, chaque jour née un nouvel amour. J’vous jure, une vraie girouette amoureuse. Mais pour en revenir au vagabond blondinet du jour, alors que je regardais avec envie mon poisson grillant sur le feu, je me dis que ce serait bien de proposer. Après tout, on a un expert en pêche avec nous.
« Sinon, t’as un petit creux ? Suffit de le dire, en deux minutes Otakar là-bas vous en chope facilement deux. »
Bon, le poisson, ce n’est pas au goût de tout le monde. Mais rien de tel que le poisson grillé au feu de bois que tu savoure sur ton campement minable, enroulé dans ton poncho dégueulasse, à lutter contre le froid. Justement, ça réchauffe. Et moi, fumer, ça me donne de toute façon faim alors ce poisson j’vais le bouffer, mais j’attends encore un peu qu’il soit grillé. Et manger devant un invité, ça se fait pas, d’abord je propose, après j’attaque.
Il me propose son joint, sérieusement ? Eh beh, c'est pas tous les jours qu'on rencontre ce genre de type qui vous propose son petit plaisir comme ça sans vous connaître ! Je sens que je vais bien l'aimer celui-là, déjà qu'il a bonne gueule ! Je souris, garde mon renardeau sous le bras et, attrape le stick de l'autre jusqu'à le mener à mes lèvres et, en aspire une bonne bouffé avant de laisser ressortir doucement la fumer dans un léger soupire. Putain que ça pouvait faire du bien de fumer un coup ! Ça faisait longtemps sérieux ! Reposant Kuroi car, de toute manière, je n'ai plus utilité à le garder sous le bras, vu que je compte bien passer un peu de temps avec ce type. Je m'installe, pas bien loin de lui, tirant une seconde fois sur le joint tandis que je l'écoute. Il se rendait à Frewick et se retrouve ici à cause d'un taxi ? Si il est tombait sur un taxi aussi con que le mien la dernière fois que j'en ai prit un, je peux bien comprendre pourquoi !
De peur de se faire une fois encore réprimander, Kuroi resta assit, près de moi, observant les Pokemon du jeune homme à mes côtés, rêvant probablement d'aller s'amuser avec. Pour ma part, je n'y prêtre nullement attention, mon attention étant entièrement posé sur ce type qui avait eu la gentillesse de me proposer de fumer avec lui, d'ailleurs, je lui rendis son joint au bout de la troisième taffe de prise. N'abusons pas non plus, c'était déjà super cool de sa part.
« J'en avais marre d'être cloîtré à Domuraille dans la famille. C'est chiant, donc j'me suis barré pour aujourd'hui, histoire de respirer un peu. »
Pour avoir envie de respirer, j'en avais vraiment envie et, ça faisait sacrément du bien de ne pas les entendre ou de ne pas avoir les domestiques toujours collé à votre derrière à vouloir constamment savoir si vous voulez quelque chose ou non. Moi qui trouvait ça plutôt cool d'avoir des domestiques, je commençais à sérieusement en avoir marre !
Après m'avoir proposé gentiment son joint, voilà qu'il me propose à manger, mais ce type est vraiment génial ! Je regarde dans la direction qu'il me montre et, faillit m'étouffer en voyant l'immense Pokemon ailé qui se trouvait là. Putain je l'avais même pas vu celui-là !! Mais c'est un monstre ! J'ai pas le souvenir d'avoir vu un Pokemon pareil ! … Ah si ! A l'école primaire, je m'en souviens ! Dans les livres de préhistoires ! De mémoire, il s'agit d'un Ptera mais, que fou ce type avec un tel Pokemon ? Je le fixe, perplexe puis, finit par rire.
« Eh bah ! T'as chopé où un bestiaux pareil ? Ils sont pas censé être fossilisé ? En tout cas j'accepte ta proposition ! Je m'appelle Kazuo, et toi ? »
Déjà, le gars accepte et fume sans rechigner, un bon point pour lui, les fumeurs sont ceux avec qui je copine le mieux. Peut-être parce que je fume trop, tout le temps, je sais pas. Enfin, ce blondinet là, il avait l'air sympa. Il me repasse le joint, je tire une première latte en essayant de recracher la fumée en forme de rond, une réussite sur deux c'était pas trop mal non plus. Du coup, avec ce partage du pilon sacré, on est partis sur de bonne base et la discussion s'enchaîne. Domuraille, il y vit ? Étonnant, j'aurais pas cru tomber sur un bourgeois de cette ville fortifiée aussi sympa, et pas prise de tête. De toute façon, il en avait pas l'air du mec friqué, tout du moins c'était pas le genre je lève le petit doigt quand je bois mon thé, je suis propret et riche et je t'emmerde. Tant mieux, une chance de pas être tombé sur un vrai sale gosse de riche, vraiment. Besoin d'air, ça se comprends, les richards sont pas d'un naturel très funky.
La proposition de la bouffe, ça semblait une vraie bonne idée. Tant mieux, le feu est vif, la rivière pleine de poisson. Otakar avait terminé son repas, il ira sans problème en repêcher quelques uns, ne serait-ce que pour lui, gourmand comme il est. Ce qui me fait rire, c'est sa tête quand je lui désigne Otakar. En même temps, on croise pas un Ptera tous les jours, ça se comprends, mais ça reste marrant.
« Mon père était scientifique, grâce à des financements divers il a pu se faire construire une machine pour dé-fossiliser des monstres comme Otakar. Et comme avant la mort de ma mère, leur passion commune c'était l'archéologie, bah ils en ont chopés des tonnes. Lui je l'ai pris avant de me casser de chez mon paternel, il était furax quand il s'est réveillé, mais bon, maintenant on s'entend bien. Enfin, je vais pas t'écrire ma bio non plus. »
Je ris. Bon, j'en dis un peu trop, comme si je n'avais pas de tabou, mais en même temps c'est le cas. C'est plutôt loin derrière moi tout ça, et j'aime ma vie aujourd'hui. Avec une mère en vie, j'aurais du finir scientifique à la con ou un autre truc chiant du genre. Et puis, faut bien expliquer le comment du pourquoi je me retrouve avec un monstre pareil, c'est pas vraiment commun. Un sifflement et il lève la tête.
« Otakar, l'heure de la pêche ! »
Il pousse un rugissement, comme toujours, ça lui fait du bien de faire ça je crois. Et ni une ni deux, il survole la rivière pour nous sortir quelques poissons à faire dorer sur le feu.
« Hé bien enchanté, Kazuo. Moi c'est Milos. »
Voilà que les présentations étaient faites convenablement. Je fumais encore un peu avant de lui tendre à nouveau. C'est pas comme si j'en manquais, suffit d'ouvrir mon sac pour constater. L'odeur de cannabis qui vous explose en plein visage, y a rien de tel ! Le temps qu'Otakar pêche les poissons nécessaires pour nourrir la troupe d'arrivants, je m'empare du poisson sur le feu, désormais cuit comme il faut. Armé de mon super couteau de chasse, une trouvaille pendant une brocante de Merya, je coupe sur surplus de la bête, queue et tête. Heureusement, le truc était déjà vidé, dégueulasse d'ailleurs. Coupé en deux, je tend - au bout d'un bâton, bah j'ai que ça sous la main - la moitié et je prend la mienne à pleine main.
« T'excusera la méthode un peu rudimentaire, j'ai pas assez de place pour des assiettes en carton et des couverts en plastique. »
Plus de place, trop de cannabis. Comment ça excuse bidon ? Pour un habitué de Domuraille, ça doit lui changer de ne pas devoir choisir parmi six couverts différents. Otakar ramènera bien assez tôt des poissons supplémentaires qui pourront rassasier l'énorme troupe que l'on formait au bord de cette rivière. De son côté, Ivana se décide finalement, poisson en gueule, à s'approcher du renardeau de Kazuo. Timidement, elle dépose le poisson devant lui avant de détaler comme une vierge effarouchée pour se planquer dans mon dos. Elle me fait rire celle-là. Maintenant que j'avais le poisson fumant au bout d'une branche solide, je plante mes dents dans la poiscaille, en arrache un morceau, pas dégueu.
« Donc tu habites Domuraille, j'y ai jamais mis les pieds, pas encore quoi. Et tu fais quoi dans la vie ? Fin si c'est pas indiscret »
C'est un peu con comme question ça. Pourquoi ? Parce que ça suppose qu'il me la retourne. Moi dans la vie ? Bah, je fume des joints, je vole des gens pour payer ma conso, tranquilou. Je trouverais bien un truc à dire si l'envie lui prend de me demander mes hobbys tout ça tout ça.. Mais bon, ce Kazuo a vraiment pas l'air casse couille.. Le joint est tranquillement posé à côté, faut choisir entre manger et fumer et là j'avais trop la dalle. Et puis au pire c'est pas les ressources qui manque.
Un gosse de scientifique ? Et bien, au moins il a pu hériter d'un sacré Pokemon ! C'est clair que Kuroi, à côté, il est complètement ridicule ! En plus vu le monstre, il doit être sacrément costaud ! Personne ne doit le faire chier lui ! En tout cas de ce que je retiens, c'est que ce gars est un gosse de scientifique avec des parents passionnés de dinosaure et qu'il s'est barré avec l'un d'eux après l'avoir « ressuscité » malgré que le bestiaux ai voulu le bouffer, du moins je suppose. Ça m'étonnerait que ce Ptera ait remué gentiment la queue devant lui alors qu'il devait crever la dalle, depuis le temps qu'il pionce ! Quoique, je me demande comment les scientifiques arrivent à faire une telle prouesse, celle de réussir à ressusciter une créature à base de ses gênes ou je ne sais quoi. Enfin je dis ça mais, c'est tout aussi impressionnant de voir un Pokemon rentrer dans une PokeBall. La science et la technologie m'ébahira toujours ! Quoique je m'en fiche un peu en fait, tant qu'ils ne trouvent pas comment enfermer un être humain dans une PokeBall, tout ira bien.
Il envoya son oiseau préhistorique pêcher tandis que je me présente à lui puis, qu'il fit de même. Milos, sympa comme nom et pas dur à retenir, en fait ça me rappel un dessin anime avec un journaliste et son petit Ponchiot blanc nommé Milou. Ouais, avec ça je risque pas de l'oublier ! Je lui souris, fumant de nouveau sur le joint qu'il m'avait de nouveau filé tandis qu'il s'occupait de découper son poisson. Après l'avoir coupé il m'en tend un morceau de la pointe de son couteau de chasse que je pris dans mes mains tout en l'écoutant.
« T'inquiète pas pour ça l'ami ! Et merci pour le repas ! »
Je dépose le joint à côté, le frottant d'abord sous ma chaussure pour que les braises ne le consume pas le temps que l'on mange et le dépose entre nous deux avant de goûter ce poisson. Pas dégueulasse, suffisamment cuit, je sens d'ailleurs que mon estomac se tord sous la faim que lui amène l'odeur et le goût du poisson grillé. Ouais, que le Ptera en pêche d'autres, c'est pas de refus ! Milos reprit la parole, me posant une question concernant ce que je faisais dans la vie. C'est une bien bonne question ça ! Je fuis ma famille, est-ce une bonne raison de ce que je fais ? Bof, pas vraiment. Je tente de me venger de mon bâtard de géniteur ? Non, ça ne se fait pas de sortir ça à un type que je rencontre tout juste, aussi cool soit-il.
« En fait non, j'habite à Talma mais, je passe quelques temps chez ma tante au manoir familiale. Fallait que je fuis un peu ma mère mais en fait, c'est pire. En tout cas, tu dois pas souvent regarder la télé ou les journaux, je fais partie de la famille Kawada. J'essaye de fuir le fardeau qu'ils veulent me foutre sur les épaules du coup bah … J'ai décidé de me balader dans la région, histoire de respirer. Et toi, pourquoi t'es partie de chez ton géniteur ? »
Rare sont ceux qui ne connaissent pas ma gueule, quoique non, même pas. C'est vrai que ça fait longtemps que ma tête n'est pas passé aux informations, faut dire que j'esquive à chaque fois les journalistes. Bah pas grave je lui en veux pas ! J'ai pas forcément envie non plus qu'on me reconnaisse, à une époque c'était le cas et c'était super chiant. Ça devait être au moment où ma mère a dit que je deviendrais le chef de famille alors que j'avais seize ans … Je me faisais constamment harceler et, forcément, de petits malins venaient m'emmerder du coup, les bastons ça fusaient ! Au moins, ça me défoulait !
De son côté, Kuroi regardait la petite lionne qui s'approchait de lui, un poisson en bouche avant de le poser non loin de lui. Le renardeau remua joyeusement la queue tandis que le félin partie se cacher derrière son maître. Ni une ni deux, Kuroi sauta sur le poisson pour le manger avec un grand plaisir. Sérieux c'est quoi ce ventre sur patte … Il pourrait au moins remercier la petite de lui avoir filer un poisson quoi ! Ingrat !
« Sinon t'es originaire de Alcea ? Ou tu viens d'une autre région ? »
Kawada, Kawada.. ça me dit un truc. Ah si, les fondateurs, ces gros riches qui organisent des trucs ici et là dans la région, les grands patrons quoi. Ouais ça me dit un truc, mais les autres noms de la bande m'échappe pour le moment. Boarf, du détail de toute façon, il va pas me demander de lui réciter la liste.
« Hé mais, j'suis donc en présence d'une star, wah ! »
Bon, c'était sur le ton de la rigolade, alors je souris. Heureusement que je ne suis pas un fanatique qui voudrait attenter à sa vie, quand même. Pour sûr, faudrait peut-être que je sois plus renseigné sur la vie à Alcea.. quoi que non, m'en fou un peu en fait. C'est une rencontre hasardeuse, mais plutôt sympathique, pour un bourgeois qui vit enfermé dans l'enceinte de cette immense muraille. Enfin, d'après ses dires, la vie d'héritier c'est pas facile. Je vais pas me plaindre de mon côté, tout roule, plutôt bien.
« Si t'as envie de vacances vient te perdre à Merya, sont tous tellement souvent bourrés, drogués ou endormis que je pari que tu passera inaperçu. Sinon.. la raison de mon départ disons qu'il y avait de profonds désaccords entre lui et moi, des envies très différentes.. On a jamais été proche »
Ah si si, l'invitation est sérieuse. Une soirée à Merya ça détend, y a tellement de chose à faire et à voir, même si ça se compte en nombre de bars. C'est grand, c'est tellement vivant le soir que la foule se préoccupe à peine de son voisin. L'idéal pour se fondre dans la masse, c'est de traîner au milieu des pochtrons. Fait avéré, certifié. Je croque à nouveau dans ce poisson grillé alors qu'Otakar en ramène trois autres assez vite, que je pose aussitôt sur le feu. Ivana, derrière moi, observe discrètement le compagnon de Kazuo, le reste de la bande font leur vie, digèrent, roupille.. Bon, pour le paternel, je vais pas pleurnicher parce qu'il s'occupait pas de son unique gamin, faut dire qu'avec le temps je m'en contre-fiche royalement. Parler de désaccords, c'est pile ce qu'il faut pour résumer brièvement la mésentente qui régnait entre nous.
Toujours pendant qu'on savourer ce repas tout en poisson - paraît que c'est bon pour la mémoire - Kazuo enchaîne avec une question. Je suis Alcéen, et ce jusqu'au bout des orteils. D'ailleurs, il habitait Talma, mais en fait.. moi aussi. J'ai tendance à oublier d'où je viens, parce que Merya est ma maison depuis toujours d'après moi. Chez soi, c'est là où on se sent bien après tout.
« D'Alcea, pour tout te dire, je suis né et j'ai grandit à Talma en fait, comme toi. J'ai tendance à oublier que j'y ai un jour habité. »
Mais j'ai pas souvenir de l'avoir croisé, pas une fois. Après, peut-être quand j'étais gosse qui sait, ou peut-être jamais, c'est une ville plutôt vaste après tout. Enfin, on a des origines en commun, on a pas mal de chose en commun, j'en suis presque sûr. Déjà on aime la fumette, c'est un bon point, ça rapproche les gens ça.
Du côté du feu, le poisson crépite doucement. Bientôt ce sera bon, suffira de le vider de ses arrêtes pour éviter toute catastrophe, faut être minutieux avant de bouffer du poisson, en vrai, ils sont dangereux derrière ces gros yeux globuleux apparemment idiot. Je divague un peu, ça doit être la fumette. Je détache mon regard du vide et me tourne vers Kazuo, avec un sourire, sa position m'intrigue, moi qui n'ai aucune obligation j'aimerai en savoir plus.
« Avec toutes ces histoires, tu dois avoir une vie sous pression, ça doit être chiant. J'aime tellement vivre librement et faire ce que j'ai envie, aller où je le veux. T'es forcé de t'impliquer dans ces histoires de famille ? Tu peux pas juste leur dire merde et te casser à l'aventure, qui sait, derrière les hautes montagnes tout là-bas ! »
Et ouais, moi aussi, je suis en désaccords avec mon paternel, enfin, notre relation est même pire mais, j'ai aucune envie de m'étendre sur ce sujet et de me souvenir de ce bâtard. Qu'il meurt là où il se trouve ! Non … Avant, j'ai une vengeance à prendre et, je ne vais pas y aller de main morte ça c'est sûr ! Je vais lui rendre chaque coups, chaque insultes qu'il nous a donné et dit. Je vais lui rendre ce qu'il a fait à Kuro également. La vengeance est un plat qui se mange froid, à ce qu'il paraît mais, pas la mienne. Elle sera à chaud et à sang d'ailleurs … Enfin avant de pouvoir arriver à là, j'avais plutôt intérêt à faire en sorte que mes Pokemon progressent et, rapidement.
Laissant ce sujet de côté, je m'intéresse à l'endroit de où vie le jeune homme. De Talma ? Sérieux ? Et je l'ai jamais croisé ? Peut-être qu'il n'a pas vécu longtemps là bas après tout, surtout qu'il dit oublié parfois avoir vécu là bas puis, quel âge a-t-il ? S'il est plus vieux que moi, c'est normal aussi enfin, j'lui donnerais pas plus de vingt cinq ans en tout cas après peut-être que je me trompe. En tout cas, joli coïncidence.
« Sérieux ? Ah ah, moi en tout cas j'ai toujours vécu là-bas et j'y vis toujours. »
Entre autre, vu que j'y met plus trop les pieds ces derniers moi et que je suis en train de pourrir à Domuraille, sérieusement je sais pas ce que je fou encore dans ce manoir à supporter cette idiote qui me sert de cousine et le reste de la famille, enfin au moins, je mange à l’œil, le temps d'entraîner mes Pokemon dans le coin. De toute façon, je pense pas que je vais rester bien longtemps encore ici, elle me tape sérieusement sur le système, actuellement, cette blondinette me sert surtout de porte monnaie lorsqu'elle a le dos tourné. Oui c'est salaud mais, depuis quand suis-je gentil hein ?
Kuroi continuait de s'empiffrer du poisson qu'on lui avait gracieusement offert tandis que je terminais le mien puis, finit enfin par s'approcher doucement de la petite lionne, la queue se balançant de gauche à droite de façon joyeuse, se léchant les babines encore. Il prit une posture pour inviter le félin à venir jouer avec lui, visiblement il allait enfin daigner la remercier, même si ce n'est que en jouant, mieux que rien.
Laissant les Pokemon à leur occupation, je fixe un moment Milos puis, le ciel. Et voilà un sujet que j'aime … Pas du tout …. Une vie sous pression ? Plutôt ouais, quand je pense avoir la paix, j'en ai d'autres qui viennent m'emmerder. Je lâche un soupire, passant une main dans ma tignasse puis, finit par fixer de nouveau le jeune homme.
« J'ai déjà dit merde plus d'une fois mais, visiblement ça marche pas comme ça et, si je vais de l'autre côté des montagnes, comme tu dis, je risque plus de me faire tuer ou autre si on apprend mon identité. »
Scilla … Même si les conflits se sont atténué entre les deux régions, peut-on seulement le faire confiance ? Peut-on seulement aller chez eux sans rien risquer ? J'ai pas bien confiance personnellement … Je me souviens encore de la gueule de ce Varen que j'avais croisé, tu regards qu'il m'a lancé, ils sont rancunier encore, j'en suis sûr. Là-bas, ce sont encore des terres hostiles pour ceux comme moi donc, il vaut mieux même pas que j'y mette un pied, pas pour le moment du moins.
« Au pire j'peux toujours me barrer de ce continent mais, je peux pas pour le moment. J'ai des histoires à régler et une personne à protéger et m'assurer qu'elle aille bien avant de pouvoir partir. »
Il était hors de question que je quitte ce continent en laissant Mei seule, ici, avec ma mère qui la prend pour une folle. Non, elle était de retour depuis peu, je ne pouvais pas l'abandonner une fois encore, pas tant que je ne me serais pas assuré de certaines choses, ainsi qu'elle aille vraiment bien ...
Les derniers poissons hors du feu, je les prépare tout en écoutant d'une oreille attentive les dires de Kazuo. Dure dure, comme vie, que d'être coincé, surveillé et contraint. Je suis donc à ce point à la masse pour ignorer l'importance d'un héritier d'une famille fondatrice, je ne voyais pas ça si dangereux disons. Ça paye bien une rançon d'un héritier pareil ? Faut croire, heureusement que je n'ai pas dans l'idée de me lancer dans du trafic humain, pas très bon pour l'image ça. Sinon, pour quelqu'un dans sa situation, il semble bien le prendre, mais c'est pas comme s'il semblait avoir le choix cela dit.
« Ah ouais... c'est fou quand même. Comme quoi naître anonyme a du bon, quand même. »
J'accompagne cette remarque d'un bref sourire avant de lui tendre un nouveau poisson grillé et fumant et commence même à manger le mien. L'appétit qu'avait creusé la fumette se dissipe peu à peu, c'est que manger ça fait vachement du bien. Du coup, comme on ne parle pas la bouche pleine je prends quelques bouchées, en évitant de m'étouffer et d'en mettre partout. On va éviter de passer pour un porc quand même, ce serait bien. Heureusement pour moi, je suis pas tombé sur un coincé de famille bourgeoise, je suis tombé sur un mec sympa. Un gars qui aime fumer, en plus, c'est plutôt chouette.
« Trop de responsabilités pour un seul homme quand même. »
Je termine la poiscaille qui m'englue les doigts, j'ai le beudon bien plein, prêt à péter même. Je me lève et m'avance jusqu'au bord de la rivière pour me décrasser au mieux les mains et me débarrasser de cette sale odeur qui me titille les narines quand je me gratte le bout du nez, plutôt gênant. Je retourne m'asseoir et m'empare du bédo sagement posé là avant de le porter à mes lèvres tout en cherchant de mes deux mains, le divin feu. Après avoir bien mangé, faut toujours bien fumer. J'ai pas de clope d'après-repas moi, j'ai un bon gros joint. Être tout le temps défoncé, c'est peut-être ça le secret du bonheur ? Va savoir. Je prend deux bouffées avant de le passer à Kazuo.
« Bon, bah arrêtons de parler des sujets qui fâchent, soyons dé-ten-du. »
Le pauvre, c'est vrai que je le submerge de questions sur sa vie contraignante et pleine de responsabilités quand lui s'éloigne justement pour prendre l'air. Parlons de choses simples, des petits plaisirs de la vie, des choses anodines de notre quotidien ou du reste, moins anodin.
« Et sinon, à part ta dure fonction d'héritier, tu fais des trucs en particulier, des passions quoi? »
Je pose la question, sachant que dans mon cas je branle pas grand chose. Je me cherche encore une passion disons, j'finirais bien par trouver, enfin j'espère. Comme le bédo arrive presque à sa fin, je me tâte à ressortir directement de ma boite en fer un nouveau, préalablement roulé parce que je suis un beau-gosse. Mais je vais attendre avant de nous embrumer un peu plus l'esprit avec un peu plus d'herbe, et de la bonne.
Je mange le poisson qu'il m'avait donné, il était bon, bien cuit, au top quoi. On parle, de truc chiant il faut l'avouer mais, je ne peux blâmer sa curiosité face à ma vie qui peut paraître peu commune pour certains. Enfin, il finit par proposer de lui même qu'on cesse de discuter de tout cela afin de se détendre, je ne suis pas du tout contre, j'accepte avec volontiers cette idée et, avant d'accepter le joint qu'il me propose de nouveau, je me rend près du bord de la rivière pour me rincer les mains afin d'en retirer la graisse du poisson que j'avais mangé. Je passe un peu d'eau sur mon visage par la même occasion puis, retourne auprès de Milos avant de prendre le stick et tirer dessus. Je tire dessus, savoure, profite, mon dieu que ça fait du bien ! Surtout après avoir mangé quoi puis, qu'est-ce que ça détend cette connerie, il faudrait que je pense à m'en acheter mais, pas tant que je serais à Domuraille avec ma famille sur le dos, ils vont trop vite me repérer et ça sera la merde … J'aurais encore le droit à des leçons de morale dont je n'ai que faire alors autant éviter cela, j'en achèterais lorsque je quitterais la ville …
Il me demande ce que je fais dans la vie, mes passions. Bien bonne question l'ami ! Une question bien emmerdante ouais, quand moi même j'ignore quels sont mes passions. Je ne me suis jamais posé la question et, il faut dire que je n'ai pas le temps pour cela. Quoique, est-ce que vouloir la liberté est une passion ? J'en doute mais, il va bien falloir que je lui répond.
« Emmerder le monde ? Non sérieusement, j'en sais foutrement rien. Je fais pas grand chose si c'n'est d'aller à gauche à droite en cherchant à m'amuser le plus possible et faire des connaissances. J'aime bien le monde, on s'amuse plus à plusieurs après tout, tu n'crois pas ? »
Je lui souris, termine le joint avant de l'éteindre sous la semelle de ma chaussure pour ensuite l'abandonner là. Tristesse que d'avoir terminé ce joint mais, comme on dit, toutes histoires ont une fin, bon certes il s'agit d'un bédo là mais, et alors ?!
« Niveau passion … Boarf, j'en ai pas, j'aime juste me divertir, me faire plaisir, que ça soit un coup d'un soir comme juste une soirée fun. Et de ton côté ? Qu'est-ce que tu fais hormis venir te prélasser près d'une rivière pour manger du poisson et fumer avec le premier type qui passe? »
Car les conversations sont toutes toujours un peu similaire au début mais, il faut bien commencer quelque part puis, on a tout de même innové en parlant de d'autres choses avant d'apprendre à se connaître. Chose sûr, j'aime bien ce type, et ce qu'il fume d'ailleurs, faudrait que je lui demande où il l'achète après, ça me semble une bonne idée ouais ...
Ce que moi je fais ? Je vole les gens ? Nan, ça se dit pas.. surtout à un héritier d'une famille fondatrice de la région. Du coup, difficile de dire ce que je fais, le vol étant mon activité principale, je fais pas grand chose de ma vie non plus. Mais je suis doué pour ça, je vais même développer mes stratégies, en usant de mes divers talents. Bref ! Tout ça pour dire que je vole, mais chut, c'est secret.
« Bah je fume avec d'autres inconnu qui passent par-là ! »
Je lâche un rire. Bah.. plutôt que de dire la vérité, autant plaisanter ! Et puis sérieusement, rien d'autre ne me venait à l'esprit. Au moins, ça montre à quel point je suis un gars marrant, fin je crois. Dans le fond, faudrait que je me trouve une activité, un truc passionnant et amusant qui m'occuperait quand je ne me sentirais pas l'humeur de voler les gens.. Un truc à méditer, mais pas maintenant, maintenant c'est l'heure de la fumette, encore !
« Sinon, comme toi je bouge, je rencontre, je m'amuse. J'essaye de bien dresser toute cette petite bande aussi. J'aime bien vagabonder et dormir à la belle étoile, une vie nomade un jour, mais je peux faire mon pacha l'autre et passer ma journée à fumer, glander et rester cloîtrer dans mon appartement. Fin tu vois, je préférais ma première réponse ! »
Du coup, je sors de la boite un nouveau joint, parce qu'il faut bien se réchauffer. En espérant que Kazuo rentrera droit malgré tout jusqu'à Domuraille. Enfin, libre à lui de refuser, paraît que ma consommation en étonne certains. Mais quand tu traîne avec Sven ou moi-même, bah c'est tout à fait normal. On aime pas le tabac, on aime la bonne herbe qui te retourne l'esprit sans pour autant faire de toi un légume, sinon un légume marrant ! J'allume donc ce nouveau bédo, je tire une première barre qui éveille en moi une vieille blague que Sven m'avait raconté un jour. Elle était tellement pas drôle que j'en ai ris ! Je fume une seconde fois avant de le tendre à Kazuo, puis marque une légère pause.
« Tiens, tu la connais celle là ? Ça fait quoi un poussin ? ... ... ... ... Bah ça fait deux ! »
HAHAHA ! Haha ! ha.. mm'Ok, elle est pas très drôle celle-là. Elle l'était beaucoup plus dans mes souvenirs, en fait. Ou alors Sven la raconte mieux que moi ? J'ai un doute, je suis quand même plus beau.
Ouais en fait, ce type avait une vie aussi passionnante que la mienne au niveau de ses centres d'intérêt ou autre, on est pas dans la merde tous les deux ! M'enfin, comme moi, il aime bouger et s'amuser, ça nous fait un autre point commun avec la fumette. D'ailleurs, le voilà qu'il sort une petite boite en fer et, où à l'intérieur se trouve des roulés. Lorsqu'il alluma celui qu'il venait de prendre, je reconnu immédiatement l'odeur de l'herbe, ouais, sa boite contenait des joins et pas des cigarettes. Ce gars là savait vivre ! J'aurais bien fait la même mais, je crois que Mère m'aurait directement jeté en désintoxe sans mon consentement donc, autant dire qu'on va éviter et, se faire plaisir de temps à autres, loin d'elle. J'aime Mère, même si depuis le retour de Mei, elle est devenu de plus en plus sévère, de plus en plus, hm … Comment dire ? Bah elle a un ballet dans le cul quoi ! Elle me tanne davantage, déjà qu'elle commençait à le faire de plus depuis que j'ai atteint mon dix-huitième anniversaire.
Alors qu'il me passait le joint, que je tirais dessus en savourant, il se met à me sortir une blague, laissant un moment de blanc après la question. Ça fait quoi un poussin … C'est quoi cette question et cette blague ? Je reste perplexe, tirant une seconde fois sur le stick sans trouver de réponse à donner mais, Milos s'empressa de le faire. Je hausse un sourcil devant la réponse, cherchant à comprendre le rapport mais, de toute évidence, il n'y en avait pas où alors, j'étais vraiment nul. En tout cas lui, ça semblait le faire rire, je souris alors, secouant la tête en tirant une dernière fois avant de le lui rendre.
« Je crois que t'as bien besoin de fumer encore pour trouver quelque chose de plus drôle pour le coup mec. »
Je jette un coup d’œil vers Kuroi, qui semblait davantage sympathiser avec la petite lionne du jeune homme avant que mon holokit ne se met à sonner. Décrochant pour répondre, j'observe l'hologramme qui apparaît, prenant la forme de ma cousine. Bordel elle veut quoi celle-la ?
« Kazuuuu-kun ! Grand-Mère veut que tu rentres immédiatement au manoir, elle veut te parler et tu sais qu'il ne faut pas la faire attendre ! »
« Ouais ouais j'ai compris et cesse de m'appeler comme ça la gamine. »
Immédiatement, je raccroche, lâchant un grognement. Qu'elle m'agace cette blondinette. Beaucoup plus jeune que moi et elle ose m'appeler ainsi, elle me saoule cette conne … Bonne qu'à me filer son fric … Enfin, je me demande ce que la vieille veut mais, je ferais mieux de ne pas la faire attendre sinon, je crois que je vais passer un sale quart d'heure. Je pose alors mon regard sur mon compagnon du moment.
« Désolé mais, je vais devoir arrêter cet échange avec toi, affaire de famille pour changer. Si tu te fais chier un jour et que t'as envie d'amuser, appel moi. »
Je lui souris, chopant un morceau de papier qui traînait dans ma poche ainsi qu'un vieux crayon et gribouille mon numéro de holokit dessus avant de lui tendre.
« A la prochaine mon beau ! »
Je lui fis un clin d’œil tout en me redressant puis, rappel Kuroi pour prendre le chemin inverse afin de rejoindre Domuraille. Bah au moins, j'aurais pu me détendre un peu !
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