Loin, loin, loin était l'odeur nauséabonde de ces marécages malfamés. Pour ce que j'y ai vu, je pense sincèrement que je n'y mettrais plus les pieds, jamais. Pour autant, cette balade écourtée n'a pas été sans butin à la clef, je venais de capturer un Abo, que je laisse pour le restant de la route sagement dans sa pokéball. Pourtant, Ivana me harcèle depuis la sortie du marais pour que son nouveau copain vienne jouer avec elle. Mais après l'attaque enflammée de celle-ci, le pokémon est de toute façon trop épuisé pour quoi que ce soit. Le mieux, c'est donc d'attendre et sur la route j'aurais l'occasion de réfléchir à un petit surnom sympathique.
À la simple vue de la rivière d'eau claire, je me suis jeté dedans, tout vêtements encore sur moi. Un gros PLOUF et me voilà sous l'eau, profitant de la fraîcheur pour me débarrasser du sentiment d'impureté qui me suit depuis des kilomètres. Crasseux et puant, à ce stade, on aurait pu me confondre avec un foutu sdf ou autre chose. Avant de débarquer à Merya, autant éviter de puer la mort, les poubelles et les égouts, quand même. Je n'ai pas de mot pour le plaisir que de bain improvisé me procure, l'extase. La sensation de propre et frais qui dissipe peu à peu l'infection causée par la morve mauve.
Ivana reste à bonne distance, trempe une patte mais la température ne semble pas lui convenir et elle recule de deux mètres. Evžen et Otakar s'amuse un peu plus haut dans la rivière, un entraînement de pêche sans doute, Otakar était doué pour ça. Qui sait, ça nous fera peut-être un bon repas avant de reprendre la route, parce que c'est pas le tout, mais traverser la plaine Wëo n'est pas de tout repos. Et puis, après cette baignade, je devrais sécher, alors au moins deux heures de pauses oblige, le temps de grignoter un truc, de faire une sieste pourquoi pas.