Après avoir réussi à enfin s'extirper de la forêt de Lalaith, la route a repris un rythme normal. Hé oui, sans bestiole qui surgit à droite et à gauche pour finir par se faire bastonner sans raison par Otakar. Le reste du trajet s'était avéré plus calme, malgré un roucool ou deux qui s'est aventuré trop près d'Otakar. Mais le ciel n'est pas mon domaine, alors je tairais ce sujet. Ivana elle, avait passé beaucoup plus de temps à dormir sur mon épaule ou dans mes bras. Au croisement des routes menant l'une à Merya, l'autre à Tavas, on a trouvé un petit coin tranquille où dormir. J'ai laissé le lutin des bois dans sa pokéball par prudence, et je n'avais pas l'intention de le sortir de si tôt. Avant tout, je devais réfléchir à son sort. J'avais des doutes quant à son espérances de vies au sein de l'équipe.

Les heures était donc longue, jusqu'à ce retour tant espéré en ville. La prochaine fois, je devrais penser à prendre un taxi, ce serait quand même moins long et épuisant. Quoi qu'il en soit, ma destination ne fut autre que mon douillet et si convoité appartement. Mais surtout mon lit douillet, c'est mon côté princesse caprice. Bref, une fois à l'appartement, je laisse Otakar s'installer dans le salon. Heureusement que les meubles ne sont pas superflus chez moi, car il manquerait de place le pauvre. Toujours devoir déplacer la table basse pour lui laisser de l'espace. Aussitôt et malgré la fatigue, je me met au fourneaux comme une vrai femme à marier. Faisant dorer brièvement l'énorme steak d'Otakar, je m'occupe sur une autre poêle de ma part et de celle d'Ivana. Elle visite l'appartement, repère les lieux, fait sa petite vie en somme. Pendant ce temps, je fais la bouffe parce qu'après un voyage pareil, tout le monde meurt de faim.

Otakar dévora sa part en moins d'une minute, prenant tout de même le soin de ne pas engloutir. Ivana grignote à côté de moi, affalé dans le canapé devant je ne sais quel programme, un peu en mode loque. Finalement, je décide de rejoindre mon lit pour un repos amplement mérité. Otakar prend place dans le salon et s'installe, il déteste être dans une pokéball, vraiment. Et Ivana, elle, me suit comme si de rien n'était jusqu'au lit.

« Quoi ? Tu espères dormir là ? Non non, dans le salon... »

Mais regardez moi cette bouille adorable, si mignonne, à croquer. Avec ses grands yeux ronds je suis incapable de lui refuser. Et puis, qu'est-ce qu'une petite chose pareille dans un grand lit comme ça. Otakar ne m'en voudra pas, ce n'est pas un sentimental, ce genre de chose ne l'atteint pas. En revanche, la petite lionne là, elle risque de m'en vouloir si je la laisse seule dans le canapé. Alors, impossible de résister, princesse Ivana grimpe dans le lit et s'installe sur l'oreiller de droite. Je n'ai pas vraiment le temps de me plaindre de la situation puisque le sommeil me gagne rapidement.