Pour la énième fois, je vérifiai que j’avais tout dans mon sac à dos avant de partir. Je n’étais pas très en confiance pour partir en voyage Pokémon, néanmoins, tout mon entourage m’avait conseillé de découvrir le monde à mon rythme et de mes propres yeux. Il était évident qu’en ayant peur des gens, je n’allais pas être capable de faire un pas devant l’autre sans craindre de croiser quelqu’un, pourtant, si je voulais devenir un Coordinateur, j’allais devoir me débrouiller seul… Enfin, avec l’aide de Futeki évidemment. Ce dernier était dans mon dos et tapait du pied en me voyant faire avec un air de découragement, ce que je pouvais sentir sans même le voir tellement je le connaissais bien à force. Je remis mon sac à sa place avant de saluer mes parents et de suivre Futeki qui n’attendait que cela; son aura était d’ailleurs bouillonnante, comme si je l’avais énervé avec mon petit numéro. C’était tout de même pas de ma faute si je voulais vérifier que j’avais tout bien préparé pour notre départ ?! Bon d’accord, je plaidais coupable, j’avais vraiment envie de découvrir le monde, mais j’étais trop mal à l’aise et j’y allais à reculons. Comme il savait très bien ce que j’avais en tête, le louveteau bleu augmentait la cadence pour me forcer à aller plus vite sous peine de me laisser seul. Nous arrivâmes finalement à la sortie de la ville où le paysage merveilleux d’une plaine calme et paisible pouvait être admiré jusqu’à l’horizon. Finalement, ce n’était peut-être pas si effrayant que je le pensais.

* * * * *

Cela faisait plusieurs heures que nous marchions tous les deux sans avoir croisé une seule personne, ce qui était une bénédiction à mes yeux. Par contre, ce qui était moins bien, c’était que je ne savais absolument pas où nous nous trouvions. Nous avions marché droit devant nous, sans vraiment faire attention où nous allions tellement nous contemplions les environs jusqu’au moment où nous nous étions retrouvés face à cette forêt qui était lugubre à mes yeux. Futeki m’avait longuement observé, très certainement pour étudier mon aura avant d’avancer le premier à l’instar d’un éclaireur. Il fallait avouer que sa vision d’aura lui permettait de voir le danger arriver avant même que je m’en rende compte, ce qui était rassurant à mes yeux et me donnait la force de continuer. Toutefois, plus j’avançais, plus j’étais terrorisé par tout ce qui m’entourait. Les arbres donnaient des formes étranges que je dessinais mentalement bien malgré moi, l’ambiance venait s’ajouter à mon mal-être et pire que tout, il y avait parfois des bruits étranges montrant que nous n’étions pas seuls. Mon cœur battait à la chamade, mes jambes tremblaient et j’avais de plus en plus de mal à avancer malgré le chemin qui nous permettait de poursuivre notre route sans nous enfoncer dans la boue. Un cri, venant très certainement d’un Pokémon, vint rompre le silence et me fit pousser un cri strident avant que je me mette à courir pour quitter cet endroit au plus vite. Soudainement, Futeki me passa devant et me barra la route en levant sa patte, ce qui avait le don de me figer sur place le temps qu’il analyse ce qui l’interpelait. À quelle horreur allais-je encore avoir droit ?

Je n’osais même plus respirer depuis que mon starter m’avait intimé l’ordre de me stopper, mes sens étaient en alerte cherchant d’où pouvait venir le danger que Futeki avait ressenti. Les battements de mon cœur affolé résonnaient à mes oreilles tels des percussions annonçant l’arrivée du méchant dans un film, je ne bougeais plus d’un poil et je fixais le Pokémon émanation qui était en pleine recherche. Son aura était si calme et si reposante que je sentais mes muscles se détendre malgré la situation dans laquelle je me trouvais. C’était l’un des avantages à être capable de discerner l’aura de ce Riolu, la maîtrise de ses émotions forçait les miennes à les copier si bien que nous étions très souvent sur la même longueur d’ondes tous les deux. Ma respiration, au départ bruyante et accélérée, avait retrouvé un rythme habituel et je pouvais mieux analyser mon environnement. Un tel lieu regorgeait de Pokémon de type poison, plante et même eau vu le taux d’humidité important de la zone. Futeki orienta son regard dans une certaine direction et je fis de même pour voir apparaître un Pokémon que je connaissais de vue. Je sortis mon Pokédex pour vérifier que je ne me trompais pas.

Abo. Pokémon Serpent. Abo peut ravager toute une colonie de Piafabec ou de Roucool rien qu'en dévorant ses œufs ou ses petits. Quand il s'endort, il s'enroule de façon à laisser sa tête au dessus, pour pouvoir mordre à tout moment. Son poison n'est pas mortel, mais il provoque une terrible sensation de brûlure, comme le venin d'une méduse.

J’avais donc raison. Le serpent qui me faisait face était bel et bien un Abo et il avait l’air de s’intéresser à nous… ou plutôt à mon partenaire qu’il ne cessait de fixer d’un regard étrange. Il n’avait pas l’air agressif, mais je préférais me méfier des apparences, elles étaient trop souvent trompeuses et je ne voulais prendre aucun risque. Je remarquais alors la bosse qu’il avait sur son corps et vu ce que je connaissais de ce Pokémon, cela voulait dire qu’il venait d’avaler son repas. Le cri que j’avais entendu à l’instant et qui m’avait fait perdre mes moyens venait très certainement de la proie de cet Abo. La vision qui s’installa dans mon esprit me fit pâlir, mais je me repris rapidement en questionnant mon starter :

F-Futeki, on fait quoi ?

Le louveteau paraissait hésitant, il fallait avouer que ce serpent ne nous avait encore rien fait, à part une belle frayeur de mon côté mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Finalement, son aura semblait plus vive, signe qu’il se préparait à se lancer dans la bataille, je n’avais même pas à lui donner d’ordre, il savait très bien ce qu’il devait faire, il maîtrisait les combats mieux que moi après tout. La seule chose que je pouvais lui demander était de se dépêcher pour que nous puissions quitter cet endroit au plus vite, je n’avais pas envie de m’éterniser dans un lieu aussi terrifiant.

Action:

Cela ne pouvait sûrement pas être pire… Mon voyage avait pourtant bien commencé, le paysage était magnifique, il n’y avait personne aux alentours et les Pokémon environnants vaquaient à leurs occupations sans faire attention à notre passage. Puis, il avait fallu que je ne remarque pas où nous nous dirigions et que nous traversions une forêt marécageuse qui avait tout pour me déplaire. Le niveau de terreur que je ressentais n’arrêtait pas de jouer aux montagnes russes, atteignant des sommets à chaque son suspect et se calmant dès que Futeki m’assurait que tout allait bien. Finalement, ce fut le dernier cri d’un Pokémon qui avait brisé le peu de courage que j’avais. Dernier, tout simplement parce qu’un Abo avait décidé d’en faire son repas et que, non satisfait, il s’était intéressé à mon starter qui était prêt à l’accueillir. Je savais qu’il n’y avait aucun souci à se faire, Futeki savait très bien se battre sans que je lui donne des directives à suivre, je n’agissais qu’en guise de soutien, surveillant ses arrières en cas d’urgence. Le serpent était toujours dans la contemplation de mon Pokémon, sûrement en train de penser comment il allait l’avaler, néanmoins, Futeki ne lui laissait même pas le temps de réfléchir. Le louveteau bondit avec une vitesse impressionnante, rebondissant sur les arbres avant d’attaquer l’Abo qui s’était dressé face à nous. Effrayé, ce dernier ne perdit pas de temps pour s’enfuir au loin sans même regarder en arrière. Pour un premier combat, je devais dire que Futeki m’impressionnait, je pouvais remarquer qu’il n’avait pas attendu de me connaître pour s’entrainer.

_ Pas très coriace celui-là…

Qui avait parlé ? Je me tournais dans tous les sens pour savoir qui était la personne qui venait de prononcer ses paroles, il y avait forcément quelqu’un qui avait vu ce court affrontement. Si c’était le cas, il s’agissait peut-être d’un dresseur qui voulait combattre mon Riolu, ce qui voudrait dire… que j’allais devoir discuter avec cette personne ! Non, non, non et non ! Je n’étais pas prêt, les lieux lugubres et les Pokémon sauvages, je venais d’en affronter, mais une rencontre avec quelqu’un, je ne le supporterai pas. J’allais sûrement m’enfuir ou bégayer sans pouvoir aligner deux mots à la suite. Rien qu’à cette pensée, j’avais le feu qui me montait aux joues en imaginant la honte que j’allais avoir après ce passage. Futeki m’observa étrangement avant que j’entende de nouveau cette voix :

_ Je peux savoir ce qui te prend ?
_ C’est… toi ?

Futeki leva les yeux au ciel avant de m’expliquer que la maîtrise de l’aura lui permettait de communiquer par télépathie, toutefois, il insistait sur le fait que c’était uniquement parce que nous étions liés qu’il pouvait le faire. Personne d’autre que moi ne pouvait l’entendre et s’il n’y était pas parvenu plus tôt, c’était parce que j’étais trop craintif et que je fermais inconsciemment mon esprit. Je gonflais mes joues de frustration en entendant ses mots, mais je devais avouer qu’il avait sûrement raison et que cette découverte était pour moi une conséquence supplémentaire du lien évident qui nous liait. Dès notre rencontre, j’avais été attiré par ce Pokémon et vu qu’il m’avait retrouvé de son plein gré, il avait dû ressentir la même chose que moi, je n’osais pas lui demander, même si maintenant il pouvait me répondre.

Profitant de la découverte de la communication possible entre mon Pokémon et moi, je décidais d’en apprendre un peu plus sur l’aura. Après tout, si un Riolu ne pouvait pas m’expliquer son système alors qu’il la voyait naturellement, quel autre Pokémon en serait capable ? Écoutant attentivement tout ce qui pouvait me dire, je ne faisais même plus attention à tout ce qui m’entourait, je n’avais même plus conscience de mon environnement alors que j’en étais terrorisé quelques instants plus tôt. Ma véritable personnalité pouvait enfin être observée : ma soif intarissable de connaissances. Il s’agissait d’un de ces moments où le froussard s’éclipsait pour laisser place au jeune homme avide de n’importe quelle nouveauté à retenir et il y avait un moyen très simple de savoir quand ce phénomène m‘arrivait. Mon faciès accueillait habituellement de la peur ou alors de la suspicion envers le monde entier, pourtant, j’affichais un visage sérieux et concentré comme jamais. Le moindre mot de Riolu s’inscrivait dans mon esprit afin de tout retenir et de réfléchir à tout ceci plus tard, lorsque la situation se présenterait. Futeki finissait avec le sourire en remarquant que j’avais changé d’attitude, mais tout ceci s’évapora subitement lorsqu’une troisième personne s’invita à la conversation. À cause de la surprise, je bondissais en arrière avant me rendre compte qu’il s’agissait d’un autre Pokémon, il n’avait pas l’air de vouloir se battre ou de faire de Futeki son repas, il donnait juste l’impression d’être curieux de voir un Pokémon et un humain se regarder droit dans les yeux sans rien dire. Le louveteau communiquait par télépathie, personne d’autre que moi ne pouvait l’entendre et comme il était en train d’expliquer quelque chose, je ne parlais absolument pas pour ne pas le couper dans son élan. Également curieux, je me demandais de quelle espèce il s’agissait, si bien que je sortais l’encyclopédie électronique pour le pointer sur l’animal.

Moufouette. Pokémon Moufette. Moufouette n'est pas vraiment agressif, mais fait pourtant un très mauvais Pokémon de compagnie. Et pour cause ! Lorsqu'il se sent agressé, il projette un liquide terriblement puant par son derrière. Cette odeur insoutenable dure jusqu'à 24h, mais personne n'a encore trouvé de moyen pour s'en débarrasser rapidement.

Une odeur nauséabonde qui reste pendant une journée entière si jamais ce Pokémon se sentait agressé… J’avais un mauvais pressentiment sur le moment, je n’avais pourtant rien fait qui pourrait être considéré comme un geste offensif, mais chaque être réagissait différemment par rapport aux actions des autres. J’en étais un bon exemple puisque j’avais toujours un mouvement de recul dès que quelqu’un tentait de m’approcher. Futeki m’observait comme s’il attendait une réaction de ma part. Si l’Abo m’avait fichu une belle trouille en voyant mon starter comme son futur repas, ce Moufouette ne m’avait absolument rien fait, il m’avait juste surpris, mais ce n’était pas grand-chose.

	Je suis prêt à combattre tu sais, Abo n’a même pas été un échauffement.
	Non Futeki, il ne veut pas faire de toi son repas celui-là donc laissons-le tranquille et sortons d’ici au plus vite.

Le louveteau haussa les épaules après ma réplique, comme s’il savait déjà que j’allais lui répondre ainsi, de toute façon, vu le temps que nous avions passé ensemble, il devinait largement mes pensées. Alors que je tournais le dos au Moufouette afin de me repérer et décider d‘une direction, Futeki préféra garder un œil sur lui par prudence. Si jamais l’animal montrait le moindre signe hostile, il chargerait pour me protéger puisque j’étais tout simplement incapable de le faire par moi-même.

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Hiroi compte sur le caractère non agressif de Moufouette pour fuir sans enclencher de combat.

Pensant que le Moufouette allait passer son chemin, j’observais mon environnement pour tenter de me retrouver dans ce dédale naturel pas très accueillant du tout. Mes yeux bleus étaient fixés sur l’horizon, comme s’ils parvenaient à voir au-delà de la matière, ce n’était qu’une illusion évidemment, mais je donnais souvent cette impression aux gens lorsqu’ils me voyaient perdu dans mes pensées. Toutefois, il était impossible de se repérer ici et ma course m’avait éloigné du chemin si bien que j’étais totalement perdu et j’étais incapable de voir le moindre détail pour m’aider dans mes recherches. Je me rappelais alors de mes cours, mon professeur particulier me disait souvent que si j’étais en plein milieu d’une forêt, il y avait un moyen de trouver la direction du Nord et ainsi se repérer facilement : la mousse des arbres. Néanmoins, dans un marais comme celui-ci, je me demandais si cette technique allait me servir, le milieu était tellement humide que la mousse devait pousser un peu partout. Finalement, je choisissais une direction au hasard et je me disais que de toute manière, j’allais finir par sortir de cet endroit, que ce soit par le bon chemin ou par pure chance.

Je commençais à marcher tranquillement, du moins si j’enlevais le fait que j’étais sur le qui-vive pour éviter une apparition qui allait faire remonter toute la peur que je retenais. Futeki me suivait avant de m’interpeler pour me signaler que nous avions un autre passager dans notre croisade, si bien que je me retournais pour voir de quoi il parlait. Le Moufouette était en train de nous suivre sans nous quitter du regard, comme s’il voulait faire la route avec nous. Après tout, pour quelle autre raison nous suivrait-il sinon ? Il ne montrait aucun signe pour enclencher un combat comme le voulait mon starter, il n’avait pas l’air méchant, juste curieux. Et s’il voulait me suivre, peut-être voudrait-il faire partie de mon équipe ? Si jamais c’était le cas, j’étais heureux d’avoir l’occasion de trouver un autre partenaire, même si Futeki restait le premier et aurait toujours une place particulière. Enfin bref, il valait mieux que j’évite de trop imaginer les choses et que je vérifie les véritables intentions de ce Pokémon. Je me penchai pour être à peu près à son niveau et je sortis une Pokéball que je lui présentais.

Tu veux faire la route avec nous ? Je ne suis certainement pas le plus courageux des dresseurs et je n’aime pas vraiment les combats, je préfère surtout les scènes, mais si le cœur t’en dit, je serais ravi de t’accueillir parmi nous !

Je me demandais comment il allait réagir, mais quoi qu’il en soit, j’allais être fixé sur ce qu’il voulait réellement. À mes côtés, Futeki avait pris un air surpris en m’entendant parler avant de sourire et d’accepter ma proposition, il allait peut-être avoir un nouveau compagnon, il devait être ravi lui aussi.

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Hiroi propose au Moufouette de faire partie de son équipe, sinon il s'en ira sans faire attention à lui.

Penché vers ce Pokémon dont le comportement m’intriguait au plus haut point, je lui tendais la sphère bicolore dans l’espoir qu’il rentre à l’intérieur et que je me fasse un nouvel ami. Je souriais. Pour la première fois depuis que j’étais dans ce manoir absolument repoussant, un sourire était parvenu à étirer mes lèvres comme si je ne faisais plus du tout attention à ce qui m’entourait. Tout ce qui m’importait, c’était de savoir si ce Moufouette me suivait pour parcourir le monde en notre compagnie ou pour me jouer un mauvais tour une fois que ma garde, ou plutôt celle de Futeki, serait baissée. Ce dernier, pourtant toujours vigilant, avait relâché sa concentration si bien que ni lui, ni moi n’avions compris ce qui nous arrivait. Le Moufouette s’était approché avant de tourner sur lui-même afin que sa queue puisse envoyer la Pokéball que je lui présentais au loin. Juste après, il s’était jet sur moi pour atteindre mon sac tout en relâchant une odeur nauséabonde qui attaqua immédiatement mes narines. Il avait osé ! Cette espèce de putois avait osé et le pire, c’était que j’en avais pour une journée entière avant que l’odeur puisse s’évaporer, j’allais donc devoir supporter ça pendant vingt-quatre heures !!

Sur le coup, je m’étais redressé avant de courir en dessinant un cercle tout en plaçant mes mains sr mon nez tandis que Futeki me suivait en tentant de chasser l’intrus qui labourait mon sac avec entrain. La scène devait avoir un côté hilarant d’un point de vue extérieur, néanmoins, je n’avais aucune envie de rire avec une telle odeur qui me donnait presque la nausée. Comprenant que je n’allais pas m’arrêter tant que j’aurais l’animal sur mon dos, le louveteau s’arrêta le premier et me laissa faire un tour supplémentaire avant de me sauter dessus c qui eut le don de me renverser sur le dos. Ainsi, le putois avait dû sauter de son perchoir s’il ne voulait pas finir écrasé, bien que l’option était plaisante après le coup qu’il m’avait fait, mais vu sa manière de faire, il allait sûrement repartir à la charge. Qu’est-ce qui pouvait bien l’intéresser dans mon sac ? Quelle question idiote ! La réponse était pourtant évidente, c’était la nourriture que ma mère m’avait préparé pour les premiers repas que j’allais prendre. Si c’était le cas, je savais quoi faire. Pendant que Futeki faisait rempart entre nous deux, je sortis un plat au hasard avant de le laisser ouvert et de signaler par télépathie à mon starter de fuir dès maintenant sans demander son reste. Il me suffisait juste de prendre mes jambes à mon cou et de courir comme je ne l’avais jamais fait auparavant.

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Je poste de nouveau ce qui a disparu (heureusement que je garde tous mes RP non terminés ^^) et je rappelle que la fuite a réussi suite à cette réponse (enfin !)

Le putois m’observait d’un air curieux tandis que je fouillais dans mon sac, il semblerait que j’avais vu juste, il voulait absolument trouver la nourriture qu’il y avait à l’intérieur. Pendant que je cherchais ce que je voulais, Futeki était en position de combat, prêt à bondir au moindre geste de la part de notre assaillant. J’avais toujours aimé sa manière de faire, il était toujours prévenant envers ses opposants et attendait toujours que je lui dise de foncer, il ne le faisait jamais de lui-même. Les quelques fois où il s’était permis d’attaquer avant mon approbation, j’étais dans l’incapacité de le lui dire, mais le lien qui nous unissait suffisait à faire en sorte qu’il comprenne quand j’étais avec lui. Il était fier, courageux et protecteur à la fois, il était un véritable modèle pour moi qui craignait le monde et fuyait à chaque fois que quelqu’un m’approchait. Encore maintenant, je ne comprenais toujours pas pour quelle raison il avait décidé de me suivre dans cette aventure, il aimait les combats et j’aimais la scène, il avançait sans se soucier des autres et je suivais ma route en me protégeant des autres… Peut-être que je le comprendrais un jour, je l’espérais en tout cas, je ne pouvais pas être considéré comme un bon coordinateur si je ne comprenais pas mes Pokémon sans avoir besoin de dialoguer avec eux puisque je pouvais le faire avec lui pour me simplifier la tâche. Mettant enfin la main sur ce que je voulais, qui bien évidemment était au fond du sac - comme le proverbe le disait si bien, ce que l’on cherche se trouve toujours au fond - je laissais un de mes repas au sol. La bestiole se précipita dessus et je sursautais en arrière, surpris par sa vitesse, heureusement que j’avais prévenu Futeki par télépathie, sinon il aurait considéré ce geste comme une offensive et se serait jeté sur lui.

Profitant que l’animal était occupé, je pris mes jambes à mon cou, rapidement suivi par le louveteau qui n’avait aucun mal à me rattraper vu sa condition physique. Pendant cinq bonnes minutes, je courais sans me préoccuper de savoir si j’étais poursuivi ou non, de toute façon, je ne voulais qu’une seule chose, sortir de ce marais où les Pokémon étaient tout sauf agréables. Finalement, je m’arrêtai pour reprendre mon souffle, accoudé à un arbre avec une respiration bruyante et accélérée. Les battements de mon cœur étaient tellement puissants que j’avais l’impression de sentir mon corps tout entier battre à leur rythme. Je parvins néanmoins à me calmer en ralentissant progressivement ma respiration, mais mes jambes tremblantes trahissaient le fait que je n’avais pas du tout l’habitude de ce genre d’effort intensif. Mon partenaire se moqua d’ailleurs de moi à ce sujet en rappelant qu’un voyage tel que celui que nous avions entrepris allait demander beaucoup plus d’efforts. Ne pouvant pas lui répondre sur le moment, je lui tirais la langue pour lui faire comprendre que je le savais bien mais que je m’en fichais en réalité. Nous reprenions la route après que Futeki ait repéré la plus proche sortie et je remarquais que ce dernier marchait en marquant une distance entre nous, ce que je ne comprenais pas. Comme s’il avait deviné mes pensées, il finit par m’expliquer :

Vu l’odeur que tu traines, je risque pas de t’approcher avant un moment.

Devenant aussi rouge qu’une baie Tamato, je détournais vivement la tête par gêne avant de l’entendre rire et de le poursuivre pour lui faire subir mon calvaire. Après tout, nous étions partenaires, lui aussi devait subir les mêmes désagréments que moi et je comptais bien lui faire payer son humour.