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 Dans ce désespoir tordu

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Mei H. Kawada
Mei H. Kawada
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Ézéchiel Z. R'lyeh
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Rencontrer
Vous allez surement vous demander pourquoi je me retrouve encore dans ma ville natale malgré ma soif d'aventure et d'exploration dont je n'arrête pas de parler à longueur de temps. Eh bien, mère n'a pas spécialement apprécié l'espèce de jeu du chat et de la souris que je développais avec mon garde du corps et d'autres hommes de main qu'elle avait envoyés. Elle avait fini par perdre patience et à venir elle-même à ma rencontre, autant dire qu'à ce moment-là je n'avais pas bien le choix que de la suivre. Jamais je n'aurais été capable de me dresser contre mère, du moins, pas pour l'instant.

Elle s'attendait certainement à voir Rei vu mon comportement, mais non, c'était bien moi. On avait conclu une condition et il n'était pas question de quelqu'un me suivant à tout bout de champ pour rapporter le moindre de mes faits et gestes ! Je me souviens avoir eu bien souvent des reproches quant à mon manque de caractère et bien maintenant voilà qu'on me reproche d'en développer, je ne savais pas vraiment ce que souhaitait mère au final.

J’étais de retour sur Talma depuis deux mois à présent, mère déciderait de quand je serais autorisé à repartir et elle en profitait au passage pour me faire rattraper mon retard au niveau scolaire, chose qui n’avait jamais été mon truc… Surtout que j’avais le droit à des cours sur la politique, en prévision de mon futur statut… Enfin, j’avais encore le droit à du bourrage de crâne à longueur de journée et à des remontrances à chaque fois que je décrochais un petit peu… C’est-à-dire toutes les dix minutes en fait. Bon, on va dire que je l’avais bien cherché pour le coup. Mes seuls moments de répit étaient lors de mes visites à l’hôpital que je détestais auparavant, c’était paradoxal, enfin, l’Homme est un éternel insatisfait après tout.

Ce matin-là, j’avais justement rendez-vous avec le docteur Nishimura, le psychiatre qui me suivait depuis que le diagnostic sur ma maladie était tombé, il avait même été muté dans la région, sans doute que mère n’était-elle pas étrangère à ceci.

Boutonnant ma chemise dans la salle de bain, je la vis justement débouler, attrapant sa brosse à dents tout en enfilant sa veste, manifestement pressée.

« Tu vas à l’hôpital aujourd’hui ? Je t’ai acheté de quoi manger pour ce midi, c’est sur la table. Bonne journée ! »

Elle passa légèrement sa main sur ma tête, avant de repartir comme elle était venue, ne me laissant pas le temps de lui répondre. Fixant la porte qui c’était refermé, je me contentais de hausser les épaules pour ensuite continuer de me préparer.

Une fois prête, je vins dans la salle à manger pour y découvrir un sac plastique dans lequel se trouvait certainement le petit déjeuner dont mère m’avait parlé. Lorsque j’ouvris le sac afin de voir ce qu’il contenait mes yeux brillèrent de joie et d’envie… Des brioches chaudes ! Elle devait être encore brûlante étant donné qu’elle fumait encore. Je décidais de les garder pour plus tard à l’hôpital, il y en avait bien trop pour moi toute seule, sans doute en avait-elle prévu pour le psychiatre. De toute façon je n’avais pas beaucoup de temps de trajet, car on avait mis une voiture à ma disposition, j’aurais très bien pu prendre les transports en commun mais… Evitons de contrarier d’avantage mère et de repousser encore mon départ.

***


Une séance comme les autres, des questions, une petite osculation, toutes sortes de test afin de détecter des effets secondaires, pour qu’en fin le docteur Nishimura conclut.

« Tout est en ordre, ce nouveau traitement à l’air d’être assez efficace. »

Il prit ces dernières notes, alors que mon regard se tourna vers le sac de brioche.

« Hm… Mère a acheté ces brioches ce matin… Il y en a trop pour moi toute seule, vous en voulez une ? »

« J’ai déjà déjeuné. »

L'homme signa son compte-rendu, pour ensuite le donner à une infirmière. Il se tourna ensuite vers moi avec sa chaise pivotante.

« Par contre je connais quelqu’un avec qui tu pourrais partager ton déjeuner. »

Puis il remonta ses lunettes tandis que je penchais la tête, en signe d’incompréhension.

« Il y a plusieurs mois, nous avons reçu un nouveau cas, comme toi, atteint d’un trouble dissociatif de l’identité. Je ne t’en ai pas parlé, car ce patient était… Particulièrement instable. Je ne pouvais pas prendre le risque que tu ailles le voir, il était beaucoup trop dangereux. Mais il semble que nous ayons enfin réussi à ressortir son identité originale. Mais si nous voulons que son état reste stable, il nous faut le mettre en confiance et le calmer et je pense que rencontrer quelqu’un comme lui pourrait aider. »

J’écarquillais les yeux, ils avaient donc trouvé quelqu’un atteint de la même maladie que moi ? Je n’en avais encore jamais rencontré, j’avais toujours été le seul cas dans les hôpitaux que j’avais fréquenté, il fallait dire que cette maladie était particulièrement rare. Je savais ce que cela faisait de se réveiller sans aucun souvenir, ne plus être libre de ses propres actions, se réveiller et de se demander ce qu’on a bien pu faire pendant que l’on « dormait ». Cette personne devait actuellement être perdue, se poser tout un tas de question, certaines questions auxquels je pouvais répondre. Si je pouvais aider, alors je le ferais.

« Et bien, je suppose que mes brioches le changeront de l’ignoble nourriture que sert l’hôpital. »

« N’exagères pas non plus. Il se nomme Ézéchiel Z. R'lyeh, je vais t’emmener à sa chambre. »

Sans un mot je me contentais de le suivre jusqu’à la porte de la chambre du patient. Je me sentis alors soudainement… Intimidé… Je n’avais aucune idée de quel genre de personne j’allais trouver derrière cette porte… Et si ma présence l’importunait ? Et je ne faisais rien d’autre que le déranger ? Ce fut le regard inquiétant du docteur Nishimura qui me poussa à toquer timidement à la porte, pour ensuite l’entre-ouvrir une dizaine de seconde plus tard, passant ma tête par l’entrebâille.

« … B-bonjour… Monsieur R'lyeh ? »

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Dernière édition par Mei K. Hasegawa le Jeu 21 Jan - 19:24, édité 1 fois
Ézéchiel R. Darknut
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Lun 11 Jan - 1:21
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Pourquoi ?
10.07.2021



D
eux jours, cela fait deux jours que je me suis « réveillé » dans cet enfer blanc. Pourtant, j’ai l’impression que ça fait une éternité que je suis là, à fixer toujours ces mêmes murs blancs, à voir les mêmes personnes, les saines et ceux que j’ai appelés les « errants ». Pourquoi suis-je ici ? Ah oui, parce que je suis « fou ». Non, ce n’est pas ce qu’on m’a exactement dit, mais ça veut dire la même chose. Et depuis, la voix de Kenshîro me répétant ce mot sous une pluie battante sonne dans ma tête. Sonne, sonne, tel point que j’ai l’impression que ma tête va exploser. C’est horrible, insoutenable de savoir ce qui ne va pas, savoir qu’on est la marionnette de quelqu’un d’autre, qu’on peut perd le contrôle si on s’endort. Suis-je responsable de ses actes ? Actes dont je n’ai aucun souvenir. Maintenant je comprends tellement de choses. Mais c’est effrayant. En fait, j’aurais préféré ne jamais me réveiller, le laisser prendre ma place, ça aurait été tellement plus simple. Pourquoi je dois souffrir de ça ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ? J’ai toujours fait ce qu’on m’a dit, obéit s’en broncher… qu’est-ce que j’ai fait de mal…

Je me sens mal, je crois que ce sont les médicaments qui me font avaler. Ma tête tourne tout le temps comme si j’avais trop bu. J’ai la nausée, j’arrive à peine à bouger, je ne veux pas prendre leurs foutus médicaments. Depuis que je n’avale plus rien, ils ne peuvent plus les mettre dans ma nourriture, alors ils m’y forcent, en me bloquant avec cette camisole. Ils se méfient de moi, qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour qu’on me traite comme ça ? Qu’est-ce qu’il a bien pu faire ?
Il m’a dit que je devrais prendre ces médicaments temps que je ne parlerai pas. Je sais plus son nom, je crois que c’est un psychiatre. Pourquoi je lui parlerai ? Il me demande ce que j’ai pu vivre de traumatisant dans mon enfance, comment je me suis fait mes cicatrices. S’il savait. Mais je lui ne dirais pas. Je ne l’ai jamais ne dit à personne, alors pourquoi à lui ? Un inconnu que je ne connais ni d’Adam, ni d’Eve. Qu’il aille se faire foutre, je préfère encore être malade.

Mais je suis fatigué. Je mange plus, j’ai peur de dormir, le faisant que sous somnifère. J’ai l’impression de me briser aussi bien physiquement que mentalement. Mon corps est un monticule de sable qui s’effrite.
Je tends mes bras, mes bras trop courts pour que mes mains puis sortir de ces longues manches – au moins, malgré la camisole, ils laissent mes bras libres dans la « cellule » – et j’attrape Bango Bango. Ce petit pokémon qu’on m’a donné à mon réveil. Je ne m’attache pas facilement, mais je crois que sans cette bestiole, j’aurai déjà craqué. Son surnom, je n’ai pas trop réfléchi en lui donnant, comment penser quand on a la tête prise dans un étau, comme étouffé avec ces mots qui résonnent, qui font « Bang bang » contre les parois de mon crâne.
Je serre le petit animal dans mes bras, émettant un petit soupire. Il se blottit, venant me lécher doucement la joue, arrivant à me faire esquisser un faible sourire alors qu’une chaleur apaisante arrive un peu à calmer mon angoisse.

Puis soudain, quelqu’un frappe à la porte. Mon cœur ne fait qu’un tour, mes bras se resserrent violemment sur le bulbizarre qui couine. Je relâche un peu mon emprise, cachant mon visage contre lui, me recroquevillant un peu plus dans le coin de la pièce où je suis déjà. Mes yeux rubis sont rivés sur la porte d’entrée. Qui est-ce ? Les infirmiers, ce n’est pas l’heure pourtant, enfin je crois, je les ai vus il y a peu de temps, enfin me semble. Ou c’est ce foutu psychiatre.
Une personne entra dans la pièce, je la fixais comme si j’allais la tuer, malgré à une certaine crainte. Un animal blessé qui n’avait aucune échappatoire. Une gamine, c’était quoi encore ces conneries ?
Elle m’appela par mon nom, je ne répondis pas, ma langue refusée de se délier, ma gorge de s’ouvrir pour le moindre son. Je gardais mes iris rivés sur elle, des questions me traversaient l’esprit, je comprenais sa venue. Ce n’était pas un membre du personnel, trop jeune, et pas une connaissance venue me voir, je ne l’avais jamais vu de ma vie. Mon regard se releva légèrement quand je remarquai le psy derrière elle. Je vois, encore un de tes plans foireux pour que je parle ?

L’homme me sourit, faussement, puis il baissa sa tête vers Mei.
─ Bon, je vais te laisser seul avec lui, car il prononcera aucun mot en ma présence. Ne t’inquiète pas, il a l’air sauvage mais ayant pris ses médicaments il y a peu, il serait bien en peine de se lever pour te faire du mal. Enfin, si jamais il y a un problème, un infirmier se trouvera derrière la porte.
Puis il partit, fermant la porte sans la fermer à clé.
Mei H. Kawada
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Jeu 21 Jan - 19:25
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Dialoguer
Je ne savais plus vraiment où me mettre. Ce regard, cette attitude, cette méfiance, je ne connaissais que trop bien ce comportement, j’étais exactement pareil. Pour rien au monde je voudrais retourner à cette époque-là. Mais alors que je ressassais ces pénibles souvenirs, Nishimura me tira de mes pensées.

« Bon, je vais te laisser seule avec lui, car il prononcera aucun mot en ma présence. Ne t’inquiète pas, il a l’air sauvage mais ayant pris ses médicaments il y a peu, il serait bien en peine de se lever pour te faire du mal. Enfin, si jamais il y a un problème, un infirmier se trouvera derrière la porte. »

Je plissais les yeux, c’était limite si je ne le fusillais pas du regard. Parfois Nishimura oubliait qu’il avait affaire à des êtres humains et non à des animaux de laboratoire. Je ne répondis pas, je reportais toute mon attention sur Ezechiel tandis qu’il quittait la pièce. Mais qu’est-ce que j’allais bien pouvoir lui dire ? Moi aussi je n’étais qu’une étrangère, il n’allait pas plus se confier à moi qu’à un autre. Non… Je n’étais pas là pour qu’il se confie, peu importe s’il me parlait ou non, j’essaierais de l’aider, à ma façon.

La vue attendrissante du petit Pokemon blotti dans ses bras m’aidait à me détendre un peu, j’esquissais doucement un léger sourire, avant de le saluer poliment dans une petite révérence.

« Bonjour M. R'lyeh. Je suis Mei. »

Sur ces mots je me redressais avant de poursuivre.

« … Je suis… Atteinte de la même maladie que vous. »

J’étirais un petit sourire triste, prenant le risque de m’approcher un peu de lui, avant de m’accroupir afin d’être à sa hauteur, je n’aimais pas vraiment parler à quelqu’un de haut.

« Je ne suis pas ici pour vous faire parler si vous ne vous en avez pas envie, ne vous inquiétez pas. Si vous souhaitez que je m’en aille alors je m’en irais. »

Je marquais une courte pause avant de reprendre.

« Mais je ne connais que trop bien ce que vous vivez en ce moment, peut-être pas exactement, mais j’ai vécu une situation très similaire à la vôtre. »

J’espérais qu’il accepte mon aide, après tout, Nishimura avait beau avoir tout un amas de diplôme en médecine et en psychologie, il n’était celui qui m’avait réellement aidé. Non. La personne qui m’avait permis de m’ouvrir et d’accepter la psychothérapie c’était Benio, que je n’avais pas pu aider autant que je l’aurais voulu en retour…

« Vous devez vous poser beaucoup de questions n’est-ce pas ? Si vous le souhaitez je peux vous aider du mieux que je pourrais. »

Bien que repenser à mon amie décédée m’attristait profondément, cela me motivait également à aider cette personne, car je refusais catégoriquement qu’une telle chose se produise à nouveau !

« Je peux… Egalement vous laissez y réfléchir… Je ne voudrais surtout pas m’imposer. »
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Ézéchiel R. Darknut
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Mar 15 Mar - 16:48
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10.07.2021



E
lle me regardait, l’air embêtée, gênée, ne sachant que faire. Une gamine qu’on venait de jeter sur une scène alors qu’elle ne connaissait pas son texte. Mais moi, je ne la regardai plus. J’avais les yeux rivés sur la porte, cette porte que ce psychiatre n’avait pas fermée. Une occasion en or, si j’avais pu bouger. Un maigre espoir de fuite anéantie par quelques cachets pris il n’y a même pas une heure. Je pouvais bouger un peu, lever la tête, tendre les bras, mais tenir sur mes jambes était une autre histoire. J’avais l’impression d’être dans un légume.
Je n’écoutais pas la jeune fille, ses premiers mots passants comme un écho, un fond sonore, qu’on entend sans y faire attention. Mais les suivants attirèrent mon attention, me faisant tourner les yeux vers les siens, aussi rouge que ceux que je portais. Elle était comme moi ? Elle avait aussi quelqu’un d’autre dans sa tête ? C’était vrai ou encore une des conneries du psy ? En voyant son expression, j’eus des doutes sur la fausseté de ses propos, elle semblait dire vrai. Je ne connaissais pas cette maladie, Nishimura – je me souvenais de son nom – m’avait dit qu’elle était rare, alors penser croiser quelqu’un comme moi. Je la regardai, elle était habillée normalement, civilement, elle pouvait aller dehors ? On peut sortir malgré cette maladie ?

Elle se rapprocha de moi et par réflexe je tentai de reculer, me collant encore plus contre le mur avant de baisser la tête en même temps qu’elle s’accroupissait. Je restais mutique, ne faisant que l’écouter. Elle semblait gentille et compréhensive alors je me détendis un peu. Mais non, je n’avais pas envie de parler, je savais même pas quoi demander, tout me dépassait tellement. La seule question que je me posais était « Pourquoi moi ? », une question à laquelle Mei ne pourrait pas répondre.
Je sentais qu’elle voulait m’aider, mais je n’arrivais pas à me confier, à dire ce que j’avais sur le cœur. J’avais toujours appris à garder tout pour moi, à faire semblant que tout aller bien. A cacher le pire au risque de représailles et de honte. Alors raconter tout ça, surtout à une personne qui ne m’inspirait pas confiance, à ce psy qui me posait des tas de questions plus personnelles les unes que les autres. Il n’y arrivait pas. Même poser des questions qui risquaient de me trahir à Mei me bloquait.

Voyant que je restais muet à ses paroles, la jeune fille me proposa de me laisser tranquille, commençant à se relever pour partir. Mon cœur se serra d’un coup et je me surpris à tendre le bras pour la rattraper. Mais faute de pouvoir trop me mouvoir, je la ratai et c’est Bango qui enroula sa liane autour de son poignet.
─ P…pars pas…, lui dis-je avec difficulté.
J’avais du mal à parler, soit parce que ça faisait longtemps, soit à cause des drogues qu’on m’avait données. A force, je sais plus trop. Je ne voulais pas qu’elle parte, depuis mon réveil, c’était la seule personne gentille que je croisais. Les autres me regardant avec crainte, mépris ou comme un ratatta de laboratoire. Je gardai encore le silence, à vrai dire, je voulais pas qu’elle part mais je n’avais rien pour la retenir…
─ J… je ne sais pas q…quoi te demander…
C’était difficile d’aligner trois mots, et terriblement fatiguant. C’était bien gentil de m’envoyer quelqu’un pour discuter mais il aurait fallu me droguer un peu moins. Je respirai profondément.
─ J’… j’ai peur des gens d’ici… je crois qu’ils ont peur de moi… et je ne c…comprend pas pourquoi…

Mei H. Kawada
Mei H. Kawada
Mar 29 Mar - 21:58
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Une vision des choses
Je me trouvais dans une situation bien compliquée. Cette personne était comme moi et c’était bien cela qui compliquait les choses. Lorsque j’étais à sa place, j’étais la première à refuser le dialogue avec qui que ce soit, je m’approchais à peine des autres patients, ou peut-être était-ce eux qui m’évitaient, je ne sais plus, je ne veux pas me souvenir.

Je décidais alors de le laisser tranquille, du moins pour le moment, après tout, il n’avait pas non plus totalement rejeté ma présence, bien que cela soit peut-être dû aux effets des médicaments… Était-il vraiment nécessaire de le droguer autant s’il s’agissait bel et bien de la principale identité que l’on m’avait dite calme ? Enfin…

« Je comprends que tout cela est soudain, je vais vous laisser tranquille pour le moment. »

Je me relevais, sur le point de faire volteface pour partir lorsque je sentis soudainement quelque chose m’agripper le bras, me provoquant un léger sursaut. Je constatais bien vite qu’il s’agissait du petit Pokémon lové dans les bras d’Ezechiel, qui me retenait, ce dernier me demandant manifestement de rester. Je l’écoutais, avant de lui adresser un petit sourire léger, je revins vers m’accroupir près de lui, afin d’être à peu près à sa hauteur.

« Ne vous forcez pas à pas parlé si cela vous est difficile, je resterais avec vous, je vous dirais tout ce que je sais sur notre maladie et… Apprendre à vivre avec. »

Car oui, c’était surtout cela le plus difficile. Apprendre à vivre avec cette autre identité qui peut se manifester à tout moment et manipuler votre vie sans que vous ne vous en rendiez compte.

Je baissais légèrement le regard, me remémorant ses dernières paroles, les gens avaient peur de lui, sans qu’il ne sache pourquoi, quelle situation familière…

« Ce n’est pas vraiment de vous qu’ils ont peur, mais de votre alter ego… C’est ce que j’aurais pu dire, c’est ce que l’on vous dira surement. Mais s’il y a bien une chose qu’il faut prendre en compte, c’est que cette identité qui s’est créé dans votre tête est une partie de vous, même si vous n’en avez pas conscience… ça peut paraître effrayant… Non. C’est effrayant. Mais la seule chose que l’on puisse faire, c’est l’accepter et tenter de réduire cette peur. »

Je marquais une pause, relevant les yeux vers lui.

« M. R'lyeh… Il ne faut pas… Détester cet alter ego. Sachez que si elle existe, si elle s’est créée, c’est pour une raison. Une défense que nous nous sommes créé. Peut-être même que c’est grâce à elle que vous êtes encore en vie aujourd’hui. Je ne vous dis pas de lui être reconnaissant non plus, car elle est également à l’origine de nombreux problèmes. »

J’espérais ne pas l’effrayer encore plus avec mes paroles, j’espérais employer les bons mots… Mais comment savoir… Je n’étais qu’une patiente moi aussi et j’avais développé ma propre vision des choses et tout ce que je pouvais faire, c’était la partager, mais allait-il seulement accepter cette vision qui était la mienne ?

« Rei… C’est le nom de mon alter ego. Elle m’a causé beaucoup de soucis, elle semble adorer semer le trouble autour d’elle... de nous et se fourrer dans les ennuis… Mais malgré tout, sans elle, je ne serais pas là aujourd’hui. »

J’appréhendais sa réaction… J’ignorais totalement comment il allait réagir… Et si j’avais aggravé son état en lui racontant tout cela ? Si j’avais empiré les choses ?
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Jeu 14 Avr - 23:43
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10.07.2021


E
lle s’arrêta, baissant son regard sur moi, esquissant un léger sourire qui me rassura. Se retournant complètement vers moi, l’étrange demoiselle, si différente de tous ces gens croisés depuis mon réveil, s’accroupit devant moi pour être à ma hauteur. Je restai dans mon coin, un peu moins pressé contre le mur, sans doute, la regardant tant faire se peut, mon regard se perdant de temps en temps dans le vide bercé par mon état lancinant. Seul mon ouïe était concentrée sur ses paroles, douces, malgré un léger écho, comme se perdant dans un murmure contre lequel je me battais. Car, pour la première fois, je voulais écouter, je voulais l’écouter, cette fille dénommée Mei.
Je ne me forçais pas à parler, pas vraiment, du moins dans mon esprit. Mes mots, mes paroles se formaient dans ma tête ; mais c’était à l’orée de ma gorge qu’elles s’éteignaient, se déformaient comme un papillon qu’on pressait trop fort dans sa paume. Alors je me tus, écoutant sa réponse autant rassurante qu’effrayante. Faute de pouvoir me remémorer mes pertes de conscience, je me souvenais de chacune d’elles comme un cauchemar. J’avais fait des choses dont je ne me souvenais pas, je me remémorais, parfois, comme un rêve, des actes dont je n’ai aucun souvenir. Un mélange diffus de deux mémoires dont une n’était pas la mienne. J’étais perdu, mais maintenant j’en sais la raison, et elle n’est pas plus rassurante. Après tout, les actes qu’avait commis mon alter ego, c’était avec mes mains. Comment nier toute mon implication ?

Je serai Bango entre mes bras, légèrement tremblant. Je ne pouvais concevoir comment on pouvait accepter une telle situation, n’être que le pantin d’un autre. Je ne comprenais pas sa présence, son rôle, jusqu’à ce qu’elle réponde à mes questionnements muets. Au fur et à mesure de ses paroles, je commençais à admettre que sa présence m’avait été vitale.
Me ressassant ma passée amnésique, je me souvins soudainement de leur condition. Je n’ai jamais été une personne très agressive. Calme, je n’aimais pas les conflits, préférant rester dans mon coin à lire mes textes. Si on m’avait laissé le choix, je n’aurais jamais pris la voie de l’inquisition. Et pourtant même dans m’en refus de me battre, je n’avais pas eu d’autres choix de le faire, face à mes amis, lors de ce terrible jour, lors de cette épreuve. Je ne souvenais pas d’avoir combattu, juste des flashs, éphémères que je ne me souvenais pas avoir vécu ; seulement de cette épée zinguée de fer ouvré qui m’avait laissé cette large marque sur la poitrine. De même le jour où ma route avait retracé celle de Kenshîro. Le néant après qu’il m’ait attaqué. C’est là que je me rendis compte, que mon double avait toujours pris ma place pour me remplacer quand le danger était présent, quand j’étais face à une situation que je refusais : me battre.
Mei avait raison dans ses dires, d’une certaine manière, il m’avait sauvé la vie, devais-je lui en vouloir ? Non, si j’avais été plus fort, si j’avais accepté mon rôle, il n’aurait jamais vu le jour. Mais quel rôle ? Etais-il apparut à la secte, il me semblait que mes amnésies chroniques étaient plus anciennes que ça, qu’elles avaient commencé plus tôt, quand… je fermais les yeux, cherchant à ne pas faire remonter ces souvenirs que j’avais réussis, avec tant de mal à enfouir au plus profond de ma mémoire. Je préférai me prendre un troisième coup d’épée plutôt que de me souvenir de ça.

Je pris une grande inspiration, relevant les yeux vers Mei, croisant son regard plein de compassion qui, à ma plus grande surprise, m’arracha un faible et court sourire qui s’effaça aussi vite qu’il était apparu, comme si c’était un effort difficile à l’esquisser.
─ Azazel…, réussis-je à dire dans un faible murmure. Il s’appelle Azazel…
Mon vieil ami imaginaire, qu’il ne l’était pas tant que ça. Un ami qui me menait la vie difficile mais qui m’a sauvé tellement de fois la vie. Je n’avais plus vraiment le droit de me lamenter comme ça sur mon sort, je devais me reprendre, me renforcer, prendre la tangente pour changer ma vie. Apprendre à vivre avec lui, d’une certaine manière.

Mei H. Kawada
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Mer 27 Avr - 20:14
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Faire face à son passé
Sa réaction me rassura, il semblait accepter mes paroles, j’appris alors le nom de sa seconde identité, Azazel. Il connaissait alors déjà son nom alors que cela faisait peu de temps qu’il c’était éveillé et qu’il avait connaissance de sa maladie ? C’était assez surprenant à vrai dire, mais peut-être que contrairement à moi, Ezechiel possédait des souvenirs de son alter ego, d’après le docteur Nishimura, les maladies mentales telles que la nôtre variait énormément d’un individu à un autre, c’était pourquoi il était si difficile d’y trouver un traitement qui soit efficace. Doucement je m’étais arrêté de sourire avant de reprendre.

« Écoutez… Je sais que c’est difficile, je sais que c’est peut-être la dernière chose que vous voudriez faire… Je ne vous demande pas de lui faire confiance, mais, si vous voulez sortir, il vous faudra parler au Dr Nishimura. »

Je marquais une pause baissant les yeux avant de continuer.

« J’ai moi-même catégoriquement refusé de lui parler de… mon traumatisme. Je déteste en parler, à qui que ce soit, car ça me pousse à me remémorer ce que j’ai mis tant de temps à enfouir dans ma mémoire… Je me suis muée dans le silence durant plusieurs mois, mais cela n’a mené à aucun progrès, cela n’a fait que dégrader mon état à cause de l’internement. »

Je relevais les yeux avant de reprendre.

« Le Dr Nishimura est la seule personne en mesure de vous faire sortir d’ici et la seule façon pour qu’il accepte de voir un mieux chez vous, c’est de lui dire ce qu’il veut entendre. Je dois également vous dire qu’il vous sera inutile de mentir, il le verra immédiatement, cela ne fera que retarder les choses. »

Sur ces mots, il me semblait que j’avais fini. Je lui avais donné les instructions pour qu’ils puissent sortir de cette prison de fou, c’était à présent à lui d’être fort et de s’en servir. Me grattant nerveusement l’arrière du crâne, je souris.

« Hm… Tout ceci est déprimant n’est-ce pas ? J’ai… J’ai amené ça. Ce sont des brioches de viandes, elles devraient être encore tièdes. Ça vous changera de la nourriture de l’hôpital, vous en voulez ? »

Je déposais alors le sac afin qu'il puisse se servir s'il en avait envie.
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Ézéchiel R. Darknut
Ézéchiel R. Darknut
Ven 6 Mai - 19:51
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Pourquoi ?
10.07.2021


M
ei continuait à parler, parler, se voulant rassurant à travers des paroles qui ne l’était pas. Pourtant, d’une certaine manière, elle avait raison, tant que je restais dans mon mutisme jamais je ne sortirais d’ici. Mais raconter, avouer mes traumatismes à cet homme qui semblait plus se délecter du malheur des autres que de les aider était affreusement difficile. Il ne m’inspirait nullement confiance et je n’avais aucune envie de lui dire quoi que ce soit et surtout quelque chose que j’enfouissais honteusement au fond de moi. Une chose qui me rendait vulnérable, soumis… je veux plus revivre cette sensation et en parler c’était tout comme.
Pourtant, je ne sortirais pas sans son accord, il avait raison, et d’après ce que j’avais appris, Azazel avait déjà essayé de le bluffer sans succès. Il fallait se faire à l’évidence que cet homme avait l’habitude. Je me mordis les lèvres, quelque peu angoissé malgré les médicaments.
─ … J’essayerai…
Oui, j’allais essayer, car à vrai dire, je n’en pouvais plus de cet endroit, j’avais l’impression de devenir plus fou que je ne l’étais déjà. Croiser des attardés, des fous qui parfois se jetaient sur moi sans raison, m’effrayait. Ce qui était assez ironique puisqu’on m’avait affublé du statut de « fou dangereux ». Je me demandai même, parfois comme les dieux sombres pouvaient tolérer que ces dégénérés puissent continuer à vivre. Mais ceux qui ne méritaient pas d’exister c’était tous ces infirmiers le traitant comme de la merde. Continuez à vous amuser, un jour vous serez punis par la colère divine…
Mais pour le moment, il fallait écouter cette fille, jouer le jeu, tenter de faire passer la pilule, si j’ose dire. Si je lui donne ce qu’il veut entendre, quitte à m’en mordre la langue pour sortir, soit.

Je relevai la tête vers elle lorsqu’elle se remit à parler, me sortant de mes sombres pensées. Elle me proposait des brioches. Je regardai un instant le sac d’où une douce odeur s’échappait, et mon ventre me fit savoir son envie. Cela faisait des jours que je ne mangeais presque rien, ou sous la contrainte, tellement c’était ignoble et par peur qu’on y ait foutu des médicaments – même s’ils finissaient par me les faire de force. Mais des brioches venant d’une gamine, je ne risquais rien… normalement.
Sentant l’effet des drogues diminuer je me penchais pour en prendre une, sortant mes mains tatouées de mes manches – cela me faisait bizarre de les voir, elles qui sont toujours enroulées de bandages – et la porta à ma bouche. Je mâchonnai doucement, m’arrêtant pour lui dire :
─ C’est très bon… merci.
C’était bon putain, oui, j’en avais limite les larmes aux yeux…

Mei H. Kawada
Mei H. Kawada
Sam 7 Mai - 20:23
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Je pris à mon tour une brioche dans le sac avant de m’asseoir en face d’Ezechiel. J’avais dit tout ce que j’avais à dire pour l’instant. J’étais bien consciente que mes paroles n’avaient rien de bien rassurantes, car de toute manière, j’étais bien placée pour savoir qu’à moins de mentir ou de baratiner, il était impossible d’être rassurée dans une telle situation et encore moins avec des paroles en l’air. Des mots tels que « tout ira bien », « tout va bien se passer », « ce n’est qu’un mauvais moment à passer », étaient inutiles, voire contraignantes, car la liberté ne tombera pas du ciel. Il fallait qu’Ézéchiel passe à nouveau par des moments qui lui seraient douloureux s’il souhaitait sortir avant de se faire avaler par cet endroit. Et s’il n’en était pas conscient, il lui faudrait bien longtemps avant qu’il ne puisse enfin sortir de cette prison blanche.

Je souris à ses paroles. Si au moins avoir une présence prête à le soutenir pouvait le rassurer un minimum malgré tout, alors je serais ravie d’être ce soutien, même si je n’étais peut-être pas la personne dont il avait réellement besoin, c’était toujours mieux que d’être seul face à cette maladie comme moi-même je l’étais.

« Je vous en prie, je sais à quel point la nourriture ici peut être infecte. »

J’entendis alors la porte de la chambre s’ouvrir, le Dr Nishimura entra dans la pièce, esquissant un petit sourire qui m’agaça légèrement.

« L’heure des visites est terminée Mei. »

Je hoche simplement la tête, en me relevant. Je fis une légère courbette à Ézéchiel avant de disposer.

« Je vous laisse les brioches qu’il reste. Si vous le voulez bien, je reviendrais vous voir. Portez-vous bien M. R'lyeh. »
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