La pokéball jetée un peu dans la confusion et la panique abouti à une capture réussite du premier coup, ce fut une étonnante surprise. Aussitôt la bestiole en main, enfermée dans sa pokéball, je m'avance vers Lizzy qui m'a semblé démontrer un certain intérêt pour l'insecte. Que nenni, elle refuse catégoriquement de faire d'un vulgaire pokémon insecte son tour premier pokémon. Et si je la balançais au fonds du marais Sangwa ? Je crois sincèrement que tout le monde serait content. Alors, je range cette pokéball à mon super centuron de rangement de pokéball et reprends la marche en pestant toutes les insultes possibles envers cette blonde un tantinet agaçante. Que dis-je, clairement exaspérante, insupportable, capricieuse, énervante. Je tuerai pour elle, sauf que c'est elle que j'enterrerai au milieu de cette plaine et, bon débarras ! Cela dit, comme cela ne peut se dérouler ainsi uniquement dans mes rêves, je laisse mes espoirs s'envoler en attendant d’apercevoir un fin à ces interminables champs. Pokémon ou non, notre chemin se sépare bientôt. Toute une journée avec elle, bonjour la torture. Et sa mère dans tout ça ? À croire qu'elle en rêvait, de voir son unique fille partir à l'aventure pour ne plus jamais revenir. Je comprends totalement, une gosse pareille a de quoi pourrir sérieusement votre existence. Je n'ai qu'une hâte, ne plus entendre ses incessants soupirs, ses plaintes et ses remarques sans queue ni tête. Plus loin dans ce vaste espace vert, un pokémon nous scrute, statique et silencieux il ne nous lâche pas du regard. Comme je préfère éviter la confrontation avec une chose plus grande que mes trois pokémons réunis, j'attrape d'abord Nil dans mes bras, on ne sait jamais quelle idée traversera sa petite tête. Je fais signe et ce spécifiquement à Liz, de se taire, de la mettre en sourdine. Bref, de passer sans se faire remarquer et éviter la chose qui traîne un peu plus loin. La technique du détour de plusieurs mètres devrait porter ses fruits.

Le plan, quoi que basique, s'avère efficace. La mettre en sourdine et baisser la tête, faut croire que c'est une solution pour ceux qui protègent juste leur territoire. Contrairement au Papilusion qui charge, là c'est clairement un genre agressif où il n'y a pas d’échappatoire. Quoi qu'il en soit, les derniers pas dans ces champs s'avèrent donc tranquilles et sans obstacles. Au loin, Merya se dessine déjà à l'horizon et semble plus proche que jamais. Bientôt, notre chemin se séparera et je pourrais dire adieu à cet horrible cauchemar apparu sous la forme de Lizzy. Petit à petit, j'amène la conversation à notre séparation, qu'elle semble ignorer volontairement. La saloperie. Cela dit, sa mère n'a cessé de l'appeler sans que je n'en sache rien, jusqu'à maintenant. Autrement dit, j'avais une bonne raison de la faire monter dans un taxi une fois non loin de Merya et l'histoire serait régler. De grès ou de force, elle s'en ira chez sa mère et ne croisera plus jamais, jamais, jamais... ma route. Jamais.

J'exige donc que la suite de la route se déroule dans le plus grand et profond silence. C'est plus ou moins le cas si on ignore Nil qui grogne étrangement tout les trois brins d'herbe, cela dit je ne remarque que maintenant l'absence de Tao. Comme il est du genre tranquille, je tourne la tête en espérant le voir à la traîne derrière nous, mais pas du tout. Urgence oblige, nous rebroussons chemin à la recherche de Tao, peut-être emporté par une chose sauvage, ou tombé dans un trou, sinon piégé par les brigands croisés plus tôt dans la journée. Une chose est sûre, je n'étais absolument pas rassurée. Aka et Nil se lancent sérieusement dans les recherches et brassent les hautes herbes à la recherche de leur camarade. C'est Nil qui capte Tao appelant au secours... du fond d'un profond trou. Inquiet et incapable de bouger, je ne voyais d'autre solution que de l'enfermer dans sa pokéball et filer en quatrième vitesse au centre pokémon. Pas de temps à perdre, cela dit je peux expédier la blonde dans un taxi en route, ça m'arrangera aussi.