Distrayant comme il faut le sauvage Zigzaton qui recherche ses baies. Aka tente d'esquiver, bien que la petite chose soit bien plus vive que lui. J'ai néanmoins un peu d'espoir, sinon Tao pourra prendre la relève. Mais il faut bien commencer à y croire, Aka en est capable. Lorsque les choses sérieuses commencent, il frappe en premier grâce à son attaque si spéciale mais efficace à la fois. Une attaque rapide, moyennement forte, mais qui surprend presque tout le temps sa cible. Apeurée, le Zigzaton se roule en boule et ne semble pas vouloir répliquer. Chose plutôt étrange, vu comme il a pu être hargneux juste avant. Mais ça se passe exactement de cette façon et l'adversaire rechigne à repartir au combat.

De son côté, Lizzy regarde de temps à autre, où en sont les choses. Je voyais sa petite tête dépasser de derrière la tête de temps en temps. Elle était si ridicule, effrayée par ce petit être plutôt mignon s'il n'avait pas la rage. Faut dire, son idée de piocher des baies à réveiller la colère des petits habitants du coin. Et heureusement pour elle, je suis arrivée au bon moment, pour la sortir de ce pétrin dans lequel elle s'est bêtement fourré. Une situation qu'elle risque de subir quotidiennement si elle compte réellement partir à l'aventure. J'espère cependant qu'elle sera loin d'ici là, son comportement en ce moment même est parfaitement agaçant. Planquée derrière la tente, c'est bien le summum du ridicule, surtout quand on observe le terrible ennemi de plus près. EN tout cas, il reprend petit à petit ses esprits et Aka n'a pas terminé ce qu'il a à faire sur ce terrain.

Lizzy s'éclipse et disparaît en un battement de cil. De son côté, Aka esquive la charge du petit Zigzaton et réagit immédiatement en lui assénant le coup qui le fait fuir. La pauvre chose disparaît dans les hautes herbes et ne risque pas de revenir. Si ce n'est avec ses copains Zigzaton, mais pour quelques baies. Cette histoire me montre à quel point cette gamine est inutile, vraiment faible et pas adapté à une vie comme ça. Tremblante, elle sort de derrière l'attente et s'avance lentement vers moi.

« Aide moi à capturer mon premier pokémon ! Après je te laisserais tranquille. »

Je peux aussi partir maintenant et te laisser dans tes champs, sans aucun scrupule. Mais bon, elle aurait pu me le dire plutôt je lui aurais capturé ce Zigzaton et l'accord sera conclu. Mais non, apparemment ce rongeur n'est pas du goût de miss peste. C'était donc ça, le deal finalement, lui capturer un pokémon, de préférence qu'elle trouve mignon. Il devrait bien y avoir le choix dans ces champs, et plus vite nous aurons trouvé, plus vite elle s'en ira loin. Autant dire que je motive instantanément mes troupes, enfin Aka et Tao, pour partir explorer les environs et tomber sur un pokémon pour Lizzy. Accessoirement pour moi également, qui sait ce que nous réserve cette journée. J'affiche à la blonde mon plus beau faux sourire et je l'invite à me suivre. J'espère qu'elle comprendra cette règle du silence visant à ne pas me bassiner les oreilles d'histoires plus chiantes les unes que les autres. Dans l'espoir que tout se passe bien, je pars déterminée à trouver la perle qui fera fondre le cœur de cette affreuse gamine insupportable.

Aka est attentif, Tao regarde plus le ciel que les environs. Faut dire, c'est plus facile de laisser ces choses nous tomber dessus que l'inverse, parfois il suffit d'attendre et... ça vient tout seul. Raison de plus pour marcher lentement sans se presser, mais se presser quand même parce qu'il faut très vite lui capturer un pokémon. Je ne pense plus qu'à ça, mais je n'oubli pas mes propres plans également.

En quête du pokémon idéal pour une blonde chiante de quatorze ans. Voilà qui va me faire ma journée, comme activité. Apparemment, le raton ne l'intéresse pas le moins du monde. Plus depuis qu'un de leur congénère à essayer de la mordre pour quelques baies. Pourtant, ils peuvent être si mignons et adorables. Quoi qu'il en soit, j'ai espoir qu'on lui trouve quelque chose qu'elle aime ici, dans ces champs, de préférence aujourd'hui. Mais tout ce chemin allait être forcément semé d'embûche et elle semble très, très difficile. J'aimerais pouvoir lui attraper le premier qui passe, mais si c'est aussi simple, je crois que je ne voudrais pas y croire. Alors nous explorons, attentivement, quand Ptitard pousse un petit cri et m'indique quelques buissons. Perdu au milieu des fougères, un cocon se niche secrètement à l'abri de tout prédateur. Faut dire, au stade cocon c'est presque pire que lorsque c'est une chenille. Maintenant, il faut lui vendre le spécimen.

« Hé, Lizzy, viens par-là. Regarde ce petit cocon, avec un peu de patience il deviendra vite un papillon. Plutôt chouette comme premier pokémon non ? »

Elle acquiesce plus ou moins d'une mou à peine convaincue. Elle rechigne mais s'avoue curieuse à l'idée de voir cette chose se transformer sous ses yeux, un spectacle qu'elle juge sublime et émouvant à l'avance. J'essaye donc de décrypter le fil de ses pensées, si ça veut signifier un intérêt pour la petite chose ou pas du tout. Elle semble sceptique pour le moment, peut-être que voir cette chose évoluer pourrait la convaincre. C'est vrai ça, un papillon c'est plutôt cool. Comme Aka avait affronté le Zigzaton, cette fois-ci, Tao part à la charge. Cela dit, la cible n'a rien d'un dangereux adversaire, ni même un peu féroce ou légèrement menaçant. Il ne bouge pas vraiment et fixe de ses grands yeux étonnés. Tao s'avère extrêmement motivé malgré tout, prenant la chose au sérieux. Ensuite il sait qu'il pourra lézarder paisiblement sachant que le fardeau du prochain match ne repose pas sur lui. Enfin, normalement, car rien n'est écrit à l'avance mon petit Tao. Tout dépend de l'adversaire, mais dans le cas présent, même envoyer Lizzy cogner dedans aurait suffit.

Tao asperge alors son adversaire d'un jet d'eau qui le décroche presque de son nid. Le Blindalys reste plutôt passif, ne réplique pas - ou n'en a pas les capacités - et disparaît, tombant de son buisson pour finalement ne plus être visible. Lizzy s'en fiche, l'insecte ne l'intéressait de toute façon pas, mais j'aurais au moins essayé de m'en débrasser au premier pokémon croisé. Heureusement, les champs regorgent d'espèce en tout genre et j'espère qu'elle y trouvera son bonheur. Cela dit, qu'elle ne le trouve pas ne me dérange pas plus que ça. Je ne vais absolument pas rester indéfiniment ici pour trouver une peluche convenable à mademoiselle casse-bonbons. Aka et Tao me regardent tout deux, d'un bref geste de tête je leur indique de continuer par là-bas. Tôt ou tard nous en recroiserons d'autre et encore d'autres. Jusqu'à ce que l'exploration des champs ne me fatigue, que cette blonde ne me fatigue totalement et que la lassitude fini par me faire tourner les talons sans regret pour cette gamine. Après tout, ce n'est pas mon rôle et j'avoue avoir mieux à faire.

Comme la situation ne me laisse, pour le moment, d'autre choix que de me plier aux exigences de cette gosse, je vais tâcher d'en tirer avantage, même minime. Au moins, je peux entraîner Aka et Tao, qui en ont bien besoin et qui me rapprochera un peu plus des défis des champions d'arène. En attendant, la route est encore longue et il me faut absolument un nouvel élément dans mon équipe. Peut-être que je trouverais mon bonheur ici, ce ne serait pas plus mal et je verrais moins ma présence en ces lieux comme une malédiction. Cela dit, comme l'endroit est vaste, les recherches jusqu'à tomber sur la perle ne risque pas d'être évidentes, surtout au vu du caractère capricieux de la gamine. Quand je serais à bout, elle prendra ce qu'on trouvera et je ne vais certainement pas la chaperonner pendant des jours, juste en attendant qu'un pokémon ne lui tape dans l’œil. Si seulement je pouvais m'enfuir maintenant et ne plus l'avoir sur le dos.

Alors que nous marchons tous d'un pas tranquille et en silence, soudainement se dessine à l'horizon une forme. Je m'arrête et le mouvement du groupe entier se stoppe net. Quelques voix commencent à résonner et quand les choses deviennent un peu plus perceptibles je fais signe à tout le monde de disparaître dans les hautes herbes. Heureusement, Lizzy semble réceptive cette fois-ci et se couche sagement à plat ventre. Le groupe passe bruyamment. J'essaye d'observer discrètement, mais mon cœur bat la chamade. Une bande de plusieurs hommes, franchement louches qui discutent d'argent avec ferveur.

Rapidement, nous comprenons qu'il s'agit de contrebandier. Je n'aurais jamais cru tomber sur ces gars un jour, ni même en plein jour. Cela dit, ils coupent par les champs plutôt que de passer par la route, ils cherchent donc à être discrets. Pourtant ils se permettent de rire et de bavarder comme s'ils étaient les seuls en ces lieux. Quand ils sont encore plus proche, j'entends quelques couinements et en jetant un bref coup d’œil, je remarque que tous transporte des sacs plutôt vivants.

« Putain... ils se tortillent tellement que j'en ai mal au dos. »
« Mais c'est parce que t'as pas une assez bonne prise mec !  »
« Non c'est parce qu'un crétin à oublier son seul taff dans ce coup, acheter les pokéballs pour en transporter le moins possible. Maintenant on les a tous sur le dos et moi j'ai les plus agités. »
« Vas-y, au lieu de gueuler on échange. »

La transaction semble mal se passer et comme les sacs sont remplis de pokémons, toute la bande du sac des nerveux se dispersent dans les champs. Ils crient, sont assez perturbés par tout ce voyage dans le noir. Les ravisseurs se lancent alors à la poursuite des pokémons avant qu'ils ne disparaissent dans les hautes herbes. Le hic, c'est qu'ils pourraient nous tomber dessus en cherchant, mais je fais signe à tout le monde de ne pas bouger. Leurs regards sont sûrement focalisés sur les herbes qui bougent pour détecter la petite bête à attraper. Comme le bruit s'approche de nous, je retiens mon souffle de peur qu'il ne s'agisse de l'une de ces brutes. C'est en fait l'un des rescapés qui fuit à toute allure. Sans trop comprendre, je l'attrape entre mes bras et la colle contre moi. De sorte que rien ne bouge, je tâche de la calmer et de lui dire que nous ne devons pas être vu. Comme ils courent dans tous les sens pour récupérer chaque partie de leur butin, nous devons nous montrer plus prudent que jamais et prier pour passer inaperçu. Comme le pokémon finit par se calmer il essaye d'écouter ce qu'il se passe quelques mètres plus loin, comme nous tous. Mais ils ne semblent pas faire de décomptent et le retard qu'ils ont pris leur met une pression supplémentaire. La tension est palpable pour nous, jusqu'à ce que leur présence ne semble qu'un écho au loin. Je relève la tête et je revois ces incapables de dos, s'éloignant pas à pas et traçant leur route.

Lorsqu'ils semblent suffisamment loin, je relève doucement la tête une dernière fois et observe minutieusement la direction qu'ils ont pris. Par précaution j'observe un peu les alentours et heureusement, il n'y plus personne. Du moins, plus ici, le mieux à faire serait donc de prendre la direction opposée à la leur pour éviter de leur tomber bêtement dessus. Mon attention est désormais focalisée sur cette Kaiminus. Le réflexe du dresseur, c'est de sortir son pokédex et, c'est ce que j'ai fais pour une fois, pour en apprendre d'avantage. Lizzy revendique ce pokémon, sauf qu'elle s'avance vers moi. Visiblement, elle préfère ma compagnie et je la comprends. Je lui tends alors une ball qu'elle accepte. Elle y disparaît, la pokéball se stabilise, pour le principe qu'elle soit liée à sa sphère bicolore comme le sont chacun de mes compagnons. Elle sort de sa ball aussitôt et nous reprenons donc la route, avec une Lizzy ronchonne qui traîne la patte.

Tandis que je réfléchis au petit surnom qui lui ira si bien, celle-ci marche devant nous. Aka et Tao à mes côtés me lancent quelques regards, mais bon, c'est plutôt à eux d'utiliser leur langage de pokémon pour communiquer avec. Aka semble donc comprendre et prend les devant, mais elle ne semble pas intéressé pour le moment. Mettons ça sur le coup du choc émotionnel. Quelques pas plus loin, un Chrysacier rampe lamentablement sur une parcelle fleurie, ce qui semble attirer automatiquement la jeune Kaiminus. J'accélère le pas, pour observer de plus prêt et comme elle ne semble pas vouloir faire du copinage avec Aka, je doute que ce soit le cas pour cette pauvre chose immobile. Elle s'amuse à lui cracher de l'eau, le faisant presque rouler sur le sol. Mais elle y mettait du cœur, comme si le combat était à arme égale. Mettons ça sur le coup du choc émotionnel ?

Alors que sa première victime trépasse après quelques secondes d'exposition au jet, la Kaiminus semble enthousiaste et déterminée. Elle s'approche lentement de moi, pointant du doigt le corps inanimés du pauvre Chrysacier qui n'avait rien demandé. Elle me tourne autour, dansant, sautillant, braillant, avant de détourner son attention vers la copie parfaite du spécimen précédent. Faiblard et inutile, il traîne comme ses congénères aux milieux des champs, prêts à être happé entre des serres acérées. Bêtement, donc, la chose s'expose au beau milieu de la zone, sans moyen de défense, sans même réaliser à quel point il s'expose aux dangers, ses semblables n'ayant jamais eu meilleure chance. Quand bien même on en croise un nombre exceptionnel depuis qu'on traîne dans les parages, Lizzy ne semble absolument pas intéressée. Il me semblait pourtant que ceux-là tout particulièrement évoluaient en de magnifiques papillons. Mais Lizzy est têtu, elle ne veut pas de petites choses mignonnes, trop faibles ou trop inutile. Quelle cruauté, de ne pas croire en la volonté et les capacités de ces pauvres êtres délaissés, méprisés et livrés à eux-mêmes.

Comme le Chrysacier au loin ne bouge pas d'un pouce, la Kaiminus - dont je cherche encore le surnom, mais l'inspiration me manque - s'avance lentement, mais sûrement, vers lui. Au loin, le petit insecte dans son cocon ne s'imagine pas qu'un terrible petit tyran bleu est venu éradiquer sa pauvre espèce. Moi non plus, à vrai dire, je ne comprends pas bien sa réaction ou son obsession pour les Chrysacier. Le choc émotionnel après son kidnapping ? Un besoin de se battre pour se prouver, quand même, une certaine force. Pourtant, elle pourrait trouver des ennemis plus adéquats. Si ces champs, si ma bonne étoile décidaient enfin de nous mettre autre chose sur notre route que ces cocons verdâtres qui vous scrutent de leurs grands yeux vitreux.

Le Chrysacier ne bouge pas tandis qu'elle lui tourne autour laissant place à un spectacle incompréhensible. Le troisième maintenant, ou alors elle a une dent contre eux, sinon le destin fait mal les choses. La Kaiminus semble assez excitée, elle donne quelques coups de pattes en l'air et sautille. Quand elle inspire profondément, je sens que le pauvre va en prendre lui aussi pour son grade, chacun son tour. Après tout, peut-être désire t-elle simplement s'entraîner, devenir plus forte. Mais pour cela, nous devrons trouver d'autres adversaires que ces insectes immobiles. Bien que mademoiselle n'ait pas encore trouvé son pokémon non plus. J'en profite tout de même pour prendre la direction de Merya, à ce moment là je pourrais larguer la petite.

J'essaye de faire en sorte que notre chemin s'oriente vers Merya et ce, tout en farfouillant toujours autant les alentours. Cela ne fait que quelques heures à peine, mais le temps ne passe pas et me semble une éternité. Seule Nil - à qui j'ai enfin trouvé un surnom - démontre un minimum d'enthousiasme. Au moins, le temps n'est pas si terrible et l'univers nous honore de quelques rayons de soleil. Pourtant, le ciel commence doucement à se couvrir et d'épais nuages s'annoncent au loin. Cela dit, le vent sera peut-être avec nous, sinon nous devrions chercher un endroit adéquat en plus de compagnon inconnu de Lizzy. Si une grosse pluie veut nous tomber dessus, je préfère avoir prévu la chose être au sec. Si le temps tourne trop mal, je ferais monter le camp au pas de course. En attendant, ce problème paraît encore lointain. Et au vu de l'attitude de Nil, tout porte à croire qu'un autre genre de problème nous attend. Sinon sonne le glas de la libération et Lizzy croisera enfin la route d'un spécimen à son goût. Je croise les doigts, mais je doute de l'efficacité.

Un Chrysacier tout juste sorti de son cocon fonce d'un air plutôt furax dans notre direction. Sans doute horrifié du spectacle offert par Nil, prête à exterminer toute une espèce, alors qu'elle sautille d'impatience comme si elle voulait en découdre. Seulement, c'est Aka qui s'avance, prêt à affronter la bête en furie. Elle me semble tout de même plutôt inoffensive, l'effet ailes colorées et pamplemousse à la place des yeux, sans doute. En tout cas, Liz ne montre aucun intérêt particulier pour le Papilusion qui fait office d'obstacle. Difficile de fuir cette chose volante qui a décidé de nous prendre en chasse pour une vulgaire histoire de vengeance, j'imagine. La fuite n'est donc pas la bonne option, cependant j'espère qu'Aka saura lui faire face sans trop de difficultés. Lui même estime cet adversaire comme un bon entraînement, lui qui se fait voler la vedette par Nil et Tao dernièrement. Ayant besoin de s'affirmer, il avance alors encore de quelques pas, prêt à bondir sur sa cible pleine de rage. Difficile de craindre un pareil adversaire, pourtant il ne faut pas se fier à l'apparence et j'imagine qu'il sera capable de nous surprendre, sauf que ce sera forcément une mauvaise surprise. Aka ne faiblit pas, il tient sa position devant les regards stupéfaits du groupe, Nil le jalouse, elle qui semble avoir de l'énergie à revendre. Tao est calme et silencieux, il se contente d'observer le combat. Liz préfère se curer les ongles de pieds, totalement désintéressée par le duel qui s'annonce. Quant à moi, je trépigne avec toute l'espérance possible.

L'adversaire était coriace. Malgré sa botte secrète, Aka se retrouve sans ressource face à son ennemi du jour. Le Papilusion, plutôt vivace ne semble pas se laisser abattre par le premier coup reçu et bat des ailes frénétiquement. Voilà qui ne présage rien de bon. Il m'est impossible de déterminer de l'issue de ce combat, ce que je sais, c'est que je commence à craindre pour Aka. Le coup porté ne fut pas suffisamment fort et l'ennemi volant ne semble pas plus atteint après cette première attaque. Quant à Aka, je doute fort qu'il puisse inverser la tendance quand son ennemi est clairement plus vif et rapide, mais il ne faut rien lâcher et Aka ne faiblit pas et ne se laisse sûrement pas intimidé par les capacités de son adversaire. Comme il est tout de même sur le point de mettre une raclée à mon pauvre Aka, Liz détourne le regard et s'intéresse désormais au combat qui se déroule à quelques mètres d'elle. Une pointe d'intérêt semble naître au fond de ses grands yeux de remoraid frit. En tout cas, elle observe le Papilusion avec une certaine admiration et semble se réjouir de notre défaite. Une vraie petite emmerdeuse, quand même, à peine capable de soutenir ceux pour qui elle devrait prendre partie. D'un autre côté, j'espère qu'Aka sera apte à éviter ses coups car je doute encore fort de sa résistance au combat. Son attaque spéciale fait toujours mouche, mais la suite du combat s'avère clairement plus délicate. Je me ronge les ongles par nervosité et anxiété, poing lié je scrute Aka le regard rempli d'espoir.

Alors que les ailes de Papilusion commencent à frétiller vivement dans les airs, je tente - pour je ne sais quelle raison - le geste du dernier espoir. Il s'apprêtait à foncer, droit sur Aka et je me suis dis que de la chance me sourirait peut-être un beau jour, il suffisait d'y croire. Comme je n'avais nullement l'envie de voir Aka se fait détruire par un ridicule Papilusion coloré, j'ai initié ce geste presque inconsciement. Une superball de gaspiller, mais un ennemi emprisonné ! Surexcitée, je sautille comme une gamine hystérique en attrapant la pokéball. Alors le coup d'Aka s'est avéré plus efficace qu'en apparence, de ce fait, je le félicite parce qu'il le mérite, il a fait tout le boulot après tout. J'étais donc plus soulagée de m'être débarrassée de cet insecte géant, mais Liz ne semblait plus voir de cette chose désormais. Elle est si compliquée ! Cela dit, je me contrefous de ses besoins ou envie, si rien qui ne croise notre route ne l'intéresse, elle repartira bredouille et comme convenu je passe à Merya. J'avais hâte de la voir déguerpir, de ne plus entendre le son cristallin de sa voix exaspérante. Et je n'oubli pas pourquoi je me retrouve ici, parce qu'elle a capturée Aka, la fourbe et mesquin et vile petite gamine. Revoilà l'envie de l'égorger qui me caresse l'esprit par une douce chansonnette de psychopathe... Je reprends donc mes esprits, en pensant à toutes ces choses horribles je me suis aussi stoppé dans ma marche et c'est, bien entendu, la douce voix de la blonde qui m'éloigne de mes pensées plutôt exagérément macabre. La route repris et le silence règne de nouveau, ce qui n'est pas plus mal, j'observe Nil, Aka et Tao qui gambade chacun dans leur coin et à leur rythme. On ne peut pas dire que pour le moment, j'ai une forte équipe soudée, il y a du chemin.