Doucement, je sentis ma conscience revenir vers la réalité, je sortais d'un sommeil profond dans lequel je n'avais fait aucun rêve. Mais, combien de temps s'était-il écoulé cette fois-ci ? Avais-je juste passé une simple nuit à dormir ? Ou bien est-ce que mon autre moi avait-elle pris ma place quelques jours ? Quelques semaines ? Quelques mois ? Quelques années ? Je n'en avais strictement aucune idée et j'avais peur de savoir, rien qu'ouvrir les yeux m'effrayait, où allais-je me retrouver cette fois ? J'espérais revoir ma chambre habituelle... Mais je sentais bien que ce n'était pas là que je me trouvais... Le matelas sur lequel j'étais allongée se trouvait être plus dur que d'habitude. Peut-être était-ce mon imagination ? Il n'y avait qu'une façon de le savoir. Doucement, j'ouvrais, les yeux, me protégeant avec mon avant-bras, sentant que j'étais éblouie par le soleil. Mon lit se trouvait à côté d'une fenêtre. Très vite je constatais que je me trouvais dans une chambre d'hôpital, après tout, les hôpitaux, je connaissais bien à force. Était-ce l'hôpital psychiatrique ? Non... Pourtant, cet agencement de chambre me disait quelque chose... Je regardais par la fenêtre, constatant que le paysage m'était étrangement familier, mais où est-ce que je pouvais bien être ?
C'est alors que je constatais que quelque chose n'allait pas... Les arbres dehors, pourquoi n'étaient-ils pas en fleurs ? Du moins les Sakura... On était pourtant bien au début du printemps... Aurais-je encore perdue conscience pendant des mois ? Je secouais la tête, j'en avais assez de penser et alors que mes yeux fixaient vaguement la poche perfusion, mon regard s'attardait sur mes avant-bras pleins de cicatrices, je me rendis alors compte que je portais une blouse à manches courtes. Je soupirais, je détestais laisser mes bras pleins de marques à la vue de tous, c'était bien pour cette raison que je portais tout le temps des manches longues et je supposais que mon autre moi en faisait de même. Je regardais ensuite autour de moi, analysant ma situation, je sentais alors qu'il manquait quelque chose, je murmurais alors :
« ... Hikage. »
Je vis alors mon sac en bandoulière sur la table de chevet, d'un geste, je l'attrapais, fouillant dedans pour enfin trouver sa pokeball que je m'empressais d'ouvrir. J'ignorais si j'avais le droit de faire cela, mais peu m'importais sur le moment, je voulais m'assurer que le petit Zorua se portait bien. Lorsque le filet rouge dévoilait enfin le renardeau je soupirais de soulagement et je m'empressai de le prendre dans mes bras.
« Te voilà. »
Le sombre renard jappait en guise de réponse, remuant la queue, manifestement content de sortir de sa Pokeball, est-ce qu'il avait été nourri au moins pendant que je dormais ? Enfin, je pense cela, mais j'ignorais toujours combien de temps j'avais dormi.
Mon regard s'attarda alors sur la seconde Pokeball qui était avec celle d'Hikage... Tient, qu'est-ce que c'était. Je la pris entre mes mains, l'analysant, une étiquette était collée dessus : « Hibiki », le surnom du Pokemon qu'elle contient ? Mon autre moi aurait-elle pensé à moi en la mettant ? Entre-temps, Hikage qui s'était couché en boule à côté de moi releva soudainement la tête, j'entendais alors du bruit derrière la porte de ma chambre... Un médecin ? Qu'est-ce que j'allais pouvoir lui dire ? Qu'est-ce que lui allait me dire ?
Mais lorsque la porte s'ouvrit dévoilant deux visiteurs, le temps de me rendre compte, mes yeux s'écarquillaient, j'étais comme choquée et effrayée. La machine à côté de moi montrait alors que ma tension et mon pouls augmentaient.
« ... Mère ? Kazu-nii ? Mais... Que... Faites-vous à Johto ? »
Je me tournais alors brutalement vers la fenêtre... Cette pièce... Ce paysage familier... Je ne pouvais pas être... Mon pouls et ma tension augmentèrent alors de plus belle, faisant un bruit infernal, j'avais alors de plus en plus de mal à respirer, malgré mes grandes inspirations... J'avais réalisé que j'avais littéralement fait un bond dans le temps et l'espace...
Cela faisait déjà cinq jours que Mei avait fait irruption à la maison et, qu'elle avait perdu connaissance. Actuellement, elle se trouvait dans l'hôpital où mère travail. Comme tous les jours, je lui rendais visite. Comme tous les jours, je restais plusieurs heures à son chevet, espérant qu'elle se réveil. Comme tous les jours, je m'en voulais de ne pas avoir su tout cela avant … Aujourd'hui encore, j'allais la voir. Ayant terminé mon repas du midi, je m'habille, laissant Kuroi et le Furaiglon à la maison. Mère devait attendre mon arrivé à l'hôpital. Je marcha, les mains dans les poches, mes écouteurs dans les oreilles, la musique forte. Le soleil cognait bien, je tentais d'esquiver le plus possible ses rayons agresseurs en cherchant les zones d'ombre. Il faisait chaud, horriblement chaud, même à l'ombre, je redoutais déjà le mois de juillet … M'essuyant le front et, après un bon moment de marche, je finis par arriver devant l'hôpital. J'aurais bien prit un taxi pour venir, mais bon, si je peux garder un peu mon argent, ce n'est pas plus mal puis, profitons du beau tête, si ça se trouve, dans le taxi, il aurait fait encore plus chaud et, imaginez je tombe sur un qui ne possède pas de clim ?
Montant les quatre cinq marches présente, j'entre dans l'immense bâtiment, les portes automatiques s'ouvrant à mon passage. Je vais à l'accueil afin de signaler mon arrivé. Ici, on me connaissait, un peu trop même. J'étais né dans cet hôpital, ma mère travaillait ici et puis, de toute manière, je fais partie d'une famille de Fondateur alors … Comment pourrais-je passer inaperçu ? La secrétaire annonça à mon arrivé et, quelques minutes après, mère arrivait. Elle m'embrassa sur la joue, comme d'habitude, même si on s'est déjà vu aujourd'hui. Allez savoir pourquoi, depuis que mon géniteur et Mei ont quittés Alcea, elle n'a cessé de me couver, de me donne tout l'amour qu'elle avait. Probablement parce qu'elle ne pouvait offrir son amour à Mei, elle le faisait avec moi ? D'autant plus que, actuellement, elle ne pouvait le faire auprès de Mei, du moins, cette Mei là. D'ailleurs, je me demande si la vraie était toujours présente … C'était vraiment bizarre de penser ainsi de ma sœur comme si elle était une étrangère, j'ai vraiment du mal, enfin …
Ensemble, nous nous dirigeons vers l'ascenseur pour monter au second étage où se trouvait la chambre. Ma mère ne prit pas la peine de toquer à la porte car, après tout, personne ne pouvait être venu la visiter, hormis nous et, Mei n'était de toute manière pas réveillé, enfin, c'est ce qu'on croyait … Ouvrant la porte et, pénétrant dans la chambre, quel ne fut pas notre surprise en voyant Mei réveillé ! Un énorme sentiment de soulagement retira un poids de mon cœur. Elle était enfin réveillé ! Par contre, elle aussi semblait complètement surprise de nous voir ici et, ne semblait pas comprendre où elle était. Qu'est-ce qu'il se passait encore ? Était-ce sa véritable identité qui faisait de nouveau surface ? Bordel je n'y comprend vraiment rien à tout ça ! Je jette un coup d'oeil à ma mère avant que la machine à laquelle ma sœur est relié se met à biper. Que se passait-il ? Ma mère se précipite vers elle …
Essayant de la calmer et lui demandant de se laisser faire, elle l'ausculta afin de s'assurer que tout aller pour le mieux. Lui expliquant en même temps ce qu'il s'était passé, pourquoi elle était ici, elle la rassurait et, se rassurait elle-même. Je pouvais voir dans les yeux de ma mère l’inquiétude mais, aussi la joie de récupérer son enfant, et pas ce côté opposé qu'elle s'est créé. Quant elle eu terminé, elle me fit signe d'approcher.
« Je reviens les enfants, je dois tenir au courant le reste de l'équipe de ton réveil. Kazu, occupe toi d'elle et appel en cas de besoin. »
Je hoche la tête tout en approchant du lit et, m'installa sur la chaise juste à côté d'elle.
« Hoy. Comment tu te sens ? Content de te revoir à la maison en tout cas. »
Je lui souris et, pose soudainement mon regard sur la boule de poil noir qui se trouvait contre elle.
« Tiens ... »
Je me redresse pour mieux voir et, aperçois le bout des oreilles rouge. Un Pokemon et pas n'importe lequel.
« Ah, toi aussi tu as hérité d'un Zorua ? J'imagine que c'est mère qui te l'a donné, mais quand ? »
J'essayais de détendre l'atmosphère, de parler de chose et d'autre car, après tout, cela devait lui faire bizarre de se réveiller ainsi sans savoir ce qu'il se passe ni comment tout cela s'est produit ...
Ma mère vint à moi attrapant un masque à oxygène, surprise et effrayée, je me débattis, jusqu'à ce qu'elle me demande de me laisser faire, je me calmais alors, tan dis qu'elle m'appliquait le masque, doucement, les machines montraient que je me calmais, respirant de plus en plus doucement. Elle me confirmait ce que je pensais, je me trouvais bien sûr la région d'Alcea, à Talma, ma ville natale et après une visite que je leur avais rendue cinq jours auparavant, j'avais finalement perdu connaissance. J'étais donc bien venu de moi-même. Mais pourquoi ?
Alors que j'enlevais mon masque pour lui parler après quatre longues années, elle s'éloigna, disant qu'elle devait prévenir l'équipe médicale. Je baissais la tête légèrement déçue, je n'avais même pas pu lui adresser un mot. Certes, durant ces quatre années, je lui en avais voulu, mais finale je me demandais si c'était réellement elle la fautive et pas moi et ma propre faiblesse.
Entre-temps mon frère était venu à mon chevet, il m'avait dit quelques mots que j'avais écoutés distraitement tandis que j'étais plongée dans mes pensées... Quand enfin je me rendis compte qu'il m'adressait la parole, apparemment il s'était aperçu d'Hikage. Je lui faisais face comme si j'allais lui répondre, mais aucun mot ne sortit, quelque chose m'empêchait de parler. La peur ? Sans doute ? Durant toutes ces années je pensais... Non... Je m'étais persuadé que mon frère me détestait comme pour me punir. Quelle idiote j'avais été ! Depuis tout ce temps il devait s'inquiéter ! Lui... Et mère aussi sans doute... La détester pour ce qu'elle avait fait était égoïste, quelle horrible personne je suis... Je fixais mes avant-bras, pleins de cicatrices, tripotant nerveusement ma perfusion insérée dedans, je pus enfin dire doucement...
« ... Je suis désolée... »
Puis le silence revint, Hikage me fixait, penchant la tête, il ne semblait pas comprendre ce qu'il se passait. Quant à moi, je me mis à secouer vivement la tête. Nan mais qu'est-ce qu'il me prenait, mon frère tentait de détendre l'atmosphère et moi je piétinais tous ses efforts ! Me rendant compte de mon erreur je me tournais vers lui me forçant à sourire.
« Ah ! Heu... Pardon.. Je divague ! Moi aussi je suis contente de te revoir... Hikage ? On me l'a donné lors de mon internement... On m'a dit qu'il venait de mère effectivement, mais on ne m'a pas donné plus de détails... »
Je marquais une pause, caressant le renardeau qui se mit à japper joyeusement. Puis un air grave effaça soudainement mon sourire, je murmurais alors la question qui me trottait dans la tête depuis mon réveil.
« ... Quel jour sommes-nous... ? »
Immédiatement je resecouais la tête, une vieille manie que j'avais depuis petite pour chasser les mauvaises pensées, je souriais à nouveau en lui faisant face.
« Heu... Non ... Oublie en fait... Je crois que je préfère ne pas savoir... »
Je marquais à nouveau une pause, mon regard se perdant dans le vague, je souriais tristement.
« Tu l'as rencontrés n'est-ce pas ? Cet autre moi ? »
Je baissais la tête, gardant cette expression sur le visage.
« ... Ne la détestes pas... S'il te plait... Sans elle... Je ne serai certainement plus de ce monde aujourd'hui... »
Après tout, elle faisait maintenant partit de ce que j'étais, et qui c'est quand est-ce que ma conscience s'en ira pour toujours. Je repensais alors à mes tortionnaires et à père, dont les agressions étaient de pire en pire chaques jours, cette vision m'horrifiait, je ne voulais plus y penser. Je repris alors un sourire forcé, en me tournant vers mon aîné.
« Je dis « elle » en parlant de moi, cela doit te paraître étrange... Enfin ! Qu'est-ce que tu deviens toi ? »
Elle mit un moment à réagir et, quand elle le fit, c'était pour s'excuser. Je hausse un sourcil, pourquoi s'excusait-elle ? Elle se mit alors à secouer la tête, comme quand elle était petite pour chasser ses mauvaises pensées ou un sujet qu'elle ne veut enfin de compte pas parler. Je la fixe, sans un mot, l'écoutant tout bonnement en prenant place sur le lit pour m'asseoir et mieux la regarder. J'observais son expression, ses gestes. J'avais pu voir, lorsqu'elle tripotait sa perfusion, le nombre incalculable de cicatrices qui défiguraient désormais ses bras, qu'avait-elle fait ? Que s'était-il passé ? Ça m'énervait … Tout m'énervait … Pourquoi m'a-t-on caché tout ceci ? Pourquoi n'avais-je pas le droit de prendre des nouvelles de ma sœur ? Pourquoi ?! Malgré tous ces sentiments qui étaient en train de me faire bouillir de l'intérieur, je gardais mon calme face à elle, un sourire bienveillant et protecteur sur les lèvres, je n'allais tout de même pas foirer ces retrouvailles ! Hors de question ! Je voulais voir ma sœur sourire, comme autrefois, rire, s'amuser, pas complètement déprimé même si j'imagine que cela n'est pas chose facile pour elle … Si je pouvais au moins égayer une fois sa journée après son réveil, j'en serais heureux.
Tout comme je l'avais pensé, ce Zorua venait de mère. Lui avait-elle offert au même moment que moi ? Aucune idée.
« Elle m'en a offert un aussi. Son Zoroark a fait une portée du coup, elle a du vouloir nous offrir un petit chacun. Tu l'as donc appelé Hikage ? Le mien se nomme Kuroi. C'est marrant leur yeux sont presque aussi clair l'un que l'autre. Dommage, je l'ai pas amené avec moi sinon je te l'aurais présenté. C'est une saloperie ce renardeau ! Toujours en train de me coller et à vouloir jouer. Par contre il est pas très costaud du coup, mère m'a un peu forcé à voir un éducateur pour que j'apprenne à éduquer mes Pokemon … Bref. Tu verras le bestiaux de tes propres yeux. »
Je cesse de parler de Kuroi, voyant que, soudainement, quelque chose tracassait Mei. Son sourire venait de disparaître et, c'est dans un murmure qu'elle posa une question. Heureusement que j'étais proche d'elle, sinon, je n'aurais jamais entendu sa question. Elle voulait connaître la date ? Je vois … Normal après tout … J'ignore depuis combien de temps elle est « endormie » comme dirait Mei et, c'est vrai que cela doit être étrange. Ça me rappel ce type que j'ai croisé en début de mois, comment il s'appelait déjà … Ah ouais, Ken. Il s'est réveillé complètement amnésique, j'imagine que la sensation doit être à peu près la même, bref quelque chose que je n'ose même pas imaginer !
Elle balaya sa question en secouant de nouveau la tête, alors, je ne dis rien, j'attends. Elle se mit soudainement à parler d'une personne que j'aurais rencontré, je compris assez rapidement qu'il s'agit de son autre personnalité. Elle ne veut pas que je la déteste et, à entendre le reste de sa phrase, je commence à me faire une idée de comment tout cela est arrivé. Serrant les poings en gardant un visage désormais neutre, je baisse la tête, songeur. Je commence alors une réponse, d'une voix tranquille en relevant peu à peu la tête pour la regarder.
« Je ne la déteste pas. Si c'est grâce à elle que tu es toujours là alors, je ne peux que l'accepter, puis même. Elle est une part de toi, tu es ma sœur donc, elle aussi. Ça ne change rien. Tu resteras toujours mon adorable petit sœur que je protège, qu'importe quelle personnalité se montre devant moi, t'inquiète pas. »
J'approche ma main de sa tête, lui caressant doucement les cheveux comme je le faisais parfois petit pour la rassurer. Je n'avais aucune envie qu'elle croit que je vais la rejeter à cause de cette autre elle. Elle peut se montrer arrogante autant qu'elle veut, face à moi, elle n'aura jamais le dessus. Je reste le grand frère après tout.
« Sinon bah … J'avais pour idée de me balader un peu dans la région, histoire de voir du pays et être loin du cocon familial. Mère me couve trop puis, elle espère trop que je reprenne les rênes de la famille et, j'en ai franchement pas envie. Sérieux tu me vois, moi, le rebelle de service, le sale gosse têtu, être à la tête des Kawada ? C'est être suicidaire, moi je te le dis ! Sinon j'ai fais la rencontre d'un petit rapace. Bon ça a été plutôt violent comme rencontre et j'en suis ressortie avec quelques cicatrices mais maintenant ça va mieux ! C'est un Furaiglon, tu te souviens quand on était partie en voyage gamin et qu'on a fait une rando à la montagne ? On avait vu un Gueriaigle en train d'apprendre à ses petits à voler. J'ai réussi à l'apprivoiser à peu près mais, j'ai vraiment aucune idée de nom à lui donner, t'auras pas une idée par hasard ? »
Ouais, je détournais totalement la discussion pour qu'elle cesse de penser à tout ce qui la ronge. Profitons de nos retrouvailles, pour moi, c'était l'essentiel, le reste n'avait que peu d'importance …
Mère revint au bout d'un moment, deux verres en plastique en main, un sourire timide et gêné aux lèvres. Visiblement, elle n'était pas très à l'aise face à sa fille, peut-être s'en voulait-elle ? Elle déposa sur la table de chevet les deux gobelets fumant d'un chocolat chaud à l'odeur agréable.
« Je sais qu'il fait chaud mais … Comme vous aimiez ça et que vous en buviez à n'importe quelle saison, je me suis dis que vous serez content … »
« Merci. Fais gaffe Mei, c'est brûlant, laisse refroidir un peu ! »
Et voilà … A peine je la revois que je commence déjà à faire le frère casse couille à lui dire quoi faire ou non … Il y a des habitudes qu'on ne change pas ...
J'écoutais attentivement le récit de Kazuo... Alors, il comptait se balader dans la région, cela ne m'étonne pas, il avait toujours aimé être libre et notre mère qui le couvait ne l'aidait pas... Dans un sens je l'enviais, surtout qu'elle avait l'air de compter sur lui pour reprendre les rênes de la famille mais honnêtement, j'avais du mal à imaginer mon frère participé à une de ces réunions de familles fondatrices auxquelles nous avions souvent assisté. Je ne pus m'empêcher de pousser un petit rire à cette vision, l'imaginant somnoler affalé sur sa chaise, les pieds sur la table lors d'un débat sérieux sur l'avenir de région. Il me parla ensuite d'un Pokémon qu'il aurait trouvé, ressassant des souvenirs vagues mais agréables, je souriais, hochant la tête pour acquiescer, lui confirmant que je m'en souvenais. Il me demanda ensuite une idée de nom pour l'aiglon, je croisais les bras en penchant la tête, montrant mon intense réflexion.
« Hmmm... Que dirais-tu de Tsubasa ? Bon niveau originalité on peut mieux faire mais... »
Je fus coupé par le bruit de la porte qui s'ouvrait, mère était de retour, je me tus et baissais la tête. J'ignorais moi-même pourquoi j'agissais ainsi en sa présence, est-ce que bien que je me convainquais de ne pas lui en vouloir, j'étais tout de même en colère au fond de moi ? Ou étais-je simplement intimidé ? Elle nous adressait un petit sourire gêné tenant deux verres de chocolat chaud à la main. Je me détestais d'agir ainsi envers elle et pourtant c'était comme si mon corps régissait de lui-même. Elle déposa les gobelets sur la table de chevet et comme me le conseillait Kazuo, j'attendais un peu que le liquide refroidisse. Après une grande inspiration, j'osais enfin m'adresser à ma mère, bien qu'avec hésitation.
« Hm... Quand est-ce que je pourrais... Quand est-ce que je pourrais sortir ? »
Je levais la tête vers elle, elle hésita un moment avant de me répondre.
« On va te garder quelques jours sous observation, tu es resté quelques jours inconsciente et puis il faut vérifier que ta maladie est stable... »
Et que ferait-il si ce n'était pas le cas, allait-il m'interner une fois de plus ? Maintenant que j'étais enfin consciente j'allais une fois de plus me retrouver en enfermer ? Je n'aimais pas cela pas du tout... Je me remis à tripoter ma perfusion avant de secouer la tête. Et de me tourner vers Kazuo.
« Alors, tu voyages maintenant... Ce doit être bien ! Tu repars quand ? »
Á vrai dire j'espérais qu'il ne reparte pas avant que je sorte de l'hôpital, mais c'était plutôt égoïste de ma part de vouloir cela, surtout que je n'avais aucune idée de quand j'allais sortir, ni même si j'allais sortir un jour quand même. D'ailleurs, si je sortais... Qu'allais-je bien pouvoir faire ? Je n'étais plus à Johto... J'étais loin de ce quotidien que j'avais malgré tout réussi à me forger lorsque je vivais chez le docteur Nishimura... D'ailleurs... Etait-il au courant que j'étais ici ? Savait-il que j'étais partis ? Avait-il approuvé mon départ ? Non je ne pense pas... Un psychiatre ne laisserait pas une « schizophrène » se balader librement dans la nature.
« Kazu-nii... Est-ce que je t'ai dis pourquoi j'étais revenu ici ? »
Je me tournais à présent vers ma mère pour lui poser une autre question.
« Nishimura-sensei sait-il que je suis ici ? »
Elle me répondit qu'elle l'avait contacté suite aux rumeurs de mon retour qui apparemment ne c'était pas fait discrètement, elle l'avait à nouveau contacté alors que j'étais inconsciente et il était à présent en route pour Alcea. Bon il n'arriverait avant un bon mois de toute façon...
Je fis mine de réfléchir, une grimace sur le visage en jugeant le nom que venait de me donner ma sœur pour mon Furaiglon puis, lui sourit.
« Ça sera parfait ! »
Une fois mère présente dans la pièce, je sentis soudainement l'atmosphère être comme lourde … Quand allaient-ils briser cette glace qu'il y avait entre elle deux ? Je pouvais comprendre la situation de chacune d'elles mais, était-ce une solution ? Il leur fallait parler et, heureusement, Mei prit enfin la parole, s'adressant à notre génitrice. Je ne dis rien, écoutant, soufflant de temps à autre sur le gobelet de chocolat chaud que je n'arrivais pas à garder longtemps dans la main tant il était bouillant. Les machines à chocolat et café devraient chauffer encore plus leurs boissons sérieux ! Je suis sûr que, si j'ose y mettre la langue, celle-ci va être brûlé pour plusieurs jours et, il en est hors de question !
Mei allait devoir rester encore un moment à l'hôpital pour sa « maladie » mais, est-ce réellement une maladie ? Non, je ne vois pas cela ainsi. Pour moi il ne s'agit que d'une protection, une protection qui finira par s'évanouir avec le temps, lorsqu'elle se sentira enfin chez elle, en sécurité et, qu'elle aura finit par s'affirmer d'elle même. Ouais, je suis persuadé que Mei peut y arriver et, au pire des cas, je serais là pour lui mettre un coup de pied dans le derrière pour la bouger à le faire ! Après tout, ça ne doit pas l'amuser de ne se souvenir de rien à chaque fois alors, il va falloir faire en sorte que cela cesse ! Bon je dis ça mais, je n'y connais rien à ce syndrome ou maladie ou ce que vous voulez. Je parle je parle mais, je ne suis qu'un spectateur parmi tant d'autres, même si je peux être aussi l'un des acteurs qui lui permettra de braver cela, enfin, j'espère, même si c'est à elle de faire le plus gros du travail.
Enfin, cessant de penser à cela et, posant mon attention sur ma petite sœur à la tête désormais blonde, je l'écoute. Elle voulait savoir quand je repars, bonne question … Pas de ci tôt en tout cas, alors qu'elle est là ! Hors de question que je me casse tant qu'elle n'ira pas mieux et qu'elle sera dans cet hôpital ! En plus, si c'est pour qu'elle soit constamment mal à l'aise avec mère, il ne vaut mieux pas que je les laisse seules toutes les deux. Sourire aux lèvres, un regard bienveillant et protecteur, je lui répond.
« Je vais rester ici jusqu'à ce que tu te sentes mieux et, que entre vous deux, le mur commence à fondre. »
J'avais dis cela, regardant Mei et mère l'une après l'autre. Ça ne servait à rien de se taire face à leur situation, il fallait justement l'exposer pour que cela cesse, qu'elles prennent sur elles. Je ne vais pas rester non plus éternellement à attendre qu'elles daignent se reparler, comme une mère et sa fille. Je veux qu'elles règlent leurs différents car, des différents entre elles, il y en a, obligé. Attrapant de nouveau mon gobelet, j'y risque cette fois-ci mes lèvres. La température était déjà mieux alors, je bu une gorgée. Sentant la chaleur glisser dans ma gorge, me brûlant légèrement malgré tout, je passe ma langue sur mes lèvres pour en retirer le chocolat qui aurait pu s'y déposer.
« Tu m'as dit que tu souhaitais battre la ligue d'Alcea. Après je ne sais pas pourquoi. »
Elle avait également dit avoir de mauvais souvenir à Johto, ce qui l'avait probablement poussé à quitter cette région pour revenir ici mais, je n'allais pas lui en faire part, afin d'éviter de refaire surgir certains souvenirs qui pourraient être dur pour elle et la fasse replonger. Mei interrogea ensuite de nouveau mère pour savoir si un dénommé Nishimura était au courant qu'elle se trouvait ici. Qui était-il ? J'écoutais les explications de mère qui avait contacté cet homme qui était en train de faire route vers Alcea. Était-ce un ami à elle ? Non, pourquoi l'appellerait-elle sensei alors ? Probablement une personne qui s'est occupé d'elle là bas alors. Haussant les épaules, je finis par demander directement car, j'en ai marre de n'être au courant de rien.
« Qui est ce Nishimura-sensei ? »
Mère voulu m'expliquer mais, d'un signe de la main, je lui indique de se taire, je voulais que ça soit Mei qui m'en parle, qu'elle me dise qui il était, comment elle le voyait. En soit mon geste aurait pu être malpoli mais, depuis que mon géniteur est partie avec Mei, j'ai un peu pris le rôle de chef de famille, enfin seulement à la maison, pour pouvoir soutenir mère. Du coup, ce n'était pas rare de me voir lui intimer de se taire ou la remettre à sa place quand elle exagérait ou qu'elle faisait n'importe quoi. Bon, évidemment, elle en fait de même avec moi mais bon.
« Au fait, Mei pourra sortir au moins un peu dans le parc de l'hôpital ? Demain je pourrais passer comme ça, te faire prendre un peu l'air. Sérieux, c'est déprimant de rester enfermé alors qu'il fait méga beau ! Puis j'suis sur que ta boule de poil … Euh c'quoi son nom déjà ? Ah ouais Hikage, sera content de prendre l'air aussi. J'en profiterais pour amener Kuroi. On va éviter Tsubasa pour le moment, encore un peu trop sauvage. Ça te dit ? Si bien sûr notre superbe médecin accepte ? »
Finis-je par dire en faisant un grand sourire à mère. Celle-ci soupire et accepte mais, seulement si Mei se sent bien à ce moment-là. Pas de problème pour cela ! Je compte pas embarquer ma sœur dehors, même si ce n'est que dans le parc de l'hôpital si elle se sent mal, je ne suis pas irresponsable à ce point ! J'ai bien des défauts mais, jamais, Ô grand jamais, je n'ai fait prendre de risque à ma sœur, je l'ai toujours protégé et empêché de faire des conneries !
Je ne savais pas quoi penser, pourquoi voudrais-je faire cela ? Quelles étaient les raisons ? Devenir plus forte ? Je ne voyais que cela... Il était clair que mon autre moi détestait mère, elle était en quelque sorte la personnalisation de ma colère que je tentais d'étouffer à tout prix. Alors, peut être avais-je décidé de cela pour lui prouver que je valais plus qu'un vieux mouchoir qu'elle avait jeté ? Non, je ne devais pas penser ça ! Mère avait peut-être fait un mauvais choix, mais si elle l'avait fait c'est sans doute qu'il était nécessaire. Je secouais la tête, au fond, je trouvais cette idée pas mal, battre la ligue pouvait me permettre de devenir plus forte mentalement et de ne plus être une petite chose fragile, alors pourquoi pas ?
Mon frère coupa mon filon de pensées en me demandant qui était Nishimura-sensei, c'est vrai qu'il était totalement ignorant concernant ma situation, je le vis couper mère qui allait lui répondre, moi-même jamais je n'oserais lui faire un tel geste, mais Kazu-nii avait toujours été quelqu'un de désinvolte.
« Ah pardon... Nishimura-Sensei est le médecin psychiatre qui prend soin de moi depuis mon internement et ce même après ma sortie, il a en quelque sorte été mon tuteur depuis le diagnostique. »
C'était d'ailleurs grâce à lui que je n'avais pas eu à retourner chez mon géniteur et heureusement, car si cela c'était passé ainsi, adieu ma santé mentale, ma peur de cet homme m'aurait totalement fait disparaître, laissant mon alter ego seul maître de ce corps. Je lui devais beaucoup, même s'il est un peu bizarre.
Kazuo me proposa alors une sortie dans les jours à venir, mes yeux brillèrent alors d'impatience, il était vrai que je n'avais aucune envie de rester enfermer le temps qu'ils terminent tous ces examens, je lui répondis alors dans un grand sourire.
« Oui ! Avec grand plaisir ! »
Hikage à l'entente de son nom c'était levé après avoir secoué une oreille, il jappait d'un air enthousiaste, comme pour répondre à son nom, je le caressais pour le calmer. Mon attention se reporta alors sur la seconde Pokeball que j'attrapai dans mon sac.
« ... Il semble que j'ai également un second Pokemon, mais je ne sais pas de quoi il s'agit, ni comment je l'ai eu, je connais juste le surnom que je lui ai donné, inscrit sur l'étiquette collée dessus. Par précaution je ne vais pas le sortir pour le moment, même si je suis plutôt curieuse, il est peut-être sauvage lui aussi... Je verrais cela à ma sortie. Dis, tu veux bien le confier au centre Pokemon pour moi ? Je viendrai le récupérer. »
Mère intervint, disant qu'elle s'en occuperait, après tout s'il s'agissait d'un Pokemon dangereux, elle saurait s'y prendre. Avec hésitation, je lui donnai finalement la Pokéball étiqueté.
« Bon... Kazuo, l'heure des visites va bientôt être terminée, j'ai beau diriger cet hôpital, cela ne nous donne pas le droit d'en abuser, nous reviendrons demain. Mei, n'hésite pas à appeler une infirmière, un médecin... ou bien même moi s'il y a un soucis. Ah et il faudra que tu rappelles Hikage dans sa Pokeball, normalement tu n'as pas le droit de sortir tes Pokemon ici... »
J'hochais simplement la tête pour lui répondre, leur faisant un signe de la main en souriant, les voyant partir, après le claquement de la porte, la pièce était désormais vide. Je ressentais soudainement un grand sentiment de solitude qui n'avait pas échappé à Hikage qui se blottissait contre moi. Je lui souris avant de le rappeler dans sa Pokeball. Bon maintenant qu'est-ce que je pouvais faire... Je n'avais aucune envie de dormir, cela m'effrayait de toute façon. Mais chambre était équipée d'une télé, mais je n'avais aucune envie de la regarder. Je n'avais amené aucun livre avec moi, bien que j'adorais lire, cela semblait n'être qu'une de perte de temps pour mon autre moi. Il ne me restait qu'une seule activité, qui m'occupait les trois quarts du temps lors de mes hospitalisations et de mon internement : le dessin. Mais apparemment, je n'avais pas emmené mon carnet non plus. Je me levais alors de mon lit, traînant ma perfusion gênante derrière moi, je fouillais la pièce pour enfin trouver dans un tiroir, du papier blanc, vierge. Parfait, je pris également de quoi me servir de support, et je me mis à fouiller dans mon sac, je devais au moins avoir un crayon... Bingo, un critérium. Ayant enfin tout ce que je veux, j'entamais alors de dessiner le paysage qui s'offrait à ma fenêtre, il fallait dire que je m'en sortais plutôt bien, après tout je dessinais depuis petite, même si c'était devenu très régulier depuis ma première hospitalisation...
Le 1er Juillet 2020 - Alcea ; Route 14 - Talma
Je m'étais finalement endormis après le repas qu'une infirmière m'avait apporté. Voyant que je dessinais, m'apporta des crayons supplémentaires ainsi qu'une gomme et un mouchoir pour les dégradés. Attendant Kazuo et mère, j'achevais les derniers détails et dégradé avant de le déposer sur la table de chevet. L'heure des visites approchait, j'avais pris une douche entre-temps, j'observais distraitement des enfants jouer dehors dans le jardin de l'hôpital en les enviant, jusqu'à ce que j'entendis la porte s'ouvrir, je me retournais vivement, les yeux pleins d'espoir qu'il s'agisse de mon frère, j'affichais un grand sourire. Même s'il s'agissais que d'une infirmière, c'était toujours plaisant d'avoir de la compagnie, même si je préférais celle de Kazu-nii en toute honnêteté.
Elle m'avait expliqué qui était ce Nishijima ou Nishimura. Son tuteur hein ? L'autre n'était donc même plus capable d'être apte à veiller sur sa fille ? Bah, pas plus mal ! Surtout s'il est médecin en psychiatrie, il peut mieux s'occuper d'elle. D'ailleurs, je me demande pourquoi elle est partie sans rien lui dire si il l'aidait, bah, sûrement son autre elle qui ne devait pas aimer être étudier comme une bête de cirque. Hochant la tête, je finis par lui proposer une sortie dans les jours à venir, ça lui ferait du bien de sortir de cet endroit, d'autant que j'imagine qu'elle a du côtoyer énormément ce genre de bâtiment depuis que sa personnalité a décidé de lui forger une barrière avec une conscience distinct ou presque.
Mei finit par porter son attention sur quelque chose, une PokeBall qu'elle nous présenta. Elle ignorait quel Pokemon se trouvait à l'intérieur, elle connaissait juste le nom qu'on lui avait donné ou, peut-être que son autre elle lui avait donné ? Pas la moindre idée, en tout cas, elle voulu que je l'amène au centre Pokemon mais, mère décide de s'en charger elle-même. Avait-elle peur que je me fasse attaquer par le Pokemon qu'il contient ?! Elle a peut-être oublié que je me suis battu avec le Furaiglon ?! Sérieux, toujours en train de me couver, s'en est pénible ! Enfin, c'est une mère après tout … Pourquoi est-ce que je m'étonne ? Elle récupéra donc la sphère que Mei lui tandis puis, m'annonce que l'heure des visites est terminé, déjà ? J'avais l'impression d'être à peine arrivé, enfin … Il faut dire qu'on a pas mal parlé. Je me redresse alors du lit, déposant un baiser sur le front de ma petite sœur.
« Je repasse demain, repose toi en attendant. »
Je rejoins ma mère en adressant un dernier signe de main à ma sœur. Ça me faisait chier de la laisser seule mais, je n'avais pas le choix en même temps puis … Elle est entre bonne mains, je n'ai pas à m'en faire …
Rentrant seul à la maison, je me pose dans le canapé, allumant la télé et, me mit à zapper d'une chaîne à une autre. Je me demande ce que fait Mei … Elle doit s'ennuyait là-bas à l'hôpital … Peut-être devrais-je lui ramener de quoi passer le temps ? Ouais, je vais aller voir ça … Me dirigeant vers son ancienne chambre qui était toujours en place, je me mis à fouiner dans ses affaires, je l'avais fait tant de fois après son départ … Certaines photos étaient encore présent de vieux vêtements à elle qui ne lui irait jamais désormais des CD, livres … Mais oui des livres ! Je me dirige vers sa petite bibliothèque bien remplit et, m'accroupis devant. Je laisse mon doigt passer sur chacun d'entre eux tout en essayant de me souvenir quel livre était son préféré à l'époque. Voyons voyons … Ah ! Celui-ci ! J'attrape les deux premiers tomes. Hm … Est-ce que cela suffira ? Je pense pas que les autres l'intéresse enfin, j'en sais rien … Au pire, je lui ramène déjà ça et, elle me dira quoi une fois là-bas, ouais je vais faire comme ça ! Rangeant les deux romans dans mon sac, je finis par me rendre dans ma chambre pour aller écouter de la musique et m'occuper de mes deux compagnons …
01.07.2020 - Talma
La nuit fut plutôt bonne, un peu trop, j'ai dormis comme un bébé et c'est Kuroi qui a du me réveiller à coup de léchouilles sur le visage. Après un brin de toilette et un petit déjeuné, j'étais partie, mes Pokemon dans leur sphère attaché à ma ceinture fait pour et, me dirige vers l'hôpital. En chemin, je m'arrête devant une librairie, je finis par entrer à l'intérieur. Fouillant entre les rayons, je finis par m'arrêter devant une étagère et, attrapa un livre. Lisant son résumé, je finis par le prendre. Une histoire comme elle les aime ou aimer, on verra si cela lui plaît ! Je me dirige à la caisse pour payer avant de reprendre mon chemin.
Arrivant enfin à l'hôpital, je fis un hochement de tête pour saluer les membres du personnels que je croisais et, m'arrête devant la porte de chambre de ma sœur. Donne de léger coup dedans pour toquer, je finis par entrer. Une infirmière était présente.
« Ah euh, je tombe peut-être mal ... »
« Non ne vous inquiétez pas, j'ai terminé, je vous laisse ensemble. N'hésitez pas à appeler en cas de problème. »
Je m'incline légèrement en remerciant l'infirmière puis, m'approche du lit de ma sœur et m’assoit sur le bord en me penchant au-dessus d'elle pour déposer un baiser affectif sur son front.
« Hoy Mei. Alors cette nuit pas trop difficile ? Tu t'es pas trop fait chier ? En tout cas, j'ai quelque chose pour toi, même plusieurs. »
Attrapant mon sac à dos, j'en sors les deux romans qu'elle appréciait autrefois.
« J'espère que tu les apprécies toujours autant. J'ai pris que les deux premiers tomes pour le moment, et je t'ai aussi acheter ceci. »
Je lui tandis le roman que je venais juste de lui acheter.
« Ça a l'air sympa et dans le style que tu aimes. Du coup j'espère qu'il t'intéressera, je suis tombé dessus en venant. Ah et ! J'ai également ceci ! »
Je sortie alors une peluche de Miaouss en piètre état et le pose près d'elle.
« Le jour où tu es partie, tu n'as pas pu récupérer ta peluche car elle était introuvable … J'ai réussi à la retrouver, du coup, elle retrouve son propriétaire maintenant. »
Je lui souris, me souvenant fort bien du jour où je lui ai offert. Lorsque j'ai reçu Kuro, elle était quelque peu jalouse de ne pas avoir de Pokemon elle aussi et aimait beaucoup mon Pokemon, du coup, je lui ai offert cette peluche à l'effigie de Kuro. Bon il n'était pas vivant mais, je lui avais dit que ça serait un bon entraînement déjà d'apprendre à bien s'occuper de sa peluche ! Combien de fois me suis-je amusé à prendre sa peluche en cachette pour la cacher avant de faire mine de l'engueuler car elle est incapable de surveiller un Pokemon inanimé. Ouais, j'étais parfois un sale gosse avec elle …
« Bon c'est pas tout ! Tu te sens de faire un tour dehors du coup ? »
Malheureusement, ce ne fut effectivement qu'une infirmière qui entrait dans la chambre afin de retirer la perfusion qui ne servait plus, maintenant que j'étais réveillée et apte à me nourrir par moi-même. Je lui adressais un sourire en guise de salut, j'étais tout de même contente d'avoir de la compagnie. Poliment je demandais la jeune femme de m'emmener mes vêtements, je n'avais pas l'intention de sortir en blouse d'hôpital quand même. Elle accepta volontiers et partit quelques minutes avant de revenir déposer mes affaires sur la table de chevet, c'est alors que j'entendis que l'on toquait à la porte.
Je saluais mon frère qui avait fait irruption dans la pièce d'un grand sourire, j'étais tellement contente qu'il soit là. J'avais l'impression d'être revenu à cette époque dont je me souvenais à peine, avant que père ne perde la raison. Je remerciais l'infirmière avant qu'elle ne quitte la pièce.
« Non, ça va, j'ai eu du mal à m'endormir, mais je me suis débrouillée pour m'occuper. »
Il me tendit alors plusieurs romans dont un qui me semblait fortement familier, mais je n'eus pas le temps de regarder qu'il me donna également cette peluche que j'avais que j'avais tant regretté. Surprise, je restais silencieuse, regardant ces objets le regard nostalgique, le nombre de fois ou Kazu-nii m'avait grondé parce que je ne la retrouvais plus, alors que j'étais sur de l'avoir bien rangé... A cette pensée je ne pus m'empêcher de pousser un petit rire avant de me tourner vers mon frère.
« Merci ! J'aimais tellement cette peluche et ce livre... Ah ! Oui bien sûr, en plus le temps est magnifique ! Hum... Est-ce que tu pourrais sortir quelques minutes, je vais me changer et je te rejoins. »
J'attendis que mon frère quitte la pièce avant de ranger la peluche sur la table de chevet sur les livres qu'il m'avait offert, puis de retirer cette affreuse blouse d'hôpital et mit une chemise blanche ainsi qu'une jupe rouge, malgré la chaleur qu'il faisait, je mettais des vêtements à manches longues, je n'aimais pas vraiment exposer mes cicatrices. Je jetais un oeil au sweat à capuche, mais je le laissais là, je n'étais pas assez folle pour porter ça par ce temps contrairement à mon alter-ego. J'arrangeais un peu mes cheveux blonds en bataille avant d'attraper mon sac noir en bandoulière dans lequel était rangé la pokéball d'Hikage, puis de sortir rejoindre Kazu-nii qui m'attendait.
« Pardon de t'avoir fait attendre, on peut y aller. »
Je lui adressais un sourire, avant de me rendre vers la sortie, suivant les différents panneaux, l'hôpital de mère était plutôt grand et cela faisait très longtemps que je n'étais pas venu. Une fois dehors, je levais les bras pour m'étirer.
« De l'air ça fait du bien ! Je commençais à étouffer dans cette chambre ! Enfin il y en a un autre qui doit avoir envie de se dégourdir les pattes »
Je sortis la pokeball d'Hikage, le filet lumineux rouge dévoilant sa silhouette, une fois parmi-nous, il s'empressa de se jeter sur mes jambes en jappant joyeusement.
« Hikage et Kuroi sont sans doute frères, j'ignore s'ils sont de la même portée, tu crois que si c'est le cas ils se reconnaîtront ? »
Je souriais, avant que mon regard s'attarde sur les arbres dépourvus de fleurs, le printemps était certainement passé, maintenant que j'y pensais, je ne savais toujours pas quel jour on était et d'un côté pour le moment je m'en fichais, j'étais en train de prendre du bon temps avec mon grand-frère qui faisait de son mieux pour que j'aille mieux. Je m'accroupie afin de caresser la tête d'Hikage.
« Ça me fait bizarre de réaliser que je suis revenu à Alcea, ça ressemble un petit peu à Johto j'y pense... »
Je me relevais avant d'adresser un grand sourire à Kazuo.
« Bon ! Où va-t-on Kazu-nii ? J'ignore si mère m'autorise à sortir en dehors du jardin de l'hôpital ceci-dit... »
Jackpot, elle était ravi de retrouver cette peluche, j'espère vraiment que, le fait de retrouver cette peluche qu'elle affectionnait tant petite, lui fasse se souvenir de toutes les choses joyeuses qu'on a pu avoir lorsqu'on était gosse. Après tout, des bons moment, on en a eu ! J'espère également que, en ayant cette peluche auprès d'elle, elle se sente moins seule quand je ne suis pas présent pour veiller sur elle. C'est peut-être prétentieux de ma part mais, que voulez-vous ! C'est ma petite sœur après tout !
Désormais que je lui avais donné tout ce que j'avais préparé pour elle, elle me demanda de l'attendre dehors, le temps de se changer. Il est vrai qu'elle se sentirait probablement beaucoup mieux dans de vrai vêtement plutôt que cette ridicule chemise qui, j'en suis persuadé, ne cache pas tout ! Sérieux, je m'en souviens moi, la dernière fois que je suis allé à l'hôpital ! Leur maudite chemise était trop petite ou j'en sais rien mais, en tout cas, on voyait mon cul ! Vu que ça se ferme par derrière, suffit que la chemise ne soit pas à notre taille et voilà ! Enfin, je ne me faisais pas désirer et, hocha la tête en quittant la pièce pour lui laisser un peu d'intimité.
Attendant tranquillement, adossé au mur, les bras croisés sur mon torse, je tournais la tête lorsque j'entendis la porte à ma droite s'ouvrir, Mei fit irruption, vêtu d'une jupe et d'une chemise manche longue. Je l'observe, un moment, mais, ne dit rien. Après tout, je me doute bien qu'elle n'avait pas choisit une chemise à manche longue à la légère … Rah mon dieu ! Mais qu'est-ce qu'il a fait ce bâtard de géniteur ! Il a cassé ma petite sœur ! Grommelant intérieurement, affichant un sourire à Mei, je me mis à regarder de gauche à droite.
« Bon, j'imagine que tu n'as aucune envie de finir dans un siège roulant ? Dommage, moi qui espérait pouvoir jouer avec ! »
Je me mis à rire puis, lui fis signe de venir. On allait tout de même pas camper ici ! Nous rendant dans les jardins de l'hôpital, je vis ma sœur revivre rien qu'à respirer l'air de l'extérieur. Ce que je pouvais la comprendre … A faire le con, je me sis retrouvé plus d'une fois à l'hôpital pour être soit plâtré, soit pour me faire recoudre, soit autres raisons mais, on va éviter de détailler davantage ma vie ici …
Mei fit appel à son Pokemon afin que, celui-ci ait aussi le plaisir de respirer l'air frais. J'observe un moment le Zorua de ma petite sœur puis, la scène entre eux deux. Hikage et Kuroi de la même portée ? Cela ne m'étonnerait même pas à dire vrai … Après tout, notre mère qui nous envoi chacun un bébé Zorua, ça ne peut être que en même temps, de plus, je n'ai pas pour souvenir que leur mère ai mit deux fois bas il y a quelques mois de cela.
« Bah, il n'y a qu'une seule façon de le savoir ! »
Je fis alors appel à Kuroi. Heureux de sortir de sa PokeBall, le renard ténébreux se mit à sautiller partout, venant se frotter à moi puis, humant l'air, repère son congénère tout près de là. Son attention se porta sur Hikage et, doucement, il s'approcha de lui, le reniflant avant que sa queue ne se mette à remuer en tout sens. Adoptant une posture pour s'amuser, le jeune canidé se mit à japper en faisant de petite bond sur le côté. Avait-il reconnu son frère ? Je n'en sais foutrement rien mais, en tout cas, il voulait s'amuser avec l'autre Zorua, frère ou pas frère. Les laissant pour le moment, je reporte mon attention sur ma sœur.
« Ouais je veux bien te croire que ça fasse bizarre. Même à moi, j'ai encore du mal à me dire que tu es là, de nouveau. Non pas que cela m'emmerde hein ! Bien au contraire ! Donc fais gaffe à quoi tu penses ! »
Je lui souris après mon moment d'excitation et, pose ma main sur le haut de son crâne tout en y mettant une légère pression pour pouvoir la guide là où je souhaitais.
« Malheureusement, non, tu ne peux pas quitter les jardins de l'hôpital. Maman préfère que tu restes encore quelques jours en observation, afin d'être sûr que tu ne refasses pas une crise de suite. Enfin tu vas voir ! L'endroit a bien changé ! Ils ont tout retapé les parcs, c'est super beau maintenant ! J'te fais visiter aller ! »
Je la guide alors dans les jardins, laissant Hikage et Kuroi gambadaient ci et là, s'amusant ensemble. Tout en marchant, je pointe certains endroit du parc à ma sœur, des endroits « clés », des endroits où on possède des souvenirs commun de notre enfance. Le plus gros et vieux de arbre qui nous faisait peur mais que j'ai toujours voulu escalader gamin. La fontaine où j'ai jeté Mei dedans. Le rocher qui ressemble à un Metamorph, et j'en passe … Malgré toutes ces années passés et, les changements qu'a pu avoir ce parc, les endroits de notre passé étaient toujours présent. Je me sentais nostalgique et, j'en oubliais presque la « maladie » de Mei, le divorce, la mort de Kuro … Parfois, je me demande comment on en est arrivé là, mais bon …
Après un peu de marche, je fis halte avec Mei sous un sol-pleureur. Celui-ci était nouveau et, pourtant, il semblait être planté ici depuis des années. J'appréciais cet arbre, on a l'impression d'être à l’abri de tout lorsqu'on se trouve près de son tronc, encerclé par toutes ces branches et ces feuilles retombant pour toucher le sol. Je jette un rapide coup d’œil à nos Pokemon puis, finit par me tourner vers Mei.
« Alors ? Tu te sens mieux ? Ah et, au fait, il faut que je te présente Tsubasa. »
Attrapant ma seconde sphère miniature, je la pointe dans les airs avant de lui faire prendre sa taille maximum. Dans un halo lumineux, le rapace fit son entrée, aile toute déployé, un glapissement montrant qu'il était bel et bien présent avant de battre des ailes pour prendre de l'altitude, dessinant quelques cercles dans les airs pour se dégourdir les plumes. Je profite de ce moment pour enfiler mon gant de fauconnier afin que le jeune aiglon puisse ensuite s'y déposer sans m'arracher la peau du bras. Tendant mon bras vers le ciel, le rapace descendit vers moi et, serre en avant, les plantes dans le cuire avant de se poser correctement. Je baisse mon bras gauche désormais devenu lourd à cause de celui qui se trouvait dessus et, lui offre une petite caresse sur le poitrail comme il l'aime.
« Voici donc Tsubasa. Bon j'ai encore un peu de mal avec mais, je commence à comprendre sa façon de faire. »
L'aiglon observe ma sœur, la détaillant, penchant la tête d'un côté, puis de l'autre.
Je jetais un coup d'oeil à Hikage qui semblait bien s'amuser avec Kuroi. Puis d'un hochement de tête, je suivais docilement Kazu-nii, vaguant à nos souvenirs nostalgiques de cet endroit dans lequel nous avions bien souvent joué étant petits, pendant que mère travaillait. Bien que certains endroits aient été conservés, le jardin avait tout de même énormément changé comme me l'avait signalé plus tôt mon frère. Il fallait avouer que le lieu était bien plus beau qu'avant, en particulier le saule pleureur sous lequel nous nous étions arrêtés, j'aimais particulièrement ces arbres, il y en avait également un dans le jardin de l'hôpital psychiatrique, mais plus petit, j'adorais m'y réfugier, cela m'apaisait les mauvais jours.
« Oui ! Bien mieux ! »
Je lui souriais tandis qu'il sortait une pokeball sous sa forme miniature, qui libéra un magnifique rapace qui voletait au-dessus de nous avant de se poser sur le gant que Kazuo avait enfilé entre-temps. L'oiseau me détaillait, mais j'évitais toutefois de le toucher, même si j'avouais que j'en avais bien envie. Mais comme me l'avait précisé plusieurs fois mon grand frère, celui-ci était encore sauvage, je n'avais pas vraiment envie de l'énerver et que tous les efforts de Kazuo pour le calmer soient gâchés. Je gardais donc une certaine distance avant de m'adresser au petit rapace.
« Waaah ! Il est adorable ! Coucou Tsabasa ! »
D'un grand sourire, ma voix était pleine d'enthousiasme, bien que je ne parlais pas bien fort, je restais sur une voix douce pour ne pas brusquer l'oiseau qui ne me connaissait pas. J'entendis alors soudainement japper derrière moi. Hikage sautait sur place sur ma jambe tout en remuant la queue, quémandant quelque chose.
« Ah oui, tu dois avoir faim Hikage vu que je n'ai pas le droit de te sortir dans l'enceinte de l'hôpital, c'est le moment. Ah Kazu'nii ! Kuroi et Tsubasa ont mangé ? Ils ne vont sans doute pas être contents de voir Hikage manger seul... J'ai des granules dans mon sac. Ah... mais ça ne conviendra peut-être pas à Tsubasa, c'est adapté aux carnivores donc je pense que ça devrait aller mais... »
Je penchais la tête interrogative, me grattant l‘arrière de crane tout en fixant le rapace. Voyant l’insistance de Hikage qui avait été rejoins par Kuroi qui semblait avoir également faim, je me mis à fouiller mon sac, afin d’y sortir plusieurs gamelles de nourriture que je remplissais une à une de granules.
« Hum, si ça ne lui convient pas, je peux peut-être aller chercher quelque chose à la cafeteria. Comme il est encore un peu sauvage il ne doit pas être habitué à cette nourriture… »
Heureusement que ma sœur n'était pas du genre imprudente, à toucher un Pokemon sans vérifier si celui-ci réagira positivement ou négativement. Si j'ai réussi à dompter Tsubasa et, qu'il ne m'attaque plus, j'ignore toutefois comment il peut réagir face aux autres donc, il vaut mieux pour elle, comme pour moi, qu'elle ne tente pas de le toucher, pas encore du moins. L'aiglon continuait de l'observer, tandis qu'elle s'adressait à lui mais, bien évidemment, il ne comprenait rien et continua de pencha sa tête d'un côté à un autre dans un angle improbable.
Mei finit par être dérangé par son Zorua, visiblement, Hikage semblait tout aussi chiant que Kuroi ! Je la laisse s'occuper de son Pokemon, tandis que je garde malgré tout un œil sur celui qui est perché sur mon bras et, qui commence à peser sérieusement !
« Hm, non, ils n'ont pas encore mangé mais, ne t'inquiète pas pour Tsubasa, il préfère aller chasser plutôt que d'avoir de la nourriture facilement puis, j'imagine qui lui faudrait des granules plus molles pour l'aider à avaler rond. »
A côté d'elle, Kuroi était en train de quémander aussi, ce qui me donna envie de choper le renardeau par la peau du cou mais bon, ça ne l'aurait pas fait et, si jamais mère observe depuis une fenêtre, elle me tuerait sur place puis, je doute que cela plaise également à Mei, je la laisse alors faire. Elle donna à manger aux deux renardeaux jumeaux puis, s'inquiéta de nouveau vis à vis de Tsubasa. Je secoue ma main de libre devant moi.
« T'inquiète pas, s'il a réellement faim, il ira chasser, comme il le fait toujours. Il est indépendant après tout. »
D'ailleurs, si t'es indépendant, casse toi de mon bras ! Il commence à être engourdi ! Relevant le bras, pour l'inciter à prendre son envole, le rapace déploya ses ailes et les agita pour s'envoler, glapissant tout en décrivant des arcs de cercles au-dessus de nous avant de filer, voler là où il le souhaite. Bah au moins, il ne nous embêtera pas, j'espère juste qu'il ne prendra pas le Ponchiot d'une mamie pour une proie, si jamais il n'a pas l'ingénieuse idée de quitter Talma pour aller chasser … Ouais non ne parlons pas de malheur ! Je n'ai aucune envie d'avoir des emmerdes, surtout pas ici !
Je m'avance près du tronc du sol pleurer et, me laisse tomber sur le sol, adossant mon dos au tronc dur de l'arbre tout en lâchant un soupire.
« Raaah … Ça fait du bien quand ils sont occupés. Malgré son caractère solitaire, qu'est-ce qu'il peut être lourd Tsubasa, dans tous les sens du terme ! Et Kuroi n'est pas mieux ... »
Je jette un coup d’œil en direction du renardeau ténébreux en train de remuer la queue joyeusement tout en engloutissant sa gamelle puis finit par me préoccuper de ma sœur en lui faisant signe de venir s'asseoir.
« Je pense que je vais rester à Talma un bon mois, au moins, on aura le temps de rattraper le temps perdu, qu'est-ce que tu en penses ? D'ailleurs, quand tu pourras sortir d'ici, je te dédis une journée, on fera tout ce que tu voudras ! Ça te dit ? Bon par contre, t'évite de m'amener dans des trucs pour fille hein. »
Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas passé de temps avec elle … On a tellement de chose à rattraper alors, je crois que, même si elle m'amène dans un truc pour gonzesse, je ne dirais rien, tant que cela peut lui faire plaisir.
« Ah, je vois. Et bien je suppose qu'il y a plein de rattatas dans le coin, alors cela devrait aller pour lui. »
Sur ces mots j'observais l'aiglon prendre son envol, tournoyant autour de nous avant de planer au loin. Espérant le voir en action, j'admirais le rapace jusqu'à ce que je le perde de vu, ce qui arriva assez rapidement. Affichant une petite moue déçue, je rejoins mon frère qui s'était assis près du tronc du saule pleureur, tandis que les deux renardeaux engloutissaient leur repas.
« Haha, Hikage est également assez envahissant, mais cela ne me gêne pas vraiment. »
Je m'étirais les bras tout en m'asseyant, il n'y avait pas à dire, sortir me faisais du bien, je n'avais aucune envie de retourner dans ma chambre, même si je me doutais bien que c'était inévitable. Alors que je rêvassais, ne sachant pas vraiment pas quoi dire, Kazuo reprit la parole. Je quittais alors mes pensées, écarquillant les yeux de bonheur, étirant un grand sourire, j'étais tellement heureuse qu'il reste.
« C'est vrai ? Génial ! »
Levant la tête, je réfléchissais à la journée que l'on allait passer ensemble hors des murs de l'hôpital. J'espérais que mère me laisserait sortir, mais soudainement de sombres pensées commencèrent à me hanter. Et si elle ne me laissait pas sortir ? Et si elle me renvoyait en psychiatrie ? Voire même en psychiatrie à Johto ? Peut-être même qu'elle me renverrait chez père pour ne pas avoir de problèmes ? Soudainement je me tirais moi-même vers la réalité, me souvenant de la présence de la présence de mon frère qui était déjà suffisamment inquiet à mon sujet. Je secouais vivement la tête afin de me chasser toutes ses mauvaises pensées paranos. Mon dieu quelle tête horrible avais-je dû faire ?
« Ramen... »
J'avais fini par prononcer ce mot à voix basse, mais suffisamment fort pour que l'on puisse m'entendre. Soudainement je relevais la tête me tournant vers Kazuo, je serais mes poings que j'avais placés sous mon menton, je le fixais désormais les yeux brillants de détermination.
« Nii-Chan je veux un ramen ! Chez Akimasa ! Là on allait avant ! Tu veux bien m'y emmener ? Ah et aussi un vendeur de brioche de viande ! Et j'aimerais bien aller dans une boutique d'art et dessin ! ... Ce n'est pas une boutique de fille au moins ? Je ne sais pas trop... ... ... Heu... J'en demande peut-être trop là... »
Je calmais mes ardeurs, mais si au moins ceux-ci pouvaient avoir dissipé ce qui venait de se passer dans ma tête, alors tant mieux. Avant que je ne parte à Johto on avait l'habitude Kazuo et moi d'aller manger chez Akimasa, un des meilleurs vendeurs de ramen de Talma, à force de fréquenter son restaurant depuis notre jeune âge, le patron nous connaissait que trop bien, c'était sans compter sur notre nom de famille. J'ignorais cependant si mon frère s'y rendait toujours, si même la boutique était toujours ouverte.
Une jeune infirmière nous rejoint, la voyant arriver, je ne pus m’empêcher de grimacer, sentant qu’elle allait mettre un terme à ma petite sortie.
« Mlle Kawada ? C’est l’heure de vos examens, je suis désolée de vous déranger, mais il va falloir me suivre. »
« Ah… »
Comme je le pensais… J’affichais une moue déçue, mais je me relevais tout de même prête à la suivre. J’appelais Hikage qui revint vers moi, avant de le rappeler dans sa pokeball. Je finis par ranger les gamelles, je chercherais un endroit pour les laver plus tard. Puis je me tournais vers mon frère, pour un au revoir… Pff, je n’avais aucune envie de retourner là-dedans…
Je souris en voyant à quel point ma sœur semblait heureuse face à l'idée de passer une journée en ma compagnie. Elle se mit alors à réfléchir, enfin … Peut-être un peu trop car, sa mine était différente, songeuse et, maussade je dirais. Peut-être que je me trompe mais, j'en doute. A quoi pense-t-elle ? En tout cas, elle s'empressa de balayer ce qui semblait être des pensées noir pour finir par parler, ou plutôt, dire un mot. Je penche la tête sur le côté en la fixant, attendant la suite. Peu à peu, face à la frimousse qu'elle était en train de me faire et à ses paroles, un sourire s'agrandit sur mon visage tandis que je finis par éclater de rire à la fin. Ça, il y a pas à dire, elle n'a pas changé ! Du moins pas vis à vis de ça ! Akimasa, putain, ça fait longtemps que je n'y suis pas aller. La dernière fois doit dater d'il y a un ans, Akira m'y avait traîné de force alors que je me refusais de retourner là-bas depuis le départ de ma sœur. C'est l'occasion de renouer les liens avec ce cher propriétaire et ses délicieuses ramens !
« Je te l'ai dit, on fera ce que tu veux et non, une boutique d'art et dessins c'est pas pour file, du moins à ce qu'il paraît ! »
Je ris de nouveau, content de pouvoir enfin passer une journée avec ma sœur, même si j'ignore quand encore, bientôt je l'espère. Malheureusement, on nous coupa dans notre conversation. Une infirmière vint vers nous. Putain on peut jamais être tranquille ! Elle nous veut quoi en plus ? Je l'écoute, tandis que je lui jette limite un regard noir. Tss … Pour une fois que je pouvais être seul avec ma sœur, voilà qu'on vient nous emmerder … Je lâche un soupire tout en me redressant, posant mon regard sur ma sœur en lui souriant. Je n'aimais pas voir cette expression sur son visage alors je m'approche d'elle et la serre dans mes bras.
« Tires pas la tronche, sinon je repasse pas demain avec des friandises, ok ? »
Je la relâche, fit un pas en arrière avant de poser ma main sur le haut de sa tête décoloré et lui frotte les cheveux.
« Aller et sois sage pendant tes examens ! T'obéis bien hein ?! »
Je souris, me moquant évidement d'elle pour tenter de la détendre puis, je finis par embrasser son front dans un geste fraternel évidement ! Je pose ensuite mon regard sur l'infirmière et, fit un hochement de tête pour lui indiquer que j'avais terminé. Je n'avais plus qu'à la laisser partir maintenant … Ça me faisait chier mais bon, c'était pour sa santé alors, je préfère qu'elle aille faire des examens pour être sûr que tout va bien, même si pour moi, elle n'est pas malade, du moins, pas réellement ...