e temps passe et des choses se passent, un doux vent ouest se lève, les feuilles jaunissent, l'herbe se couche et le soleil se fait pâle en ce début d'automne. Les mois sont passés comme un souffle, une brise, une bise posée sur la joue de son amante. Beaucoup de choses on changeait, aussi bien dans le monde que chez toi. On ne parle plus de ton art incendiaire, remplaçait par ces feux de forêts qui chagrinent les paysans et effraient les naturalistes.
Restant près de la forêt de Lumna, tu as pris le temps de migrer jusqu'à la ville de Wilma où tu y as résidé ces quelques mois pour parfaire ton entraînement et t'ouvrir au monde. Le jeune homme qui a vécu toute sa vie derrière des murs à bien changé en si peu de temps. Tu étais craintif, agressif, ne gérais pas tes pulsions, ne comprenait pas comment vivaient les gens loin de ta religion ; tu voyais le monde comme une épreuve. Mais maintenant ce n'est plus le cas, l'homme souriant que connaissait Onox était revenu, tu étais sans doute un peu plus tolérant, mais une chose n'avait pas changé, tu étais toujours aussi fou, à ta manière.
Malgré ton ego, tu avais retenu les dire de ce garçon rencontré à Talma, ton étrange tenue, trop voyante, pouvant d'affilier facilement à ce que tu étais, tu l'avais abandonné à contrecœur. Tu t'habillas d'habits plus conventionnels : pantalon et haut noir, tu avais attaché un kimono autour de ta taille, une parure que tu as toujours connue, sans doute qui te donne une légère touche d’excentricité mais au moins tu savais que ce n'était pas un critère unique.
Ces changements avaient pour but que tu te fonde dans la masse, ton rôle était d'étendre la secte, mais tu savais, tu avais réalisé qu'en dehors des murs tu n'étais pas si fort que ça, tu avais tes limites ; et temps que tu ne les avais pas dépassés, tu devais faire profil bas. Petit à petit tu changeas ta manière de vivre sans oublier ce pourquoi tu es là, sans oublier les dieux que tu sers et auxquels tu resteras toujours fidèle même si pour cela tu dois poignarder ton meilleur ami. Parfois dans le besoin, tu te mis à voler, entraîner tes compagnons à déposséder les autres de leurs biens. Stalblind était le meilleur dans ce domaine. Malgré sa patte boiteuse il savait s'y prendre pour obtenir ce dont son maître voulait bien que quelques denrées sucrées le détournassent de temps en temps de sa mission.
Non, aujourd'hui tu n'étais plus le même homme, tu avais appris à apprivoiser ce qui t'entourer et maintenant il était temps de reprendre la route.

Tu sortis de l'appartement, vide, ne laissant que les meubles qui y étaient déjà là à ton arrivée. A vrai dire, tu t'y étais même pas installé, juste poser tes maigres affaires dans un coin et utiliser le lit. Tu descendis les escaliers et glissas les clés dans la boîte aux lettres comme on te l'avait dit.
Wilma était une petite villa où les arts martiaux étaient le mode de vie. Tu en avais d'ailleurs profité pour parfaire ton art du kendo accompagné de quelques prises de jujitsu dans les cas où tu n'aurais pas Onox avec toi. Tu aimais bien cette ville, aussi parce qu'avec tes pokémons spectres, tu ne risquais pas grand-chose.
Tu te dirigeas vers la sortie de la ville, passant devant le centre pokémon où tu t'arrêtas, jetant un regard sur une affiche collée sur la devanture : "Prismillons cherchent nouveaux maîtres. Adoptez en uns pour la modique somme de 1.000 P$.". L'affiche montrait l'image de milliers de papillons colorée volant dans le ciel. Tu te souvins en avoir vu mais tu n'y avais guère fait attention, seule de les trouver fort agréable à regarder.
─ Tu devrais en récupérer un, souffla Onox ce qui te surpris quelque peu.
─ Pourquoi dis-tu ça ?
─ Hum... déjà tu aimes les pokémons, enfin, selon tes périodes. Ensuite ils ont l'air rare et j'aime les trucs rares, sans doute mon côté mondain. Et pour finir, un pokémon vol ça peut être fortement pratique pour voir là où ton regard ne porte pas.
─ Tu voles toi.
─ Non Zach, je ne vole pas, je flotte...
Tu hésitais, tu n'avais pas tant de raison que ça d'en prendre un, mais t'en avais pas plus de ne pas en prendre. Puis tu te dis que si un de ces pokémons s'était présenté devant toi, tu aurais sans doute cherché à le capturer, uniquement pour sa beauté. Oui tu les trouvais vraiment très beaux et en rependant à ton équipe tu te dis que ce ne serait pas une si mauvaise chose. Tu entras dans le centre.

On ne te regardait plus bizarrement maintenant que tu étais habillé comme tout le monde, juste un bref regard pour savoir qui entrait, rien d'autre. Mais bon, certaines personnes commençaient à te connaître, de vu, à force de les croiser ; mais celle qui s'occupait du centre, elle était celle qui te connaissait le mieux.
─ Oh ! Ézéchiel ! S'écria l'infirmière qui rendait des pokémons à un de ses clients. Tu as encore tes pokémons à faire soigner ?
─ Hum... non. C'est quoi cette affiche dehors ?
─ Oh ! Tu te rappelles qu'il y a des nués de prismillons qui sont passé pendant l'été ? Tu hochas la tête en signe d'approbation. Eh bien, il y en a certain qui ont été blessé, on les a donc récupéré, soigné et maintenant on cherche des gens pour les adopter. Ils doivent juste payer les frais de soin, c'est tout. Tu en veux un?
─ Euh... et bah c'est que...
Elle te regardait avec ses grands yeux verts, elle était jolie, très jolie, elle ne te laissait pas indifférent. Tu sursautas lorsqu'elle t'attrapa les mains posées sur le comptoir.
─ Prends-en un s'il te plaît ! Je sais que tu prends soin de tes pokémons et que tu prendras soin d'un prismillon. Je veux les donner à des gens dont j'ai confiance.
Tu ne savais pas quoi répondre, légèrement empourpré par ce soudain contact. Puis tu sentis Onox te donner un coup dans le dos qui t'arrachas un :
─ D'a... d'accord !
Et te fit un sourire d'ange et tu te sentis presque honteux d'avoir cédé aussi facilement. Elle te lâcha les mains et sautilla jusqu'à l'arrière-boutique en rigolant, tu soupiras. Elle revint avec une petite boîte contenant quatre pokéballs et te la posa devant toi.
─ Choisis !
─ Euh... mais je sais pas à quoi il ressemble...
─ C'est ça le jeu ! Enfin d'habitude on les montre mais à toi je trouve ça plus amusant que tu choisisses au pif.
─... franchement..., soupiras-tu.
Tu regardas les pokéballs un moment et te fiant à ton intuition, tu en pris une.


→ Adoption du Prismillon cyclone pour 1.000 P$.

'infirmière regarde Ézéchiel avec des yeux amusés lorsqu'il hésita entre deux pokéballs pour enfin se décider sur l'une d'elles. Faut dire qu'elles étaient toutes identiques, neuves, sans un défaut pour attirer le regard, il était plus facile de décrire la boîte qui les contenait que les balles elles-mêmes, rouge et blanche, simple, banale, laide. Oui car ces couleurs ensemble ce n'était vraiment pas très seyant, encore les superballs, ou mieux, les hyperballs avaient l'air cool, autant une pokéball frisée la banalité à outrance. Mais bon, les jolies pokéballs ça coûtait cher et seuls les riches pouvaient se pavaner avec de belles pièces.
Il souleva donc la boule bicolore, la soupesant comme s'il s'attendait à ce qu'elle pèse plus lourd ou plus léger que d'autres, mais non, l'équilibre parfait. Faut dire que ça aurait été handicapant si elles pesaient le même poids que ce qu'elles contenaient, un douduvet ça passait mais un galeking c'était un coup à se briser le dos.
─ Bon ! Tu l'ouvres au lieu de buguer dessus ! S'exclama la jeune femme tout sourire.
Ézéchiel sursauta légèrement, levant le regard vers elle, un peu gêné.
─ Oui, bien sûr, répondit-il en actionnant l'ouverture de la pokéball.
Un rayon rouge, désagréablement aveuglant prit la forme d'un majestueux papillon bleuté, arborant des motifs plus complexes que ceux vu par Zacharie dans le passé. Le prismillon battit frénétiquement des ailes avant de s’échapper vers le haut et se poser sur un des lampadaires du centre, l'air plus que craintif.
─ Hum... j'ai oublié de te dire qu'ils sont sauvages à la base donc il se peut qu'il soit farouche au début.
Le jeune homme la regarda de travers, pensant qu'il allait devoir apprivoiser une bête qui pouvait s'envoler au loin à tout moment. Il reporta son regard sur l'insecte qui baissa la tête pour se cacher un peu mieux malgré ses grandes ailes dépassant du lustre de façon ostentatoire. Cela fit rire le prêtre qui demanda un peu de nourriture pokémon à l'infirmière pour l'attirer, la tendant vers lui. Le prismillon se montra d'abord réticent, puis petit à petit il se rapprocha du bord du lustre avant de s'envoler et prendre avec hésitation la nourriture. Il s'éloigna tout de même vers le haut pour manger en tenant la croquette entre ses petites pattes. Ézéchiel recommença le processus pendant une vingtaine de minutes jusqu'à ce qu'il mange devant lui, mais il n'arriva pas à le toucher réellement, l'animal esquivant le contact. Il allait prendre le temps d'avoir sa confiance, déjà il avait compris que son nouveau maître ne voulait pas lui faire de mal ce qui était déjà un bien. Mais lorsqu'il décida de le ramener dans sa pokéball ce fut le drame, le pokémon esquiva le rayon et partie loin de lui, totalement paniqué.
─ Tu veux pas revenir dans ta pokéball? Demanda-t-il.
Onox fit la traduction au prismillon, le lien affectif avec Ézéchiel étant encore inexistant pour qu'ils puissent se comprendre. Il secoua la tête frénétiquement en guise de négation.
─ Soit, tant que tu ne fuis pas je te laisse libre de voler.
À l'entente de ces mots, il se détendit et revint vers son nouveau dresseur le regardant avec insistance pour voir s'il ne mentait pas, puis il se mit à faire du sur place à ses côtés, donnant sa chance à cet humain qui se montrait gentil avec lui.
─ Comment tu vas le nommer ? Demanda soudainement l'infirmière.
─ Mothula Moon.


→ Déplacement vers l'île de Runya [Event]
→ Topic clos.