La chance me sourit quand la mère de Lizzy débarque à l'entrée de la ville dans la voiture d'un inconnu, mais ça c'est une autre histoire dont je me fous complètement. Une fois la gamine foutue dans le coffre.. bon d'accord juste sur la banquette arrière, de mon côté je courrais déjà au centre pokémon pour y soigner Tao. Je savais qu'au fond, ce n'était pas grand chose, mais tout de même, le pauvre a dû passer vingt bonne minute au fond de son trou, pas évident. Comme il fallait attendre un moment, tout ce que je pouvais faire c'était les cent pas dans le hall du centre pokémon. Pour être franche je me suis plutôt assise parce que le voyage m'a épuisé. Aka était assis à mes pieds, Nil allongée sur mes genoux. Un jeune dresseur vint à mon contact en voyant que je possédais, tout comme lui, un Kaiminus. Il m'a aussitôt parlé de cette technique qui lui a récemment apprise. Ce jeune dresseur âgé d'environ quinze ans se montra tout enthousiaste. Nil bondit soudainement, apparemment emballée à l'idée de maîtriser une nouvelle attaque. Je suis donc ce petit bonhomme dehors, son Kaiminus est encore plus surexcité que le mien, de quoi m'éviter de me plaindre de Nil pendant peut-être quelques heures.

Apparemment, le tempérament impulsif aide pas mal le tout consiste à propulser un jet d'eau bouillant. Je me demande comment Nil est censée produire une eau brûlante que l'eau habituellement froide de d'habitude, mais je suppose que ce genre d'attaque plutôt particulière nécessitera des heures d'entraînements. Ce que me confirme le jeune gamin, tout en m'affirmant que le principe de base est à comprendre, il suffit ensuite de le perfectionner. Enthousiaste, Nil essaye de propulser ce jet d'eau bouillant comme son comparse face à elle. L'essai ne s'avère pas bien concluant, l'eau était au contraire aussi glacée qu'habituellement. Les deux Kaiminus échangent un charabia incompréhensible et Nil recommence plusieurs fois, prenant son temps avant de lancer le jet d'eau. Au fur et à mesure, l'eau semble plus chaude, sinon moins glaciale, mais c'est encore loin d'être ça. Autant dire que mon séjour à Merya promet d'être plus intéressant que prévu. Comme l'infirmière débarque soudainement en m'annonçant un rétablissement quasi complet de Ptitard, elle m'annonce cependant que sa patte nécessitera plusieurs mois de repos. Me vint aussitôt l'idée géniale d'envoyer Tao en vacances chez mon père. J'abandonne donc quelques instants le garçon et son kaiminus et tout en tapant son numéro sur l'holokit, me dirige avec la ball de Tao en main vers l'ordinateur. Heureusement, il décroche au premier appel et je lui annonce que je lui envoi l'un de mes pokémons, le jeune Ptitard le temps de sa convalescence. Ce qu'il accepte avec joie, apparemment heureux de me rendre service, il en profite même pour me demander quand je passerais de nouveau par Wilma. J'abrège la conversation, bien que l'idée de me voir traîner dans Merya ne semble pas lui convenir.

De retour devant le centre pokémon, le gamin laisse son Kaiminus se charger de la formation de Nil, après tout plus apte à lui apprendre la façon dont un Kaiminus lambda maîtrise cette technique. Avec Aka, nous observons avec patience en attendant ce moment où l'eau finalement brûlante jaillira. Disons qu'après ça, l'entraînement ne fera que commencer, mais c'est toujours un bon début. Et un chouette coup de chance que d'avoir un gamin qui m'offre la disquette de l'attaque, parce que son pokémon favoris est Kaiminus. Elle est bonne quand même, en espérant qu'il ne soit pas aussi gentil avec tout les inconnus qu'il rencontre, il risque fort de rencontrer des problèmes, cela dit c'est pas mes oignions.

Une fois la démonstration terminée, je m'enfonce un peu plus dans la ville à la recherche d'une auberge. Comme l'entraînement de Nil ne fait que commencer, au vu des prix de certaines auberges, il y a de quoi envisager y rester quelques temps. Je prends ma clef pour une semaine, peut-être que l'arène de Merya sera mon premier défi. Mais pour cela, Nil devait s'entraîner encore et une semaine serait peut-être insuffisant au bout du compte. J'installe tout de même mes affaires dans cette petite chambre du troisième étage de ce qui semble être une vieille bâtisse. Suffit de bien regarder le papier pas qui orne les murs pour comprendre que le premier habitant des lieux remontent à des siècles. Tout y est kitsch à vomir, cela dit j'y serais pour dormir alors la décoration m'importe peu. Une fois le tout soigneusement rangé, je file avec Aka et Nil en ville afin de trouver quelques challengers pour débuter cette semaine d'entraînement. Aka, NIl et moi-même avons encore beaucoup de travail.

Dehors, la soirée ne saurait tarder, mais les innombrables lampadaires illumineraient la ville. Cela dit, j'avais encore quelques heures devant moi, ce qui me permet également de découvrir les alentours de l'auberge pour éviter de m'y perdre. Merya est plutôt grande, mais pleine d'une étrange bonne humeur. Les bars sont nombreux et remplis, les gens chantent et s’exhibent. La "ville de la fête", ça explique le discours de mon cher paternel en sachant d'où je lui envoyais Tao. Je lui dirais ce qu'il voudra entendre à l'occasion, en attendant j'avais surtout besoin de trouver un dresseur qui n'est pas encore bourré et qui ne dirais pas non à un petit défi. J'ai briefé Aka et Nil avant de partir, le but c'est de se taper l'arène et de remporter notre premier badge. Nil est toujours partante pour se battre faut dire.

Quelques minutes suffisent à ce qu'une autre dresseur porte son intérêt sur ma personne. Elle ne semble pas plus âgé, cela dit sa jupette est plutôt courte pour un temps pareil. L'inconnue engage la conversation une fois à ma hauteur, après un peu de blabla de trop elle engage le duel en guise d'entraînement. Hormis le fait que cette demoiselle ne me plaît pas, je suis ravis qu'elle m'ait trouvée. Nil et Aka se montrent enthousiasmé à l'idée d'un petit combat improvisé. Elle sort un pokémon et je m'empresse d'utiliser mon pokédex, parce que ça sert surtout à ça. Donc un Pifeuil, une chose au long nez de type plante et ténèbres. En théorie ? Du gâteau pour mon très cher Aka, je vois qu'il s’endurcit de jour en jour et il est grand temps de s'offrir un véritable combat. Tout ce qu'il lui suffit de faire, c'est de porter précisément le coup fatal et j'ai comme la sensation qu'il a ça en réserve. Cela dit, je n'ai aucune idée de ce que peut cacher cet adversaire à l'allure clownesque. Qui sait quel genre de mauvaise surprise elle nous réserve. Le moment est enfin venu et je peux dire que cette semaine d'entraînement débute réellement.

Aka s'élance devant moi, faisant face à son nouvel adversaire. Il a passé quelques temps à perfectionner sa technique, mais je pense que l'attaque casse-brique devrait calmer les ardeurs de la donzelle qui se pavane de façon aguicheuse sans raison apparente. En tout cas, le Pifeuil semble teigneux et tandis que sa dresseuse fixe une direction tout autre, il grimace et gesticule de façon étrange, peut-être une sorte de provocation ? Seul Aka peut le savoir et encore, je crois qu'il ne pige pas non plus le sens de ce spectacle. Cela dit, les hostilités s'annoncent et j'espère très sincèrement que Aka lui fera bouffer le gravier.

Le Pifeuil s'avère plus vif, il s'avance alors rapidement vers Aka, lui plantant sa paume de main en plein dans la face de son adversaire. Aka semble cependant s'en remettre assez vite, secoue nerveusement la tête et s'apprête à riposter. Légèrement mal en point après ce coup, qui heureusement, ne fut pas le seul de ce combat. Une chance pour Aka, qui s'avère un peu plus résistant ou l'adversaire un peu moins coriace. Cela dit, il tient encore debout et c'est une bonne chose. Maintenant qu'il maîtrise correctement sa nouvelle attaque, je l'encourage à nous faire une démonstration. Le coup, bien porté, suffit à envoyer son adversaire au tapis, étonnement. Surprise, mais surtout enthousiasme par ce court et savoureux spectacle, je suis carrément motivée pour la suite du combat. La nana d'en face, elle-même surprise de la puissance de l'attaque d'un petit Debugant m'assure que la suite ne sera pas aussi simple. Elle lance sa pokéball et voilà qu'un monstre gigantesque apparaît. Pokédex en main, j'analyse la bête qui mesure pas moins de deux mètres. Rien que ça ! Un type plante et vol qui à des bananes qui lui pousse autour du cou. Un étrange spécimen plutôt exotique... Et elle ose me faire croire qu'elle s'entraîne pour l'arène, elle me semble carrément prête avec son titan feuillus là. Je regarde Aka, qui paraît tellement minuscule à côté de ce Tropius. Quant à Nil, l'envoyer au combat serait une perte de temps, tout la désavantage si je l'envoi au combat, en plus de sa taille microscopique à elle aussi.

Autrement dit, ma bonne humeur du début du combat s'estompe lentement pour laisser place à un goût amer de cette victoire un peu trop précipité. Aka et Nil ne peuvent rien, clairement, j'en ai l'intime conviction que les envoyer sur le terrains serait une bêtise. L'un après l'autre, il me reviendrait totalement épuisé et tout ça pour un défi qui ne semble pas bien équitable. « T'as gagné. Tu peux largement te le faire ton champion.. » C'est le visage fermée que je lui laisse la somme de tout bon perdant en combat pokémon, dire que je lui file mon pognon, elle ira boire à sa victoire en racontant que son Tropius m'intimidait trop. Pas vraiment, c'est plus une histoire de logique. Quand je vois que le combat est perdu d'avance, à quoi bon continuer et les envoyer à la boucherie. Surtout pour une inconnue qui se dandine sans cesse. Aka m'en voudra sûrement, il déteste perdre. Cela dit, viendra un jour où nous n'aurons plus besoin de faire demi-tour, mais je devrais me trouver des adversaires un peu plus à ma hauteur. Cette pimbêche, elle voulait juste se la jouer en voyant très bien que ce serait du gâteau puisque Nil et Aka étaient à mes côtés. Frustrée d'avoir déclarer forfait, je tourne les talons en espérant ne pas la recroiser, si ce n'est pour lui mettre une vraie raclée, un jour. L'arène est encore loin, c'est assez déprimant, cette sortie aura donc été brève, je retourne sur mes pas pour regagner ma chambre et réfléchir à la suite des événements.

Une fois dans la chambre, je me rends compte que l'entraînement n'est pas suffisant, peut-être que je m'y prends mal. Ce que je sais, c'est qu'au vu du prix de l'auberge, je peux me permettre de rester encore quelques temps en ville. Et prendre du temps pour réfléchir, rencontrer d'autres personnes sans pour autant engager un combat, prendre un peu de bon temps aussi. Ce soir, je sors en ville, cela dit je reste à proximité de l'auberge, par précaution. J'entre dans le premier bar qui passe et m'installe à une table, fixant l'écran de télévision qui retransmettait les informations. Il était encore tôt pour faire une soirée au bar, cela dit, j'aimerais boire quelques bières pour me détendre et penser à autre chose. Il serait temps d'arrêter de se croire meilleure que les autres, comme tout débutant, je rame, je patauge et je galère de façon interminable. Je crois avancer de plusieurs mètres, alors qu'en fait on peut le compter en millimètres. Je sirote une bière fraîche et fruitée, tout en réfléchissant à comment entraîner convenablement mon équipe. Peut-être qu'arrêter de fuir les combats trop difficiles seraient une bonne chose, après tout il faut connaître les échecs, personne ne peut faire un parcours parfait. Je devais croire que je pourrais y arriver avec Aka, mais la réalité c'est que je suis très loin du compte et je me berce d'illusion. La bière m'aide à réfléchir, là toute seule au fond de ce petit bar étonnement tranquille. Quoi qu'il en soit, dés demain, l'entraînement va commencer, Nil doit toujours maîtriser cette attaque et ça ne semble pas gagné. Je vais déjà faire en sorte qu'ils maîtrisent parfaitement chacune des techniques qu'ils connaissent. Ensuite, nous pourrons aller taper du dresseur et se faire du fric. Parce que perdre, c'est l'humiliation, mais c'est aussi se faire prendre son pognon.