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 Garand Worlov, en exil.

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Anonymous
Invité
Jeu 19 Fév - 22:35



Informations du dresseur
• Nom : Worlov
• Prénom : Garand
• Sexe : Homme
• Date de naissance : 10 octobre 1960 (60 ans)
• Lieu de naissance : Kanto
• Lieu de résidence : cabanon abandonné près de Tarme
• Orientation sexuelle : Hétérosexuel avec penchant pour le viol
• Métier : Chercheur
Description du dresseur
    Caractère :

Qui je suis, voilà une question compliquée. Pour le moment, je suis Garand Worlov, chercheur. Chercheur, voilà peut-être le dénominateur commun avec le reste de ma vie. Worlov, ça n’a pas toujours été le cas. Pauvre Garand, rétrospectivement je suis persuadé qu’il serait allé bien plus moins que moi avec son talent. Quelle grande perte pour la science. Mais je ne suis pas du genre à accepter que l’on me laisse sur la touche. Il ne le savait pas, il l’a appris. D’une certaine manière, c’est aussi ça, la science.
En ce qui me concerne, j’ai vieilli. Je ne suis plus l’arriviste dynamique et prêt à tout que j’étais quand j’ai tué Worlov et pris ses expériences. Qu’on se comprenne bien, je suis toujours arriviste et prêt à tout. Mais je suis moins dynamique. A soixante ans, les choses ne vont plus exactement comme elles devraient, bien plus sur le plan moral que physique d’ailleurs. J’en ai eu ma claque du tumulte de Safrania et de sa pègre pathétique.  Après quarante ans là-bas, il était temps d’aller voir ailleurs.
Dans la vie, je n’ai qu’une seule motivation, mais elle est puissante : réussir à faire marcher les expériences que j’ai détournées. Une catastrophe jusqu’à présent. Pendant des décennies je me suis heurté à un chiffrage d’une profondeur abyssale, à des données d’une complexité sans nom que ce génie inspiré et méfiant de Worlov a mis au point. Réussir à le décoder et le comprendre, c’est la garantie d’un succès immense. Le monde ne sait pas jusqu’où Worlov a été capable d’aller. Moi non plus. Mais après avoir gratté la surface pendant des années, je sais au moins que c’est sans commune mesure.
On peut donc aussi dire que je suis quelqu’un d’assidu et de persévérant, et de très obstiné à la tâche. En revanche, pour ce qui est de l’échange et du contact humain, autant oublier. Après tout, je suis un assassin. Et un violeur. Et un plagiaire. Et un misanthrope.
Mais pas une bête fauve. J’ai toujours réussi à garder le contrôle, même si je suis capable de choses que la plupart des gens jugent atroces. C’est ma force, et la seule chose que l’âge ne m’ait pas repris. Avec ça, je suis quelqu’un de profondément logique. Je ne fais pas inutilement souffrir, pas si ça n’a rien à m’enseigner ou à m’apporter. Je peux même me montrer particulièrement serviable et utile, pour les mêmes motifs qui me poussent à injecter pokémons et humains avec du venin de Nostenfer quand je veux en étudier les propriétés.
J’exècre l’éthique plus que tout. Pour moi, il s’agit d’une barrière terrible à la seule chose qui puisse donner un sens à ce monde, la connaissance. Un reste d’obscurantisme moyenâgeux de prêtraille de la croix d’or  ou de distordus.
Cela vous surprendra peut-être, mais je suis également capable de maintenir les apparences de la sociabilité. Dans le ferry, vous ne remarqueriez sans doute même pas le vieillard aux cheveux blanchis et au visage creusé, les yeux dans le vague et les vagues. A un dîner, vous iriez peut-être même lui adresser la parole, le voyant assis tout seul à une table devant un verre d’eau claire, vous disant que peut-être il va rejoindre ses petits-enfants et les aider à construire une cabane avec ses vieilles mains noueuses. Et ça ne vous traverserait jamais l’idée que je puisse le lendemain être en train de me torturer le cerveau pour sortir du bloc de données brutes de Worlov la moindre once de sens, après avoir violé et tué une ranger un peu pénible venue s’assurer que « le vieux » n’avait besoin de rien.
Oh, rassurez-vous, j’exagère. J’ai bien trop besoin qu’on me laisse en paix pour me permettre encore ce genre de fantaisie. Mais, dos au mur, je ne réponds de rien.
Je ne suis pas quelqu’un de bien. Mais vous ne vous en rendrez peut-être pas compte tout de suite. Vous l’apprendrez, peut-être à vos dépends, ou peut-être aussi que vous ne le réaliserez jamais. Sur la ligne du professeur mielleux qui écrit dans les revues de facteur d’impact 2 des articles sur la répartition des tailles de magicarpe selon la salinité de l’eau, façon « les Mystherbes de la Science », ou bien sur celle du vieux fou acariâtre à la recherche ni plus ni moins de la vie artificielle, je connais mes discours.

S'il fallait me classifier, je ne suis pas à proprement parler un tueur en série mais un opportuniste amoral (je ne tue pas pour le geste en soi, mais pour ce que je peux y gagner, aussi je n'ai pas de motif régulier autre que ce qu'il y a de plus pratique à un instant t, ni de manie meurtrière qui m'oblige à tuer). Je n'aime pas tellement le terme de "psychopathe", parce qu'il suppose que je suis un malade, mais je dois reconnaître qu'il convient à peu près pour me distinguer de vos passants normaux. Toutefois, j'ai quelques principes qui me font échapper à cette réduction, que les psychopathes uniquement égoïstes n'ont pas: mon amour de la science est sincère et profond, et je suis prêt à tout pour la faire avancer à ma manière.
    Physique :

• Taille : 1m85
• Teint : pâle et cireux
• Cheveux : Longs, blancs avec quelques cheveux sombres épars
• Yeux : gris délavé, injectés de sang la plupart du temps
• Particularité : Amateur de blouses de laboratoire extra-longues, porte en général un étui à seringues et une trousse de dissection à la ceinture. Affecte de porter des bottes à hauteur du genou. Porte quasiment systématiquement des gants en fibre de Nucléos, résistants et souples, pour ses expériences.  
    Histoire :

Je suis né à Kanto, dans un non-lieu aux alentours de Lavanville qu’ils ont rasé pour installer le souterrain intercités. De mes parents et de cette période, je n’ai qu’un vague souvenir, celui de mes premiers meurtres. Des meurtres d’opportunité, presque innocents tant je partais d’un sentiment naif. J’ai tué mes parents parce que, du haut de mes neuf ans, j’avais appris que la jeune Compagnie Sylph avait un programme de recueil des orphelins pour leur permettre de s’insérer dans la vie active dans les meilleures conditions possibles, peut être meilleur que les écoles standard (et sans aucun doute meilleur que la classe de Lavanville, une garderie plus qu’autre chose, les élèves de tous les niveaux dans la même salle surveillés par deux instituteurs débordés et à côté de la plaque).

Je me souviens quand même que ça avait été très dur. Je me réveillais la nuit en pleurant en silence, pas certain que j’y arriverais, terrifié à l’idée que mes parents se rendent compte de ce qui se passait ou que je puisse me faire prendre après. Mais il faut dire que je ne manquais pourtant pas de ressources, pour un gosse. Ma mère, une femme énergique et généreuse, enfin telle que je m’en souviens, était employée de la pharmacie de Lavanville, à une époque où les centres pokémon n’existaient pas encore tels qu’on les connait et où l’on soignait humains et pokémon avec le même remède de galopa. Mon père était gardien de la tour Pokémon, un métier lugubre pour un homme lugubre et dépressif. J’avais pour mon projet une aide considérable, l’accès aussi bien à l’arrière-boutique de la pharmacie, mais également un coin tranquille parmi les tombes où « expérimenter », déjà, en cachette. La tour de Lavanville n’était pas encore le moulin bondé que ce fut des années 90 à la construction de la radio dessus au mépris de tout respect pour les morts.

Tout est affaire de dosage. L’extrait de venin d’Arbok apaise les douleurs musculaires et réduit les palpitations à petites doses. Mais passé quelque gouttes, la relaxation devient permanente.  Je m’exerçais sur les osselaits et les ossatueurs, qui à l’époque pullulaient dans le cimetière, en préparant des boules de viande imbibées de poison. Mais les premières tentatives ne marchaient pas bien, les pokémons se rendaient compte que la viande était étrange. Donc j’appris à camoufler les goûts, d’abord avec des substances inoffensives, puis avec ce que je trouvais dans l’arrière-boutique de suffisamment inquiétant, et de suffisamment inutilisé pour que ma mère ne s’en rende pas compte. Un jour, un premier osselait, tout jeune et pas encore très dégourdi, fut le premier à tomber dans le piège. Puis deux. Puis dix. Des cadavres dans un cimetière, mon père en perdait la raison, il pensait à une épidémie. Enfin, un matin, ce que j’attendais eu lieu : mon père revint de la tour après avoir enterré un ossatueur. J’étais prêt. Il était crucial que ma mère meure en premier, afin qu’elle ne puisse pas appliquer les premiers soins à mon père. Je surdosais donc légèrement en préparant mon piège, qui n’était rien de moins que de farcir les trois quarts de la tarte de baies Willia du dimanche - un dessert rituel dont la saveur me revient plus que les traits de ma mère, qui le cuisinait sans nul doute avec amour-  avec ma préparation toxique, et de manger la dernière part.
Je passais très près de la mort, à cause de la découpe imparfaite du gâteau par mon inutile de père. Mais aussi bien lui que la fière cuisinière n’en réchappèrent pas. Rétrospectivement, ce fut une chance, car l’enquête, hâtive pour les petites gens que nous étions, conclut à une intoxication alimentaire aggravée, mais accidentelle.
Quelques mois après, j’intégrais le programme d’éducation de la Compagnie Sylphe, et étais envoyé à l’école à Jadielle pour deux ans. Sur cette partie je ne m’appesantirai pas, tant elle est sans intérêt. Aucune amitié, je ne goûtais pas la solidarité des petits traumatisés comme moi. Un autre de mes camarades eut la malchance de goûter une de mes préparations discrètes, et succomba, deux jours après qu’il m’eut fait poursuivre dans tout le voisinage par son rattata, une bestiole vorace et mauvaise. Il va de soi que le monstre mauve subit le même sort que son dresseur. Hormis cela, ce fut un parcours morne, à l’écart de tout, qui me convenait en fait parfaitement. Je fus transféré en interne au collège de Safrania avec une bourse d’aide de la Sylphe, et je connus un embryon de vie adolescente là-bas.
Toujours incapable socialement de me trouver une place parmi mes pairs, et surtout la gent féminine qui commençais à m’intéresser, j’en vins à nouveau à l’inévitable, auquel j’ajoutais l’injustifiable.
Cette période fut terrible pour moi, car je renouais avec l’angoisse d’être pris, peut-être plus conscient de mes actes qu’avant. Mais je trouvais aussi dans cette angoisse un puissant moteur. Mon comportement touche à tout et ma curiosité intellectuelle, ma fascination pour l’expérimentation en tout genre, tout cela me poussait vers l’avant, rien ne me résistait, pas plus que la jeune fille n’avait pu résister, une fois paralysée par une dose assommante de poudre d’écaille d’ailes de papillusion, patiemment récoltée lors d’une sortie scolaire sur la route menant à Carmin sur Mer.

Mais mon passage du collège de Safrania à son lycée eut une bien plus grande importance que mes premières amours. Ce fut là-bas que je rencontrais pour la première fois Garand Worlov. Il était de deux ans mon aîné, et était déjà un génie. Il passait ses journées à bricoler dans son garage sur une machine à cartes perforées qu’il avait récupérée quand l’institut de statistique Céladon avait décidé de s’en séparer pour quelque chose de plus moderne, une machine gigantesque qu’il osait appeler un mini-ordinateur. Je le revois encore, ses chemises blanches trop grandes, la tête pensive, caressant machinalement la tête de son sabelette roulé en boule entre ses jambes, assis en tailleur dans le garage mal éclairé qui puait l’huile pour moteur de sa motocyclette trafiquée.
Je fis sa connaissance un soir que j’étais resté dans la classe de technique et d’artisanat, alors qu’il était venu chiper un transistor au gros poste de radio de la remise. Se voyant découvert, il me proposa de venir voir ce qu’il en ferait. J’acceptais, curieux de savoir quel genre de chantage je pourrais mettre au point par la suite pour tirer parti de cet aîné débrouillard.
Ce fut une révélation. Pour la première fois, je voyais la lumière. Worlov me présenta à cette science encore en plein essor, l’informatique, que je ne connaissais que de très loin. Me voyant passionné, il me prit en quelque sorte sous son aile. Il fut surpris de mon assiduité et de mon utilité, capable que j’étais de récupérer n’importe quel composant qui pourrait être utile pour faire marcher « la bête », comme on l’appelait. Je délaissais un peu la chimie et mes chers poisons pour me lancer tête baissée dans cette nouvelle discipline. Mes résultats auparavant bons chutèrent dramatiquement, mais je n’en avais cure.
Ce fut pour moi une période d’un faste sans nom, je commettais moins de crimes, je n’en avais plus l’utilité. J’appréciais même Worlov, fraternel sans être condescendant ni trop familier. Contrairement à moi, c’était quelqu’un de très capable socialement, et je l’enviais un peu pour ça. Mais il n’en profitait presque jamais. Les filles, à ses pieds à cause de son charme ravageur de beau ténébreux et mystérieux, passaient après la bête.
Deux années durant, ma vie prenait un tour enfin singulièrement normal.
Mais au début de l’année 1978, Worlov disparut. Engagé par un laboratoire de génétique à Cramois’île, repéré pour « la bête », qui entre temps était devenu un petit phénomène dans le quartier.

Je me retrouvais seul, sans ce mentor stimulant et sans support sur lequel travailler. J’enrageais. Mes résultats mauvais ne me permettaient plus de profiter des bourses de la Sylph, et je me retrouvais coincé à Safrania. Par chance, je me retrouvais quand même employé subalterne de la firme, cruellement en manque de main d’œuvre pour mettre au point les premiers prototypes de poké ball de série entièrement synthétiques, sans artisanat noigrummier, qui allait la propulser au sommet de l’économie.
Le rythme était considérable, et je n’eus plus que le temps de m’occuper de ma propre survie financière, dans une ville qui devenait de plus en plus infestée de criminels et de voleurs, flétrie par des taxes absurdes et corrompue jusqu’à l’os. Ce ne fut qu’en 1984 que je pus enfin sortir la tête de l’eau. J’avais vécu chichement pendant quatre ans, économisant chaque pokédollar. Enfin, je pouvais me payer le déplacement jusqu’à Cramois’île, et de quoi me loger quelque temps là-bas.
Ce qui m’attendait fut une déconvenue cruelle. Je retrouvais bien Worlov, qui entre temps était devenu chef de laboratoire, le plus jeune dont on ait entendu parler.
Il accepta bien entendu de me recevoir, mais je remarquais en quelques secondes à quel point il était changé. Son statut avait en quelque années métamorphosé le jeune type sympathique et insouciant que j’avais appris à apprécier en un savant prétentieux et austère.  Il n’avait que peu de temps à me consacrer, était désolé d’apprendre que j’avais eu une vie aussi triste à Safrania.

Ce fut ce qui me décida pour de bon. Il était désolé ? Bien, il allait pouvoir se faire pardonner, et m’offrir la vie qu’il menait. Je décidai de le tuer quelques jours avant que mon séjour à l’hôtel minable de Cramois’île n’arrive à son terme. Ces dernières années, les antidotes avaient fait des progrès remarquables, et il n’était plus question de tenter de l’empoisonner. Je le poignardais donc, une première pour moi, avec un scalpel de laboratoire. Je dus m’y reprendre à plusieurs fois, la courte lame plantée dans son cou ne l’avait pas achevé à la première frappe. Ses cris alertèrent son pokémon, qui avait évolué en sablaireau. Une fois de plus, je frôlais la mort, quand le pokémon déchaîné se jeta sur moi, toutes griffes sorties. Par chance, l'appartement de Worlov était au rez de chaussée du complexe de logements de fonction des laboratoires, et était en conséquence très bien isolé phoniquement. En outre, une part non négligeable de chercheurs faisaient des heures supplémentaires jusqu'à des heures très avancées. Aussi, personne ne réagit aux quelques cris de mon ami, hormis son ignoble rongeur. Je garde d’ailleurs des traces de cet affrontement, qui prit fin quand je parvins à éborgner le monstre avec le scalpel, ce qui me permit ensuite de lui briser la nuque avec une lourde chaise en bois. Je me souviendrai longtemps de cette nuit, où, couvert du sang de mon ami, de son pokémon et du mien au point que mes vêtements se raidissaient, poisseux, je fouillais chaque recoin de l’appartement de Worlov pour en retirer tout ce qui pouvait d’une manière ou d’une autre avoir à faire avec son travail. L’avantage de l’île, qui à l’époque n’était pas très peuplée, fut de pouvoir effacer aisément les traces de la fin de mon ancien mentor, qui n’avait plus de liens avec sa famille. Je lestai les deux cadavres, et les jetai à l'eau à la nage aussi loin que possible de la rive, chacun d'un côté de l'île, au sud et à l'est. Attirés vers le fond et rapidement consommés par la faune locale, il y a peu de chances qu'ils soient jamais découverts, et encore moins qu'ils soient identifiés. Après tout, la plongée n'est pas aussi fréquente à Kanto qu'à Hoenn.
Cramois'île n'est pas grande et n'était pas très vivante, la nuit était calme et les plages sud et est peu fréquentées. Après tout, la majeure partie des habitants étaient des chercheurs en volcanologie, des généticiens ou des géologues. Pas spécialement un peuple de fêtards ni de plagistes.

Je rédigeais ensuite un faux au nom de Worlov, disant qu’il démissionnait immédiatement pour accepter un meilleur poste à l’étranger, et qu’il enverrait un de ses amis chercher ses affaires au laboratoire, une décision sans appel. Muni de toutes les clés que j’avais pu trouver dans l’appartement, et une fois à nouveau présentable dans des vêtements empruntés à Worlov, je me rendis à son laboratoire. Ses collègues en colère et déçus blâmaient la « décision »de mon ami. Mais j’avais enfin la main sur ce qu’il me fallait plus que tout : le travail personnel et les dossiers du génie. Même si les cramois’îliens ne me laissèrent pas récupérer les projets  de génétique du laboratoire qui étaient à leur profit, je savais que l’important était ailleurs. Et je trouvais dans une armoire forte de son bureau ce que je cherchais : la bête, sous sa nouvelle forme.
En 1984, j’étais l’un des premiers à faire face à l’un des prototypes de stockage de données sur support organique de synthèse, le projet Maru de la Sylph, dont j’avais juste entendu parler.

Le vrai souci pour moi fut ensuite de nettoyer l'appartement et de me débarrasser du maximum de mobilier de Worlov en quelques jours pour pouvoir résilier le loyer.  La plupart des gros objets partit à la décharge, tandis que j'emportais ce que je pouvais revendre de valeur en revenant à Safrania (même si ce n'était pas grand-chose, ça m'aida à tenir). Je réglais également aussi vite que possible les différentes factures annexes que je pus trouver chez lui, afin d'éviter que l'on vienne les lui demander et que ça soulève trop de questions.
Comme Worlov avait donné signe de vie par sa lettre de départ quelques jours après, il ne fut pas été reporté comme disparu et il n'y eut pas d'enquête. Garand était quelqu'un d'agréable que son travail avait changé, et il s'était beaucoup éloigné de ses amis (moi y compris), au point de ne plus donner de nouvelles. Son départ abrupt de Cramois'île n'était pas plus surprenant le connaissant que son départ de Safrania.
Le fait que Worlov travaillait sur un projet de la Sylph sur ses heures au laboratoire de génétique n'avait sans doute pas aidé à l'intégrer parmi les chercheurs de l'endroit, et ils ne vinrent pas le réclamer, vexés peut-être par son départ subit.
Au final, ce meurtre était un investissement, avec un risque majeur décroissant avec le temps. Ayant bien assuré mes arrières, je n'eus pas de problème. La seule chose qui pourrait me menacer maintenant serait que quelqu'un connaissant Worlov parte, comme moi avant, à sa recherche. Je ne vois personne susceptible de faire ça, mais ce n'est pas impossible. Pour le moment, ce n'est pas arrivé, je touche du bois.

Au début, je renouais avec ma crainte que l'on me trouve, mais assez vite cette inquiétude s'évanouit.
Peu de gens le savent, mais dans des régions comme Unys, seul un meurtre avéré sur trois est résolu. Ils sont déjà surchargés et encombrés de cold cases. Pourtant, les rangers d'Unys demeurent parmi les mieux équipés, et sont en proportion très nombreux dans la population.
Alors à Kanto, enquêter sur mes pauvres parents qui n'ont jamais causé de problème ni été importants pour quiconque dans un endroit aussi quelconque que la banlieue de Lavanville, sur un gosse à la santé fragile à Jadielle ou sur un scientifique qui avait coupé les ponts avec ses amis et n'était même pas donné pour mort...
Tous ces vieux dossiers ont été enfouis par la suite avec la vague de criminalité des années 90 et 2000. Maintenant, ils sont prescrits et classés.

Je considère que c’est après ce jour-là que ma vie commença réellement. Je retrouvais un sens, un but et des moyens à ce qui n’avait été que de la survie incohérente. Je soumis à parution sous le nom de Worlov un certain nombre d’articles brillants qu’il avait rédigés et que je me contentais de mettre en forme, qui me mirent à l’abri du besoin pendant un temps alors que je regagnais la ville pourrie de Safrania.
Les six premières années de cette renaissance, je les passais à essayer de déchiffrer le code manuscrit qui verrouillait l’accès à tous les travaux sensibles de Garand Worlov. Je progressais lentement, et l’informatique plus encore, ne me permettant que très peu d’accélérer le travail. Le parallélépipède Maru restait sur un coin de la table, inactif, empli de ses mystères. Un des premiers documents que j’avais pu déchiffrer expliquait comment le mettre à jour en le connectant sur les réseaux de télécommunication, encore balbutiants, ce que je ne manquais pas de faire. J’étais chaque seconde émerveillé de voir ce qu’en 4 ans mon ancien ami avait réussi à faire. Il était évident qu’une partie gigantesque de ses travaux avait été murie à l’avance, sans doute depuis le collège, voire même avant, et qu’il n’avait fait que les formaliser, maintenant qu’il en avait la possibilité et l’infrastructure adéquate.

Puis commencèrent les années 90, triste période pour Kanto. Les gangs de bikers qui contrôlaient les rues étaient chaque jour de plus en plus organisés, et la Sylph elle-même se retrouvait emportée dans le tumulte, peu à peu supplantée sur le plan commercial par la Devon d’Hoenn et sur la recherche par le dynamique laboratoire alcéen d’Helmut Van Kleef.
Pour moi, cette période était une aubaine : les premiers syndicats du crime qui allaient quelques années plus tard se fédérer sous le nom de Team Rocket étaient avides de nouvelles technologies, et prêts à payer le prix fort. Malgré leurs offres intéressantes, je me contentais de les fournir de loin avec des inventions de seconde zone vaguement inspirées des travaux de Worlov. En retour, certains boss criminels me laissaient récupérer les serveurs et les disques durs des labos et firmes en faillite de tout Kanto, souvent à cause du racket oppressant des gangsters (dont le secteur de génétique du laboratoire de Cramois’île, qui, comme je l’avais supposé n’avait rien de bien intéressant à proposer, préférant fouiller des ruines à la recherche de fossiles vieillots à un travail laborantin productif).
Chaque jour je m’enfonçais un peu plus dans les profondeurs presque zarbiques de l’œuvre que j’avais volée, et n’en voyais jamais le fond. L’intérêt devint obsession, et finalement ma seule raison d’être. Il fallait que je réussisse à faire cracher au Maru les secrets qu’il contenait. En 1995, enfin, alors que je mettais une fois de plus le disque organique de synthèse sur Internet, via un adaptateur plus récent que j’avais ajouté au port d’origine, se passa l’inespéré.
Sur l’écran de mon microordinateur s’afficha cette simple ligne, pour toujours gravée dans ma mémoire :
   _start : /prmaru.wg
            boot using porygon.exe ? y n
Et je lançai le processus. Sous mes yeux, Maru, le cercle, devenait polygone. Le parallélépipède prit forme, se déplia. Porygon. L’un des projets les plus ambitieux de la Sylph, qui venait enfin d’arriver à son terme. Pendant toutes ces années, via le réseau, Maru s’était mis à jour pour rester en touche avec l’aboutissement du projet ! Mais cette colossale réussite, alors que devant moi se trouvait le support de stockage pokémon, vivant à cet instant, fut rapidement ternie par cette simple phrase, qui me brûle le cerveau à chaque fois que je l’évoque, jaillissant des entrailles de la bête : « Identification : error ».
Je n’étais pas au bout de mes peines. Même si je venais de gagner un point d’entrée dans le système, Porygon étant conçu comme un support interactif plus parlant que le cube monolithique du Maru, je me heurtais à l’obstination de la machine à ne pas se laisser exploiter. Et, inlassablement, l’entêtante phrase, « Identification : error », commença de me hanter. La chute de la team Rocket, sa renaissance, les terribles évènements d’Hoenn, les nouvelles organisations criminelles, l’explosion des nouvelles technologies : pour moi, les vingt-cinq années qui suivirent ne furent rien de tout cela. Ce fut une lente chute dans la rage et l’impuissance, incapable de percer le mystère, désormais entièrement bloqué par le chiffrage inédit que je rencontrais plus je m’enfonçais dans l’œuvre de Worlov. Et avec ça, la pauvreté frappa à nouveau à ma porte. J’étais arrivé au bout des articles publiables, et je n’avais plus rien de neuf à produire, sinon des méthodes de cryptage que j’avais comprises en luttant contre le verrou du Porygon. Je commençais donc à m’endetter, réalisant que lentement, je vieillissais, et que trouver du travail à Safrania deviendrait de plus en plus difficile. Et cette année, ce ne fut plus possible. Mes créanciers sont à mes trousses. Avant que les rangers ne décident de me mettre la main dessus, j’ai préféré partir. Le plus loin possible, pour un premier et dernier voyage, ma dernière chance de réussir, sur une nouvelle impulsion, chercher des idées nouvelles dans un endroit nouveau.
J’ai donc choisi Alcea. Eloignée, autonome. La patrie de VK Corp, dont le fondateur a fait le chemin inverse, et s’est évanoui dans la nature lui aussi.
Ici, le monstre que je suis pourra peut-être enfin voir la lumière à nouveau, une lumière que j’ai moi-même chassée à chaque instant de ma vie désastreuse en cherchant à la faire venir.
Informations du Pokemon

• Pokemon : Porygon
• Surnom : ID:err (prononcer « Heidy »)
• Sexe : Néant
• Particularité : Instable, spasmes, lévitation à l’horizontale.
    Histoire :

Identification: error. ID: err pour faire court, est un porygon de stockage de données conçu sous la forme du prototype Maru par Garand Worlov, le vrai Garand Worlov, en collaboration avec la Sylph Sarl. Depuis des années que je travaille dessus, il me renvoie systématiquement face au même problème d’accès, qui m’empêche d’avancer et de savoir ce qu’il contient : erreur d’authentification du propriétaire. Mon infortuné rival a programmé son pokémon de telle sorte que lui seul, à l’origine, puisse y avoir accès. Des années de travail acharné m’ont peu à peu permis de comprendre comment contourner les sécurités les plus élémentaires, afin de pouvoir sortir le Porygon de son mode veille. Mais… ça ne va pas tellement plus loin. Mes intrusions forcées dans son système ont libéré certaines commandes, mais qui ne sont plus régulées ou contrôlées correctement par l’unité centrale. Ce qui fait d’ID: err une créature chaotique et imprévisible. En reboot constant, le pauvre Porygon est sujet à des recombinaisons de formes imprévisibles, sautant aléatoirement de la forme aiguisée à la forme renforcée.
Ainsi, il peut se retrouver soudainement à utiliser une attaque charge après avoir quitté la forme attaque…
La plupart de ses capacités sont probablement déjà enregistrées dans sa mémoire, mais profondément enfouies, tout comme les commandes pour déclencher les formes plus avancées. Mon dernier succès, et non des moindres, a été d’atteindre la console de debug du Porygon. A défaut de pouvoir stocker de l’expérience comme n’importe quel pokémon en interagissant avec son environnement ou en combattant, il compile désormais des rapports d’erreur et se défragmente dans les mêmes circonstances. Ce processus, réorganisant un peu le chaos voulu par son créateur pour le protéger, me facilite enfin le travail de décryptage. Ce qui est un pas non négligeable dans la bonne direction.
ID :err ne montre aucune forme de personnalité, sinon une forme d’obstination dans à ne pas se laisser décoder, et une tendance à léviter sans raison particulière à angle droit avec le sol. En ce qui concerne la communication, elle se fait par l’intermédiaire de la console de debug à commande vocale, et se résume bien souvent à « Identification : error ».
Malgré tout, les presque trente ans de vie commune avec ce Pokémon ont fini par laisser leur trace, et je ne peux pas nier m’être attaché à lui, autant pour le mystère qu’il renferme que pour son comportement aléatoire devenu familier.


Informations du Joueur
• Prénom/Surnom : Klaus
•  Âge : 19 ans
• Comment es-tu arrivé ici ? Je rejoins Cyriann, qui m’a pas mal parlé du forum, et m’a bien donné envie d’ajouter ma pierre à l’édifice.
• Parrain : Cyriann
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Dernière édition par Garand Worlov le Jeu 23 Avr - 18:55, édité 6 fois
Kawada Kazuo
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Garand Worlov, en exil. Left_bar_bleue26/100Garand Worlov, en exil. Empty_bar_bleue  (26/100)

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Ven 20 Fév - 19:50
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Bienvenue ! Voila un personne pour le moins... flippant... o.o *part cacher Mei loin du papy fou*

Alors, je ne suis pas fan des meurtriers, enfin du moins des meurtriers en série, parce qu'il faut tout de même rester logique, après tout, les policiers ne sont pas idiots, ils enquêtent, trouvent des pistes etc. Mais ici, ça passe, on voit bien que ton personnage est atteint de sociopathie ou de psychopathie, c'est assez bien expliqué du coup je peux accepter cela, cependant je te demanderais de faire attention in rp.

Cependant, je vais te demander une petite précision avant de te valider. À savoir, qu'a fait ton personnage du corps de Worlov et de son pokemon, il n'y a rien là-dessus et je doute qu'il l'ait laissé là où il était puisqu'il n'est pas mort officiellement vu que ton personnage à prit son identité. Wala, une fois cette précision ajoutée, je pourrais te valider ! ^^
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Sam 21 Fév - 17:30


EDIT: corrections apportées à la présentation, concernant les modalités de la mort de mon ami Worlov, et comment j'ai pu la dissimuler.
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Lun 23 Fév - 18:03
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Garand Worlov, en exil.

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