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 Le silence avant la tempête [PV Kenshirô]

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Ézéchiel R. Darknut
Ézéchiel R. Darknut
Jeu 15 Jan - 1:27
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Entre deux eaux
01.11.2020


L
a forêt était comme embaumée d'une brume laiteuse et froide, déposant avec douceur des perles sur les feuilles frissonnantes. Les rayons d'une lune descendante la traversaient telles des épées venues du ciel. Les ailes de Cresselia protégeaient ce vaste monde lors de ce son sommeille.
Dans l'ombre, des mouvements, des ricanements, quelques pokémons spectres se baladant entre les troncs, reprenant leur droit sur ces lieux qui leur a été confisqué pendant quelques heures. Des regards curieux, craintif pour la plupart sous le passage de deux hommes. Le froissement furtif des ailes d'un noarfang vint perturber un instant le silence nocturne, le cri d'un petit animal puis le calme revint. Le froid devenait de plus en plus mordant avec la fatigue, moins doux, mettant à l'épreuve les êtres les plus fragiles.

À l'orée des bois, une femme les attendait calmement auprès d'un taxi noir, les regardant, sourire professionnel aux lèvres, enveloppée dans l'ignorance des événements. Kenshirô marchait devant, d'un pas décidé, avec hâte, ignorant son partenaire de fortune ou essayant. Ézéchiel ne cherchait pas à comprendre ce comportement pressé, sans doute voulait-il s'éloigner le plus vite possible de l'être qu'il avait traité de fou. L'albinos avançait plus lentement, silencieusement, les yeux rivés vers le sol tandis qu'Onox le tirait doucement vers l'avant, flottant tranquillement dans les airs, son œil marqué d'inquiétude. Ses pas s'arrêtèrent en même temps que l'épée, il ne leva pas la tête, évitant inconsciemment les regards. Il était comme une marionnette dirigeait par les fils du monorpale et réagissait en fonction de ses mouvements.
Après un salut chaleureux de la part de la femme, ils entrèrent dans la voiture. La jeune femme s'installa à l'avant, les félicitant de sa voix fluette d'avoir réussi le test, tandis que les deux hommes s'installèrent à l'arrière dans une tension palpable. Le prêtre n'aurait su répéter ce qu'elle venait de dire, l'entendant comme un écho, un souffle, sans l'écouter réellement. C'était comme si sa tête était dans un bulle où les sons passaient faiblement, étouffés. Il ne leva que légèrement la tête lorsqu'elle lui tendit un pokéball qu'Onox prit à sa place, après ça, il l'oublia.

Il était perdu, ne sachant que penser, que faire, que dire. Il pensait se connaître mais n'était qu'un étranger à ses yeux. Les mots de Kenshirô tournaient dans sa tête, se répétaient. Il cherchait à nier mais c'était comme s'ils étaient gravés dans sa mémoire, comme une vérité blessante que des souvenirs incertains et flous, presque inventés à ses yeux, venaient illustrer.
Le véhicule démarra sous les piaillements de la femme, racontant tous et rien à la fois, un fond sonore désagréable. Ézéchiel avait la tête posée contre la vitre, regardant à l'extérieur, la nuit qui terminait sa course. Le paysage défilait devant la vitre, changeant de forme et de nuance à l'approche de Naira. Une maison au toit rouge, isolé dans la campagne volcanique, vint couper la monotonie du décor. Puis les maisons se firent de plus en plus nombreuses, de plus en plus serrées.

Le taxi s'arrêta devant le centre pokémon. Ils descendirent, Ézéchiel mit quelques secondes avant d'ouvrir la porte et de sortir en dernier. L'organisatrice leur rendit leur bien confisqué, le prêtre attrapa son bâton de marche qui tintait sous le choc de ses anneaux.
La ville était encore déserte, les festivités de la nuit s'étant arrêté depuis des heures déjà, le monde était encore couché de fatigue. Les maisons en roche volcanique étaient grises sans leur lumière multicolore, les rues sombres et parfois un peu inquiétantes. La femme leur dire en revoir, remontant dans la voiture, puis disparut. Le vrombissement du moteur s'éloigna et le silence s'installa.



Dernière édition par Ézéchiel Z. R'lyeh le Lun 19 Jan - 23:49, édité 1 fois
Kenshîro Kiriyama
Kenshîro Kiriyama
Dim 18 Jan - 21:18
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Le silence avant la tempête [PV Kenshirô] Mini_ava_relations13
PERSONNAGES PRÉSENTS - 01.11.2020
Kenshîro (dresseur)
Duncan (Pikachu ♂)



LE SILENCE AVANT LA TEMPÊTE. - Naira (Runya)

Sa respiration était saccadée. Ce n'était pas un souffle rapide et bruyant, indiquant la peur panique. Plutôt... comme un étaux refermé sur sa cage thoracique qui l'empêchait d'inspirer aussi naturellement qu'à l'accoutumé. Ses poumons se gonflaient lentement, silencieusement, parfois par à-coups, comme s'ils craignaient d'émettre le moindre son en s'emplissant, et surtout en relâchant l'oxygène dont ils avaient besoin. En d'autres circonstances, on aurait pu croire qu'il s'agissait de la respiration d'un enfant, caché sous ses draps en s'adonnant à des jeux interdits, soucieux de ne pas laisser entendre le moindre son à ses parents endormis non loin de lui. Mais il était évident que cette arythmie résultait en fait de la peur sourde et tenace qui étreignait le dresseur depuis qu'il était monté dans cette voiture.
Duncan écoutait ce tempo aliéné, couché contre la poitrine de son maître, ses longues oreilles plaquées contre le cœur aux pulsations désaccordées du jeune homme borgne. Assis sur ses genoux, le Pikachu ignorait le vrombissement bas et continu du véhicule qui les enveloppaient. Il avait failli, et il en était tellement désolé...
Face à lui, assis juste à côté de son maître avec autant de distance que possible placée entre eux, Ezechiel s'était laissé aller contre la vitre embuée et observait le paysage qui défilait dans ce qui semblait être une semi-léthargie. Les deux hommes étaient silencieux. La femme qui les conduisait, si elle avait tout d'abord paru pleine d'entrain et de vie, avait fini par se taire après leur avoir confié leur lot, consciente de la tension tétanisante qui flottait entre les deux participants. Dans la pénombre omniprésente, le rongeur devinait au-dessus de lui les traits figés, les muscles tendus à tout rompre sur la mâchoire de son dresseur qui fixait de son œil de faucon un point invisible face à lui. L'une de ses mains - la gauche - était posée sur le dos du Pikachu, et ses doigts fins mais puissants se refermaient et de détendaient mécaniquement sur sa fourrure, cherchant visiblement à agripper quelque chose.
Duncan savait tout à fait ce que cette main cherchait : la présence rassurante du sabre qui était censé résider à la ceinture de Kenshîro. Cette arme, le rongeur aurait du pouvoir la remplacer. Il se rendait compte, à présent, que c'est ce que le jeune homme avait attendu de lui. Et il avait échoué. Alors, il supportait, patiemment, le traitement douloureux que son dresseur lui infligeait inconsciemment en plantant parfois ses ongles dans la peau de son dos. Tout cela n'était pas fini, et la créature rayée redoutait la chute de cette histoire. Lorsque le véhicule s'arrêterait, la femme rendrait son sabre à Kenshîro, et les deux hommes seraient libérés dans la nature. Qu'allait-il donc se passer à cet instant ?

La voiture s'arrêta en plein centre de Naira, aux alentours de trois ou quatre heures du matin. Kenshîro avait quelque peu perdu la notion du temps, et le crissement des roues le rappela à la réalité, lui faisant prendre conscience de l'état d'extrême tension dans lequel il se trouvait. Soufflant longuement, il se remémora les exercices de méditation propres au maniement du sabre. Toujours garder son sang-froid. C'était la première règle. Celle que le jeune homme avait toujours eu le plus de mal à respecter.
Ouvrant la portière, le borgne tâcha de contenir le sentiment de soulagement qui l'assaillait, empêchant son cœur de s'emballer lorsque la conductrice lui remit son sabre depuis sa place de chauffeur. Elle leur accorda un regard dur, et pas une parole. Visiblement, cette femme n'était pas idiote, et ne voulait en aucun cas se trouver mêlée plus que de raison à la suite des événements. Elle rendit aussi son bâton à Ezechiel, et tous deux purent enfin quitter le véhicule.
Duncan sauta sur le trottoir, et se redressa aussitôt, en alerte, son regard pourpre braqué sur son dresseur. Peu importe ce que Kenshîro désirait faire à présent, le Pikachu sentait qu'il allait devoir l'en empêcher. Il se tenait fin prêt.

Le vrombissement du moteur s'éteignit doucement, après que la voiture se soit évaporée dans la nuit. L'air était frais, mais pas aussi glacial que dans la forêt. Il ne faisait jamais vraiment froid à Naira, comme si la lave bouillonnait en permanence sous le sol de la ville, les veines battantes du volcan assoupi. Le dresseur inspira profondément. Son sabre était à nouveau accroché à sa ceinture, et ses doigts avaient pâli sous la pression qu'ils exerçaient sur le fourreau. Enfin, il se sentait rasséréné.

"Vas-tu rester plongé dans ton mutisme ?" demanda-t-il à la cantonade, fixant la rue qui s'étalaient devant eux jusqu'à disparaître dans les ténèbres nocturnes.

La question, bien évidemment destinée à Ezechiel, lui permit de s'ancrer encore un peu plus dans la réalité. Il avait besoin de reprendre ses esprits, d'être sûr de lui. À présent que sa cible se tenait dans son champ d'action, il fallait qu'il soit absolument certain de ce qu'il allait faire. Tenter de faire parler le prêtre était un bon début...

Un peu plus calme, Kenshîro fit volte-face pour fixer son œil supérieur sur le garçon aux cheveux pâles. Duncan bondit à ses côtés, surveillant son maître bien plus que l'adversaire. Il ne voulait vraiment pas avoir à interférer dans les actions du borgne, aussi le rongeur pria-t-il silencieusement pour que l'apparente sérénité du dresseur soit bien réelle, que sa rage ait disparu au profit de la raison.

"Allons, parle-moi, Ezechiel !" reprit le borgne avec une pointe d'agacement, mais surtout un ton autoritaire. "Tu commences par te jouer un personnage énigmatique, et voilà que tu enchaînes sur un rôle de muet ? Tu n'as plus moyen de t'enfuir maintenant. Alors pourquoi est-ce que tu ne me ferais pas étalage de ce que tu as sur le cœur ? Débarquer comme ça, après quinze ans dans le manoir familial, dans le seul but de commettre plusieurs meurtres ? M'aurais-tu épargné par faiblesse ? Ou avais-tu d'autres plans ?"

La voix dure du bourgeois ne s'était pas élevée plus que de raison. Après tout, il ne tenait pas à rameuter qui que ce soit dans leur face à face. Son flot de paroles lui permit en outre de tourner lentement autour du prêtre, espérant que le garçon suive inconsciemment son mouvement pour reculer et s'engouffrer dans la ruelle qui longeait le Centre, et qui semblait bien plus discrète que l'avenue dans laquelle ils se trouvaient.

Ézéchiel R. Darknut
Ézéchiel R. Darknut
Mer 28 Jan - 16:53
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Que veux-tu que je dise ?
01.11.2020



Somebody stepped inside your soul
Somebody stepped inside your soul
Little by little they robbed and stole
Till someone else was in control

You think it's easier
To put your finger on the trouble
When the trouble is you
And you think it's easier
To know your own tricks
Well it's the hardest thing you'll ever do

I have a will for survival
So you can hurt me and then hurt me some more
I can live with denial
But you're not my troubles anymore

I
l ne bougeait pas, statique, le regard vide fixant un point factice, il voulait éviter de croiser l’œil ambré et inquisiteur du borgne comme si sa vie en dépendait. Du haut de son un mètre quatre-vingt-quinze, il se sentait petit, démunie, cela avait toujours été ainsi en sa présence. L'impression de ne pouvoir l'atteindre, de ne pas en avoir le droit au risque de représailles. Le noble était à ses yeux comme protéger d'une barrière imaginaire que le serviteur s'était toujours gardé d'abîmer. Mais voilà, ce bouclier, il l'avait entaillé, sans savoir comment ni pourquoi, mais surtout quand. Et c'est ça qui l'effrayait, savoir qu'il avait pu l'atteindre, l'intouchable, de façon totalement inconsciente. Mais c'était le cas, ses souvenirs inconnus l'assaillant par brides, visions tourmentées, lui rappelant sans cesse : "Oui c'est toi qui as fait du mal à ton jeune maître".
Mais voilà, Ézéchiel ne comprenait pas, il avait toujours été effrayé par le père du borgne, pour des raisons qu'il ne voulait pas ressasser. Mais Kenshirô c'était différent, il était un refuge qu'il avait utilisé pour fuir le maître Kiriyama, subissant ses jeux sadiques, supportant l'enfant gâté pour fuir un plus gros problème. Il ne s'en était jamais plaint, c'était toujours mieux que tout le reste. Il avait même eu le cœur serré lorsqu'il dut le quitter pour la secte, inquiet de son devenir, de ce qu'il allait devenir sans lui. Malgré ses grands airs, le prêtre savait que Kenshirô pouvait être fragile. Il ne s'en était sans doute jamais rendu compte, mais le faux albinos avait toujours pris soin de lui, se pliant à ses exigences pour qu'il reste dans sa maison dorée, ignorant des horreurs extérieures. Attitudes qu'il avait repris inconsciemment avec Nozomi. Souffrir n'avait que peu d'importance pour lui temps que ceux qu'il aimait étaient heureux. Alors pourquoi ?
Ézéchiel était horrifié par ce qu'il était arrivé à la demeure Kiriyama : le manoir et les biens brûlés, les autres serviteurs avec qui il avait grandi et qui avaient été là pour lui, pour le réconforter, emporté dans les cendres. Mais il était sûr d'une chose, il avait ressenti un immense soulagement lorsqu'il avait appris que le maître avait été emporté par les flammes. Il avait ressenti comme une libération honteuse ; un souvenir traumatisant s'était envolé avec cet homme qu'il haïssait tant, qui l'effrayait tant par ses actes que de sa simple présence. Mais ce bonheur fut rapidement balayé lorsque Kenshirô lui avait révélé ce qui s'était vraiment passé et que ses souvenirs perdus étaient revenu comme les flots d'un barrage qui venait de céder. Le noble avait fait office d'une mauvaise madeleine de Proust, il aurait préféré rester dans l'ignorance comme il l'avait toujours été. Il se réfugiait dans sa religion, dans ce qu'on lui demandait de faire sans vraiment se poser de questions, comme il le faisait toujours depuis sa naissance, ne prenant pas d'initiative de peur de faire des erreurs. Mais fuir n'était pas toujours la solution.

Il faisait bon, meilleurs que dans le foret, le volcan dormant chauffant le sol de sa lente respiration. Naira inspirait la vie, irriguée par les veines de la terre, mais en ce moment, même cette douce chaleur ne pouvait réchauffer la tension glaciale qui régnait. Le prêtre serrait fortement son bâton, qu'il avait déplié de façon automatique, à s'en blanchir les jointures. De son autre main il ne lâchait pas les rubans d'Onox, les enroulant machinalement entre ses doigts comme pour se rassurer, savoir qu'il n'était pas seul. Il ressentait l'inquiétude que le pokémon avait pour lui et cela rassérénait le jeune homme.
Ézéchiel voulait que ce silence ne soit jamais rompu, il ne voulait pas discuter et il fuyait dans ce calme, oubliant presque la présence de son antagoniste. Mais Kenshirô n'était pas du genre à se laisser oublier et il brisa rapidement ce silence, ce refuge. Sa voix le fit tressaillir, comme autrefois lorsqu'il avait fait une erreur, mais c'était pire car la voix était calme rendant la chose encore plus grave. Ce n'était pas la voix d'un enfant gâté mais celle d'un adulte bien sérieux.
Oui, le jeune homme était muet, il l'avait toujours été. Mutique. Il était timide, n'osait pas ouvrir la bouche et n'aimait pas vraiment ça. Il ne parlait que lorsque c'était nécessaire ou qu'on lui demandait. Mais en ce moment il n'avait rien à dire, il ne savait pas quoi dire et n'en voyait pas l'utilité. Il voulait juste partir mais Kenshirô semblait ne pas vouloir le laisser faire. Il voulait des explications, ce qui était compréhensible, lui répétant encore une fois son crime. Habituellement, il se serait retourné et lui aurait sourit, juste pour lui dire que tout va bien et qu'il pouvait retourner jouer, d'oublier sa bêtise et que la vie continuerait son cours normalement. Mais c'était impossible. Le fils Kiriyama se rapprocha de lui, Ézéchiel reculait, entrant dans une danse d'esquives, ne regardant pas vraiment où il se déplaçait. Il se sentait oppressait, son cœur arythmique était dans un étau douloureux, sa respiration, qu'il tentait tant bien que mal de maîtriser, était saccadé. Il prenait de longue inspiration pour se calmer, c’était si ridicule, il n'était plus un enfant alors pourquoi réagir de la sorte ?

Il fallait qu'il réponde à Kenshirô, qu'il dise quelque chose. Il cherchait ses mots sans les trouver, il ne comprenait pas lui-même pourquoi il avait fait ça, l'inconnu qui avait agi à sa place. Il regarda sa main, comme si elle était tâchée de sang, tentant de la reconnaître. Pour l'une des victimes il avait son idée, mais il se refusait à la dévoiler au borgne. Il lui avait déjà fait trop de mal pour en rajouter. Il se tourna vers Kenshirô, croisant ce regard qu'il fuyait tant : dur et froid. Il ne le soutint pas, il n'avait jamais réussi d'ailleurs. Détournant ses yeux rubescents, il lâcha enfin :
─ Je... Je ne sais pas, je ne m'en souviens pas...
Sans doute que le noble allait penser qu'il se foutait de lui, pourtant, c'était la stricte vérité : il ne savait pas. L'épargner par faiblesse, non pas vraiment, il aimait son jeune maître et ne voulait tout simplement pas lui faire de mal, étaler ce qu'il a sur le cœur reviendrait à le blesser, d'autres plan, s'il savait lui-même peut-être qu'il le lui dirait. Mais le prêtre était ainsi, il gardait tout pour lui : ses doutes, ses souffrances, affichant un masque souriant pour que personne ne s'inquiète. Il ne s'était jamais confié à personne et c'est sans doute sa plus grande erreur.

Kenshîro Kiriyama
Kenshîro Kiriyama
Lun 16 Fév - 0:17
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PERSONNAGES PRÉSENTS - 01.11.2020
Kenshîro (dresseur)
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LE SILENCE AVANT LA TEMPÊTE. - Naira (Runya)

Kenshîro n'en revenait pas. Il était là, devant lui : le véritable Ezechiel. Ce garçon exagérément timide, totalement soumis à sa personne. En un claquement de doigts, il se retrouvait projeté en enfance, perdu dans les dédales chaotiques de ses souvenirs. Le garçon, plus grand que lui déjà à l'époque, le suivant partout comme son ombre. Son petit toutou personnel, qui répondait au moindre de ses caprices avec l'empressement d'un brave roquet. Quand les serviteurs étaient occupés, quand son père travaillait, quand ses précepteurs l'ennuyaient, toujours, Ezechiel était là pour lui remonter le moral.
Le fils Kiriyama du haut de ses six ans, aimait beaucoup son très cher jouet. D'un simple mot, il le faisait aboyer. D'un simple geste, il l'envoyait chercher. Lorsqu'il se sentait triste, égaré, ou simplement de mauvaise humeur, il pouvait passer ses nerfs sur l'enfant aux cheveux blancs auquel on l'avait confié. Il en avait donné, des coups de bâton, d'oreiller, de sabre en bois même parfois, dans son jeune serviteur, lorsqu'il était contrarié. Mais Ezechiel était toujours resté. Toujours.
À l'époque, jamais il n'aurait imaginé que son compagnon pouvait avoir un destin différent. Le servir, être toujours présent, c'est ce pour quoi le garçon aux cheveux blancs était fait. Et puis, brusquement, cette certitude s'était effondrée quand on lui avait arraché son jouet. Pire encore disait-on, le jouet avait pris sa place, la place que son père lui destinait dans la secte qu'il vénérait. Kenshîro n'avait pas compris tout cela, se moquait d'avoir été remplacé, répudié. Son père avait beau injurier, le battre, le mépriser, rien ne lui importait tant que de savoir qu'on lui avait volé quelque chose qui lui appartenait. En lui prenant Ezechiel, les prêtres s'étaient emparés d'une partie de lui, de son enfance, et de ce monde sécurisé dans lequel le fils Kiriyama s'était toujours réfugié.

Le borgne plissa son œil unique, serrant les dents en fusillant son adversaire de son regard condescendant.

"Tu ne t'en souviens pas ?" cracha-t-il. "Oh, mais moi je me souviens très bien. Tu as beau te cacher derrière ce masque pour m'amadouer, je sais très bien ce que tu es devenu. Tu n'es plus l'enfant que j'ai côtoyé. Tu n'es plus Ezechiel. Et peu importe qui tu es, j'ai bien l'intention de te faire payer ce que tu m'as pris. À commencé par mon œil !"

Ignorant les protestations de son Pikachu qu'il repoussa d'un coup de pied, Kenshîro dégaina son sabre. Comme prévu, le prêtre de Giritina s'était laissé guider dans une ruelle déserte, entourée de hauts murs de briques où ne perçaient aucune fenêtres. L'arme au poing, le borgne s'avança, menaçant son adversaire en lui laissant une dernière chance de riposter.
Son cœur battait la chamade. Il n'était pas parvenu à attaquer directement sa proie, à profiter de son apparente fragilité pour la frapper directement à la poitrine. Quelque part, au fond de lui, quelque chose l'en avait empêché, et ça le mettait hors de lui. Il avait perdu l'occasion de prendre l'avantage...
Et bien tant pis ! Il se battrait ! Qu'Ezechiel montre à nouveau son visage monstrueux, c'est tout ce qu'il attendait pour frapper. Par pitié, qu'il quitte ce masque si familier !

Ézéchiel R. Darknut
Ézéchiel R. Darknut
Mer 18 Fév - 22:48
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Souvenirs
01.11.2020


C
ette voix, grave, mais pourtant si familière comme s'il l'avait entendu il y peu de temps. Saut temporel après tant d'années, réminiscence d'un passé lointain, Ézéchiel avait l'impression de revoir son jeune maître, le disputant pour un geste déplacé de sa part, souvent non voulu, inconscient : une tasse brisée, un lit mal fait, un habit mal choisi. Des choses futiles mais important pour un enfant vivant dans une cage faite d'or et d'argent, choyé depuis son plus jeune âge et n'ayant jamais connu la déception. Des détails sans importance, l'albinos aurait aimé que ce soit encore le cas, se faire gronder pour rien. Mais Kenshîro n'avait pas le regard de l'enfant qui profitait de la situation, il ne s'amusait pas à menacer son serviteur, à vouloir jouer avec sa timidité, il était sérieux, dégageant une haine qui – comme de sombres griffes – enserra le cœur du prêtre dans un étau. Étouffant sous l'oppression du Noble le poussant dans ses retranchements, Ézéchiel reculait, sans le lâcher du regard, cherchant à l'avoir dans son champ de vision sans vraiment le regarde. Peut-être pensait-il qu'il allait devenir aveugle s'il osait le regarder.
Comment en étaient-ils arrivés là ? Il avait ces souvenirs torturés qui semblaient venir d'un autre. Jamais, même en vouant une haine effrayée envers le père Kiryama, il aurait pu lever la main sur l'un d'eux ; il n'en avait pas le courage et encore moins la mentalité. Il avait toujours été calme, faisant ce qu'on lui demandait, voulant faire plaisir à ses maîtres – aussi bien d'autrefois qu'actuel. Même maintenant, il n'arrivait pas à imaginer qu'il puisse faire du mal à Kenshîro, c'était inconcevable. Pourtant, le corbeau semblait convaincu par ses dires, aveuglé par une vengeance à sens unique. Ézéchiel serrait de plus en plus son bâton de combat, faisant glisser sa peau moite sur l'acier le composant. Il l'avait ramené devant lui dans une position de défense, tentant de maîtriser un petit tremblement stressé, se refusant d'agripper Onox de peur d'avoir un geste malheureux, encore un, qui cette fois pourrait coûter la vie du jeune Kiriyama.
─ Kenshîro-sama, je vous en prie, je ne veux pas vous faire de mal, dit-il d'une voix presque suppliante.

Petit à petit les ombres s'agrandirent, les murs semblaient monter dans une folie claustrophobe jusqu'à recouvrir le religieux comme la gueule d'un loup qui se referme. Il se rendit compte trop tard qu'il était pris au piège, lorsque son dos frôla la surface humide et crasseuse du mur de briques ocre et que ses yeux se levèrent sous le son cristallin d'une épée qu'on dégaine.
Non, il n'avait pas changé, non il ne portait pas un masque, du moins pas pour cacher ce qu'il pense, non, il ne jouait pas avec Kenshîro, oui, il voulait se réveiller de ce cauchemar. Un mauvais rêve, oui, ça ne devait être que ça, ramenant son arme près de son visage, il ferma fortement les yeux, espérant qu'en les ouvrants tout aurait disparu. Naïveté, d'enfant ou geste désespéré, ce ne fut que déception. Même scène, même regard, à la différence qu'Onox s'était interposé entre eux, légèrement sur le côté au cas où quelque chose allait mal.
─ Zacharie... ne laisse pas le doute envahir ton cœur, il faut fuir d'ici.
Le glaive s'inquiétait, le malaise paniqué que dégageait son bretteur ne signifiait rien de bon, et l'idée de retomber sur 'l'autre' lui hérissait les rubans. Il savait qu’Ézéchiel serait incapable d'attaquer son ancien 'ami' pour se sentir de cette situation, qu'il attendrait d'être attaqué pour riposter, car c'était sa façon de faire, ne donnant jamais le premier assaut. Zacharie l'inquisiteur défensif. C’était aussi pour cela que la relique avait abandonné l'idée de tout sacrifice humain avec lui, se contentant d'animaux ou des cibles qu'il se forçait à occire. Il n'aimait pas tuer, du moins dans son état normal, et Onox voulait qu'il le reste.

Ézéchiel ne savait pas quoi dire pour calmer la fureur du corbeau, pourtant, il décela une légère hésitation dans son geste. Il aurait pu attaquer depuis longtemps, profiter de la situation ; mais il laissa au prêtre tout le temps de reposer son esprit, du moins partiellement. C'est à ce moment-là qu'il voulut savoir, apprendre ce qu'on lui cachait depuis un an déjà. Il prit une inspiration, son cœur cognait contre sa cage thoracique comme un oiseau voulant sortir de cage, puis osa prononcer ces quelques paroles :
─ Excusez moi pour votre œil, mais non, je ne porte pas de masque, et il me semble n'avoir pas vraiment changé... désolé de ne pas être l'homme dont vous voyez que je suis... je ne me souviens pas des événements dont vous me parlez. Maintenant cessez, je ne veux pas lever la main sur vous...
Il se souvenait pas, ou à moitié, tout ce qu'il voulait c'est que cette scène s'arrête immédiatement.


Kenshîro Kiriyama
Kenshîro Kiriyama
Lun 23 Fév - 0:08
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LE SILENCE AVANT LA TEMPÊTE. - Naira (Runya)

"Kenshîro-sama, je vous en prie, je ne veux pas vous faire de mal !" gémit Ezechiel en reculant une fois encore.

Mais son mouvement fut très vite interrompu, lorsque son dos toucha la surface glacée d'un mur de brique qui scellait la ruelle. Le prêtre leva sur lui son regard effrayé, semblable à celui d'un Laporeille pris dans les phares d'une voiture. Il avait commis une faute, il le savait...
Non... Tout était différent... Ce n'était pas l'expression de ce petit garçon soumis qui implorait le pardon du regard avant de baisser les yeux. Il ne cherchait pas à se faire excuser, ne reconnaissait pas son erreur. Il avait simplement peur.
Les traits de Kenshîro se durcirent sous l'effet de la colère grandissante que lui insufflait cette constatation. Pourquoi le prêtre ne voulait-il pas reprendre l'attitude de son personnage odieux, de cet assassin sadique qui s'était ri de lui quelques heures plus tôt ? Il lui faciliterait grandement la tâche en abandonnant l'image faussée que le borgne gardait de son camarade d'enfance. Il devait l'oublier !

Prudemment, le Monorpale du prêtre s'était avancé, se plaçant entre les deux humains, bien que toujours légèrement en retrait. Kenshîro l'observait du coin de l’œil, méfiant et un peu intimidé par cette lame luisante qui avait déjà tranché sa chair. Comment pourrait-il s'en sortir si Ezechiel et le Pokemon l'attaquaient en même temps ? Ferait-il le poids face à deux âmes reliées par un esprit combatif ? Non, il ne devait pas douter... Durant ses entraînements de bretteur, le borgne s'était déjà mesuré à plusieurs adversaires à la fois, cela ne l'effrayait pas. Là n'était pas son plus gros problème...
Lorsqu'Ezechiel ouvrit à nouveau la bouche, ce fut pour pousser la fureur du borgne jusqu'à son paroxysme. Il s'excusait. Fini les faux semblants, il reconnaissait donc être l'auteur de sa blessure, de l'attaque du manoir. Et puis, le voilà qui reculait, niant ces événements en arguant ne pas s'en souvenir. Et une fois encore, il cherchait à couper court à la conversation. Il lui ordonnait de le laisser.

Le sang de Kenshîro ne fit qu'un tour. Ses mains moites se resserrèrent sur la poignée de son sabre. Sa posture de combat changea légèrement. Il n'était plus en position de parer. À présent, tout ce qu'il voulait, c'était attaquer. Ezechiel ne voulait pas lever la main sur lui ?! Et bien il n'aurait pas le choix !

"Je vais te rafraîchir la mémoire !" gronda le borgne.

En quelques pas, il avait rejoins le prêtre, s'écartant de la ligne droite pour s'éloigner du Monorpale afin de ne pas lui permettre de le prendre à revers pendant son assaut. Sa lame fendit l'air dans un silence presque total. Il visait l'abdomen du géant aux cheveux blancs, cherchant sans équivoque à entailler sa chair.



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Ézéchiel R. Darknut
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Goodbye
01.11.2020


L
a peur, froide, sombre et fourbe, s'immisçant dans chaque recoin d'un être, jusqu'au plus profond de son cœur, altérant sa vision, son attention, ses mouvements. L'étouffant, serrant ses doigts invisibles autour de la gorge, asphyxie. Respiration courte, incontrôlable, anarchique. Pupille rétractée fixant avec inquiétude le prédateur. Adrénaline, affluant dans tous les membres, tentant vainement de vaincre la tétanie. Pensées troublées, chaotique, ne répondant qu'à un ordre : survivre.

Onox ne quittait pas Kenshîro du regard, le suivant dans ses déplacements tout en jetant de bref coup d'oeil sur son serviteur qui ne bougeait plus. Il ne voulait surtout pas que la situation dégénère, ne sachant que faire pour la calmer, se maudissant de ne pouvoir parler au borgne pour le raisonner, pour lui expliquer. Il était en position de défense, ses rubans dansant autour de sa lame, se jurant de frapper avec son pommeau. Il lança un regard à Duncan qui semblait tout aussi paniquée par cette situation qui devait le dépasser.
─ Jeune Pikachu, je ne sais pas vraiment si tu me comprends, mais il faut que vous partiez. Je ne veux aucun mal à ton maître, mais... s'il continue à menacer mon disciple, il risque de le réveiller...
Le réveiller, celui que la relique craignait, ou il perdait momentanément son bretteur, son ami pour un être sans moral. Il avait pu le renvoyer plusieurs fois, mais il ne se garantissait pas de pouvoir réussir à chaque fois. D'autant qui se manifestait de plus en plus. D'autant que l'épée avait peur de le blesser grièvement...
Pourquoi ne voulait-il pas comprendre ? Comprendre qu'il se souvenait pas et s'en voulait. Pourquoi le menaçait-il ? Ézéchiel n'aurait jamais imaginé Kenshîro dans cet état, le regard plein de haine. Le borgne serait-il vraiment capable de le tuer ? Ce qu'il avait fait été si horrible pour pousser cet homme à commettre de tel acte ?
Tremblant sous le stress, il ne savait pas quoi faire, quoi dire, se rendant compte que ses paroles ne faisait qu’attiser le brasier dans le cœur du corbeau. Le noble outragé changea de position, offensive, forçant le prêtre à reculer. Non, le mur. Il regarda Kenshirô et hurla en même temps que lui :
─ Mais qu'est-ce que tu veux de moi à la fin !?

Tout se passa si vite, tintement du bâton rencontrant le sol, l'albinos se tétanisa, fixant Kenshîro, dont les membres étaient enroulés dans les fils de soie de la monorpale qui l'avait tiré en arrière. Ce dernier le regardant avec des yeux effrayé, désolé d'un geste retardé.
Une douce chaleur irradia son corps à partir de son ventre, commençant du haut de son flanc gauche jusqu'au bas du droit. Sensation moite ruisselant sur ses jambes. Il baissa la main, caressant sa peau du bout de ses doigts qu'il regarda tremblotant. Ses pupilles se rétractèrent, du sang coulé le long de ses doigts, mélangé à la pluie naissante. Et la chaleur devint fournaise, enfer dans le creux de son ventre. Vive douleur, comme une morsure, soudaine et foudroyante, lui arrachant un gémissement étouffé. Sous le choc, il sentit ses forces le quitter comme son fluide vital, s'adossant contre le mur en serrant sa plaie, glissant contre les briques froides. Il lança un dernier regard humide vers Kenshîro avant de s'effondrer.
Un râle venant d'outre-tombe se mit soudainement à retentir, s'incarnant dans une violente bourrasque qui vint droit sur Kenshîro. Onox lâcha le noble pour se mettre entre l'attaquant et lui et le repoussa. L'entité pesta, cracha, puis pris la forme d'un spiritomb au regard courroucé.
─ Bellum ! Calmes-toi ! Il est toujours en vie !
Bellum, si pacifiste à son habitude, était prêt à tuer celui qui avait attaqué son maître. Des voix s'échappaient de ses entrailles, humaines, inaudibles, incompréhensibles, le brouhaha des âmes qu'il avait enfermé avec lui et s'échappant sous sa colère. Tremblant, il essaya de se calmer sous les dire de l'épée, regardant Ézéchiel qui s'était recroquevillé sur lui-même, gémissant. Onox se tourna vers le borgne, gonflant ses rubans qui se séparèrent en multitudes de fils comme des cheveux cyan, menaçant, pour le faire reculer, voulant l'empêcher de finir son travail.

Bruit métallique. Le regard d'Onox devint grave, puis sommant Bellum de ne pas quitter Kenshiro du regard, il se tourna vers le prêtre, qui était en train de se relever. S'aidant de son bâton sacré, sa main rouge glissant parfois sur sa surface lisse, il s'agrippait de son autre main aux briques composant le mur. La relique se rapprocha de lui, inquiet.
─ Zacharie, tu ne devrais pas boug...
Résonance du métal contre le métal, bruit sourd de l'épée contre une surface rocailleuse, l'albinos venait de frapper avec violence Onox qui vint s’écraser contre une des maisons, tombant lourdement sur le sol, assommé.
─ … Tu ne m’auras pas une troisième fois, maudite épée..., siffla-t-il les dents serrées.
L'homme posa un genou à terre tandis que Babusu, tétanisé, se mit à s'éloigner de lui, reconnaissant cette aura qu'il avait ressentie dans les bois. Il reprenait son souffle, puis finit par se lever. Dos à Kenshîro, comme s'il ignorait sa présence par pure provocation, il retira son kimono, déchira une partie et se fit un bandage autour de l'abdomen pour calmer l’hémorragie. Puis, il murmura en claquant la langue :
─ Remercie tes entraînements, Ézéchiel. Un peu moins de muscles et tu te retrouvais les tripes à l'air. Ahahah !
Il s'arrêta de rire, attrapant le bâton qu'il avait posé contre le mur et se tourna vers l'homme de jais en passant sa main dans ses cheveux d'argent pour les ramener en arrière. Il posa ses yeux ophidiens sur lui, esquissa un rictus et dit d'une voix douce, dénué d'animosité :
─ Bonjours, Kenshi-Chan *claquement*
Rapide et vif, il fit tournoyer son arme, faisant des pas rapides et précis vers le noble, glissant sa lance sous le katana qu'il désarma sous la surprise en relevant son geste. Puis il le plaqua contre le mur, barre sous la gorge, le forçant à rester coller contre la surface froide de telle sorte que si le rat électrique tentait de l'attaquer, il blesserait son dresseur.

Le prêtre fit craquer son cou, lâchant un léger soupire de satisfaction. Puis plongea son regard sadique dans l’œil du borgne.
─ Quelle scène pathétique nous venons de vivre, n'est-ce pas ? Nous devrions te remercier pour ton geste. Même si ça fait drôlement mal. Ahah! *claquement*
Il s'attarda sur les bandages de Kenshîro, prenant une mine d'enfant déçu. Ramenant sa prise vers le centre, il lâcha son bâton d'une main, l'autre ayant assez de force pour permettre de garder la pression ; puis il passa sa main dans les cheveux de Kenshi, glissant son pousse sur son oeil inexistant.
─ Pourquoi tu caches ta cicatrice ? Elle prouve que jamais nous te tuerons, dit-il avec douceur, sourire aux lèvres. Elle prouve que tu es à moi, que tu m'appartiens, que tu es mon jouet... pour toujours...
Comme un esclave marqué au fer rouge...

*claquement*






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Kenshîro Kiriyama
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Le silence avant la tempête [PV Kenshirô] Mini_ava_relations03
PERSONNAGES PRÉSENTS - 01.11.2020
Kenshîro (dresseur)
Duncan (Pikachu ♂)



LE SILENCE AVANT LA TEMPÊTE. - Naira (Runya)

Duncan s'était tapi dans un coin, effrayé, perdu, ne sachant que faire. Son maître était devenu agressif, ce qui n'était pas le cas de sa cible. Que pouvait-il faire ?! Kenshîro l'avait empêché d'intervenir. La douleur dans son ventre était toujours bien présente depuis que le borgne l'avait envoyé balader d'un violent coup de pied. L'asiatique était résolument prêt à se montrer brutal, et ça, le rongeur ne l'aurait pas cru possible avant ce soir. Certes, son maître était quelqu'un d'anxieux, tourmenté même, dirait-on, souvent vindicatif dans ses propos. Mais jamais il n'avait levé la main sur lui ni sur aucun de ses pokémon, jamais.
Prostré contre un mur, ramassé sur le sol, les grands yeux pourpres du Pikachu s'emplirent d'une nouvelle vague de peur lorsque l'épée maudite d'Ezechiel chercha à s'insinuer dans son esprit. Le spectre tentait de lui dire quelque chose, devina-t-il. Mais, dans sa panique, Duncan ne comprenait pas un traître mot des paroles qui semblaient vouloir entrer de force dans sa boîte crânienne. Le rongeur lança simplement un regard d'incompréhension au Monorpale, l'implorant d'agir, de faire quelque chose lui-même. Duncan, lui, en était incapable...

"Mais qu'est-ce que tu veux de moi à la fin !?"

Le cri du géant perça la nuit. Kenshîro, l’œil hagard, fixait avec incrédulité la plaie sanglante qui s'étendait à présent sur le ventre d'Ezechiel. Il lui fallut quelques instants pour se rendre compte que c'était bien lui qui avait infligé cette blessure, et quelques instants de plus pour remarquer que ses bras avaient été emprisonnés par les rubans du Monorpale. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, tellement vite qu'il se crut partir, son cerveau trop irrigué se détachant peu à peu de la réalité. Mais le regard que lui lança alors le prête le rappela à lui, le tétanisant. Non... C'était impossible... Il n'avait pas fait ça ? Comment aurait-il pu ? Enfin, ce n'était qu'Ezechiel ! Pas un tueur fou, non ! Jamais il n'aurait attaqué Ezechiel, jamais ! tenta-t-il de se persuader, son sabre tombant à demi de ses mains amorphes, la lame frappant le pavé d'un tintement retentissant.
Alors que son visage se décomposait face à la vision de son vieil ami qui s'effondrait contre ce mur, au fond d'une ruelle sombre, dans une ville inconnue, un tourbillon de haine et de colère parut jaillir de nulle part, se précipitant sur lui. Kenshîro fut repoussé en arrière tandis que le Monorpale se dressait face au Spiritomb fou de rage, empêchant le pokémon d'atteindre sa cible. Dès qu'elle l'eut contenu, l'épée elle-même devint menaçante, dressée entre son possesseur et le borgne en le fixant avec animosité. Mais le bretteur n'en avait que faire. Ces créatures spectrales ne l'intéressaient pas. Tout ce qu'il voyait, c'était la silhouette recroquevillée, gémissante d'Ezechiel.
Sa voix ne parvint pas à franchir ses lèvres. Il tentait de dire quelque chose, mais en vain. Cette scène était trop irréaliste. Ce n'était pas ce qu'il avait voulu. Non, absolument pas.

Et puis, soudain, le géant commença à se redresser. Difficilement, en s'aidant de son bâton, mais il fut bientôt sur ses jambes. Kenshîro ouvrit la bouche à nouveau, la referma, ne sachant que dire, ignorant les tremblements craintifs qui le parcouraient. Le soulagement de voir qu'Ezechiel n'était pas mort ne suffisait pas à évincer l'horreur de son geste précédent. À nouveau il voulut parler, mais cette fois les mots restèrent bloqués par le torrent glacé qui l'envahit complètement. Le prêtre s'était débarrassé de son Monorpale avec une vitesse et une brutalité folle. Après ce geste, le garçon se retourna, appuyant son bâton contre le mur de brique, et arrachant un morceau de son vêtement pour s'en faire un bandage.
Le borgne ne comprenait pas. Il se sentait frigorifié jusqu'à la moelle. Lorsque le géant se retourna, après avoir serré le garrot autour de son ventre, reprenant son bâton métallique en main, la situation s'éclaira.

"Bonjour, Kenshi-Chan." lança-t-il avec le naturel d'une rencontre fortuite, repoussant ses cheveux d'argents en affichant un rictus effrayant.

"Ez.... Ezec..."

Mais son temps de réaction était trop lent. Avant même qu'il ait pu finir de prononcer son nom, le prêtre s'était jeté sur lui, le désarmant sans difficulté tant sa poigne moite s'était relâchée sur le sabre. Avant de comprendre ce qui se passait, le borgne était plaqué au mur, une douleur fulgurante au niveau de sa gorge enfoncée, lui coupant le souffle un court instant. Cherchant l'air, étouffant, il s'accrocha de ses deux mains à la barre que le géant écrasait contre son cou, mais les faibles forces qui lui restaient ne parvinrent pas à le libérer. Son œil unique cherchait une échappatoire, roulant de gauche à droite en espérant percevoir la moindre chance de s'en sortir. Un passant, une diversion, n'importe quoi !
Le peu d'air qui passait dans ses poumons ne lui permettait pas de crier, aussi le fils Kiriyama dut finalement se résigner à croiser le regard de son agresseur. Terrorisé, il n'avait plus aucun doute sur son identité : c'était bien lui. Celui qui l'avait éborgné. Celui qui avait fait brûler son manoir. Celui qui s'était tant moqué, quelques heures plus tôt, dans la forêt.
Satisfait, le prêtre poussa un soupir en dardant sur lui son regard rougeoyant où se lisait le plaisir qu'il avait à prendre le dessus sur le borgne.

"Quelle scène pathétique nous venons de vivre, n'est-ce pas ?" susurra-t-il.  "Nous devrions te remercier pour ton geste. Même si ça fait drôlement mal. Ahah!"

Ce petit rire amusé menaça de lui faire monter les larmes aux yeux, mais Kenshîro les retint, puisant dans ses dernières ressources pour ne pas craquer. Il était terrifié, figé, amoindri par la fatigue et la peur. Et le nouveau geste d'Ezechiel - de cet assassin déguisé en Ezechiel - n'arrangea pas les choses. Lorsque sa main caressa ses cheveux avant de glisser sur son bandage, le borgne crut revivre en un instant toute la douleur et l'humiliation du jour où il avait perdu son œil.

"Pourquoi tu caches ta cicatrice ? Elle prouve que jamais nous ne te tuerons" lui assura le géant avec une effroyable douceur.  "Elle prouve que tu es à moi, que tu m'appartiens, que tu es mon jouet... pour toujours..."

C'en était trop ! Le jeune homme asiatique commença à tenter de se débattre, secouant la tête autant qu'il le pouvait pour chasser cette main abjecte de sa blessure. Il ne supportait pas... le contact... pas sur son visage !

"L... Lâche moi !" parvint-il à cracher, essayant de durcir son regard pour le darder dans celui de son assaillant. "Qui es-tu à la fin ?! Est-ce que... Ezechiel ? Ezechiel, es-tu... malade ?"

Kenshîro avait suffisamment le goût de la lecture romanesque pour avoir entendu parler de certains maux poussant à se dédoubler, à changer de personnalité au gré de ses humeurs. Soit son vieil ami souffrait de ce genre d'état, soit il se moquait éperdument de lui, et ce depuis leur plus tendre enfance pour lui avoir ainsi caché son pendant pervers et sadique.
Un regain de colère lui permit de raffermir sa prise sur le bâton qui l'étouffait, le repoussant de quelques millimètres. Les dents serrées, le borgne laissa ses forces revenir lentement, avant de tenter d'envoyer son talon directement dans la blessure au ventre du prêtre pour lui faire lâcher prise. Hors de question ! Il ne l'aurait pas une seconde fois ! Son "jouet", hein... Il allait lui faire payer ses craintes et son humiliation !



Dernière édition par Kenshîro Kiriyama le Jeu 12 Mar - 14:35, édité 1 fois
Ézéchiel R. Darknut
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Démence
01.11.2020


L
a pluie se faisait de plus en plus forte, glissant sur les pierres rouges de Naira, touchant le sol chaud du volcan. Le temps semblait figé et seul l'eau s'écoulant trahissait sa présence. Dans un coin, Belum se trouvait près du monorpale assommé, inquiet de son état, jetant de bref coup d’œil vers son maître, ou du moins la personne qui avait pris sa place. Le fantôme était perdu, il ne savait pas quoi faire, il avait déjà vu son ami dans cet état mais pas à ce point. Il jeta un regard sur le pikachu, tout aussi figé que lui. Ils s'échangèrent un regard, le spectre se réfugia soudainement dans sa pierre lorsque son dresseur se remit à parler d'une voix qui l'effrayait.
Le jeune homme qui pleurait et s'excusait il y a même pas quelques minutes avait totalement disparu, laissant place à un être cynique et angoissant. Incapable de sourire autre que d'un narquois rictus, le prêtre avait l'air de se délecter de la panique se dégageant de l’œil unique du noble. Comme un ectoplasma savourant l'âme de sa pauvre victime. Le borgne tentait de se débattre, fuir, forçant le géant à resserrer sa prise, le collant un peu plus contre le mur, glissant indécemment sa jambe entre les siennes pour le bloquer totalement.
─ Une partie de nous aimerait être gentil avec toi, te laisser en paix, lui murmura-t-il au creux de l'oreille. Mais une autre aimerait t'entendre crier de terreur.
─ L... Lâche-moi ! S'écria Kenshîro. Qui es-tu à la fin ?! Est-ce que... Ézéchiel ? Ézéchiel, es-tu... malade ?
Il ricana, puis répondit dans un murmure :
─ Je ne suis pas Ézéchiel.

Sans aucune gène, il glissa sa langue sur la joue de Kenshîro. Cela fit comme une décharge chez le borgne tétanisé, qui soudain décida de le repousser. Surpris l'albinos recula un peu avant d'être projeté en arrière le souffle coupé, tombant dos à terre. Cet enfoiré venait de lui donner un coup de pied dans le ventre. Zacharie se plia en deux sur le côté, crachant, sifflant de douleur entre ses dents.
─ IssshhhhAH ! AHAHAHAH ! Ça fait mal bordel ! Uhuh ! Krrrr... kof kof !
La blessure qu'il avait ignorée sous l'adrénaline se faisait plus expressive. Il se releva, en s'aidant de son bâton, regardant le borgne avec un regard sombre avant de rire, sourire presque angélique aux lèvres. Il passa sa main sur son bandage de fortune, il était imbibé de sang, pourtant il n'en avait pas l'air s'inquiéter. Seule sa respiration haletante et son regard fatigué trahissaient le fait qu'il en souffrait. Pourtant il essayait de laisser rien paraître, se redressant de toute sa hauteur. Il ne montrerait pas de faiblesse face à son ennemi.
─ Fou, malade, tu tentes de me sortir tout un registre de synonymes . Malade, non, quoique avec ce que tu nous as fait, nous risquons de choper le tétanos... je sais même s'il a fait ses rappels...
Il marqua une pause.
─ Sinon pour fou... oui, je suis totalement cinglé ! Mais la vie serait tellement moins palpitante sans un brin de folie !
Il partit dans un fou rire qui lui arracha quelques larmes de souffrance, puis il redevint soudainement sérieux.
─ Mais la faute à qui ? Tu croyais quoi ? Que nous allions kiffer d'être tranché en deux ? Demanda-t-il avant de prendre un ton indécent. Han oui ! C'est excitant Kenshi, encore, encore ! J'aime quand tu me fais maaal !
Il passa sa langue sur ses lèvres après l'avoir claquée, un tic, sa signature.

Il était clair que Kenshîro n'avait strictement pas la même personne devant elle, il devait être totalement perdu, ne sachant à quoi il avait affaire. En tout cas, si le prêtre avait joué la comédie pendant tout ce temps, il était un excellent acteur. Il fouilla dans ses poches pour en sortir un paquet de cigarettes. Il arrivait à Ézéchiel d'en fumer, surtout en compagnie de son meilleur ami ; même si c'était plutôt rare, il avait pris l'habitude d'en avoir toujours sur lui. Le géant en attrapa une qu'il mit à la bouche et alluma. Il inspira avant de soupirer d'aise, ignorant quelques instants la présence du borgne.
─ Tu as aimé ça ? Reprit-il. Tenter de tuer quelqu'un ? Tu l'as déjà fait ou c'est la première fois ? Petite pucelle.

Kenshîro Kiriyama
Kenshîro Kiriyama
Jeu 12 Mar - 18:32
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LE SILENCE AVANT LA TEMPÊTE. - Naira (Runya)

Essuyant sa joue pour chasser la trace immonde que le géant y avait laissé, Kenshîro se précipita sur son sabre dont la lame tintait faiblement sur le pavé, assaillie par la pluie qui martelait le fer brillant. Ses membres ne tremblaient plus, mais ses forces ne lui étaient pas totalement revenues. Il raffermit néanmoins sa poigne sur le tissu du manche de l'arme, bien décidé à ne plus la lâcher, quoiqu'il advienne. Se mettant aussitôt en garde, le bretteur prit soin de laisser au moins cinq mètres entre le géant et lui, conscient que, malheureusement, il se trouvait du mauvais côté de la ruelle, dos à l'impasse. Mais qu'importe. Qu'importe maintenant. Il avait son sabre, et il n'hésiterait plus. Ezechiel ou non, si cette abomination voulait à nouveau s'approcher, ce ne serait qu'en accueillant sa lame entre ses côtes !

Duncan frémit à nouveau en voyant le regard fou de rage de son maître. Ce n'était plus une attitude de combattant, le borgne était prêt à tuer. Sa première tentative avait été infructueuse, car il n'était pas capable de franchir la limite à cet instant. Mais à présent, la barrière qui le séparait du meurtre semblait s'être totalement effondrée.
Il ne pouvait pas le laisser faire, il devait intervenir ! Mais personne, jamais, ne l'avait préparé à ça. Que pouvait-il faire contre deux humains assoiffés de sang ? Et si Kenshîro se retournait contre lui ?
Tandis que ses pensées se bousculaient dans la tête du rongeur, le prêtre s'était relevé, prenant appui sur son bâton. Il souriait, riait même, mais il était évident que le coup de pied du borgne directement sur sa blessure l'avait partiellement amoindri. Il avait beau montrer les crocs, le géant ne ferait certainement plus le poids si son adversaire venait à attaquer. Le fils Kiriyama dut certainement se faire la même réflexion, car Duncan le vit bouger imperceptiblement, déplaçant son centre d'équilibre en répartissant subtilement sa force dans ses jambes, prêt à donner l'assaut.

"Non !" put simplement traduire la machine qui reliait le maître à sa créature.

Mais ce simple mot, seule signification du faible couinement que parvint à pousser le rongeur, ne parut pas atteindre le jeune homme. Kenshîro l'ignora royalement, foudroyant toujours le prêtre du regard comme un rapace prêt à fondre. Le meurtrier s'enlisait dans son monologue, avouant sa propre folie en l'appuyant par des rires déraillant, hoquetant parfois sous l'effet de la douleur.

"Mais la faute à qui ?" cracha-t-il soudain. "Tu croyais quoi ? Que nous allions kiffer d'être tranché en deux ?"

Le borgne serra les dents, partagé entre l'envie de mettre un terme à tout ceci en achevant ce qu'il avait commencé pour faire taire cet animal, ou l'écouter se débattre encore un peu, dans l'espoir indistinct de capter la moindre parcelle d'Ezechiel qui aurait pu survivre dans le corps malmené du géant.

"Han oui ! C'est excitant Kenshi, encore, encore ! J'aime quand tu me fais maaal !" continua l'assassin en chargeant sa voix d'une abominable luxure, passant sa langue sur ses lèvres avec lubricité.

Un goût de bile amer remonta dans sa gorge, mais le fils Kiriyama emmura son dégoût, ne tenant pas à le laisser noyer sa colère froide et calculatrice. Il devait attendre le bon moment. Le prêtre n'avait plus beaucoup de forces en réserve, mais lui-même n'était pas mieux loti. Il lui fallait frapper au moment où il était sûr de l'emporter. Ne surtout pas entrer dans le jeu du représentant de Giratina au risque de laisser son sang-froid lui échapper. Il devait tenir, quitte à l'écouter. Le venin qui s'écoulait de sa bouche sans jamais sembler pouvoir tarir ne devait pas le toucher. Comment avait-il pu hésiter ? Pour protéger Ezechiel ? Mais Ezechiel n'était plus, c'était une évidence ! Il avait perdu son seul compagnon des années auparavant, c'était terminé !
Le garçon aux cheveux d'argent sortit une cigarette, stoppant enfin son flot de paroles quelques secondes durant. Kenshîro n'avait jamais vu Ezechiel fumer. Encore une preuve, tenta-t-il de se persuader.

"Tu as aimé ça ?" reprit le prêtre en soufflant nonchalamment une bouffée de fumée. "Tenter de tuer quelqu'un ? Tu l'as déjà fait ou c'est la première fois ? Petite pucelle."

Un goût de fer envahit cette fois sa bouche, tandis que sa mâchoire se cadenassait à en faire saigner ses gencives.

"... Je sais bien que l'on dit que la première fois est toujours décevante..." parvint-il enfin à articuler, obligeant ses traits à afficher un rictus cynique. "Mais je ne doute pas un instant que la seconde, qui aboutira cette fois-ci, sois-en sûr, m'offrira tout le plaisir que je suis en droit d'attendre."

Il s'était pourtant promis de ne pas répondre...
Ses mèches détrempées brouillaient sa vue. Ah... il n'avait pas remarqué qu'il pleuvait. Cela pouvait-il jouer en sa faveur ? Les hauts toits de la rue les protégeaient du plus gros de l'averse, mais les pavés étaient néanmoins inondés, peut-être un peu glissant s'ils ne prenaient pas garde.

"Et toi ?" continua-t-il, se surprenant lui-même, comme si quelqu'un parlait à sa place. "Tu as déjà tué apparemment. Était-ce pour ton plaisir ? Il faut espérer que l'acte t'en procurait un minimum car tu ne sembles bon qu'à ça."

Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Alors qu'il venait de se promettre de rester aux aguets, de rester muet en attendant l'instant où l'autre lui laisserait entrevoir une faille. Pourquoi fallait-il que son ego vienne, comme à chaque fois, le trahir ? L'obliger à répondre à la moindre provocation...

"Et encore !" reprit-il en riant avec mépris. "Ton histoire de "jouet" n'est peut-être qu'une nouvelle excuse que tu t'es trouvé. Une excuse pour expliquer que tu es incapable de me faire la peau ! Et bien sache que ta faiblesse ne sera pas la mienne !"

Un éclat de lumière envahit soudain la ruelle. Une seconde à peine. Accompagné du son reconnaissable d'un moteur feutré, de roues chassant la pluie sur la chaussée. La voiture passa sans faire mine de ralentir, et le cœur du borgne fit un bond dans sa poitrine. Comme sa langue auparavant, son corps bougea de lui-même, se jetant en avant, son sabre fendant l'air dans un coup d'estoc destiné à faire ravaler une bonne fois pour toutes ses paroles au prêtre assassin. Et cette fois, il ne comptait pas le dévier.

Ézéchiel R. Darknut
Ézéchiel R. Darknut
Lun 13 Avr - 0:55
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Tu n'en vaux même pas la peine...
01.11.2020



L
ibre de son étreinte, le lion sort les griffes. Devenu soudainement plus loquasse, le Kiryama parlait avec ce cynisme propre à sa détestable famille. Le borgne se mit sur ses positions, mouvements lents comme un fauve à l’affût, cherchant le meilleur angle pour être à contre vent, imperceptible de sa proie. Azazel le suivait du regard, pas assez naïf pour laisser penser une seule seconde qu'il allait baisser sa garde. Il avait appris, dans ses premiers instants, qu'il n'était pas tout-puissant. Il se montrait moins sûr de lui que devant son ami et rival, plus attentif. Non, il ne l'aurait pas comme il avait eu Ézéchiel. Il l'écouta, attentivement, ne voulant pas briser ses paroles à faire rire les plus difficiles.
─ ... Je sais bien que l'on dit que la première fois est toujours décevante... Mais je ne doute pas un instant que la seconde, qui aboutira cette fois-ci, sois-en sûr, m'offrira tout le plaisir que je suis en droit d'attendre.
Il était comme un petit caniche, aboyant fort mais n'osant pas mordre plus grand que lui. Le prêtre ricana, jetant sa clope à terre pour se frotter les yeux avant de lui lancer un regard de défi.
─ Allez... approche espèce d'infâme saloperie, approche ! Je n'attends que toi ! Siffla-t-il en écartant les bras.
Puis son sourire s'effaça d'un seul coup en entendant les paroles suivantes, comme un coup d'estoc le touchant au plus profond de lui. Son regard pris la teinte sombre du ressentiment, et l'air grave qu'il arborait se faisait soudainement plus menaçant.
─ Tu as déjà tué apparemment. Était-ce pour ton plaisir ? Il faut espérer que l'acte t'en procurait un minimum car tu ne sembles bon qu'à ça.
L'albinos resserra sa poigne contre sa lance, la ramenant derrière lui en position de combat. Les deux ennemis se regardèrent en silence, l'atmosphère se faisant de plus en plus tendue. Comment osait-il ? Pensa le prêtre sans arriver à le dire comme si quelqu'un lui en empêché. Dis-nous combien de temps aurais-tu survécu Kenshirô, si tu y avais été à notre place ? Si tu avais été assez doué pour entrer dans la secte, si tu aurais supporté qu'on se serve de toi comme d'un pantin. Non, tu es un noble Kenshirô, t'as vie aurait été bien meilleur et tu n'aurais sans doute pas eu le devoir de tuer tes camarades pour survivre. La folie c'est ce qu'il te reste pour ne pas se briser. La folie est la sortie de secours à un passé douloureux. Oui, nous préfèront être fou. Oui, je préfère en prendre du plaisir plutôt que d'en souffrir de remords. C'est le choix que j'ai fait, et c'est celui qu’Ézéchiel doit aussi faire. Mais ça, tu ne le comprendras jamais, enfermé dans ta cage doré, renfermé sur ta petite personne comme tu l'as toujours été.
Le dégoût, c'est ce qu'inspira soudainement le borgne à Zacharie.

Le noble enchaîna ses répliques sans lui laisser le temps de répondre. Pourquoi le cherchait-il ainsi alors que le prêtre faisait de son mieux pour ne pas le faire taire définitivement. Un idiot, il faisait face à un imbécile manquant cruellement d'instinct de survie.
─ Et encore ! Reprit-il en riant avec mépris. Ton histoire de "jouet" n'est peut-être qu'une nouvelle excuse que tu t'es trouvé. Une excuse pour expliquer que tu es incapable de me faire la peau ! Et bien sache que ta faiblesse ne sera pas la mienne !
Que répondre à cela ? Une excuse ? Pas vraiment, Kenshirô est juste un obstacle qu'il ne peut détruire, pour des raisons qui n'appartiennent qu'à lui et qui se gardait bien de dire. Sans doute que Kenshirô le saura-t-il un jour, mais là, il n'en avait aucune envie. Aucune envie de s'expliquer devant un être aveuglé par la haine. Alors il prenait juste le plaisir de moralement le malmener, il ne restait que ça pour éviter le pire mais ça devenait de plus en plus difficile. Les idées du prêtre se faisaient de moins en moins claires et sa conscience semblait petit à petit s’envoler au fur et à mesure que son sang se mélanger à la pluie. Il fallait qu'il se barre, il ne se faisait aucune illusion, il n'était pas en état de combattre. Alors il parlait pour le distraire, mais les paroles du Kiriyama et la fatigue avaient brisé son esprit cynique et il n'arrivait plus à dire quoi que ce soit.
Une voiture passa en silence, ses feux illuminant la ruelle comme dans un vieux film en noir et blanc, brisant la concentration du géant. Lorsque le moteur se tue dans le lointain, le borgne se mit soudainement à bouger, profitant de l'inattention qu'avait provoquée le passage du véhicule sur le prêtre. Il eut juste le temps de bloquer l'estoc de sa lance, déviant le coup de justesse. Kenshirô ne réussit qu'à trancher un morceau de son bandage qui se défie légèrement, révélant une partit de sa plaie qui se remit à saigner sous l'effort du geste. Le goût du fer lui remonta dans la bouche lui donnant quelques secondes d'absence le temps de réaliser ce qui se passait. Puis l'adrénaline explosa, l'aidant à repousser le katana grinçant sur le fer du bâton et le prêtre envoya une gauche dans la face du borgne. Son geste ne fut pas aussi violent que d'habitude, alourdi par la fatigue, mais assez pour le faire tomber, aidé par le sol humide est glissant.
Le colosse le regarda avec mépris, essoufflé et quelque peu tremblant, serrant son ventre le faisant atrocement souffrir. Merde, il était en train de perdre conscience. Il se ressaisit, tentant de rester concentré. Il resserra son bandage, ramassa son hanten pour l'enfiler, le froid commençant à lui mordre la peau, puis la pierre de Bellum qu'il remit dans sa poche avant de se diriger vers la sortie de la ruelle en laissant l'épée derrière lui. Il jeta une dernière fois les yeux sur Kenshirô qui lui lançait un regard haineux, encore par terre, trempé par la pluie. Le regard du prêtre était grave, et finalement il répondit à ses provocations :
─ Tu ne sais rien, Kenshi.


Kenshîro Kiriyama
Kenshîro Kiriyama
Lun 13 Avr - 19:47
Alcea

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PERSONNAGES PRÉSENTS - 01.11.2020
Kenshîro (dresseur)
Duncan (Pikachu ♂)



LE SILENCE AVANT LA TEMPÊTE. - Naira (Runya)

L'adrénaline avait comme foudroyé son corps, décuplant ses sens pendant un instant qui lui parut une éternité mais qui, pourtant, ne dura que quelques secondes. Le prêtre avait paré son coup. Le cœur battant à tout rompre, les mains serrées sur son sabre à s'en broyer les os, Kenshîro fixa avec horreur le bandage que sa dernière attaque venait d'entamer, libérant la vision répugnante d'une plaie béante, ensanglantée qui perçait l'abdomen d'Ezechiel. Comment pouvait-il encore tenir debout ? Il avait déjà perdu beaucoup de sang. Beaucoup... Beaucoup de sang... Beaucoup plus que ce que la vue du borgne pouvait supporter. Tout ce sang, ce sang qui maculait les vêtements du garçon aux cheveux d'argent, c'est lui qui l'avait fait couler. La chair à vif, entrouverte sur un étrange magma d'hémoglobine, c'est lui qui l'avait tranchée.
Dans un regain de force aussi soudain qu'inattendu, le prêtre repoussa la lame que Kenshîro maintenait toujours avec force contre son bâton métallique. Le grincement désagréable des deux armes ne parvint pas à capter son attention à temps, pas avant qu'il se prenne le poing d'Ezechiel en pleine mâchoire. Il glissa, perdant l'équilibre sur le pavé glissant, et s'écrasa sur le sol, grognant de douleur en sentant l'épaule sur laquelle il s'était réceptionné craquer légèrement. Dans sa chute, il avait porté une main à son menton douloureux, l'autre restant fermement agrippée à son sabre, dernier rempart possible si l'adversaire venait à l'enchaîner. Mais il n'en fut rien.

Le prêtre recula lentement sur ses membres tremblants, dardant sur lui un regard méprisant où se lisait la douleur et la fatigue. Mécaniquement, il resserra comme il put son bandage improvisé, et ramassa son vêtement pour l'enfiler.
Le borgne, encore au sol, ne parvenait pas à bouger. Son corps ne lui répondait plus. Son ennemi ne pouvait et ne comptait assurément plus attaquer, et la disparition de ce danger avait fait retomber tout l'élan de rage et de colère qui portait Kenshîro jusqu'à cet instant. Il n'était pas un assassin, non... il n'aurait pas réussi de toute façon...

Sans un mot, Ezechiel se dirigea vers la sortie de la ruelle, chancelant, épuisé. L'asiatique ne le quitta pas de l’œil, son regard de chat menacé toujours plein de hargne et d'orgueil, malgré le mélange de sensations incertaines qui lui remuait les tripes. Le fou lui jeta un dernier regard sombre que le borgne ne put que deviner entre ses mèches détrempées, sa vision brouillée par la pluie et la douleur dans son épaule. En appui sur son bras, il n'osait pas bouger, bravant simplement, comme il le pouvait, les yeux rouges à l'expression grave et intense du garçon aux cheveux d'argent.

"Tu ne sais rien, Kenshi" dit-il simplement.

Puis il disparut, lentement, sa silhouette s'estompant dans la nuit pluvieuse alors qu'il s'éloignait enfin.
Le borgne attendit un long moment encore, des secondes interminables avant de se laisser tomber sur le flanc, se recroquevillant en inspirant bruyamment, comme à bout de souffle, serrant son sabre contre lui. Il lui fallut plusieurs minutes encore avant que son corps ne lui obéisse, lui permettant de se redresser enfin, difficilement, le visage fermé, son œil unique vide de tout sentiment. Cet œil, justement, se posa alors sur Duncan. Le Pikachu s'était approché en silence, prudemment, timidement. Tassé sur lui-même, les oreilles baissées, le rongeur observait son dresseur avec appréhension. Mais aucune crainte cependant.
Il voulut s'approcher un peu plus, mais Kenshîro l'en empêcha en braquant le fourreau de son sabre dans sa direction, lui ordonnant de rester à distance. Il était fatigué. Il ne voulait pas du rongeur. Il ne voulait avoir affaire à personne. Il voulait être seul.

Avec des gestes lents, épuisés, l'aristocrate rangea le sabre - dont la lame, nettoyée par la pluie, ne présentait déjà presque plus aucune trace de sang - dans son abri de bois et de métal. Il jeta un regard en arrière. Au fond de la ruelle, l'épée d'Ezechiel gisait toujours au sol, inanimée. Kenshîro hésita. Mais il serra les dents, et finit par se détourner du spectre d'acier. Pressé de laisser tout cela derrière lui, il se traîna à son tour vers l'avenue, abandonnant le Monorpale, ignorant Duncan qui, sans un bruit, se mit à trottiner quelques mètres plus loin.
...
Où était passé sa vengeance ? Sa colère ? Sa haine ? ... Que devait-il faire à présent ?
... Que devait-il faire ?

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Le silence avant la tempête [PV Kenshirô]

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