Père était scientifique, un passionné d’archéologie, de spéléologie, fouilles en tout genre. Il a longuement essayé de m’inculquer cette passion, sans grand succès. Je n’aimais pas son laboratoire, je n’aimais pas l’atmosphère du lieu. Quand mon père passait des heures de recherches, moi je vagabondais dans les rues, jouais à l’équilibriste, m’amusais d’un peu d’escalade. Il y avait ce fossile, le vieil ambre de Mère. Elle l’avait pris pour sa beauté, et pour sa couleur qui se rapproche de celle de mes yeux, d’après Père. Mais elle était morte, et le souvenir de sa beauté vivait à travers cet objet Alors, ce caillou trônait dans l'étagère en verre parmi tant d'autres. Je n’avais que mes yeux pour observer ces pierres fossilisées. Cette foutue interdiction qui ne faisait que me tenter.  

Au fil des années, à grandir et me forger mon propre caractère loin de l’éducation de Père, j’étais devenu quelqu’un. Mais pas le quelqu’un que mon paternel aurait souhaité pour son fils. J’étais plus un garçon des rues qu’uns fils de scientifique. Quel ne fut pas le désarroi de celui-ci de voir que je n’avais rien du fils idéal. Que dirait Mère, si elle me voyait ? Il rêvait d’un grand avenir pour son fils unique, s’en est loin, très loin. Je devais avoir dix-huit en à peine, quand j’ai décidé de voler de mes propres ailes. Un soir, je m’introduis dans le laboratoire de Père, avec dans mes mains, le vieil Ambre. Je bravais l’interdiction, et c’était tellement excitant.

Il avait réussi à débloquer des fonds, suffisamment pour installer dans son laboratoire une machine capable de faire revivre les fossiles. Cet attirail coûtait des millions, mais sa passion sur les fossiles et leurs histoires lui avaient permis de se faire reconnaître dans le monde des éminents scientifiques, de trouver des financements. Je ne me sentais nullement redevable envers lui, il a passé toute mon enfance à me fuir depuis la mort de Mère. Je préférais partir, car rien ne me retenait ici.

Je place la chose dans la machine, enclenche le gros bouton rouge. Après quelques minutes, la machine commence à dérailler. Le halo de lumière qui entoure le fossile clignote rapidement, ce qui m’inquiète tout d’abord, je tente de stopper la machine. Cependant, le processus était lancé et malgré un léger disfonctionnement superflus, le Ptera de ce fossile reviendrait à la vie. Cependant, cela pris quelques heures à la machine pour faire preuve de ses miracles. Je me suis montré patient, Père n’était pas à la maison. Non sans être peu sûr de moi, je guettais d’un œil attentif que se révèle au grand jour ce puissant Ptera.

Quand il s'est réveillé, il est d'abord devenu très instable. Dérouté par son retour dans le monde des vivants, il s'est mis à gueuler tellement fort dans le labo que j'ai cru devenir sourd. Mais la bête gesticulait dans tous les sens avec force et brutalité. Incontrôlable, je tente de l'arrêter. D'un bond, je lui saute sur le dos. De mes deux mains, j'essaye de maintenir sa gueule fermée, et tant bien que mal, de conserver cette emprise. Clouée au sol, plus ou moins immobilisée, la bête sauvage doit retrouver la raison. Quel con de n'avoir prévu une pokéball pour l'y enfermer directement et le laisser se calmer dans l'étroitesse de sa prison sphérique.

Après qu'il ait repris ses esprits, tout se passa mieux. Et malgré la férocité de la bête, j'avais réussi à m'en faire respecter. Pour autant, il reste une bête instable et colérique, bien qu'entièrement fidèle. En combat, il est assez féroce, c'est aussi un très mauvais perdant. Mais c'est un compagnon parfait, sa carrure oblige, il intimide quiconque se retrouve face à sa gueule béante et ses crocs acérés. Un très bon atout, une première bonne raison d'avoir bravé l'interdit.