Décidant donc de partir pour Tolga, le jeune orphelin passa donc par la Route 16. Après quelques heures de marche au bord de la route, il entendit des cris de détresses et de douleurs. S'approchant par curiosité, il découvrit un Scarabrute enragé en train de manger vivant un petit Moufouette, sûrement retrouvé là par hasard à cause des divers camions remplis de pokémon qui passaient et repassaient, il n'était pas rare qu'un pokémon tombe de la marchandise et se retrouve dans la nature, livré à lui-même.

Bien que Zinovi n'était pas si proche du pokémon qui était en train de commencer par l'oreille du pokémon, alors que ses pinces commençait à lui couper une de ses pattes, il vit qu'il n'était pas seul sur cette route chaude et déserte.

Sans attendre, l'énorme pokémon fonça sur Zinovi qui eut le réflexe de fouiller dans son sac à voyage, sans même comprendre ce qu'il sortait, il le pointait déjà vers le pokémon fou furieux.

Malheureusement, la gourde ne sembla nullement intimidée l'insecte qui, tête en avant, lui attrape le bras droit de ses grosses pinces.

Autre réflexe stupide mais qui déstabilisa le Scarabrute, Zinovi donna un énorme coup de poing en direction des yeux du pokémon, qui lâcha prise immédiatement avant de reculer, voyant même que l'humain s'avançait vers lui, sortant cette fois-ci un couteau, il préféra fuir.

Le bras en sang, douloureux, l'orphelin s'assit dans le sable chaud, et il se fit un bandage. Heureusement qu'il avait prévu une petite trousse de secours, bon, il ne savait comment se soigner, mais bon, le bout de tissu imbibé d'alcool ferait l'affaire, jusqu'à ce qu'il s'arrête à Gilen, et espérât trouver quelqu'un qui aimerait le soigner.

Passant devant le pokémon agonisant, mais debout ( ou du moins, tenant un minimum sur ses 3 pattes ), il donna même un coup de pied dans la patte arraché qui se trouvait sur son chemin, marchant doucement, épuisé par la chaleur, et il fallait le dire, totalement tétanisé par ce qu'il venait de se passer. Il avait eut la chance de tomber sur un Scarabrute qui ne semblait pas si fier, têtu, ou très résistant à la douleur.

Après deux autres heures de marche, alors que la nuit s'installait, il se décida à établir son camp pour la nuit, alors qu'il s'asseyait sur son petit sac de couchage fait de vêtements rapiécés, il plissa les yeux en voyant la petite bête assise à quelques mètres, totalement essoufflée, l'avant de son corps remplis de sables, sûrement due à des probables chutes.

Zinovi n'y prêta pas attention, et se coucha. Le lendemain, rebelote, direction toujours Gilen, et toujours suivi de ce truc à trois pattes, qui ne semblait pas lâcher l'affaire, mais qui souffrait clairement.

Quelle idée de suivre un humain, au lieu de se laisser mourir sur le sable brûlant. Quel stupide pokémon.

Après avoir marché une bonne partie de la journée, il commençait à voir au loin la ville de Gilen, heureux, il s'autorisa à soupirer de soulagement.

Il fit un pas. Un autre pas, puis la tentation fut trop grande. Le pokémon était-il derrière, à le suivre encore comme un enfant perdu cherchant sa maman ?

L'orphelin se mordit la lèvre, ce n'était clairement pas son problème, le Moufouette pouvait crever.. et..
Son corps se remplit d'un étrange sentiment. La lassitude de la méchanceté humaine l'envahit, son enfance. Il avait eut par chance des personnes pour s'occuper de lui, ce pokémon n'avait rien ni personne.. Mais ce pokémon était justement un pokémon, il était différent de l'humain par.. Par sa forme.

Zinovi tourna son regard vers l'arrière, et il ne trouva que du sable derrière lui. Voilà. Le Moufouette avait abandonné, quelle idée stupide en même temps..

Sans s'en rendre compte, il commença à faire les 100 pas, il réfléchit pendant de longues minutes, et contre toute attente, le jeune homme fit demi-tour.

Après trois longues heures à marcher, il retrouva un corps couché, immobile. Se mettant à genoux aux côtés du pokémon mourant, Zinovi s'insulta pour sa bêtise, et il sortit sa bouteille d'eau pour faire boire le pokémon, et le rafraîchir. Il sortit un autre tissu, sa petite bouteille d'alcool médical, et il pansa cette plaie comme il put. Après tout, il n'était pas médecin, mais il espérait que ça tiendrait pour le moment.

Après avoir fini de « soigner » maladroitement le Moufouette, il le prit dans ses bras, et reprit sa marche silencieuse, et fortement gênante.

Pourquoi avait-il pris soin de cette bête ? Ce n'était qu'un pokémon, ce n'est pas comme si ça allait le rendre heureux de sauver ce truc puant..

Arrivant de nouveau à Gilen, il préféra prendre des ruelles sombres, il n'avait pas envie que tout le monde le voie, prenant soin d'un de ces trucs. Il arriva à ce qui était la maison d'un médecin qui travaillait au noir, et après l'avoir charmé et proposé un paiement satisfaisant, l'homme soigna l'humain et le pokémon.

Blessés, les deux nouveaux « acolytes » ne se séparèrent pas, vivant dans la rue, attendant que le temps leur redonne de la force.

Deux semaines plus tard, les deux prirent à route pour Tolga.

Désormais, quelques années après les fait, Zinovi a gardé le Moufouette avec lui, il ne savait pas trop pourquoi mais.. Il commençait à se poser des questions sur la société de Scilla.

Vivant dans un appartement tout juste convenable pour lui et 'son' pokémon, le fait de devoir faire de la rééducation à son bras, et à faire travailler le Moufouette également, lui donna l'envie de faire du sport, d'avoir un rythme rééquilibré, une vie meilleure. Maintenant, il court accompagné de son Moufouette au moins 2/3 fois par semaine.

Leur relation est spécial est tendu. Zinovi reste distant et froid, mais si Pwet, le surnom du pokémon, vient le voir, dormir avec lui, il va doucement le repousser, mais pas totalement.

Le jeune homme n'ose pas se monter affectueux envers lui, simplement car il n'y arrive pas, car il a peur de s'attacher.
Mais bon, au fond de lui, il est déjà gaga de sa petite bête puante.

Et Pwet comprend parfaitement cela. Malgré tout, il a réussit à cerner le caractère de ce qui lui sert « d'humain de compagnie ». Zinovi n'est pas une personne qui s'attache facilement, ou qui a envie d'aimer, mais le pokémon s'est bien rendu compte des multiples coup d’œil que fait celui-ci quand il n'a pas à vue d’œil son pokémon.

Pwet est assez calme, et facile à vivre. Il se contente de ce qu'il a, un peu comme son 'ami', après réflexion, lui et Zinovi ont assez de points en commun, chacun vit sa vie, au jour le jour, l'un apprenant de l'autre, et l'autre de l'un.