June Sunday. On pourrait presque croire que ce nom est issu d'un compte de fée. Un petit garçon, né le 1er Juin, un dimanche. Qu'elle ironie du destin de lui avoir donné un patronyme si rayonnant pour lui offrir une enfance aussi délicatement âpre. En effet, c'est l'histoire classique de l'enfant rapidement délaissé par ses parents, eux qui cherchent à lui offrir le meilleur, en oubliant que ce dont il a le plus besoin c'est de leur présence à eux deux. Quel gâchis. Élevé par une grand-mère autoritaire (la mère de son père), il a subit les mêmes enseignements que son paternel.

Toutefois, rien de bien méchant jusque là, une éducation à la dure qui lui inculquait des valeurs, des principes et mêmes des astuces bonnes au quotidien comme dans les situations les plus critiques. C'était sans compter sur son "IMMENSE" infirmité. La vieille n'était pas bien renseigné, elle ne voulait pas comprendre. Subitement, son petit-fils était passé du statut d'un enfant adorable et aimable à celui de la pire des crapules. "Qu'il est fainéant, un bon à rien je vous dis". Elle le rabaissait sans cesse, il n'avait presque plus droit à la parole.

Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il était mauvais à l'école. Les raisons ont pourtant été tiré au clair. June est dyslexieque et dysorthographique. Ce n'est pas si compliqué à comprendre! Pour la veille dame en tout cas, c'était de la fainéantise éhontée. Rien de plus qu'un mensonge inventé par des professeurs démissionnaires pour excuser leur échec à lui enseigner correctement. Mais ça se corrigerait. Tous les soirs, il avait droit à des exercices poussés où, inévitablement, il échouait. Lentement, le jeune garçon actif et plein de vie s'effaça. Le jeune homme qui participait en classe, malgré ses difficultés, au premier rang, rejoins vite la table des cancres.

Il aurait pu se rebeller, s'enfuir, ignorer, rejeter cette femme. Mais elle lui avait inculqué une trop grande bonté, une sorte de ténacité incroyable. Aussi, ne pourrait-il pas abandonné cette femme, seule, isolé au loin de son village. Ce n'est pas qu'elle était grabataire, impotente ou quoi que ce soit. Elle était handicapé de la vie, impossible pour elle de construire de nouvelles relations stables. Elle avait ses vieilles connaissances, mais ça s'arrêtait là. Qui lui tiendrait compagnie? Elle se changerait en une sorcière, croyait June, même des années après.

Heureusement, la région de Fiore était vaste (du moins pour un enfant d'une dizaire d'années) aussi, il profitait de chaque vacance pour s'échapper. Aussi éphémère cela fut-il, cela lui faisait le plus grand bien, il dessinait, il étudiait les plantes et observait parfois, émerveillé, quelques Pokémons. À son dixième anniversaire, il s'enticha d'un drôle de Galvaran qui avait la fâcheuse habitude de lui coller des claques à l'aide de ses oreilles. Au début, il pensait que sa grand-mère lui refuserait ce compagnon, alors il le cacha, longtemps. Un mois après, en voyant que les baies de son jardin disparaissait mystérieusement, la mamie découvrit le Pokémon entrain de se goinfrer.

À la grande surprise de June, le soir venu il découvrit son tuteur au côté de Tesla, le Galvaran qu'il avait apprivoisé. Il découvrit sa grand-mère sous un nouveau jour, aimante comme lorsqu'il était tout bambin et tendre. Nostalgique à 10 ans. Qu'elle vaste blague. Pour la première fois de sa vie, il prit une décision, un choix qui aurait des répercutions. Elle n'aurait pas sur Tesla la même influence que sur lui. Il l'arracha aux griffes de la vieille, furieux et déclara qu'il irait en pension désormais.

Les années passèrent, le crédule enfant grandit. Il gagna (un peu) en maturité et devint le jeune homme qui vous découvrirez. Il avait terminé son cycle scolaire, longtemps étudié, quelque peu voyagé avant d'aller vivre un peu chez ses parents, à Tarme. Il ne laissa personne derrière lui. En effet, un an après son départ, sa grand-mère était morte dans son sommeil. Une mort enviable. Les expériences qu'il avait pu faire en internat l'avait forgé, tant sûr le plan mental que physique. Il avait apprit à prendre soin de lui mais aussi... Comment prendre soin des autres. Par la même occasion il avait compris à quel point les filles ne l'attirait pas. C'est cependant le genre de chose que tait le raté des Sunday au reste de sa famille. Pour l'instant.