Et me voilà dans les plaines d'hehta après quelques jours de marche à flâner tranquillement. Sans m'en rendre compte, l'angoisse monte doucement en moi. C'est ici que tout s'est fini et que tout à commencer à la fois. Je ne peux empêcher de s'échapper un rire nerveux lorsque j'arrive aux endroits qui me sont familiers. Ouais, c'est totalement l'angoisse.

Je décide de me poser dans les herbes hautes avec mes pokémons et j'hésite un instant à faire sortir le Mustebouee. J'ai essayé une fois, ce n'était pas une réelle partie de plaisir. Je rappelle Guren dans sa ball au cas où et Reijin s'écarte sans que je ne le lui demande. Je sors la petite loutre de sa pokeball et l'emprisonne directement dans mes bras en essayant de le reconforter comme je peux en lui caressant le dos et la tête, coincé dans mon bras droit et mon épaule.




Après plusieurs minutes je soupire, vaincu et le rappelle sans sa pokéball. L'experience de le capturer était super, mais je ressens un réel échec devant le fait qu'il se rebute de cette façon à simplement être près de moi, ou des autres pokémons. J'ai bien trop peur qu'il les attaque alors j'essaye petit à petit d'avoir des moments comme celui-ci, en priant interieurement qu'il se calme avec le temps. Reijin remue dans tout les sens, semblant pister quelque chose.




Et le voltali ne se fait pas  prier, courant un peu partout autour de son maître, bondissant, faisant des galipettes et autres cabrioles en tout genre. Il déborde d'énergie à contrario de moi qui m'épuise petit à petit avec tout ce qu'il se passe. Je décide d'envoyer un message à Nozomi et range finalement mon holokit. Advienne que pourra, je serai dans le coin un moment de toute façon.

Le courant ne passe vraiment pas avec ce Mustebouee, ce qui me me laisse le moral au plus bas. Reijin virvolte un peu partout, reniflant tout ce qui passe, y compris le doduo non loin de là. Ma grand-mère m'a apprit que l'on était pas obligé de se battre avec les pokémons pour les capturer, que l'on pouvait simplement les apprivoiser et je préfère largement cette option à celle de se battre.

L'oiseau n'est pas trop loin de là et sans réfléchir je lui lance quelques morceaux de pain pour le nourir. Reijin lui tourne autour, intrigué par ses deux têtes sur le même corps. Il n'a pas souvent eu l'occasion de rencontrer d'autres pokémons et il se met à remuer l'arrière-train, invitant le pokemon sauvage à jouer avec lui. Malgré tout, il garde cet aspect très juvénile de son côté evoli d'antan. Je continue de nourir le Doduo jusqu'à tomber à court de nourriture. Je laisse mon propre pokémon jouer avec l'autre, ou du moins tenter.

Le pokemon oiseau picore ce que je lui donne et je souris. De façon idiote sûrement, mais je suis content de voir qu'au moins, il ne me charge pas. Reijin s'approche doucement, tête basse et train arrière en l'air, remuant la queue. Il jappe pour appeler le doduo à jouer. Je lève les yeux aux ciels en souriant et secoue la tête. J'attrape mon sac et en sort deux gamelles double que je remplis d'eau et de nourriture.

Prudemment, j'approche l'une des gamelles vers le doduo tout en restant à respectueuse pour ne pas qu'il se sente agressé ou en danger, puis siffle Reijin pour qu'il vienne à la sienne. Le pokemon Electrique vient pour s'abreuver puis pousse son auge jusqu'au pokemon sauvage. Peut-être veut-il nourrir les deux têtes sur le même corps. Je laisse faire, cela ne me dérage pas.

Je sortirai Guren plus tard pour la faire manger à son tour, chaque chose en son temps. Je vais déjà laisser Reijin tenter d'approcher l'autre pokémon, continuant de remuer la queue et jappant. Je reste là, à les regarder. Cela apaise un peu l'angoisse qui monte en moi et vide mes pensées.

L'oiseau à deux tête semblait heureux de se repêtre et tapota la tête de Reijin qui lui appréciait cet élan de sympathie. Le voltali continua à tourner autour du doduo avant de se frotter à celui-ci, gage d'amitié ou quelque chose du genre je suppose. Je regardais le spectacle et m'approcha un peu des deux pokémons. Je sais que Reijin sait qu'il n'a rien à craindre, mais je me faisais discret pour ne pas effrayer le sauvage.

Arrivé à bonne hauteur, je sors un calpin et note simplement le comportement de l'animal face à moi, ses réactions et j'essaye tant bien que mal de prendre ses mesures à distance. Je repote tout sur le pout de papier et range le carnet dans mon sac une fois tout fait. C'est vrai que je n'ai pas spécialement eu le temps avec Mustebouee. Je n'ai jamais vu de pokemon aussi agressif et soudainement cette idée me peine un peu. Je soupire et reporte mon attention sur le pokémon sauvage, tendant ma main vers celui-ci très lentement.

Je laisse ma main à une certaine distance pour lui laisser le choix de me laisser le caresser ou non, je ne veux pas m'imposer ni me prendre un mauvais coup. Je reste accroupi, attendant la réaction de l'oiseau à deux têtes.

Le pokemon oiseau s'approche finalement et se laisse caresser plutôt facilement. Cette petite action me fait chaud au coeur et laisse apparaître un large sourire sur mon visage. Reijin, lui, vient renifler le pokémon et s'écarte un peu, me laissant ainsi contre le pokemon sauvage quelques instants.

De la poche je sors une dernière friandise pour le petit Doduo et la pose sur le plat de ma main en continuant de le caresser au niveau du dos cette fois. Mon voltali semble s'être couché à l'ombre tout en gardant un oeil attentif à la scène qui se déroule. J'ai de la chance que ce pokémon ne soit pas jaloux.


Je continue de caresser le petit pokemon tout en souriant de façon que j'espère rassurante et attend la réaction du Doduo sauvage, mais qui sait peut-être ne le sera-t-il plus après cela ? J'espère petit à petit monter une petite équipe avec laquelle parcourir Alcea, et pourquoi pas Scilla plus tard, pour en apprendre plus sur les pokémons, leur façon de vivre et plus tard monter ma propre structure d'élevage. Je pense que le pokemon oiseau pourrait se plaire à nos côtés, s'il le veut.

Le doduo s'allonge sur le sol et ne réagit pas plus que cela. Je ris et secoue la tête, comme si ce pokemon comprenait le language humain. Je continue ma caresse d'une main et sors une pokeball de mon sac et la tend doucement vers le pokémon oiseau.



Je tourne la main vers Reijin qui ouvre un oeil pour me regarder. Je sais qu'il comprend et ne relève pas alors, j'appuie sur l'ouverture de la ball, faisant ainsi rentrer le voltali dans l'habitacle. Il n'a pas souvent été là dedans, mais ne rechigne pas à la tâche. Je tends ma main à nouveau vers mon sac et pose la pokéball à côté du Doduo en montrant le petit cercle qui sert à ouvrir celle-ci.



J'insiste en montrant le petit cercle de la pokéball pour qu'il comprenne. A côté, je ressors Reijin en appuyant de nouveau sur la sienne pour le libérer en espérant que le pokemon oiseau aura compris cette fois.

Alors que la petite Doduo semble s'être à l'idée et entre dans sa ball, je ne peux être qu'heureux et mon coeur explose de joie. Je ne pourrais réellement décrire ce que je ressens, un mélange d'adrénaline, de joie, de folie, de tout. Cet apprivoisement est une réussite, ce qui prouve que j'en suis capable. Je ne sais vraiment pas ce qui cloche avec Kawauso, peut-être a-t-il simplement mauvais caractère... Mais je n'y crois que peu, je n'ai jamais vu un pokemon aussi difficile.

Alors que je ressors la nouvelle petite de la bande, que je nomme Dachô, je sors également Guren pour faire les présentation et nourrir la demoiselle en même temps. Je glisse dans le bol de nourriture de la petite goupix des supers bonbons qu'elle gobe par la même occasion et en offre deux à la nouvelle venue pour la féliciter de son entrée dans l'équipe. Nous restons ainsi quelques temps, tandis que Guren semble essayer de jouer à son tour avec le pokémon oiseau qui visiblement l'intrigue. Bientôt, il nous faudra reprendre la route.

Après avoir donné leur repas à chacun des pokémons que je possède, y compris Kawauso un peu plus loin que les autres. Une fois tous dans leur pokeballs respectives, il était temps pour nous de reprendre le chemin. J'avais entendu parlé d'un évènement qui allait se dérouler quelques mois plus tard, courant Juillet, à Talma. Pour l'instant, ce n'était que des rumeurs, des bruits de cours, mais il pourrait être intéressant de s'y rendre.

Quoiqu'il advienne, je devais continuer ma route. Ma prochaine étape serait la fôret de Lumna pour attraper et étudier d'autres pokémons. Talma se trouvait juste au nord de celle-ci, en somme c'est une chance, cela se trouvait sur mon chemin et il serait plaisant de s'y arrêter à ce moment là. Après avoir ramassé mes affaires, j'ai repris la route en compagnie de Reijin. Il était temps pour nous d'y aller, Noz' m'avait averti par message qu'elle ne pourrait pas nous voir. C'est vrai que je suis triste, mais nous aurons d'autres occasions après tout. Peut-être est-il pour elle encore trop tôt pour me pardonner, ce que je comprends. Je reviens à peine d'apparaître, je ne peux pas m'attendre à ce qu'elle m'ouvre grand les bras. Avant de partir en direction de la dite forêt, je devrais d'abord repasser à Domuraille, faire quelques emplettes...