[05/10/2014]

Ces derniers temps n'ont pas été bien productifs. Entre la myriade de soirées qui se déroulaient à Merya et les journées amorphe dans le canapé à fumer des bédos, la troupe se tournait les pouces. Otakar et Evžen s'échappaient pour des balades aériennes la plupart du temps. Quand de son côté, Ivana, plus princesse que jamais, passait les trois quart de sa journée à dormir. Ne reste que Milan, le bon dernier arrivé il y a peu. Lui, il est un peu con, mais je ne l'ai franchement pas aidé. Toujours là, à lui cracher ma fumer dans la gueule et me marrer en le voyant plisser ses grands yeux jaunes. Il était devenu encore plus con qu'au premier jour, le THC n'aidant en rien son pauvre esprit faible et sous-développé.

Revenu hier d'un bref séjour chez mon très cher Sven, le stock n'en était que plus fourni, de quoi abrutir un peu plus ce pauvre Milan - bien qu'il ne semble pas se contrarié de sa situation, sa connerie le rend plutôt heureux. Néanmoins, tous mous et incapables, il y a bien longtemps que nous avons plus fait le mal, que nous n'avons rien fait du tout.

Il est midi et Otakar et Evžen sont déjà partis voltiger dans les hauteurs du ciel, survolant très certainement Merya ou ses alentours. Le réveil est pénible, Milan se traîne maladroitement dans l'appartement, heurtant les meubles, ce qui éveille à son tour Ivana, tranquillement assoupie dans le canapé. J'emporte les deux-là avec moi, et nous sortons en ville. Après tout ce temps à juste profiter de la vie de pacha, j'en avais oublié mon boulot. Quoi ? Bon, certes, ce n'est pas un véritable boulot à proprement parlé, mais au moins ça me paye ma conso. Là, plus rien, la fin de la richesse, il était grand temps de se remettre au travail, et sérieusement. Néanmoins, je pouvais compter sur Ivana pour ça, Milan... on verra.

« Salut Mike ! Le matos habituel steuplait. »

Mike, le gérant du tabac le plus proche de chez moi. Il a l'habitude de me voir, comme toujours les mêmes achats : feuilles et tabac. Hop, vite fait en sortant du café je roule, je fume et j'observe attentivement les passants. Toujours le même plan d'attaque, repérer la bonne victime et trouver rapidement le subterfuge adéquat. Avec Ivana comme coéquipière du jour, assurément, fallait trouver un groupe de meufs bien cruches et au mieux, bien friquées, qui craqueraient assurément devant son adorable bouille.

Je me bouge, décide d'arpenter les rues de la ville, à la recherche de la bonne poire du jour. Merya était vaste et pleine de ressources, elle attirait tout de même un sacré nombre de visiteurs, autant de cibles potentielles qui pourront renflouer mon compte gratuitement. Ivana, la douce jeune lionne trottine derrière moi, Milan pend le long de mon épaule, apparemment encore trop défoncé pour le moment, tant pis. La petite princesse guette avec attention, elle avait l'habitude maintenant, de traquer les proies avec moi, quand Otakar préférait voltiger dans les airs. Elle était on ne peut plus efficace, son petit minois était tout aussi idéal que l'effrayante gueule d'Otakar, le tout, c'était de trouver la combine qui marcherait à coup sûr.

Finalement, plus loin devant nous, un duo de blondasses pimbêches perchées sur des talons de douze centimètres. C'est à se demander ce qu'elles foutent à Merya, même si personnellement, ça m'arrange plutôt pas mal de les croiser. Elles ont l'air à peine remise de leur soirée de la veille et titubent dans la rue. Les pavés à certains endroits n'aident en rien leur ascension du haut de leurs échasses, c'est assez comique à voir d'ailleurs. Je les suis donc de près, sans l'être trop pour ne pas avoir l'air suspect et je savoure un peu le spectacle qui s'offre à moi, y en a bien une qui va se casser la gueule... Bingo, vœux exaucé. Tandis que l'autre se marre, la gourdasse peine à retrouver l'équilibre pour retourner en posture debout, risible. En bon prince charmant, je me précipite pour aider la jeune fille à se relever. Avec un sourire, elle accepte cette main tendue et se relève en me remerciant. Mais ne me remercie pas trop vite. Milan, jusque là endormi par-dessus mon épaule, gigote soudainement et commence à fixer les deux filles, faisant son truc de serpent en agitant sa langue fourchue devant elles. Un cris d’effrois. Non, sérieusement ? Bref, les voilà toutes les deux sur le cul.

« Bah voyons les filles, faut pas avoir peur, il n'y a pas plus inoffensif que lui. »

Elle s'échangent un regard et se mettent à rire bêtement, l'une comme un gruikui et l'autre comme un wailord, autant dire qu'elle font la paire. Ivana, de son côté, surgit avec ses ronrons et attire l'attention des demoiselles qui se focalise sur sa mignonne petite bouille. C'était le moment, le bon moment et l'occasion idéale pour faire participer Milan à toutes ces petites fourberies, il fallait bien qu'il s'y mette également. Rampant discrètement sur le sol, il s'approche des sacs des jeunes filles et y fouille sans grande discrétion. Mais qu'importe, elles sont totalement sous le charme d'Ivana qui tient son rôle à la perfection, elle qui peut être si peste d'habitude. L'air de rien, pendant que Milan continue ses fouilles au fin fond du bordel des sacs à mains des deux nanas, je fais mine de présenter Ivana aux demoiselles qui gloussent à chacun de mes mots. Vraiment connes celles-là.



Vol de la semaine (argent).

[05/10/2014]

La chasse fut terriblement fructueuse, ces gamines avait bien plus de potentiel que je ne le croyais au départ. Milan me rapporte une liasse un peu baveuse et humide, mais de vrais billets, alors ça séchera. Satisfait part ce tour de chance, je profite de voir mes économies grimper encore et encore pour envisager un petit tour, loin de ces contrées que j'ai l'habitude d'explorer. Il est vrai que l'Ouest de la région m'est plus inconnu et rien que pour ça, je rêvais d'aller y dépouiller quelques innocents ou dépenser tout cet argent dans un cadre qui change au moins du bordel de Merya. De retour à l'appartement, j'ouvre grand la fenêtre, Otakar et Evžen comprendrons de cette façon qu'il leur est impératif de rentrer, si tôt qu'ils passeraient par là. Une fois cela fait, je prépare quelques affaires pour cette petite espace dans les terres de l'ouest, je suis incroyablement impatient, jamais je n'aurais cru que ce voyage, décidé à l'improviste il y a à peine vingt minute m'emballerait autant !

Ivana et Milan y mettent du leur, mais Milan bave sur tout ce qu'il essaye d'attraper avec sa grande bouche et Ivana n'est pas très délicate pour une prétendue princesse. Je décide de préparer mes affaires seuls, pour être sûr de ne rien oublier. Quelques caleçons, quelques t-shirt, la ration de tabac acheté à Mike, au coin de la rue. Je n'oublie pas le plus important, la ration de canna récemment fourni par Sven, avec ça, le voyage sera moins ennuyant. J'en profite donc pour appeler un taxi, je donne mon adresse et l'heure de rendez-vous approximative, Otakar et Evžen n'étaient pas encore revenu. Alors je chope Ivana sous un bras et Milan sous l'autre, puis je m'installe dans le canapé, allume la télé et prend mon mal en patience en attendant le retour de ces chers voltigeurs de l'enfer.

Après un bon quart d'heure et après que le taxi m'ait annoncé au moins deux heures d'attente, je profite de ce long moment de glandouille à l'appart pour aborder sereinement ce périple. Double feuille, plus de vert que de marron et voilà un bien beau pétard qui ne demande qu'à être fumé. Dés que je l'allume, Ivana saute du canapé pour aller s'installer plus loin, sur un petit fauteuil - elle n'appréciait vraiment pas la fumée, ça lui pique au nez. Quant à Milan, il s'étale un peu plus de toute sa longueur sur moi et inhale sans apparent dérangement avant de fermer les yeux. Fumeur passif, on connait tous les effets, mais Milan semble très bien vivre, même à son insu, puisque il ne doit pas comprendre de la nocivité de ce que je fume, j'aime sa connerie, ça le rend presque touchant. Et un peu de rouge dans ces grands yeux jaunes, ça donnera un peu de couleur, ça le rendra moins bizarre, ou juste un peu plus mou.

Au bout d'une heure, voilà qu'Otakar et le mini piaf débarque enfin et entre en trombe dans l'appartement, comme s'ils venaient de faire une course. Otakar observe Milan, amorphe sur le canapé, moi, pas mieux, mais au moins, tout est prêt, il ne reste qu'à attendre le taxi. Je prends mon courage à deux mains pour faire bouffer toute cette bande avant le départ, le voyage en taxi risque de durer quelques heures et seule Ivana aura l'occasion de voyager hors de sa pokéball, tout le reste finira à l'intérieur avant même l'entrée dans la voiture.



Hop, petit taxi jusqu'à Domuraille.