Il existait un peuple, une communauté aujourd'hui disparu. Abrités du soleil par les arbres de la forêt, nourris par ses fruits, ses baies et ses plantes, abreuvés par ses sources, ses puits et ses rivières, ce peuple vivait en harmonie avec la nature. Plusieurs familles, il y a longtemps séduites par l'idée de vivre en parfaite adhésion avec la nature, ont quittés villes et villages pour un retour aux sources. Depuis des générations, le peuple ne vit que des ressources de la forêt, bien qu'elle cultive ses céréales et autres plantations. Néanmoins, cette forêt reste leur maison. Ils en étaient persuadés, leur place ne pouvait être ailleurs que dans cette forêt, ils y vivaient depuis toujours. Attachés à leur environnement, certains d'entre eux ont essayés de préserver avec diplomatie, patience et pacifisme. Quand cela n'a plus suffit, ils ont du lutter pour la sauvegarde de tous, pour toutes les vies qu'abritent et protègent cette forêt. Quand les malfrats ont commencés à s'aventurer au cœur sombre de la forêt pour y chasser les espèces rare, pour leur fourrure ou simplement pour les revendre. Quand des constructeurs ont décrétés qu'ils étaient en droit de raser. Quand les pokémons ont essayés de fuir face à la destruction inhumaine de ces Hommes. Et quand la maigre rivière fut asséchée, quand les premiers arbres sont tombés, quand la mort régnait en maître dans la forêt, ils sont restés. Fièrement, ils ont combattu, résisté et fait face à ces êtres infâmes et sans cœur. Quand l'argent a détruit ce petit coin de paradis...

Certains dirons qu'il ne s'agissait là que d'une communauté de hippies, un peu taré qu'on a relogé dans un village, ailleurs. En réalité, personne n'est sortis de cette forêt, qui aujourd'hui n'est plus. Tout a été rasé, car la vie d'une trentaine de personne importait peu, face à des millions. Isolée au nord de la région, reculée et difficile d'accès, la forêt n'importait peu. Mais ce qu'elle renfermait valait bien plus que quelques femmes, hommes et enfants. Après tout, c'était leur souhait. Si la forêt devait mourir, alors ils n'avaient aucune raison de rester en vie. Dans le fond, c'est vrai, qu'ils étaient légèrement tarés ces hippies. Leurs coutumes étaient étranges, tous possédais un espèce de tatouage bien spécifique à chacun, mais dans l'ensemble assez similaire. Il était fait le jour des trois ans de l'enfants, pour ceux arrivés en cours de route un rituel près du feu désigné le symbole et la couleur. Pour les enfants, les anciens expliqué que tout était dans les yeux. Voilà pourquoi Mira possède un tatouage bleu.. disons que pour le coup les fameux anciens à moitié aveugles ne se sont pas foulés en lui attribuant le bleu de ses yeux à celui-ci. Pour peu qu'on sache, ces symboles n'ont jamais eu de sens.

De ce désastre, rien qu'un tas de bois fumant. Les arbres encore debout tomberont bientôt. Et les survivants ne peuvent que fuir. Mira s'était échappée, bien avant que les bulldozer n'écrase les premiers arbres. Sa mère lui avait ordonnée de quitter les lieux. De force, elle l'avait empoigné par la taille dans le but de la déposer sur le dos d'Akshay, le Frison de la famille en quelque sorte. Mira avait attrapé Kanan au vol avant qu'Akshay ne détale à vive allure vers un endroit plus sûr. Alors âgée de de neuf ans, Mira n'avait pas compris qu'elle ne reverrait plus jamais sa mère, ses amis, son village, sa forêt. Toujours plus au sud, Akshay fuyait comme convenu le plus possible ce qui avait été son foyer. La course était longue et ils longeaient le lac par la droite, déboulant peu après au village de Hyarma. Il faisait nuit noire à leur arrivée et les quelques villageois présent à l'entrée du village furent alertée par la carrure imposante du Frison. Croyant à une bête sauvages, les hommes ont sortis fourche et torche dans le but d'effrayer la bête. Akshay s'est sentit agressé et n'a pas eu d'autres choix que de détaler à vive allure loin du village, continuant toujours plus au sud. Après la fuite, le chemin fut long, deux jours encore. Sur son dos, Mira et Kanan, assoupis. Deux jours à ne grignoter que quelques baies, la petite était à bout de force. En débarquant à Merya avec la gamine sur le dos, Akshay avait attisé la curiosité des gens. Mais c'est un couple d'une quarantaine d'année qui se dévoua, plutôt que de rester béa et statique devant ce spectacle.

Inconsciente, elle n'avait d'autre choix que d'être aidé par ce couple de passage dans la ville. Ramené jusqu'à leur hotel, la jeune fille s'est éveillée en pleine nuit d'une crise de panique avant de se rendormir profondément jusqu'au lendemain. Très perturbée dans les premiers jours, Mira a essayé de s'enfuir. Mais ses compagnons était là pour la raisonner, comprenant que ces gens ne voulait que l'aider. Pris d'affection pour cette étrange gamine sortie de nulle part qui refuse de parler, le couple l'emmène quelques jours plus tard chez eux, à Hopa. La gentillesse et le dévouement des Vasanta aura eu raison de sa peur et elle s'adapta peu à peu à son nouveau mode de vie. Ce n'est que quelques années plus tard, sept environ, qu'elle annonça à sa famille d'accueil son désir de rejoindre les forces de l'ordre. Non sans émotion, elle faisait leur fierté, même s'ils avaient un fils mais c'est une autre histoire. Prévoyante, elle avait sagement économisé après quelques petits boulots effectués dans la ville. Bien évidemment, conscient des efforts et de la volonté de Mira, ils ajoutèrent le restant de la somme, un peu plus de la moitié, pour qu'elle intègre l'école de ranger d'une ville un peu plus au nord nommée Frewick. Trois années de travail constant, sérieux et passionné. Qui paye enfin, il y a quelques mois à peine où elle ressort diplômée de l'école de ranger et décide de mener sa propre vie.