La forêt se dessine au loin, la cime des arbres couvrent parfaitement bien Tavas. Rien que de la verdure, on y croirait. Et pourtant, au milieu de cette grande forêt, on y trouve un petit village ou tout n'est que zen attitude et amour de la nature. Ça fait un peu « Bienvenue chez les tarés consanguins », mais les habitants sont assez marrants, en fait. Pour y être venu plusieurs fois - une fois toutes les deux semaines en réalité - je sais de quoi je parle. L'environnement est particulier et l'immersion entre les arbres doit en rendre certains complètement barges. Des fanatiques protecteur de la nature, des junkie d'occasion ou de la vieille époque. Bref, de tout, mais surtout de quoi s'amuser.

Mais comme à chaque fois, avant d'entrer à Tavas, je dois affronter leur splendide forêt qui s'étend sur des kilomètres. Même avec leur petits chemins déjà tracés, parfois, j'arrive à me perdre. Intrigué par un bruit, par autre chose, je me détourne. Toujours de très mauvaises idées, je met une heure avant de retrouver mon chemin. Cette fois, je file droit. L'heure n'est pas à la balade champêtre, une fois la nuit tombée, j'aurais bien du mal à me repérer par ici. Otakar plane toujours au dessus de moi, même si le rapprochement entre les arbres l'empêche de voler trop haut sans me perdre de vue. Dans cette forêt, il y résonne des bruits étranges qui se perdent dans la profondeur des bois. La forêt abrite tout un tas de bêtes, certaines inoffensives, d'autres un peu moins. Mais dans l'ensemble, elle ne regorge pas de grands dangers, du moins, je n'ai jamais eu de problème en traversant cette forêt. Qui sait, cette fois pourrait être une première ? Non, je ne me le souhaite pas, j'aimerais que ce soit facile cette fois.

Apparition d'un pokémon sauvage !

Pendant qu'Otakar se plait à virevolter dans tous les sens, faire des virages à cent quatre-vingt degrés, aller et venir de haut en bas, je traîne les pieds ici bas. Non sans être déjà las du voyage - je ne suis pas un grand marcheur - la beauté des lieux. L'enivrant parfum de la verdure omniprésente, un véritable petit paradis. Enfin, pour ceux qui se plaise à se torcher le cul avec des feuilles ou cueillir diverses baies plus ou moins comestibles dans des fin fonds sombres et froids de la forêt profonde. À la lueur du jour, cette immensité de verdure paraît plus accueillante, plus chaleureuse. Les choses y papillonnent avec légèreté et on se croirait dans une forêt de conte de fée, ou presque. Sous les fins rayons du soleil, tout paraît bien moins lugubre qu'à cette heure tardive. L'obscurité règne en maître, loin de ses charmes habituels, celle-ci avait également ses dangers. Et en parlant de danger...

Voilà que surgit, minuscule, inoffensive et frêle une douce fleur, par de-là un buisson parmi tant d'autres. Camouflée derrière une fleur plus grande qu'elle, un petit lutin des bois apparaît. Étrange, je n'en avais jamais croisé en traversant la forêt. Intrigué, je m'en approche, mais celle-ci prends peur et disparaît d'un bond dans une fougère. Je fronce les sourcils, scrutant le périmètre à la recherche de l'adorable petite chose. Sérieusement ? Je perdais mon temps à chercher une chose insignifiante, et pour quelle raison d'ailleurs ? Je n'ai pourtant pas le temps de me poser la question, Otakar surgit des hauteurs obscures d'un arbre alentour et plonge en piquet dans le buisson. Celui-ci gigote tandis que la petite chose s'enfuit en trottinant aussi vite qu'elle le peut, sans pour autant s'éloigner suffisamment pour fuir le prédateur. Intenable qu'il était, je reste perplexe devant tant d'acharnement sur cette petite chose. D'un grand coup de son aile droite, il envoi valser la petite bête au loin, se perdre contre je ne sais quel tronc d'arbre, ou tomber dans je ne sais quel épais fourré.

Otakar utilise Cru-Aile. (Puiss.60) niv.05 (0/3) - vol/roche PV:40 - ATQ:52 - ATQ SPE: 32 DEF:32 - DEF SPE: 37 - VIT: 65

Je l'ai cherché, ce foutu lutin des bois. Vraiment, Otakar n'a pas daigné m'aider. J'ai essayé, mais comment contrôler une bête pareille, ça ne s'apprivoise jamais correctement, un truc qui n'était qu'un caillou. La façon dont il s'est acharné sur la petite chose est presque effrayant, d'un coup, comme ça, l'envie lui prend de martyriser une petite créature innocente. Vraiment, bizarre, mais je me dis que c'est la nature, les instincts primaires... Otakar reste finalement un prédateur. En espérant qu'il ne me croque pas moi un jour.

J'essaye donc de reprendre la bonne direction vers Tavas. Après quelques minutes de doute, je me repère. Finalement, je croise quelqu'un, longue veste kaki et une casquette sur la tête. Le gars louche qui traînent dans la forêt de Tavas en pleine nuit quoi. Otakar n'était pas loin, si besoin... Quoi que, je me retourne, je ne le vois pas. Bon alors pour le pire des cas il ne reste que mon couteau, utile. L'inconnu approche, il ne me regarde pas, passe à mes côtés sans lever les yeux. Sur son dos, comme un sac à patate. Finalement, perché là haut, sur son arbre, Otakar pousse un rugissement rocailleux qui résonne jusqu'aux profondeurs des bois. Je fixe l'inconnu qui marche à pas pressé et s'éloigne un peu plus, levant brièvement la tête en direction du pokémon.

« hé.. ! »

Je n'ai pas le temps d'en dire plus qu'il détale comme un voleur. Je voulais juste lui poser une question, mais il préfère déguerpir comme quelqu'un qui a quelque chose à se reprocher. Je voulais savoir si j'étais encore loin de Tavas, c'est tout. Quel abruti. Du coup, je siffle une fois, Otakar descend de son perchoir et me rejoint. La course commence, sans connaître la raison qui m'y pousse, je pourchasse cet inconnu. Il court, mais sa silhouette s'évanouie parmi les arbres. Je ralentis le pas, observant minutieusement tout autour de moi, Otakar guette de là-haut. Lentement, je guidais un pas après l'autre à travers cette immensité de forêt. Les feuilles, les brindilles, tout pour trahir ma position. Mais quand j'entends moi même une brindille craquer, et que je me retourne, c'est un poing en pleine tête que je reçois. Je recule, déstabilisé. Secoue la tête, croyant vainement que ça changera quelque chose et lève les yeux en direction de l'inconnu. Celui-ci espère fuir après m'avoir foutu un coup en traître, jamais de la vie. Je me relève, et entame une nouvelle course. Pourtant, cette fois, je le rattraper rapidement. La colère doit jour, mais je ressent un besoin urgent de lui casser la gueule, à cet enfoiré. Une fois à sa hauteur, je me jette sur lui. Son sac à patate vole sur le côté, et moi je lui roule dessus. Au début, c'est assez confus. Mais finalement, je le retrouve sur le dos, mes poings cognant l'un après l'autre le visage fatigué et barbus d'une mec sans dents - ou presque. Une sale gueule, vraiment. Mes coups n'y arrangeait rien. Quand je vois que cela suffit, je m'arrête, me relève. J'essuie mes mains légèrement ensanglantés sur son sweet-shirt et prends la direction opposée.

Mais les couinements se font entendre, j'en avais presque oublié le sac à patate qui remue. Curieux, je m'en approche et remarque qu'un lien nouait le sac fermé. Une petite chose y surgit, me sautant au visage. Je la maintiens loin de moi, du bout de mes deux mains, pendant qu'elle tente de me donner quelques coups de griffes. La saloperie. Finalement, je la chope par la peau du cou et m'époumone en la fixant dans les yeux.

« WHOOOOOO! Tu vas te calmer maintenant ! Je te veux rien moi. »

Elle baisse les oreilles, me fait des yeux larmoyants et s'arrête net. Quelle bouille adorable, quand elle arrête de vous planter ses griffes dans la peau. Je la repose, elle trottine sagement. Je m'approche du pouilleux inconscient, fouille ses poches, le reste du sac, on sait jamais. Otakar reste là-haut, observant. Finalement, il descend et s'approche de la petite lionne. Ce qu'elle cherche à faire ? Lui bondir sur les pattes et les lui mordre. Comme si sa gueule béante ne lui faisait pas un peu peur ? Enfin, résultat, Otakar réagit mieux que face à la petite fleur-lutin. Il semble même bien aimé la petite nouvelle. Ouais forcément, elle venait avec moi. Trop mignonne pour être abandonné là au milieu des bois. Et au vu de son tempérament, elle se sentirait bien, chez nous. Otakar la bouscule un peu, de son grand museau il l'a fait rouler sur le sol, mais elle semble s'en amuser et lui remonte sur la tête, dévalant le long de son coup pour rouler entre ses ailes et y rester. Il se penche sur le côté et elle s'écrase au sol. Très bien, au moins, je ne suis pas le seul qui n'ai pas le droit d'y monter.

Après ce court épisode de mignonnerie, nous reprenons la route. Tavas ne devrait plus être très loin, mais qui sait ce qui peut nous tomber dessus sur la route. Ouais, je laissais ce pauvre mec là, il allait bien finir par sortir de sa sieste. Et puis, cette petite chose, il l'avait sûrement volé. Alors oui, sans remord je le laisse là-bas, peut-être qu'une belle le bouffera. L'Helionceau me suit de près, je cherche même déjà un surnom pour cette petite princesse. Trop occupé à réfléchir peut-être, mais Otakar veille.

Intégration d'Helionceau. Vol de la semaine. Combat contre un pokémon sauvage.

Un bruit suspect se rapproche, alerte, je regarde tout autour de moi. Otakar, du haut de son arbre semble se repaître d'une bestiole qui se trouvait là. Je lève la tête, pour l'observer, et le siffler afin qu'il me rejoigne. Derrière moi, la petite lionne trottine toujours, je devrais lui trouver un nom d'ici mon arrivée à Tavas. Elle flair et s'agite, quelque chose vient. Une bouboule rose surgit par la droite, sans prévenir, faisant des espèces de doudoudou. Elle se prends dans mes jambes, je perds l'équilibre. Ridicule situation que de finir le cul dans la crasse. Je me retrouve les fesses à terre à cause de cette chose... rose. La lionne sautille derrière moi et semble vouloir jouer avec la petite boule rose, qui roule roule roule encore.

Otakar ne voit pas cela du même œil. Pendant que je me lamente sur la douleur du choc et frotte délicatement mon postérieur endoloris, il nous survole patiemment. Je sens qu'il va me faire le même coup qu'avec le lutin des bois fleuris. Il doit avoir une aversion pour les choses mignonnes, ou juste la vue du rose qui l'insupporte, un peu comme le Tauros et la couleur rouge. Sauf que lui, il s'en prends violemment à des choses innocentes, difficile d'en expliquer la raison. J'en oublie sa menace et observe la petite nouvelle s'amuser du chewing-gum roulant, entre ses petites pattes de velours. Je me relève finalement, quelque peu furieux d'avoir été mis à terre par cette chose. Un sifflement suffit pour qu'Otakar débarque, atterrissant lourdement face aux deux petites bêtes en pleine partie de jeu. Le doudoudou fait dou et roule encore à droite et à gauche. La lionne tente de lui courir après, mais finalement, Otakar s'interpose entre les deux, et rugit à en faire trembler les feuilles.

Otakar utilise Cru-Aile. (Puiss.60) niv.05 (1/3) - vol/roche PV:40 - ATQ:52 - ATQ SPE: 32 DEF:32 - DEF SPE: 37 - VIT: 65

Tout s'est passé comme je m'y attendais. Rapidement, en un éclair, Otakar envoi la boule rose rouler vers d'autres horizons. D'un coup d'aile, le pokémon vol en l'air et disparaît, loin, derrières arbres et buissons. La petite lionne, déçue d'avoir perdue sa nouvelle amie, se jette sur les pattes d'Otakar qui se contente de gueuler un bon coup pour la calmer. Chose faite, Otakar rejoint les hauteurs et je reprends la route. Tavas ne devrait plus être très loin désormais, même si je ne me souviens pas avoir autant erré dans cette maudite forêt.

L'obscurité est quasi-totale maintenant, je compte sur Otakar et son champs de vision élargi pour me guider à travers la forêt. Même si je n'ai qu'à suivre l'espèce de sentier pour arriver à bon port. Pour le reste du trajet, j'en profite pour réfléchir posément au surnom de la petite lionne. Elle qui gambade joyeusement autour de moi, quel nom lui conviendrait ? Je l'appelle, lui tend les bras et elle y bondit instantanément, plantant ses griffes au passage pour plus d'adhérence. Une fois sagement dans mes bras, je regarde ses grands yeux ronds et lui suggère quelques noms. Ceux qui me passent par la tête, mais qui reste joli malgré tout.

« Hmm.. Et Ivana ? »

Le déclic, il faut croire, car elle semble apprécier ce nom là. Ivana, la petite lionne. Voilà donc une bonne chose de faite, je n'aurais pas à me torturer l'esprit pendant une heure dans l'unique but de lui trouver un surnom qu'elle apprécie. Ce qui s'est passé plus rapidement que je ne l'espérais, et tant mieux. Maintenant, sortir de cette forêt au plus vite. Il se fait tard, j'ai la dalle et Sven m'attends toujours. Voyant que la sortie est proche, je presse le pas. L'ambiance champêtre, bucolique tout ça, c'est bien cinq minutes. Mais des arbres à pertes de vues et des buissons qui regorgent de bestiaux étranges, j'en étais las. Les lumières de Tavas rayonnent enfin au loin, en espérant qu'Otakar n'effraie pas la moitié du village.

Topic clos.